9.Dancing bar (2)
Ecrit par Samensa
DAVID
Résisté ? Comment aurais-je
pu ? Ce corps contre moi. Cette chaleur. Son parfum enivrant.
Dès qu’elle a commencé à se
trémousser contre moi, j’ai tout de suite su ce que je voulais faire. C’est
donc sans réfléchir que je l’ai attiré dans les toilettes.
Lorsque je l’ai posé sur le
lavabo, j’ai perçu son air surpris.
-Qu’est-ce que tu fais ?
Demande-t-elle paniquée. On ne …
Je la fais taire par un baiser.
Je ne sens aucun signe de résistance, bien au contraire, elle s’offre à moi,
répondant de manière farouche à mon baiser. Mes mains caressent l’intérieur de
ses cuisses. Elle pousse un gémir et se rapproche de moi, passe son bras autour
mon cou. Je fais remonter sa robe jusqu’à ses hanches.
-Bon sang David ! Qu’est ce
qu’on fait ? Souffle-t-elle en haletant.
-Chuut… Profitons juste.
Elle me laisse encore faire
lorsque je lui enlève sa culotte.
-J’ai envie de te faire l’amour
Ayehla. Dis-je en flattant son entrejambe.
-…
-Tu en as envie aussi à ce que je
constate. (Je l’embrasse dans le cou) Dis-moi que tu veux que je te fasse
l’amour… Dis le moi.
-On ne peut pas.
-Il ne s’agit pas de ce qu’on
peut mais de ce que tu veux. Allez parle-moi ! Dis-moi que tu me veux…
comme je te veux.
-Oh David… souffle-t-elle alors
que je lui caresse le clitoris.
-Dis-moi que tu as envie que je
te prenne là et maintenant.
-Je… David, je …
-Qu’est-ce que vous faites ?
La voix de mon frère me frappe de
plein fouet. Dans mes bras, Ela se fige. Et merde !
Profitant de la pénombre, je la
fais rapidement descendre et l’aide à remettre sa robe en place. Sa petite
culotte, je la fourre dans ma poche.
La lumière nous éblouit soudain.
Mon frère nous jette un regard mêlé de surprise et d’incompréhension. Confus,
il l’est encore plus lorsque son regard descend jusqu’à ma main autour de la
taille de sa femme.
-Qu’est ce qui se passe
ici ? Demande-t-il encore.
Je regarde la femme à côté de moi
qui a la tête baissé avant de répondre.
-Ela ne se sentait pas bien, je
l’ai donc accompagné aux toilettes… Elle avait la tête qui tourne.
D’un signe de main, il appelle
Ela qui va se placer juste près de lui. Il lui passe les mains dans les
cheveux.
-Tu ne pouvais pas me dire que tu
ne te sentais pas bien ?
-Tu étais un peu occupé avec …
-Je ne t’ai rien demandé David.
Me coupe-t-il sèchement.
Je me rends alors compte que mon
frère est en colère, malgré l’air calme qu’il affiche.
-Ela ?
-Oui.
-Tu sais au moins que je suis ton
mari ?
-Bien sûr.
-D’accord… On rentre maintenant.
Je les suis jusqu’à notre salon
VIP. Pendant qu’ils sont en train de prendre leurs affaires, j’essaie de
m’expliquer avec Eric.
-Eric, je crois qu’il y a une
petite incompréhension.
-Petite incompréhension ? Je
t’ai surpris entre les jambes de ma femme ! Crie-t-il.
Que pourrais-je répondre à
ça ? Nos cris attirent l’attention de nos amis.
-Je l’aidais juste à
s’assoir ! Elle avait le vertige.
-Ben voyons ! Tu aurais pu
me faire appel !
-Je ne comprends pas pourquoi tu
te mets dans cet état ?
-Tu as dansé collé-serré avec
elle ce soir et maintenant ça ? Et tu ne comprends pas ma réaction ?
-Je suis ton frère.
-Je le sais. Et je te connais
tellement bien.
Il me dévisage puis attrape Ela
par le bras pour qu’ils s’en aillent. Elle grimace de douleur et ça m’énerve.
Je pose ma main sur l’épaule de mon frère pour l’arrêter.
- Calme-toi s’il te plait Eric.
Il me pousse avec violence que je
manque de tomber sur la table. Resserrant son étreinte autour du bras d’Ela qui
est au bord des larmes, je l’entends dire :
-Toi, je vais régler ton cas à la
maison.
La seule idée qu’il puisse lui
faire du mal par ma faute me mets dans un état second. Mais je ne peux rien
faire à part les regarder s’en aller. Ils n’ont même pas dit au revoir aux
autres qui me jettent des coups d’œil. Je m’assois, faisant fi des commentaires
d’Api, avant de me servir une coupe de champagne.
RODRIGUE
David saute Ela. C’est tellement
évident. En tout cas pour moi.
Même si Eric est fâché ce soir,
je ne pense pas qu’il croit qu’il y ait quelque chose entre eux. C’est juste sa
réaction d’homme jaloux devant rien du tout. Sinon, il aurait commis un
meurtre. Je le connais assez pour savoir qu’il en est capable.
C’est un homme extrêmement
réfléchi, de nature calme. Néanmoins, il ne faut pas le chercher. Et étant fou amoureux
d’Ela, il est prêt à tout pour elle.
