9: So I say a little prayer......to see you once again my love

Ecrit par Gioia

Farida Adamou


Comme toujours je commence chaque journée par la prière. Je remercie mon créateur pour la vie ainsi que les benedictions qu’il m’a donné et demande qu’il m’aide à être une mère, épouse et musulmane selon ses desseins. Je remets toute la création entre ses mains et spécialement ma fille. Puis je vaque à mes occupations comme la préparation du déjeuner. Bien qu’elle vit depuis sa tendre enfance en France, Ida raffole comme son père de la bouillie de millet épicée accompagnée de pain sucré et beignets d’haricots également épicés. Pour eux j’ai appris à faire le pain. Je ne le réussis pas exactement comme celui qu’on achète au pays mais il s’en rapproche. Dans ma maison on ne boit pas la bouillie tous les jours mais le pain hors de question que Tao ou Ida s’en passent. Et ils l’aiment frais. Après juste deux jours, soit le père, soit la fille commencera à te dire qu’il n’est plus pareil. Donc pour le faire je prépare ma pâte avant la prière, répond aux questions et avis laissés sur mon site de vente, puis l’enfourne une fois la pâte levée avant de vaquer au reste de mes occupations. 


J’aime bien ma petite vie ainsi mais avec Tao on a décidé d’un commun accord de changer. Cinq ans de thérapie qu’on a fait. Et en plus de ma formation, je sais une chose. Tu peux passer autant de temps avec un psy que tu veux. Tôt ou tard, c’est à toi de faire le premier pas. Il ne paraît pas moins effrayant parce que tu vois un psy. Lui te rassure et te guide simplement à travers ce processus. Donc mon premier pas, c’est ce cours de poterie que j’ai pris pour elle. Ça peut sembler bizarre comme choix pour une enfant vu que la plupart vont vers le ballet mais ma fille aime plutôt toucher à tout, travailler avec ses mains, jouer à n’en plus finir. Je la connais très bien. Depuis petite elle passait en arrière de moi pour piquer mes crochets et ma laine. J’ai dû lui apprendre au final pour que la demoiselle me laisse travailler en paix. Est-ce qu’elle est douée, c’est une autre histoire, et je ris mentalement rien qu’à y penser. Mais je pense....enfin j’espère qu’elle aimera parce que je voulais lui faire une belle surprise.


Son cours est à 10h et hier elle s’est endormie tardivement la petite coquine. J’ai surpris sa tête sur un livre avec une torche quand je me suis levée en pleine nuit pour pisser un coup. Donc je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit debout si tôt. C’est en passant devant sa chambre pour aller en buanderie que j’ai été alertée par des petites voix venant de sa chambre. Je me suis approchée sur la pointe des pieds et j’ai envoyé timidement ma tête. Elle était assise en tailleur sur le lit et son père juste à côté. 


Elle: rahhh chui trop fatiguée, elle râle les yeux fermés 


Tao: tu t’attendais à quoi quand tu ne voulais pas lâcher ce livre. il répond avec ironie. 


Elle: mais j’ai mal partout dans le corps papa. 


Tao: lève toi tu vas te brosser les dents puis te laver. Ça te fera du bien, il répond en se levant du lit 


Elle: papa, elle dit les bras tendus et les secoue 


Tao: tu es bien hein. Grande comme ça tu veux être portée? 


Elle: les anges ils marchent pas sur la terre et tu m’appelles toujours ton ange 


Tao: ho papa est vieux. J’ai pas la force 


Elle: pas vrai, tu es très grand donc fort 


Elle se lève et saute pour s’accrocher à lui. Tao se laisse tomber au lit et joue la comédie qu’elle lui a cassé les os. Elle tombe sur lui, se croyant super forte et crie victoire. Je pouffe de rire et on me démasque. La bonne humeur d’Ida retombe directement. Elle se lève du ventre de Tao et croise les mains dans son dos. 


Elle: pardon maman pour la prière. J’ai....j’ai beaucoup dormi. Je ferais plus demain promis 


Si son excuse m’a peiné, le fait qu’elle le dise avec crainte comme si j’allais la punir m’a rempli de culpabilité. 


Moi: Je comprends mon amour, je ne vais pas te punir. Va te brosser les dents, je vais venir te voir tout à l’heure 


Elle passe doucement à côté de moi. Tao entoure mon épaule de son bras et m’embrasse la tempe en signe de réconfort. J’enfonce les ongles dans mes paumes pour garder le contrôle de mes émotions. C’est pas le moment de laisser la tristesse gagner. 


Je la rejoins comme j’avais dit pour vérifier la température de son eau. Maintenant elle se douche seule mais je lui fais quand même sa toilette intime. Elle ne sait pas encore la faire correctement je trouve. Une fois à table je lui annonce la nouvelle. 


Moi: chérie à 9h30 tu as un cours donc ne mange pas trop sinon tu auras sommeil 


Elle: un cours? C’est quoi? 


Tao: maman va t’emmener à un cours de poterie. Tu vas pouvoir fabriquer autant de vases que tu veux 


Elle: c’est vrai ça? Elle dit avec les étincelles dans les yeux 


Moi: oui, tu en as pour 2h30. 


Elle: j’ai plus faim on peut partir! 


Son père et moi éclatons de rire et lui répétons à tour de rôle qu’il lui reste encore du temps. Mais si les enfants sont généralement très excités par les nouvelles, ma fille l’est doublement. Elle a fini son toast à la confiture en vitesse et dès 8h47, on me décomptait l’heure à chaque minute. Elle avait déjà sa veste en jean sur le dos aussi. À 9h20 nous sortions de la maison toutes les deux pour l’atelier “De la terre à la lune”.  Durant tout le trajet, Ida me posait les questions comme si j’avais déjà fait de la poterie. J’avais beau dire que je ne sais pas ou que son professeur lui dira, mais elle revenait à la charge juste après son ok. 

On arrive finalement et je grouille pour me garer. Au moment de descendre elle dit non. 


Moi: nous sommes déjà arrivées. C’est là l’atelier. Je dis en lui pointant du doigt 


Elle: on doit attendre papa enfin. Sinon il va pas trouver quand il arrivera 


Moi: mais chérie papa est au travail. Toi tu es là parce que tu es en congés de Toussaint 


Elle: donc papa il va pas suivre le cours avec nous? 


Moi: nous? Je dis confuse puis comprends en voyant son expression qu’elle croyait qu’on allait être ensemble. C’est un cours pour toi seule, j’explique. 


Elle: moi....moi toute seule? 


Moi: Mais oui. Tu vas rencontrer des nouveaux amis et le professeur. Allez viens. Je dis en lui présentant ma main 


Elle: non je veux rentrer à la maison. 


