Acte 11: la lune de miel à New york

Ecrit par Ibtissem

Acte 11: la lune de miel à New york


L'heure d'aller à l'aéroport arriva, le cœur de Feryel battait la chamade. Comment suivre un sauvage comme Rahim dans un pays inconnu? Elle appréhendait beaucoup.

De son coté Rahim pestait, une semaine entière à supporter cette madeleine qui passe son temps à pleurer ! Quelle poisse ! Il se demandait maintenant s'il avait bien fait d'accepter ce mariage .


Le père et la tante de Rahim étaient ceux qui les accompagnèrent à l'aéroport , avant qu'ils ne s'envolent en passant par Paris.

Arrivés à Newyork, ils furent accueillis par le taxi d'un hôtel qui les attendaient avec une pencarte portant le nom de Rahim.

Rahim parlait très bien l'anglais et conversait tout au long du parcours avec le chauffeur,laissant Feryel dans ses pensées.


Ils arrivèrent à l’hôtel " four seasons" , un splendide hôtel 5 étoiles, l'un des top 5 de la ville,sur la 5e avenue.Mr Mayaki avait pris une suite pour une semaine au couple afin qu'ils se rapprochent un peu plus.

Feryel fut gênée à l'idée de devoir partager le même espace que Rahim, elle aurait voulu avoir sa propre chambre. La suite était assez grande, elle se résolut à dormir sur le sofa .

Feryel se mit au balcon et admira la vue qui donnait sur le central park .Un instant elle oublia presque qu'elle cohabitait avec un tyran, quand brusquement Rahim la tira de son rêve.

Rahim: villageoise! Je parie que tu n'es jamais venue aux USA, encore moins dans un 5 étoile ! Profites en !

Elle reçut cette vanne comme une flèche, elle préféra ignorer Rahim et entreprit de revenir dans la chambre quand il lui attrapa sauvagement le bras :

Rahim: je te parle Feryel !

Feryel: cher illuminé, dans mon éducation, quand un homme parle, les femmes se taisent !

Rahim: ah oui ?! Vous les touaregs ,vous avez de l'éducation ? Laisse moi rire !

Feryel: mieux que les djerma en tout cas.


Elle arracha son bras et alla dans la salle de bain se doucher et se changer, elle se fit violence pour supporter les pics de Rahim, car elle était dans un environnement inconnu.

Elle prit le temps nécessaire dans sa baignoire savourant la chaleur de l'eau ,quand Rahim se mit à tambouriner la porte.


Rahim: c'est quoi? Vous qui n'aimez pas l'eau,voila que tu accapares la salle,plus de 30 minutes,tu fais quoi dans la salle de bain?

Feryel ne répondit pas.Elle s'habilla et se maquilla dans la salle de bain et sortit quand elle eut fini. Heureusement le dressing s'y trouvait, elle rangera le reste de ses affaires pour ne pas avoir à s'habiller dans la chambre.

Rahim était enragé et la tacla au moment où elle le dépassa, elle tomba à l'avant.

Feryel: tu ne m'ébranleras pas Rahim, elle avait ravalé ses larmes et se releva. Elle prit son sac et sortit de la chambre.

Rahim: tu vas où ? Attends ! Ne sors pas seule , tu m'entends?

Feryel ne l'écouta pas et descendit en prenant l'ascenseur, en pestant.


Rahim la prenait en fait pour une villageoise, elle va lui le sortir le grand jeu au moment opportun. Pour l'heure, elle va continuer à se comporter comme telle.

Elle sortit son appareil et se connecta au wifi afin de faire des recherches, elles vit tous les supermarchés, les parcs environnants où elle pouvait se rendre sans grande peine et décida d'aller se promener, histoire de se déstresser.

Elle avait sa carte de retrait et n'était donc pas liée financièrement à Rahim, ce qui la soulageait et la rassurait .

Elle eut très faim, elle ne mangeait jamais dans les avions, elle décida d'aller commander un en - cas, avant de s'aventurer au dehors.

La ruelle était bondée de boutiques et autres coins intéressants. Elle décida d'aller se faire ses cheveux dans un salon de coiffure ,de se tresser et discuter avec les filles du salon.

Elle décida de prendre tout son temps, s'amuser et ne revenir que tard pour dormir. Elle sent que la nuit va être longue avec le décalage horaire.

Elle se balada dans la 5e avenue et parcourait les différentes boutiques s'y trouvant.Elle appela ses parents et ceux de Rahim pour leur dire qu'ils étaient bien arrivés.

Rahim lui envoya plein de messages whatsup et finit par l'appeler, mais elle refusa de répondre. Il commença à s'inquiéter, il ne fallait pas qu'il lui arrive quelque chose dans cette grande ville.

Il était sorti après s’être douché, il avait fait tous les environs à pieds à sa recherche, en vain.Il revint à l'hotel affolé ne tenant plus en place .

Feryel décida de rentrer vers 22 h, ses mains remplis de ses courses et une tête complètement changée.Sa coiffure lui donnait un air juvénile telle une adolescente de 16 ans.

