Assis la au chevet de Sarah,Alaric ne put s'empêcher de culpabiliser. Certes c'était la vue de Jack qui lui avait fait perdre connaissance mais il culpabilisait.

Il avait eu plusieurs occasions de lui révéler l'identité de Jack mais il les avait laissé passer. Il n'imaginait pas que leur rencontre a ces deux là se ferait dans de telles conditions.

Il n'osait imaginer ce que Sarah avait ressenti avant de tomber dans les pommes. Elle qui pensait qu'il était mort,se retrouvait en face de lui,accompagné de son mari qu'elle détestait et de l'homme qui avait attenté a sa vie. C'était trop en effet.

Ce qui n'osait pas non plus imaginer c'était l'etat dans lequel se trouvait Jack en ce moment. Il comprendrait qu'il soit furieux de ne pas pouvoir accompagner Sarah a l'hôpital mais pour sa sécurité, c'était mieux qu'il reste enfermé le plus longtemps possible. Il lui avait promis de lui donner des nouvelles en temps et en heure et jusqu'à présent il n'y avait rien de nouveau.

Et c'est a ce moment que la porte s'ouvrit sur le médecin qui rentra suivi d'une infirmière.

Aussitôt Alaric se redressa et leur fit part de ses inquiétudes.

- Docteur dites-moi, c'est normal qu'elle ne se réveille pas depuis ?

- Calmez-vous monsieur,c'est beaucoup plus complexe que cela.

Il prit une pause puis se lança

- Avant toute autre chose je suis désolé de vous annoncer que votre femme a perdu le bébé, la...

- Attendez qu'est-ce que vous me dites là ? De quel bébé parlez-vous ?

- Votre femme était enceinte et a fait un déni de grossesse. Elle était enceinte de quatre mois a..

- Mais c'est complètement faux ! Vous me racontez des sottises. Sarah n'était pas enceinte. C'est une blague c'est ça ? Y'a une caméra cachée dans cette chambre ? Écoutez si c'est le cas ce n'est pas très professionnel de votre part mais j'accepte de passer l'éponge. Tout ce qui m'importe c'est l'état de santé de ma femme.

- Monsieur votre femme était belle et bien enceinte de quatre mois et elle vient de faire une fausse couche. Beaucoup de femmes font une fausse couche avant même de savoir qu'elles sont enceinte mais dans le cas de votre femme,c'était un deni total de grossesse.

- Mais c'est quoi votre deni de grossesse dont vous me rabâchez les oreilles depuis la

Alaric avait de plus en plus de mal a garder son calme. Alors comme ça elle portait son enfant, leur enfant dans son ventre? Comme ça il aurait été papa dans cinq mois ? Lui ? Ce bébé qui aurait pu sauver leur mariage ? Et maintenant il n'était plus là ! Il l'avait perdu avant même de l'avoir connu !

- Quand une femme ignore qu'elle est enceinte on parle de déni de grossesse. Il ya deux sortes de déni de grossesse, le déni partiel et le déni total. Le déni partiel c'est quand il n'y a aucun signe d'une probable grossesse mais que la femme se sent justement comme enceinte mais ne va pas plus loin dans ses recherches. Le deni total quant à..

- Elle a fait un déni partiel.

Les deux corps médical présent dans la chambre le regardait avec incompréhension alors il poursuivit

- Si je m'en tiens a vos explications ma femme a fait un déni partiel.

- Comment cela ? demanda le médecin intéressé

- J'avais remarqué des signes bizarres chez elle, vraiment très bizarre. Je lui ai même fait part de ce que je pensais a savoir qu'elle était enceinte mais elle a refusé catégoriquement. A partir de ce moment j'avais commencé a la surveiller attentivement, et tous les signes que j'avais remarqué ont disparu comme par enchantement.

Il se sentait a nouveau coupable. Il aurait du insister, il aurait du l'emmener consulter histoire d'être fixé. Il connaissait Sarah et son entêtement alors c'était a lui d'insister. A présent c'était trop tard.

- Dites-moi monsieur votre femme avait-elle des soucis ? Au boulot, avec la famille ou même a la maison ?

Il ne savait pas où il voulait en venir alors il décida de répondre honnêtement.

- Oui elle en avait de soucis, et beaucoup en plus.

- Écoutez monsieur les causes d’un déni sont multiples : pression, problèmes relationnel.  Il peut être dû à une relation non souhaitée mais pas seulement. En effet le déni peut aussi être la conséquence d'une grossesse qui arrive au mauvais moment. Pensez-vous que c'était le cas avec votre femme ?