Moi: mais pourquoi? Tu vas bien t’amuser je t’assure 


Elle secoue la tête et répète la même phrase sur un ton craintif. Je suis de plus en plus confuse. 


Moi: je pensais que tu voulais sortir de la maison 


Elle: je veux pas partir là-bas et puis toi tu vas rester toute seule. Tu vas être triste et pleurer. Et puis si y’a les méchants là-bas?ils vont m’emmener loin comme mon grand frère et je veux pas aller loin. Je veux rester avec toi maman et puis papa. 


Moi: mon ange tu vas à l’école et tu es avec tes amies là-bas. Je ne suis pas avec toi. 


Elle: mais tu es toujours là quand je sors de l’école. Et puis la maîtresse c’est mon amie. Elle est pas méchante 


Moi: ici aussi je serais là promis. Je serais là dès que tu sors. 


Elle: tu jures? 


Je prends sa main et la porte à mes lèvres pour l’embrasser. 


Moi: tu vois ça? Je dis en baissant le col de son T Shirt pour exposer son collier. Sur ce pendentif il est écrit quoi? 


Elle: précieuse


Moi: et tu te souviens de ce que papa t’a raconté sur ça? 


Elle: Oui. Il a dit que c’est parce que je suis votre précieuse que vous me l’avez écrit sur le collier. Pour que je n’oublie jamais que vous êtes toujours avec moi. 


Moi: après maman et papa qu’est ce que tu aimes le plus? 


Elle: ....ma girafe Sophie que tonton Magnim et tata Ciara m’ont acheté quand j’étais bébé 


Moi: et tu te rappelles comment tout ce que tu as fait pour retrouver ta girafe Sophie quand tu l’as perdu il y’a trois ans


Elle a hoché la tête 


Moi: sache que je t’aime plus que tu aimes ta girafe. Je t’aime tellement que tu vas me manquer très fort dès que tu franchiras le pas de cet atelier. Mais ce n’est pas parce que tu as peur et moi je suis trop attachée à toi que tu dois te priver de choses. Si on devait écouter la peur tout le temps, on ne quitterait jamais la chambre et tu trouves ça intéressant de rester juste dans ta chambre? 


Elle: non c’est ennuyant 


Moi: voilà. Je sais qu’avec papa on t’a dit de faire très attention à tout le monde et de tout nous dire. Mais ça ne veut pas dire que tout le monde est méchant. Tout comme à l’école tu as une gentille maîtresse et des amis, ici aussi tu rencontreras des gentils. Et tu pourras tout me raconter quand je viendrais et crois moi que tu m’es trop précieuse pour que je ne sois pas là. 


Ida: d’accord


Moi: alors y on va cette fois, je demande en prenant un ton plus enjoué après avoir nettoyé ses larmes de peur 


Elle me donne la main et nous y allons. Comme j’avais déjà payé son cours, je l’ai dirigé dans la salle indiquée. Je me suis entretenue avec son professeur pour quelques minutes. Un monsieur dans la quarantaine qui a été très compréhensif après que je lui brièvement expliqué qu’Ida était anxieuse à cause de la séparation. Sur un ton très doux et compréhensif, il lui a demandé si elle voulait venir avec lui. Elle prend sa main avec une mais ne lâche pas la mienne. 


-Maman s’il te plaît reste avec moi, elle me dit avec désespoir tout en regardant les autres dans la classe. 


Le professeur m’adresse un regard compatissant et nous donne un peu d’intimité. Je me mets à son niveau et nettoie encore son visage. 


Moi: tu as dit que tu voulais manger le gâteau marbré non? 


Elle: Oui 


Moi: hin voilà. comment maman va te faire le gâteau marbré si elle reste ici? En plus le professeur m’a dit qu’il a de très jolies vases à vous montrer. Vous allez même faire de la peinture un jour. Moi je cours en vitesse apprêter le gâteau et le temps que tu te rendes compte je serais déjà ici. Mais maintenant tu dois être courageuse et forte comme papa. En plus il a dit que tu ne vas pas faire des jolies choses ici. Il faut lui mettre la honte ou bien? 


Elle: Il a dit ça?


Moi: il t’a même traité de bébé. C’est bien que papa te néglige comme ça? 


Elle: Non. 


Moi: alors faut lui montrer que tu es ma fille. Ma grande et très capable. Une vraie artiste. Tu rejoins le prof? 


Elle: D’accord. Je vais dire une prière pour que tu sois pas triste. 


Elle récite l’une des nombreuses qu’on lui a appris, m’embrasse la joue et rejoint timidement les autres. Je sors en vitesse et respire par la bouche pour éviter que les émotions me consument. Tout ce que la vilaine tête de la peur me raconte, je bloque. C’est ce que j’avais écouté jadis et j’ai empêché qu’elle aille à l’école durant la maternelle. J’étais sa prof à la maison. Et lorsque je l’ai ramené au primaire, son père et moi n’arrivions pas à couper le cordon. J’ai tellement fait chier la directrice. Une dame à la gentillesse infinie qui permettait que je reste à l’école pour quelques heures le temps de bien familiariser avec les enseignants. Ce n’est qu’une fois remplie de confiance que j’ai eu le courage de quitter. Mais il m’arrivait des fois de rester dans ma voiture toute la journée à attendre qu’elle sorte. Si Tao ne travaillait pas je pense qu’il aurait fait pareil. Je vois maintenant que je ne me suis pas fait du bien en me coupant de toute vie extérieure. Comme on dit la nature a horreur du vide donc elle a rempli le temps que j’avais par mes peurs. Peurs que j’ai indirectement transmis à mon enfant.


Une fois à la maison, je prépare en vitesse le mélange du gâteau et l’enfourne. J’ignore mes anxiolytiques et me rends dans la salle de jeu d’Ida où nous avons installé un tapis roulant. Dans mon quotidien je mets souvent des leggings. Je n’ai jamais eu de poitrine ferme aussi longtemps que je m’en souvienne. Et les deux allaitements n’y ont rien changé. Ils n’ont plus de volume aujourd’hui et sont plats donc je vis souvent en brassière. Je mets la vitesse à laquelle je suis habituée et je laisse mes jambes me porter. Durant notre séjour, j’avais remarqué que Ciara faisait du sport tous les jours. Intriguée je lui ai un jour demandé pourquoi vu qu’elle nous avait confié un jour vouloir prendre du poids. Elle m’a répondu que c’était pour baisser son stress. Toutes les fois où elle se sent envahie elle va exercer ses muscles pour une bonne trentaine de minutes et aussi il faut bien utiliser la machine que Magnim ignore tout en mangeant ses puddings au chocolat trois fois par semaine. Comme le génie qui sort de la lampe dès qu’on la frotte, la tête de Magnim est apparue dans leur garage et il venait bouger Ciara pour me montrer qu’elle ne fait que médire sur lui et qu’il maîtrise la machine de A à Z. Autant il grinçait des dents et s’efforçait  pour soulever les poids lourds, Autant sa femme se moquait de lui jusqu’à tituber et tomber à terre. Tao et moi l’encouragions pour rire mais on était tout autant amusés.