Elle trouva un " Rahim" enragé dans son fauteuil ; des qu'elle fit son entrée, il lui envoya des rafales à n'en pas finir. Elle ne le calcula même pas. Elle rangea ses courses dans le petit frigo de chambre et se mit devant la télé sous le regard hébété de Rahim:

Rahim: tu étais où tout ce temps ? Hein ? Tu penses que tu peux aller et venir comme dans un moulin ici ?

Feryel ne répondit pas, elle dégustait un kingburger qu'elle s'était acheté et zappait les chaines.

Rahim énervé, arracha la télécommande , éteignit la Télé et la jeta.Feryel resta zen, elle fit comme si de rien n'était et continua à manger, puis lâcha:


Feryel: dans mon éducation, on ne parle pas la bouche pleine, donc tu permets au moins que je mange en paix ? Merci

Rahim: ah non madame, ça ne va pas se passer comme ça, tu te prends pour qui la ?

Feryel: pour la digne fille de mon père ,Rahim . Laisse moi en paix ! Tu veux quoi à la fin ?

Rahim: que tu me respectes !

Feryel: le respect se mérite ! Je crois même que je te respecte un peu trop, vue que je me tais face à ta provocation, ne me cherche pas. Tu ne m'aimeras pas , mais alors la pas du tout, quand tu me verras sous mon vrai jour.

Rahim: ah, tu me menaces ? Et que me feras tu ? Hein? Feryel ne répondit pas , et continua à manger.


Rahim , malgré sa colère ne put s’empêcher de remarquer la beauté de Feryel ,elle avait tressé ses longs cheveux et ça lui allait tellement bien.A vrai dire il était vraiment inquiet que quelque chose lui soit arrivé et il s'énervait même pour ça.

Il descendit chercher quelque chose à manger. Il ne voulait surtout pas que Feryel sache qu'il s'était inquiété au point de ne pas avoir mangé .
Il était attablé seul, ce qui ne manqua pas d'attirer l'attention du gérant qui lui demanda pourquoi il mangeait seul sans sa femme. Il mentit disant qu'elle ne se sentait pas bien.

Le gérant répondit " Ok " avec un sourire amusé, laissant comprendre qu'il savait que Rahim mentait.

Il lui proposa alors de partager sa table, il n'y'avait personne au restaurant à l'heure là, il le servit et lui offrit une coupe de champagne et s'assit avec lui.Ils discutèrent en anglais:

le gérant: tu es jeune marié c'est ça?

Rahim: oui , comment l'avez vous su ?

le gérant: Ton alliance est encore luisante

Rahim: ah ! Vous êtes très observateur

le gérant: je suis marié depuis 20 ans , et je peux t'assurer que ce n'est pas aussi facile que ça, il faudra profiter de ta lune de miel, ce sont les seuls moments heureux avant que la tornade ne surgisses.

Rahim acquiesça, puis se disait "hum, si seulement vous saviez savais !!
Je vis la tornade déjà , d'ici peu ça sera certainement un tsunami . Ils papotèrent quelques temps et se séparèrent .

Rahim se détendit après cette petite conversation et cogitait dans l'ascenseur qui le menait à leur chambre.

Il entra et trouva Feryel, installée dans le sofa recroquevillée, elle dormait à poing fermés.

"Mais comment peut elle dormir dans une baignoire ou dans un sofa et tranquillement ? " Se demandait il ?

Il éteignit les lumières et alla se coucher dans le lit.Il se retourna comme une crêpe toute la nuit , se levant et observant Feryel ,histoire de voir si tout allait bien.

A un moment donné, Feryel se retourna pour changer de position, il courut pour qu'elle ne le voit pas entrain de l'observer.

En réalité, Feryel ne dormait pas, elle feignit , afin d'avoir la paix , elle écoutait tout ce qui se passait comme bruit autour d'elle.

Ce petit jeu dura jusqu'au petit matin, où ils finirent par s'endormir.

Au petit matin, Feryel se leva pour prier et se rendit compte qu'elle avait tâché le sofa, elle avait sa période.

Elle était tellement chamboulée qu'elle n'avait pas planifié l'arriver de ses menstrues. Elle se précipita dans la salle de bain, prit des mouchoirs et un verre qu'elle remplit d'eau et se mit à récurer le sofa. Elle priait pour qu'il ne reste aucune tache dessus.

Elle avait mit un pyjama blanc en soie , elle fut interrompu par Rahim qui hurla

Rahim: mais que fais tu si tôt ? Tu m’empêches de dormir avec tes bruits

Elle sursauta et lâcha le verre qui se brisa , elle pesta et alla chercher de quoi ramasser les bris .

Rahim remarqua une grosse tâche rouge sur le pantalon de Feryel et se mit à rire bêtement

Feryel: je ne vois vraiment pas ce qu'il y'a de rigolo la , elle s'abaissa pour ramasser les bris et se coupa tellement elle était nerveuse… elle lâcha un cri et craqua . Elle se mit à larmoyer

Rahim: quoi encore ? Il vint regarder de prêt et vit que Feryel saignait, il prit du papier hygiénique et du parfum qu'il lui aspergea sur le doigt alors qu'elle essayait de refuser toute aide.