Je me souviens de la fois où, il
y a quelques années, un homme a harcelé Ela. Il l’a tellement tabassé qu’il a
failli mourir. Il a même été mis en garde à vue à la police. Il n’a réussi à
s’en sortir que parce que ses parents sont puissants.
J’observe discrètement David, son
verre à la main. En bon psychologue que je suis, j’ai su détecté grâce à leurs
comportements qu’il y avait anguille sous roche. Mais maintenant je suis sûr et
certain qu’ils font cocus Eric.
Quelle histoire !
Malheureusement, je ne peux pas dire quoi que ce soit à mon ami. Je ne veux pas
me mêler de cette histoire si compliquée. De toute façon, la vérité se saura
tôt ou tard.
Pendant ce temps, je reste
confortablement installé dans mon siège de spectateur. Tout ceci s’annonce
palpitant.
ELA
Dans la voiture, la tension est
palpable. Eric ne m’accorde aucun regard. Tant mieux. Je me sens déjà assez
coupable pour qu’il vienne en rajouter. Je me contente de regarder la ville
défiler par la vitre.
Je sursaute lorsqu’Eric allume le
poste radio de la voiture, mettant fin au silence. Il se met même à chantonner.
Tout ceci n’augure rien de bon.
Quand il enlève la clé du
contact, il vient m’ouvrir la porte avant de me devancer dans le salon, sans
attendre que je descende. Je sors péniblement de la voiture à mon tour.
Dans le salon, je le vois se servir
un verre de whisky. Je me précipite donc vers les escaliers sans bruit.
-S’il te plait, ne va pas
t’endormir. Me lance-t-il. Tu n’as pas l’air de quelqu’un qui a sommeil.
-…
-Attends-moi en haut.
Le cœur battant de manière
désordonnée, je vais m’assoir sur le lit après m’être rafraichie et changée.
Une trentaine de minutes plus tard, il pénètre dans la chambre et s’adosse
contre ma coiffeuse. Je remarque qu’il est vêtu uniquement de son débardeur et
qu’il a le regard dur.
-Tu m’as extrêmement déçu Ela.
-Je ne comprends pas pourquoi tu
me dis ça.
Mon apparence calme est
trompeuse. Intérieurement, c’est le trouble total.
-Je n’ai pas aimé ta manière de
te comporter devant nos amis aujourd’hui. Continue-je. Je n’imagine même pas ce
qu’ils vont penser de nous. Et puis, David est ton frère ! Comment tu peux
oser lui faire une telle scène ?
Croyez-moi, la facilité avec
laquelle je mens me fascine moi-même. Mais que puis-je faire d’autres ?
-C’est justement parce que c’est
mon frère que je ne lui ai pas cassé la gueule ! Crie t-il. Et toi (il me
pointe du doigt), tu n’aurais pas dû te comporter comme une femme aux mœurs
légères !
-Pardon ?
-J’ai toléré le fait que tu ais
dansé de manière suggestive avec lui. Mais le suivre dans les toilettes ?
Même si c’est mon frère, il reste un homme !
-On n’a rien fait ! Et
arrête de me crier dessus ! Crie-je à mon tour. D’ailleurs je ne sais pas
pourquoi je discute avec quelqu’un qui a autant bu.
Je prends mon téléphone que je me
mets à manipuler. J’ai des messages, la plupart en provenance de ma sœur.
Et boum ! Mon téléphone
finit brisé contre le mur. Eric me l’a arraché.
-Mais qu’est-ce que tu as
fait ? Eric, tu es malade ? Hurle-je en me levant.
-Tais-toi !
Je me rassieds immédiatement,
stupéfaite par la tournure que prennent les choses. Jamais, je ne l’ai vu dans
une si grande colère envers moi.
-Je te parle et tu te mets à
manipuler ton téléphone ? Et tu me traites de malade ?
-…
-A qui manques-tu de respect
ici ?
-…
-Je suis ton mari, je te le
rappelle ! Est-ce une manière de se comporter ?
-…
-Ayehla, tu as perdu ta
langue ?
Je fais non de la tête.
-Ela, je t’aime et tu sais que tu
es tout pour moi. Il y a certaine chose que je ne tolère donc pas. Qu’un autre
homme te touche, je dis non ! Même si cet homme est ton père !
-Tu n’as pas besoin de hurler,
encore moins de casser mon téléphone pour me dire ça. Dis-je la voix
tremblante.
-Oh que si ! Je crois que je
t’ai donné un peu trop de liberté, raison pour laquelle tu te permets certaines
choses. Danser sensuellement avec un autre homme ? Plus jamais ! T’enfermer
seule avec un autre homme ? Que ça ne se répète plus ! Est-ce que je
me suis bien fait comprendre ?
-Oui.
Je le regarde avec mépris en
répondant. Il pète les plombs envoyant valser les effets sur la coiffeuse.
-Tu changes ta manière de me
regarder ! Maintenant !
Je baisse immédiatement le
regard.
-Ela, ne me pousse pas à bout. Si
tu continues, tu risques de ne pas me reconnaitre. Je suis en train de me
contenir pour ne pas poser des actes regrettables. Ne me pousse pas à bout.
-Je m’excuse.
Il marche jusqu’à la porte de la
chambre.
-J’espère que tu as retenu la
leçon parce que la prochaine fois que ça se répète ...
Il sort en claquant la porte. Je suis
déconcertée.