Je cours donc pour vider mon esprit de toutes questions qui le taraudent. Je cours, souffle, exerce mon cœur, mes jambes me tiraillent et je pousse un cri de peur quand une main éteint le moniteur du tapis. 


Elle: tu fous quoi là? Je demande en tournant la tête vers Tao qui est en arrière de moi 


Lui: Je ne pouvais pas rester tranquille. 


Il dit puis avant que je réponde, m’emmène à lui avec un bras à la hanche et je me retrouve tirée vers le haut. Le réflexe fait que j’attache mes jambes autour de ses hanches et bras à son cou. 


Elle: je suis en sueur chéri 


Sa bouche écrase la mienne avec force et m’embrasse comme s’il ne voulait rien entendre. Je me mets du citron quotidiennement en plus d’un deo fait maison avec de la pierre d’Alun mais ça reste gênant quand tu transpires. Je sens mon dos cogner une surface dure et sa bouche me quitter pour descendre sur mon menton. Son bassin est fléchi de sorte à caler le mien contre la surface qui doit probablement être le mur. Il a remonté une jambe de sorte à soutenir ma cuisse pour que je ne glisse pas. Son bassin qu’il pousse fermement vers le mien augmente les picotements dans mon entrejambe. 


Elle: bébé je suis sale....je dis en plainte 


Lui: j’en ai besoin chérie. J’ai besoin maintenant 


Il dit et sa main bouge ma brassière vers le haut. Il gobe un sein et je perds la bataille contre la gêne. Je soutiens sa tête avec une de mes mains et baisse la tête pour lui parsemer la tête de bisous. Il grogne de satisfaction que je m’abandonne à lui et mon autre main se fraye un chemin vers ses cuisses pour masser sa queue. 


Elle: laisse moi descendre, je chuchote quand il soulève mes bras. Il suit d’abord une goûte de sueur qui descendait sur mon sein, enroule la langue autour et l’aspire le temps de faire naître plein de noeuds dans mon bas ventre. 


Je suis au sol, je déboucle son pantalon. Lui sort sa chemise. Nos doigts se cognent des fois à cause de la brusquerie de nos gestes mais c’est moi qui arrive à sa queue en premier. Je l’enserre entre mes doigts et le pompe avec intérêt tout en massant avec mon pouce le gland humide de liquide pré séminal. Ses mains à lui sont sur mon postérieur qu’il masse à pleines mains pendant que nos lèvres s’entrechoquent durant nos baisers. 


Je soulève ma jambe et dirige le membre vers mon antre. Il remet sa cuisse en bas de la mienne pour la soulever et me pénètre comme ça. Nous gémissons tous les deux au contact de nos sexes. Ce besoin si primaire. Il me besogne avec hargne. Le fait qu’on soit seuls m’enivre. Je me laisse aller et colle mon corps en sueur au sien ferme tout en gémissant sans retenue mon plaisir. Sa barbe dans mon cou me chatouille mais je ne la veux nulle part autre. Il me lèche le cou des fois et gronde quand sa jouissance est proche. Je l’incite verbalement à me donner ce qu’il a dans le ventre. Il m’embrasse à me couper le souffle quand enfin il se libère. 


Une fois le plaisir passé, il me recueille dans le creux de ses bras et parsème mon épaule de baisers. 


Lui: je sais qu’on s’est promis de lutter contre cette dépendance émotive qu’on a développé mais je n’arrivais pas à avancer en t’imaginant seule ici avec les soucis. J’avais besoin de te voir. 


Je prends son visage entre mes mains et le relève pour qu’il me regarde 


Elle: ne te sens pas coupable mon amour. On vient à peine de commencer. C’est normal de chuter mais on va se rajuster au fur et à mesure. Et j’ai besoin de toi aussi. J’aurais toujours besoin de toi et merci de penser à moi. 


Lui: on va y arriver chérie. On va le faire. 


Il dit et me serre contre lui au point de l’étouffement. Nous nous détachons après ça pour une douche. À la fin il retourne au travail. Je vais chercher Ida à la course bien que je suis en avance. Je ne me rends compte que je retenais mon souffle que lorsque sa petite tête sort de classe et elle court pour se jeter dans mes bras.

Je me sens revivre quand elle est contre moi. Son professeur me rassure aussi sur le côté. Elle a fait une petite crise d’angoisse après mon départ mais elle s’est finalement détendue. Le soir elle était une vraie pie. Sur les jambes de son père elle nous racontait une foule de choses. 


Tao: et tout ça s’est produit en une seule journée ma puce? C’est beaucoup


Elle: mais oui puisque j’te dis. oh maman j’ai promis à Marianne de ramener une part de gâteau au prochain cours. T’oublie pas hein


Moi: il faudrait déjà que tu en gardes jusqu’au prochain cours demoiselle, je réponds entre plusieurs rires 


Elle: mais il faut absolument que tu me rappelles. En plus je dois en ramener aussi pour Arthur, Aïdara, Mally, Snam, Hope et Aurore. Heuh papa on peut envoyer le gâteau par avion jusqu’à Lomé? 


Son père aussi rigole pour un moment avant de répondre 


Tao: Aurore est ici en France ma puce. Et tu peux plutôt envoyer la recette du gâteau de maman. 


Elle: hum Mais Arthur il va faire comment pour le préparer? À Togoville ils ont les fours? 


Farida: c’est qui cet Arthur? 


Elle: c’est mon ami et le petit frère de Romelio qui habite à Togoville là où je suis partie quand j’ai fait la vilaine 


Tao: c’est un garçon dont s’occupe Hana. Il me rajoute 


Elle: en plus j’ai donné le numéro de la maison mais il m’a jamais appelé. Finalement peut-être je vais pas lui donner le gâteau tiens. Elle dit boudeuse 


Farida: Haha mais un ami se jette facilement comme ça? 


Elle: il avait demandé le numéro pour appeler maman. Il avait dit ça 


Tao: à Lomé on achète du crédit pour appeler. Je t’avais expliqué. Tu t’en souviens? 


Elle hoche la tête 


Farida: en plus c’est pas facile dans les petites villes. S’il est réellement ton ami tu dois faire preuve de compassion mon cœur 


Elle: d’accord dans ce cas. 


Le soir au lit Tao et moi continuons à discuter comme le sommeil ne vient pas. Je repense à cet Arthur qui est l’ami d’Ida et sur un coup de tête je décide d’appeler Hana le lendemain pour avoir des nouvelles. Il fait partie des premiers amis dont Ida nous parle donc autant l’aider à garder le contact. 