Il prit son combiné et appela la réception, qui , quelques minutes plus tard lui envoya une femme de chambre avec un paquet de serviettes hygiéniques et une autre qui nettoya les bris de verre.

Il tendit le paquet de serviettes à Feryel, qui honteuse lui demanda:

Feryel: comment sais tu que …. ? J'en avais besoin ?

Rahim: ton pantalon est deux tons ? Ou tout blanc ?

Elle se rappela qu'elle était certainement tâché, elle se retourna et fonça directement dans la salle de bain honteuse.

Comme elle s'éternisait, Rahim toqua et lui rappela que le paquet était au pas de la porte si elle se décidait à le prendre.

Elle entrouvrit la porte , le saisit et se referma encore. Elle était gênée que Rahim découvre ainsi son intimité.

Elle sortit après s’être douchée et habillée, la mine penaude, comme une petite fille , on pouvait aisément voir qu'elle avait chaudement pleurer dans la douche.

Ce qui rendait perplexe Rahim, pourquoi était elle si genée? Il se rappela que Nayla était ouverte dans ce domaine et n'en avait pas honte du tout !

Rahim: tu aimes ça hein, pleurer ! Pourquoi ?

Feryel: et toi tu aimes poser trop de questions, laisse moi, je ne suis pas d'humeur ,ok ?

Rahim: oh ,oh, du calme, j'essayais juste de comprendre, tu as mal quelque part ?

Feryel: noooooooooooooon ! beugla t'elle !

Feryel cria si fort que Rahim écarquilla ses yeux,il se leva et voulut allumer la télé quand il hurla en s'attrapant le pied, il avait marché sur un tesson de verre, oublié par la femme de ménage, il saignait aussi.

Il s'assit brutalement dans le sofa en pestant. Malheureusement pour lui, le tesson resta coincé, il fallait alors le retirer.

Feryel déboussolée courut vers lui pour voir ce qui n'allait pas et regarda son pied, elle prit aussi le papier hygiénique et du parfum pour appuyer la plaie.. Rahim cria de toutes ses forces

Rahim: aiiiiiiiiiiiiiiiie ! Mais doucement sorcière !

Feryel: tu n'as même pas honte ! Regarde toi ! Le tesson est coincé, il va falloir l'enlever, attends je vais voir si j'ai une aiguille

Rahim: une quoi !!!! Jamais, éloigne toi de moi !

Feryel chercha dans sa trousse et ne vit pas d'aiguille, elle courut dans la salle de bain voir dans le kit et s'en trouva une. elle revint vers Rahim, et essaya de l'extraire,mais rien n'y fait.

Il voulut la repousser quand elle saisit son pied et plongea sa bouche dans la blessure et aspira. Elle recracha ensuite le contenu ensanglanté contenant le tesson.

Elle réussit à l'enlever,elle passa encore du parfum et plaça une bande adhésive qui se trouvait dans le kit .

Feryel: on est quitte maintenant, je ne te dois rien!!

Rahim: oh, donc tu voulais rendre le bien que je t'ai fait ? , tu es grave ! Et moi qui pensais que tu commençais à m'aimer

Feryel: in your dream , honey, never , ever !

Rahim: quoi tu parles anglais ? Mais pourquoi faisais tu semblant de ne pas comprendre alors ?

Feryel: quoi ?? Je devais me défendre quand tu me dégradais aux yeux du chauffeur ? Non, trop fière de moi

Rahim avait maintenant honte. Il avait raconté tout un tas de mochetés concernant Feryel quand le chauffeur les amenait au niveau de l’hôtel, disant que Feryel était une ignarde qui n'avait jamais pris l'avion.

Ils rigolèrent d'elle sous ses yeux , pensant qu'elle ne comprenait pas.

la scène où elle se baissa pour lui retirer le tesson du pied tournait en boucle dans sa tête, et lui produisait un effet excitant à chaque fois qu'il s'en rappelait.

Feryel avait de petits gestes qui le rendaient dingue, comme sa moue qu'elle faisait quand il l'emmerdait.Mais le fait de sentir ses lèvres moites sur son pied l'affaiblit un instant.

Il se mit à imaginer toute sorte de choses. Les jours suivants, il devint plus calme avec Feryel et cessa de la bousculer.

Ses ongles avaient poussé et il se les rongeait quand Feryel lui tendit un coupe ongle. Il se donnait du mal à se les couper, quand elle le reprit et s'assit en face de lui pour les lui couper.

Pendant qu'elle le faisait, ses longs cheveux tombaient le long de sa poitrine, ses cils couvraient son regard et la proximité envoyait les effluves de son parfum à Rahim .

Ces petits gestes commencèrent à l'émoustiller. Il se demandait ce qui lui arrivait, c'est quand même Feryel, qu'est ce qui n'allait pas chez lui ?


Ce petit séjour à New york va-t-il finir par rapprocher Rahim et Feryel ? Voyons la suite dans le prochain acte.

LE SILENCE DES HOMME...