10. Seconde fois

Ecrit par Samensa

DAVID

-Mais qu’est ce qui s’est passé ?… Pourquoi tu t’es disputé avec ton frère ?... Tu as fait quoi avec Ela ? David ?... Mais réponds-moi… David… Explique-nous au moins !... Pourquoi il était fâché comme ça ?

Par pitié faites taire cette femme ! J’ai assez mal à la tête comme ça pour qu’on entendre ses piailleries. Api est une vraie plaie.

-Tu peux te taire un instant ? Tu ne vois pas que ça m’exaspère ?

-Mais on veut comprendre ce qui se passe. C’est tout !

-Ça ne vous regarde pas.

-Tu …

-Api, merci !

Je la coupe dans son élan avant de me lever.

-Passez une bonne soirée ! Dis-je à l’attention des autres avant de m’en aller.

Sur le chemin du retour, mon esprit est torturé par l’inquiétude. Je m’inquiète pour elle. Je ne suis pas rassurée avec la scène qu’Eric a faite, surtout son comportement colérique. J’espère vivement qu’il ne lui a pas fait de mal.

A la maison, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Je décide donc de prendre une cigarette au balcon pour me calmer. Mon téléphone à la main, je suis tenté de téléphoner à Ela. Je passe mon temps à composer le numéro et à verrouiller le téléphone par la suite, ne trouvant pas le courage de lancer l’appel. J’ose croire qu’elle me fera signe bientôt.

Vers 5 heures du matin, toujours pas de nouvelles. Je compose le numéro d’Ela et après maintes hésitations, je le lance.

« Votre correspondant n’est pas disponible en ce moment. Merci de rappeler ultérieurement. »

Là, je m’inquiète vraiment. Je mourrais dans la minute qui suit si je n’ai pas de nouvelles d’elle. Je ne peux en aucun cas téléphoner à mon frère. La seule personne qui peut éventuellement m’informer, c’est Api.

-Allô Api ?

-David ?

Dans le fond, j’entends la musique. Elle doit surement être encore en boite.

-Oui… Euh, j’aimerais savoir… tu as des nouvelles de ta sœur ?

-Je lui ai envoyé des messages mais elle ne m’a pas répondu.

-Ah d’accord. Merci.

-David, s’il te plait, il y a un problème ?

-Non. En fait, vu la manière dont on s’est quitté cette nuit, j’aimerais juste savoir comment elle va.

-Hum.

-Hum quoi ?

-Avec ce qui s’est passé, je ne pense pas que ce soit la meilleure des choses de chercher à la contacter.

-Merci mais je n’ai pas besoin de tes conseils.

-Arrête de faire ton macho !... Tu sais si tu te montres plus gentil, j’en ferai de même avec toi. Et tu ne peux pas imaginer ce que je suis capable de faire quand je suis gentille.

-Au revoir. Dis-je exaspéré avant de raccrocher.

Bon sang Ela, fais signe de vie.

 

ELA

Dring ! Dring ! Dring !

Je tape avec rage sur le réveil en maugréant. Ma tête est sur le point d’exploser. Je me retourne dans les draps avant d’ouvrir les yeux. La place d’Eric est froide : il n’a pas dormi ici. J’enfile ma robe de chambre avant de descendre.

L’horloge murale du salon affiche 13 h 20.

Eric est en train de regarder une émission. Il pose son regard sur moi avant de reporter son attention sur la télévision.

Je prends un verre d’eau pour mes comprimés avant de venir m’assoir près de lui.

-Tu n’as pas dormi dans la chambre cette nuit.

-Je n’avais pas sommeil. Dit-il toujours les yeux rivés sur la télévision.

-Chéri, je (je lui touche le bras mais il l’enlève) … Je suis désolée

-…

-Parle-moi s’il te plait.

Sans un mot, il se lève, ouvre le tiroir de la table central puis sort une boite qu’il dépose dans mes mains. Un nouveau téléphone. Il prend ensuite les clés de sa voiture et se dirige vers le garage. Je cours à sa suite.

-Pendant combien de temps vas-tu encore me bouder ?

Il se retourne pour me regarder.

-Tu ne trouves pas que tu exagères un peu Eric ?

-J’exagère ? Me demande-t-il.

-Oui, tu en fais un peu trop. Je me suis excusée !

-Tout est tellement facile pour toi n’est-ce pas ? Eh ben pour moi non. J’ai juste besoin de temps pour me calmer Ela. Et si je reste loin de toi, c’est pour éviter les disputes.

-Que veux-tu que je fasse pour me faire pardonner ?