Belle Laré AW 


Après des mois d’essai, j’ai pu convaincre Héloïse de donner des cours de maison à Aïdara. Elle était réticente au début parce qu’il semble que l’école n’autorise pas ses enseignants à dispenser des cours en dehors. Pourquoi. Je me demande encore. Demain ce sera la première séance d’Héloïse. Avant ça, j’ai pris ma fille pour lui expliquer l’enjeu. 


Moi: demain tu sais qui vient à la maison? 


Aï: c’est papa? 


Moi: non. Papa rentre à la maison tous les jours non. Alors c’est qui? 


Mally: une personne qui vient jamais, il chuchote 


Elikem: hey laisse la parler! 


Mally: j’ai rien dit 


Sa sœur lui fait les gros yeux et il remet son attention entière sur ses devoirs tout en rouspétant que c’est trop la tyrannie ici. 


Moi: alors ma puce? 


Aï: c’est tata Ali? 


Moi: mais non enfin. C’est Héloïse la....


Elikem: Mais maman pourquoi tu lui donnes déjà la réponse? Elle a à peine essayé, elle dit sur un ton de reproche 


Moi: Elikem faut me laisser. Tes cours sont en face de toi 


Mally: pararara, il chante. 


Elikem frappe sa nuque. Il se lève en colère et hop une énième dispute démarre. 


Belle: Elikem arrête avec ton frère. C’est toi l’aînée! 


Elikem: donc il me nargue et c’est moi qu’on gronde merci! 


Moi: quand il n’y a pas d’adulte ok. Mais je suis ici, je vais régler son cas 


Elikem: pfff c’est ça! Après tu vas demander pourquoi il ne me respecte pas et Aïdara n’évolue pas. 


Moi: Elikem je n’aime pas ça! Je gronde 


Elle ramasse ses cahiers et va dans sa chambre avec. 


Gisèle: on dirait la grande est fâchée oh. 


Aï: non elle est pas fâscée grand maman. Elle est partsie dans la chambre 


Mally: lol sacrée Aïdara 


Moi: toi tu te tais. Je dis et soupire. Des fois le désespoir prend le dessus. Des fois comme maintenant. Pour une raison inconnue ma fille ne sait pas déceler correctement les situations que la majorité comprend. Il faut lui expliquer verbalement que quelqu’un est fâché, en colère, triste et tout le reste pour qu’elle assimile. Tout ceci n’a jamais été mentionné dans les symptômes du TDAH selon nos recherches mais son neuropsychologue dit que la maladie ne se manifeste pas pareillement chez tous. Il ne le dit pas concrètement mais dans ses termes tu entends que pour lui Eli et moi nous plaignons un peu trop des fois. Je ne compte plus le nombre de fois qu’il nous a rappelé qu’Aïdara au moins n’est pas aussi hyperactive que la majorité de ses patients. Nous avons bien sûr essayé de changer de neuropsychologue mais Aï n’a pas cliqué avec les autres comme ce monsieur. Et quand on parle de trouble psychologique, la relation entre le traitant et traité est très importante. Donc nous sommes retournés chez lui. Elikem aussi trouve que nous en faisons trop. Son cas est une autre crise de nerfs en devenir et j’en ai assez pour le moment donc j’ai repris avec ma deuxième. 


Moi: demain madame Héloïse viendra à la maison pour t’aider avec les devoirs et l’étude. Elle viendra mercredi et vendredi.


Aï: Elle va venir pour Mally auchi? 


Moi: non juste toi mon cœur. Mais c’est un secret juste entre toi et elle. Tu ne dois pas le répéter à l’école promis. 


Mally: sinon elle va disparaître dans l’autre monde si tu le répètes à l’école 


Moi: hey arr....


Aï: c’est vrai? 


Mally: mais Oui.


Aï: Elle sera dans l’univers? 


Mally: oui dans un gros trou de l’espace intersidéral 


Aï: ayayaye faut pas qu’elle aille là-bas maman. Elle va jamais revenir. Je dirai rien. 


Mally: voilà. Il me dit fièrement


Gisèle: le petit grand frère de la situation. Elle dit en riant. Il lui montre le pouce et Aïdara aussi se met à rire même si elle ne comprend pas tout. 


Ils ont leur délire entre deux que je ne comprends pas bien. Mais c’est lui le traducteur entre elle et nous quand on a besoin.


Je vais ensuite voir Elikem qui est sous sa couverture et courbée au dessus de ses cahiers. Je soulève la couverture en question.


Elle: même ici je ne peux pas avoir la paix? 


Belle: Elikem je n’aime pas ta façon de me parler. Je te l’ai que Je ne suis pas ton égale. Tu es la sœur d’Aïdara et Mally, pas leur maman. Ici c’est ma maison donc mes règles. Tu es sous mon autorité et celle de ton père. 


Elle: et c’est qui qui se plaint à Mamie qu’Aïdara n’évolue pas assez malgré les nombreuses thérapies que papa et toi payez? 


Moi: donc je ne peux pas parler avec ma propre mère? Tu vas me faire la police dans ma maison? 


Elle: ok je suis désolée. Je ne vais plus me mêler de tes choses. Tu es le capitaine du bateau. Conduis le comme tu veux. 


Moi: c’est facile de me juger quand tu n’as jamais mis au monde. Je prie seulement que Dieu te préserve de ce que je vis actuellement. 


Elle: j’ai encore dit quoi moi? 


Je pousse un juron et sors de sa chambre. Même pas dix-sept ans et elle veut me dire comment être une mère. Je ne peux pas avoir des jours où je me sens mal moralement et me confie à quelqu’un? C’est quoi ça? 


Héloïse SILIVI 


Je n’étais pas tranquille du tout avec cette idée de cours de répétition à la maison mais j’ai accepté pour l’argent et aussi l’attachement que je ressens envers cette petite. Nous en sommes à la troisième séance et je suis totalement à l’aise désormais. Pour les deux premières, le papa et la maman y ont assisté. Mais cette fois nous sommes seules. À la fin je lui demande toujours son opinion parce qu’elle a beaucoup à dire cette petite. Quand on la voit on ne le sait pas forcément mais lorsqu’elle est mise en confiance c’est une petite pie. 


Moi: alors tu as aimé la répétition aujourd’hui? 


Elle: anhan. C’était super. 


Moi: très bien. Je vais revenir la semaine prochaine alors. Tu fais comme on a dit. Tu apprêtes les cahiers et tout sur la table cinq minutes avant mon arrivée. 


Elle: Si je fais, Elikem sera contente de moi? 


Moi: heuh oui. Tout le monde sera content de toi 


Elle: ok. Je vais faire alors. Et tu vas me me donner le cadeau? 