- Oui absolument. Je dois avouer que l'arrivée d'un bébé aurait été délicat dit Alaric en regardant Sarah toujours endormie

- Eh bien on le tient notre cause

- Docteur je suis curieux, si jamais elle n'avait pas fait cette fausse couche, aurait-elle pu mener la grossesse à terme ?? demanda Alaric

- Oui monsieur. En réalité dans un déni de grossesse il ya bien une grossesse physique même si le corps fait en sorte de le dissimuler. Il y'a certains signes que le corps de la femme émet. Des saignements peuvent ainsi passer pour des règles, un mal de ventre pour une gastro.. Lors d'un déni de grossesse,le corps s’adapte en positionnant l’utérus différemment. En temps normal, l’utérus bascule vers l’avant. Dans le cas d’un déni de grossesse, l’utérus se développe verticalement. Le fœtus se trouve alors sous les côtes de la mère. Les muscles de l’abdomen restent quant à eux tendus. Le ventre est parfois légèrement bombé mais il reste relativement plat, trompant ainsi la femme et son entourage.

Il s'arrêta un instant puis conclut

- Votre femme aurait pu mener la grossesse a terme mais cela comportait des risques pour le bébé

Il était curieux de savoir comment cela aurait pu avoir de risques sur le bébé puisque la grossesse se déroulait normalement mais il s'en abstient. Il voulait savoir comment allait sa femme pas suivre un cours de biologie même si cela faisait partie de ses matières préférées au lycée.

- Alors pourquoi ma femme ne se réveille pas ?

Il sentit immédiatement l'atmosphère se changer et devenir lourd. Il pouvait voir que le médecin était devenu hésitant et qu'il fuyait son regard.

Alors il insista jusqu'à ce qu'il se décida a lui fournir une réponse.

- Si votre femme a fait une fausse couche c'est parce que les anticorps censés protéger le fœtus sont presqu'inexistant.

- Veuillez pardonner mon manque de culture dans le domaine mais je n'ai absolument rien compris.

- Ce que j'essaie de vous dire c'est que l'organisme de votre femme a été incapable de développer assez d'anticorps pour protéger le fœtus. Cela explique en partie le fait qu'elle ai perdu le bébé.

- Mais elle a un problème de santé ?

En fixant le docteur il sut qu'il avait touché exactement le point.

- Oui monsieur et comment vous dire,nous avons retrouvé dans son organisme des traces de polonium.

- De polonium dites-vous ? demanda Alaric en ouvrant grand les yeux

Il ne pu tenir sur ses deux pieds alors il s'effondra sur la première chaise qu'il vit. Du polonium ! C'était un poison mortel ! Nom de Dieu !

- Oui du polonium. C'est une substance qu'on utilise lorsqu'on veut tuer quelqu'un a petit feu et sans laisser de traces. La personne s’affaiblit progressivement et finit par mourir. Les médecins trouvent toujours une bonne raison, la vieillesse ou l’usure de l’organe. Il est très difficile de distinguer le polonium dans le sang.

- Mon Dieu ! s'exclama Alaric

Sarah avait été empoissonné !

- Auriez-vous une idée de qui cela aurait pu être ? demanda le médecin

- Non j'en ai aucune idée

- Humm. Étant donné que c'est un cas d'empoissonner le règlement de cet hôpital voudrait que j'alerte la police et je voudrais vous dire monsieur que vous seriez le premier suspect.

Alaric redressa lentement la tête pour fusiller le médecin du regard.

- Vous pensez que j'ai empoissonné ma femme ? Vous croyez que je souhaite sa mort ?

- Ce n'est pas ce que j'ai dit mais les officiers de police ne voudront pas exclure cette possibilité alors..

Vif comme l'éclair Alaric se leva et attrapa le médecin par le col. Les cris de l'infirmière ne l'arrêta même pas.

- Cette femme la c'est ma femme,vous n'avez aucune idée de comment je l'aime. Je l'aime comme un fou. Je serai même prêt a laisser ma vie pour elle alors je vous interdis de me croire capable de ça, je vous l'interdis.

- Je le répète ce n'est pas un cas a exclure, pas par moi mais par les officiers et je vous prie de me lâcher auquel cas je me verrai dans l'obligation d'appeler la sécu...

- Ce n'est pas lui qui l'a fait, je connais la personne fit une petite voix du fond du lit

Alaric lâcha aussitôt le médecin et se précipita au chevet de Sarah. Celle-ci eut un mouvement de recul mais ne dit rien

- Apportez lui de l'eau Sylvie

- Tout de suite docteur dit l'infirmière en se précipitant vers la sortie

- Madame comment vous sentez-vous ?

- Pas très bien docteur

- Bon monsieur pourriez-vous attendre dehors ? Je voudrais l'occulter

Alaric fut tenté de refuser mais il finit par obtempérer mais avant il entendit Sarah demander d'après Jack.

- Où est Jack ? Alaric où est mon frère ?