-Je veux juste que tu te rends compte du fait que si je suis dur avec toi, c’est parce que je t’aime… Je vais faire un tour.

Je le regarde partir sans ajouter quoi que ce soit.

Je remonte activer mon téléphone. Je lis les messages de ma sœur et de mes amis qui me demandent comment je vais. Je réponds à chacun d’eux brièvement :

« Je vais bien. Eric aussi. Merci pour la soirée »

Ensuite, je vois les notifications d’appels de David. Est-ce qu’il faut que je le rappelle ? Non. Ce n’est pas le meilleur moyen de régler tout ça.

 

DAVID

Vers 9 heures, j’ai plusieurs fois essayé de joindre mon frère. Au début, ça sonnait sans réponse mais maintenant, il est injoignable. Conclusion : je suis la dernière personne avec qui il veut parler.

C’est compréhensible. Je réagirai pareil que lui dans une telle situation. Je crois que je me suis comporté comme un véritable imbécile. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment ni quand tout cela m’a dépassé. Ela, j’étais censé lui en faire voir de toutes les couleurs pas l’inverse ! Eh oui, j’en vois de toutes les couleurs avec ce chamboulement de sentiments que je ressens pour elle. Rien ne va comme prévu.

La sonnerie de l’interphone me sort de mes pensées. Je vais directement ouvrir. La surprise est de taille : Ela.

-Bonjour, je peux entrer ? Demande-t-elle.

-Oui bien sûr. Je réponds en la laissant passer. Prends place s’il te plait… Je te sers quelque chose à boire ?

-Non merci. Tu imagines bien que je ne suis pas là pour une visite de courtoisie.

-Je sais.

Alors qu’elle parle, je me contente de la regarder. Elle me fascine. J’aime sa prestance, l’assurance qu’elle dégage. Elle a cet aura qui a le don de me faire sentir bien, qui m’attire. Et je suis d’autant plus soulagé qu’elle semble aller bien.

-Tu vas bien ? Dis-je en la coupant.

-Quoi ?... Euh… Est-ce que tu m’écoutes au moins ?

-Ayehla, je veux juste savoir si tu vas bien. Comment ça s’est passé avec Eric ?

-Je crois que ça ne te regarde pas.

Je lui prends la main que je caresse du pouce.

-Il t’a fait du mal ? Dis le moi s’il te plait.

Elle frémit, troublée par mon geste.

-Parle-moi Ela.

-David, s’il te plait, arrête ! On ne peut pas faire ça. Je suis la femme de ton frère.

-Malheureusement…

Elle se dégage vivement.

-Toute cette histoire prend fin aujourd’hui David ! Et je pense que maintenant ton ultimatum est caduc ! Je ne crois pas que tu puisses lui dire quoi que soit maintenant.

-Sur ce point tu as bien raison… Je ne te ferai plus de chantage Ela.

-D’accord. Et que cette histoire reste entre nous… C’était juste une erreur. Une erreur très regrettable.

Un ange passe et repasse.

-Alors, ça se termine comme ça, Ayehla ?

-Oui !

-Cette nuit, dans ce bar… Tu ne peux pas nier qu’il y a eu quelque chose entre nous.

-Il n’y a rien eu et même si, ça ne peut rien signifier.

Alors qu’elle veut s’en aller, je lui barre le passage.

-Qu’est-ce que tu me veux ?! Crie-t-elle.

Pour toute réponse, je me penche pour l’embrasser. Elle se laisse faire. Mieux, elle répond de manière fougueuse à mon baiser. Bientôt, nos vêtements sont au sol. Nous nous retrouvons tous les deux couchés sur la moquette.

Caressant son ventre, je la regarde profondément, cherchant à sonder son être tout entier. Elle passe sa main sur mon menton, effleurant ma barbe naissante.

-Tu es belle Ayehla.

Elle me sourit avant d’enfouir son visage dans mon cou. Ma main descend plus bas, jusqu’à son intimité, lui procurant du plaisir. Ses gémissements font monter mon excitation. A cet instant, la seul idée qui me traverse, c’est de la faire mienne, de me perdre en elle.

La sonnerie de son téléphone interrompt ce moment de volupté. La photo d’Eric et elle s’affiche sur l’écran. Elle tend la main vers le téléphone pour le mettre sur silence et le retourne écran contre la moquette.

-Tu es sûre de ce que tu fais ? Je l’interroge.

-On n’est jamais sûr de rien… à 100%.

Je me positionne entre ses jambes en l’embrassant.

Eh ben, si je dois aller en enfer pour elle alors qu’il en soit ainsi. Elle est mon péché… mon péché mignon.

 

 

 

 

INDECISE