Moi: lol non mais je te donnerais un autocollant? 


Elle: c’est pour les bébés ça. Moi je suis crande. 


Moi: eh c’est donc comme ça hein. Je dis amusée. 


Elle: mais oui. Je vais avoir 10 ans 


Moi: on ne dit pas un zéro mais dix. Allez répète 


Elle: dzix. 


Moi: c’est mieux. Alors la grande veut quoi comme cadeau? 


Elle: je veux un bébé comme ma camarade 


Sa demande me rend triste d’un coup mais je me reprends.


Moi: tu as Mally. C’est ton petit frère 


Elle: mais pas un bébé et maman a dit plus de bébé. Toi tu peux m’emmener un? Je veux une fille 


Moi: une fille? Faisons une prière alors. 


Elle: d’accord 



Eli Laré AW 


Je sursaute quand des petits bras entoure mon cou et une masse légère colle mon dos alors que je suis assis et entrain de retirer mes chaussures.


Moi: qu’est ce que tu fais debout à cette heure? Je demande à ma fille 


Aï: je me suis cachée de maman parceu j’attendais que tu arrives mon papa 


Moi: mais papa t’a dit que les histoires ne sont pas différentes quand c’est moi qui raconte. Maman et moi lisons du même livre. 


Je dis en me levant avec elle toujours accrochée sur mon dos. On se rend directement dans sa chambre et je la mets au lit avant de prendre un livre à son chevet. 


Aï: c’est pas le libre papa


Moi: livre. Ça c’est un livre 


Aï: je veux pas le livre. Je voulais prier pour tata Héloïx parceu elle va avoir une fille 


Moi: ah oui? C’est une bonne nouvelle ça 


Aï: oui très. Allez emmène la tête 


Je ne peux m’empêcher de rire jusqu’à secouer la tête 


Moi:mon coeur je t’ai dit que je ne suis pas le prophète Eli de la bible et ma tête n’a pas de pouvoir magique 


Aï: c’est pas vrai. Tu fais les merv.....les merveilles 


Moi: ok va pour cette fois comme tu as bien dit les merveilles. 


Elle frotte ma tête et dit sa petite prière. Je presse fort les lèvres pour ne pas rire durant. Elle se couche enfin et je fais un saut dans la chambre de celui qui a inventé cette histoire. Il a jeté ses coussins à terre. Le drap est ailleurs. Je ne parle plus de la couette. Un vrai petit fripon, ce bambin. L’année passée Il a dit à sa sœur que si on frotte ma tête et prie sincèrement tout les souhaits s’exaucent parce que mon nom est dans la bible. Pour lui prouver qu’il dit vrai, il l’a mis au défi de faire ça et me demander donc le T Rex LEGO de Jurassic Park. Comme ma deuxième me demande rarement des cadeaux je n’y ai pas longuement songé. Le doux massage et le papa chéri y étaient pour beaucoup aussi j’avoue. Il a fallu qu’elle répète la chose une troisième fois pour que leur aînée crame leur jeu et les dénonce. Nous l’avons puni pour avoir menti à sa sœur. Seulement Aïdara refuse d’accepter que c’était une stupide blague de son frère. Pour elle, nous sommes les menteurs et c’est comme ça qu’on câline ma tête de temps en temps. 


Belle sort de notre chambre quand je quitte celle de Mally. Comme je suis rentré tard je dîne seul mais elle m’accompagne.


Moi: tu as demandé à Héloïse si elle pourra continuer les cours à domicile en dépit de la grossesse? 


Belle: quelle grossesse? 


Moi:ah mais ta fille m’a dit qu’elle va avoir une fille 


Belle: ah bon? Elle fait surprise 


Moi: bon peut-être Aï s’est trompée mais elle avait l’air bien convaincue 


Belle: elle ne m’a rien mentionné encore 


Moi: oh ok. Aï a encore vendu le secret, je réplique amusé 


Belle: mais si c’est ça il faut que je demande ce qu’on doit faire pour la suite. 


Moi: oui peut-être elle peut nous recommander quelqu’un 


Belle: hum, c’est une bonne nouvelle pour elle mais ça tombe mal pour nous 


Moi: elle n’allait pas nous attendre pour fonder sa famille non plus chérie, je dis ironique 


Elle: je sais je sais. Juste que je ne savais même pas qu’elle avait un compagnon. Maintenant qu’on en parle je ne sais rien sur elle sinon qu’elle a la trentaine et enseigne à la fontaine depuis dix ans. 


Moi: si tu voulais tant t’en faire une amie fallait l’inviter à la maison non 


Elle: ha non merci. Ciara et Farida sont suffisantes. 


J’éclate juste de rire comme réponse. Elle me regarde de travers. 


Moi: je n’ai rien dit hein 


Elle: est-ce que tu as besoin? Tchip


Moi: en tout cas toi seule comprend tes choses. J’ai quitté la maison à 7h aujourd’hui et c’est à 22h que je suis rentré. Tu ne sais pas ce que j’ai fait ni où je suis allé mais c’est inviter une autre ici qui serait étrange. 


Elle: tu es allé où? 


Moi: au travail puis un petit saut à Ora Bank entre 15 et 17h avant de retourner. 


Elle: ouais je savais déjà tout ça. 


Moi: je n’ai jamais dit que j’avais fait quelque chose de différent 


Elle: et tu me dis que je ne sais pas pourquoi? 


Moi: Oh Bella on ne peut pas avoir une conversation hypothétique? 


Elle: arrête de me mélanger la tête hein. Elikem m’a déjà épuisé. Ne viens pas mettre ta part 


Moi: mon amour de Xena a fait quoi?


Elle: tchip c’est comme ça que tu l’appelles et elle se prend pour mon égale au point de critiquer ma manière d’éduquer. Mon amour de....mon amour de. Mieux d’elle qui a deux papas qui la couvent d’attention infinie. Moi aussi si j’avais ça probablement que j’allais me prendre pour madame je sais tout. Je vais même me coucher. Je t’attends en chambre. 


Durant sa tirade je n’ai même pas pu en placer une. La jalousie c’est quelque chose que je peux comprendre. J’ai été avec des jalouses dans le passé aussi. Moi même je connais ce sentiment je ne vais pas faire comme si. Mais l’âge a fait que certaines attitudes que j’avais dans ma vingtaine me paraissent puériles à cinquante-deux ans. Tant que ma femme répond à mes questions et je sais le nécessaire, le reste m’importe peu. Ici à Lomé, c’est rare aussi qu’une femme mariée se fasse accoster. Ou peut-être c’est Belle qui est si froide au prime abord qu’elle décourage ceux qui sont attirés par sa beauté. Par contre la jalousie de Belle, je jure que je n’ai jamais capté. En onze ans d’union, elle ne m’a jamais refusé de sortir, ou fouiné dans mon téléphone et ordinateur. Pour les derniers c’est une décision commune que nous avons pris. Quand l’un de nous a des inquiétudes il va vers l’autre et nous jouons carte sur table. Je n’ai pas besoin de regarder dans son téléphone surtout qu’elle et Ciara ont leurs petites histoires entre elles. De mon côté j’ai ma part également avec mes cousins et ma sœur. Rien à avoir avec elle. Par contre, Belle doit connaître toutes mes amies, connaissances et bref toute créature de sexe féminin, Belle veut être au courant. Quand je lui pointe que quelqu’un verrait ça et croirait qu’elle est un chat échaudé, elle répond qu’elle s’en fout. Des fois je me dis que c’est une façon pour elle de se rassurer suite à ce qu’elle a vécu avec Antoine. Pourtant Dieu m’est témoin, je n’ai jamais fait la cour à une autre femme. Même pas de compliments. Les félicitations au staff, je les fais adresser par les ressources humaines. Sinon je mets Belle en charge de m’acheter les cadeaux à remettre. Tu te demandes ce que tu dois faire concrètement pour lui faire comprendre qu’elle peut se relaxer et je ne suis qu’à elle. Quand on fait l’amour et tu lui dis, elle te répond avec tant d’émotion comme quelqu’un qui a compris quelque chose. Donne lui juste quelques jours et tu verras. J’ai lavé mon plat et la marmite avant de la rejoindre au lit. Comme dit, elle m’attendait éveillée. Je l’ai pris dans mes bras pour nous satisfaire tous les deux. Peut-être comme ça ça va rentrer en elle un jour. En tout cas tant que je peux bander je ne vais pas laisser aussi. Je suis de nature optimiste.


Belle Laré AW 


Le lendemain j’ai invité Héloïse à la maison en dehors de ses jours de répétition. Eli aime juste me peindre comme une psycho mais je sais faire la part des choses. Je ne saute pas pour inviter n’importe qui chez moi c’est tout. C’est mon sanctuaire et j’ai eu assez de temps pour étudier Héloïse aussi. Je nous ai préparé une table bien garnie de mets qui lui ont plu si je me fies à son air mi confus mi joyeux. 


Moi: assied toi je t’en prie. Comme je t’ai dit au telephone ce matin, je voulais te remercier pour ta gentillesse envers mon bébé 


Elle: Tu me remercies largement depuis un moment Belle. Ce n’était vraiment pas la peine de te déranger autant 


Moi: ça ne me dérange pas du tout voyons. J’aime bien cuisiner aussi 


Elle: ah ça je n’en doute pas. J’ai vu tout ce qu’Aïdara et Mally ramènent aux fêtes scolaires. Les enfants ne viennent pas manger avec nous? 


Moi: leur oncle Magnim vient les chercher une fois par semaine pour qu’ils passent tous du temps ensemble 


Elle: ah d’accord. Encore une fois merci alors. Je vais te faire honneur 


Moi: je t’en prie. Sers toi comme tu sens. Le service est libre. Je dis amusée 


Durant le repas j’essaie d’emmener la nouvelle du bébé de la manière la plus subtile qu’il soit sans paraître que je la force. 


Moi: tu aurais des recommandations pour te remplacer avec Aï quand tu devras t’absenter?


Elle: heuh je ne compte pas m’absenter. Enfin tant que Dieu nous prête vie. 


Moi: ok mais tu devras quand même prendre du temps pour toi à un moment. Pour toi et ta nouvelle 


Elle: une nouvelle?


Moi: pardonne moi d’être si brusque, je dis en abandonnant le combat. Aïdara nous a annoncé ta bonne nouvelle, tu sais qu’elle ne comprend pas la notion de secret à moins que tu ne lui expliques mot pour mot 


Elle rit, s’étouffe. Je lui serre rapidement un verre. Elle boit et rit encore.


Elle: Oh mon Dieu, ta fille est terrible. C’est elle qui m’a demandé un bébé comme cadeau 


Moi: Hey Seigneur! Elle a même dit à son père qu’on devait prier. Je dis embarrassée. 


Elle: prier? Il y’a longtemps que j’ai arrêté. Je me suis fatiguée. Elle dit songeuse et avec un air triste 


Moi: tu veux en parler? Je demande après un moment 


Elle: Ce que j’aimerais vraiment......ce que j’aimerais c’est de revoir l’amour de ma vie. Elle dit d’une voix douloureuse avec les larmes dans les yeux.


Son air de dépit me touche énormément. Je tiens fort sa main qui tremble dans la mienne. 



Romelio Tchaa Bemba 


Nous sommes dans un petit motel dans le quartier Essor un peu loin de la maison de mon oncle quand même. C’est ici que je viens avec mon bébé quand on a besoin d’intimité. C’est quoi notre dixième ou quinzième visite. Je l’ignore. L’ironie c’est qu’on se prend toujours la chambre vingt. Elle est toujours disponible et le tarif est abordable pour moi. Sauf que nous sommes là et madame tire encore la tronche malgré que je fais des blagues pour la détendre. 


Je me lève finalement et me dirige vers la porte. 


Moi: on y va. Je dis sur un ton sans appel 


Elle: ah comment ça? On est arrivé y’a même pas dix minutes 


Moi: je ne suis pas là pour que tu boudes pendant deux heures Océane. Si je voulais ça, j’allais simplement passer chez toi et te supporter comme ça. Je ne vais pas payer 5000 francs pour que tu ne répondes à aucune question 


Elle: vas-y on sort même tchrrr! Genre je suis une pute et tu as payé pour baiser à l’heure quoi! 


Moi: qu’est ce que tu viens de dire? Je demande en me retournant vers elle. Ouais tu fais bien de ne pas répondre! Je t’ai traité de pute? Hein? Je dis en colère 


Elle: non! Mais c’était quoi cette façon rabaissante de me parler? 


Moi: ça suffit! Je gueule près de son visage. 


Son cou est bien dressé pour me regarder dans les yeux. Nous sommes si proches que je sens sa chaleur sans toutefois la toucher. Ce n’est pas le moment mais voilà Popaul lui ne connaît pas les histoires de moment. Il se lève déjà, prêt à performer. Mais comme j’ai dit ça suffit avec les conneries d’Océane.


Elle: j’ai le droit de m’énerver quand tu m’emmènes dans un coin miteux! Je mérite mieux que ça! 


Moi: mais c’est ça que j’ai ma belle! C’est ça que ma main peut attraper et pas la grande maison de ton père ni celle de mes parents donc tu montes tu descends, je ne vais pas te niquer dans ces deux endroits.


Elle: tu fais chier Romelio! Tu fais comme si la première fois ce n’était pas dans mon lit. 


Moi: une fois où j’ai flanché à cause de l’envie et ça sera juste ça! Une fois! Ton père en t’achetant le lit ne t’a pas dit d’emmener un gars pour qu’il te couche dessus! Je ne vais pas le faire. Crache même le feu si tu veux. Ou c’est là où ma poche peut, ou on se regarde et on se tient la main! 


Elle: c’est pour que tu ailles coucher d’autres pouffes hein! Elle siffle entre les dents 


Moi: comment tu as bien vu la chose comme ça? Je vais bien les limer une à une sans....


Elle: imbécile! Elle crie et se met à me tambouriner le torse de ses petits poings que j’ai vite bloqué. 


Nous tombons tous les deux sur le lit et je suis au dessus d’elle. 


Moi: elles sont combien au collège protestant là-bas à avoir dit qu’elles ont couché avec moi? 


Elle: .....


Moi: je vais les coucher où? Dans la grande salle? (Lieu de culte où les élèves se cachent pour faire les cochonneries des fois). Dans les salles de classe? Tu me prends pour qui? 


Elle ne fait que cligner des yeux et respire avec force. Je me lève quand je crois lire de la crainte dans son regard. 


Moi: tu te lèves on rentre. Je ne vais pas payer deux heures ici pour que tu me sortes conneries sur conneries. Dehors tu pourras me prendre la tête autant que tu veux. Même le cou si tu veux enlever et partir avec ne te gêne pas mais on part.


Elle me tourne le dos et se replie sur elle avec force comme si elle me défiait de venir la prendre de là. 


Je soupire un nombre incalculable de fois avant de m’asseoir sur le lit aussi. De toute façon j’ai déjà payé pour une heure. 

Je ferme les yeux et me concentre sur ma respiration pour me calmer. Je m’endors presque quand on pousse ma jambe. J’ouvre les yeux mais elle est toujours dans la même position. Par contre elle ne cesse de trémousser sur le lit et par trémousser je parle de son petit fessier. 


Je l’aurais laissé ici volontiers pour qu’elle comprenne mais on est arrivé ensemble. C’est moi qui suis allé la prendre à notre lieu de rencontre et c’est ma responsabilité de la retourner chez elle avant 19h. Dire que pour tonton Magnim je suis parti faire un tour rapide au supermarché parce que je veux préparer le repas pour les parents ce soir et pour mes parents je suis probablement chez mon oncle. Je fais déjà assez de conneries mais je me reprends petit à petit. Je ne sèche plus les cours. Je me suis rattrapé sur mes lacunes. Elle aussi. Et on va continuer comme ça. Elle frappe mon pied avec le sien. Je la vois faire comme j’ai les yeux ouverts cette fois 


Moi: si je te retourne ce coup maintenant tu vas te retrouver au sol toi 


Elle: à ce stade pourquoi te gêner. Tu m’as déjà crié dessus et bien minimisé en disant que tu allais coucher avec toutes les filles. Elle dit tristement 


Je me rapproche d’elle et passe mon bras autour de sa taille. Elle l’enlève et me dit tristement de la laisser. 


Moi: j’ai dit ça dans la colère mon cœur. 


Elle: je ne suis pas ton cœur 


Moi: tu es mon quoi alors? 


Elle: clairement une fille que tu niques de temps en temps 


Moi: tu es sérieuse Océane? Combien de fois tu m’appelles et je cours? J’ai zappé mes nièces et mon oncle pour toi. Et tu sais à quel point j’aime mon oncle. Tu es sérieuse? Je demande déçu aussi 


Je me relève secoué par ce qu’elle m’a dit. Elle m’enlace à son tour 


Elle: mes mots ont dépassé ma pensée bébé 


Moi: Océane tu as dit que je te nique de temps en temps. Moi Romelio c’est tout ce que je viens faire avec toi? Combien de temps on a fait sans que je ne te demande le sexe? 


Elle: je....je suis désolée 


Moi: tu as déjà entendu que j’ai aidé une fille à faire ses devoirs? Même Elikem qui fait la même série que moi je ne l’ai jamais aidé à faire ses devoirs. Mais j’ai supporté la philo que tu sais comment je déteste quand tu étais mal en point tout ça pour t’encourager et aujourd’hui moi je suis juste là pour te niquer. Ok. J’ai compris 


Elle: je suis désolée mon amour je t’ai dit. Je suis vraiment désolée. 


Moi: non j’y vais


Elle: non me laisse pas. Je veux rester 


Moi: non non c’est un endroit miteux. Indigne de la fille d’Ajavon. Je vais te laisser chez toi comme ça le gars qui t’aime vraiment te couchera autant que tu veux dans la maison de ton père. Je dis avec le cœur qui se serre de jalousie rien qu’à imaginer un autre la toucher 


Elle: non non non. Je ne veux que toi. Elle dit en agrippant fort mon cou et continue à le répéter tout en déposant des baisers dans mon cou. 


Ses mains descendent sur mes pectoraux qu’elle câline. Je frissonne à cause des baisers qui chatouillent mon cou. C’est ma faiblesse quand elle me fait ça. Elle soupire mon nom. Je tourne ma tête sur le côté et l’embrasse à fond. On se retourne et nous sommes l’un sur l’autre. Je soulève son t shirt avec empressement et happe un téton à travers sa petite camisole. Elle se cambre et remonte ma part de T Shirt aussi. Je descends sur son ventre, y dessine des cercles avec ma langue pendant que j’enfile un doigt dans son minou humide. Elle couine et me supplie d’accélérer. Je tourne la langue dans son nombril et fait comme elle demande. Les hauts quittent définitivement. Mon jean est à mes chevilles. Le sien est loin. Je la pénètre après m’être protégé. Je tiens avec fermeté le côté gauche de sa hanche et la pilonne sérieusement. 


Moi: je t’aime tu m’entends 


Elle: Ouii Romy


Moi: je n’aime que toi. Tu es la seule qui me met dans cet état, corps, esprit et cœur. 


Elle: encore! 


Je mets les mains sous son dos et la colle à moi pour sentir ses pointes dures frotter

mon torse. Elle tient mes fesses de ses deux mains et me pousse à chaque entrée que je fais. Elle siffle, gémit et je meurs de plaisir. 


Elle: oh mon cœur je le sens. 


Moi: vas-y laisse toi aller. Je dis avec le cœur qui tambourine 


Malheureusement je jouis avant qu’elle y arrive. Je m’écroule et peste tout haut. 


Elle: c’est pas grave chéri


Moi: si c’est grave! C’est pas normal que je n’arrive pas à te faire jouir. 


Elle: le plus important c’est qu’on se fasse plaisir tout les deux. En plus j’ai l’impression que je vais devenir folle dès que tu te mets à me pénétrer sans faire de pause. Tour chauffe en moi et je perds pied


Moi: lol je fais quand même mon travail c’est déjà ça 


Elle: tu me pardonnes alors? 


Moi: si tu me pardonnes aussi la connerie que j’ai dit et tu comprends que ne pas vouloir répéter la bêtise chez tes parents n’est pas synonyme de ne pas t’aimer. Ce n’est pas parce que je t’aime que je dois faire tout ce que tu dis. Tout comme j’exagère des fois et quand je dis tu m’écoutes toi aussi tu m’écouter quand je te dis que tu déconnes. On est d’accord? 


Océane Ajavon 


J’ai dû dire oui pour qu’on passe sur ça. Dire que je dois venir dans ce coin douteux juste pour profiter de mon chéri c’est pitoyable. Mais bon je ne reçois pas grand chose comme argent de poche comparé à lui et s’il ne peut payer que ça alors j’ai pas le choix.  Comme papa met le chauffeur à ma disposition, il ne me donne que le strict minimum pour l’argent. Je ne veux pas éveiller ses soupçons aussi raison pour laquelle je n’ai pas demandé une augmentation. De toute façon on aura le bac dans peu et je serais à New York. J’aurais assez de place chez moi et lui dans son appart à Paris pour qu’on vive notre relation librement. J’espère seulement qu’il ne va pas commencer ses conneries là-bas aussi sous prétexte qu’on aide pas les parents à payer le loyer pour niquer dans le lit qu’ils ont acheté. Autant il m’énerve sur sa droiture qui frise la rigidité des fois autant je l’aime encore plus pour ça raison pour laquelle je ne me plains pas trop aussi. Je ne connais pas beaucoup de filles qui peuvent dire tout haut au bahut que leurs mecs sont droit, fidèles et des amours avec eux. Moi j’ai le tout donc s’il a besoin de faire le mec de temps en temps en me grondant pour me le rappeler je vais supporter. 


Nous sortons mains dans la mains et c’est cette fille qu’on trouve à la réception avec un balai à la main. Cette fille aux fossettes. Elle n’est pas seule. À ses côtés il y’a un gars qui tient aussi un balai. 


Elio: tu fais quoi ici toi? 


Jen: je suis là pour faire le ménage. 


Elio: Jeune homme vous avez la main sur le poignet de ma fille pourquoi? 


Jen: lol la folie a encore commencé


Océane: bébé on est pressé


Elio: mais tu vois pas cet inconnu tient la main de notre fille. 


Je lève juste les yeux au plafond. 


Jen: Romelio je te présente Eben Ezer Tountian, mon camarade de classe. Eben c’est Romelio le chef Tchaa 


Elio: son papa! 


Jen: lol un ami qui se prend pour un papa de temps en temps 


Eben: salut. 


Elio: Bonsoir. Et l’ami fait quoi ici avec toi Jennifer? 


Jen: on a du travail chef Tchaa. Je vais passer à la maison un jour. Bye bye, Elle dit puis s’en va avec l’ami en question 


Romelio va me déposer chez moi d’abord. Mais il continue à rouspéter. 


Elio: tu as vu comment ce garçon tenait son poignet même? Même pas seize ans et il me touche l’enfant comme ça tchrrr. Je vais bien tirer les oreilles de Jennifer. 


Océane: c’est bon tu arrêtes Romelio 


Elio: heuh.....il fait sur un ton confus 


Océane: ton petit jeu de c’est ma fille là n’amuse que toi. 


Elio: lol bébé c’est notre fille 


Océane: c’est ça! Une meuf qui a plus de seins que moi est ma fille, je dis vexée et Il se permet de rire. 


Elio: ca arrive. En plus je t’aime comme tu es. 


Océane: je te l’ai dit, Y’a que toi que ça amuse et pas moi. Elle est ma fille et elle ne me salue pas! C’est ça! Tchip


Elio: tu ne te souviens pas que tu l’avais effrayé le jour où on l’a ramené dans sa chambre d’hosto? Elle ne va pas te parler pour éviter les soucis justement. Il dit sur un ton conciliant comme si c’est moi le méchant loup et elle l’agneau 


Océane: je te l’ai dit. Une meuf qui a des seins comme elle n’est pas ma fille et encore moins la tienne! 


Elio: Je sais Annie. Je le dis en général pour l’amuser. Tu sais qu’elle est souvent malade en plus de vivre une vie plutôt tranquille plutôt difficile. Tu me connais. Je ne peux pas m’empêcher de vouloir amuser un peu la galerie quand je suis avec des gens qui ont des vies difficiles. Aussi elle est avec un type que je n’ai jamais vu avec elle. C’est une fille tranquille qui ne côtoie que son oncle et sa tante pour la majorité. J’essayais juste d’intimider un peu le garçon pour qu’il sache qu’elle n’est pas une pauvre petite dont il peut profiter....enfin si c’est ça son idée. 


Océane: ouais sauf que c’est le rôle de son oncle et sa tante ça! Mon père ne me laisserait jamais travailler et encore moins dans un hôtel. Ce n’est écrit nulle part que tu dois faire le travail de parents négligents. C’est comme ça que les conneries apparaissent après. 


Elio: enfin je t’ai dit que je n’aime que toi. En plus je suis comme ça avec Elikem aussi. Tu ne vois pas comment je fais quand un inconnu se pointe? C’est ça le rôle des grands frères. De protéger tu vois un peu, Il dit pendant qu’il gare devant ma maison 


Océane: non je vois rien! Tu veux protéger qui quand je suis là? Tu as ta maman si tu en as fini avec moi. Tes nièces sont là. Le reste personne ne t’a demandé donc tu restes dans ton sentier. Elikem c’est ma best. Même si elle dort nue avec toi jamais elle ne te touchera et je sais que tu ne feras rien avec elle. Je lui confierai ma vie les yeux fermés. L’autre aux fossettes là je ne sais rien d’elle et je ne veux rien savoir même donc ne commence pas avec la bouche que tu veux ouvrir. Si je te saoule en parlant mal de ton hôtel sache que tu me fais pareil quand je vois sa tête. Et je ne sais même pas de quel droit elle te dit qu’elle va passer chez toi! 


Elio: en fait sa tante tient un salon où maman se fait tresser donc une chose emmenant une autre elle a connu chez nous, il dit doucement en prenant ma main comme s’il essayait de m’amadouer 


Océane: je m’en fous totalement Rome! Elle et ses fossettes n’ont qu’à rester dans leur coin. Et tu lui dis de ne plus jamais t’appeler chef Tchaa 


Elio: mais je suis un che.....


J’ai déjà claqué la portière et je suis sortie moi. J’ai déjà perdu une maman. On ne va pas me voler mon homme non plus. 

D’amour, D’amitié