Acte 5:la surprise

Ecrit par Ibtissem

Acte 5: la surprise


Feryel tellement prise dans la consécration à ses nouveaux hobbies pensa à son téléphone cassé seulement quelques jours après l'incident, elle avait un téléphone de service, mais elle décida de récupérer son numéro personnel .

Elle se rendit à la société de téléphonie pour la récupération et sur le chemin de retour, elle vit une dame très chic debout devant une voiture; elle avait visiblement un problème, elle gara sa RAV 4 et proposa d'aider la dame.

Feryel: bonjour madame , je peux vous aider

la dame: je veux bien ma fille, je ne sais pas ce qui se passe, ma voiture s'est arrêtée tout d'un coup et j'ai des courses urgentes à faire

Feryel: je peux appeler un chauffeur et un mécanicien de notre société pour vous dépanner, ainsi vous pourriez finir tranquillement vos courses. On vous offre le service pour la journée et qui sait, vous serez , peut être un jour notre plus grande cliente !

La dame: vraiment ? ah merci bien, mon neveu est au bureau et je ne voulais pas le déranger, je veux volontiers

Feryel lanca un appel pour demander un véhicule,un chauffeur plus le mécanicien qui arrivèrent dans les vingt minutes qui suivirent dans un 4x4 luxueux.
La dame prit place et fut enchantée du confort , ainsi que de la délicatesse avec laquelle elle était traitée

la dame: comment t'appelles tu jeune fille ?

Feryel: Feryel Ag Irhazer à votre service

la dame: Ag irhazer ? la compagnie de transfert ?

Feryel: oui , mais , on est aussi spécialisé dans la location de véhicules ,je peux vous donner ma carte,on ne sait jamais et surtout prenez votre temps, jusqu'à ce que votre véhicule soit remis en état,nous vous contacterons pour vous le déposer.

La dame tomba sous le charme de ce petit minois illuminé par un sourire angélique et ces grands yeux , elle voyait une opportunité de s'approcher du géant Ag irhazer pour ses prochaines campagnes politiques. Elle garda jalousement la carte dans son portefeuille et passa la journée à se balader en grande dame à qui le chauffeur ouvrait la porte et la refermait, elle était aux anges.

Rahim était au bureau quand son directeur l'appela pour lui annoncer une nouvelle. Son coeur battait, est ce que ses accès de frivolités avec les collègues serait parvenu aux oreilles de son patron ?, il espérait que non.Il trouva son patron debout ,avec un air solennel et indéchiffrable qui le fit transpirer de stress.

le patron: Rahim , cela fait des mois que tu es avec nous , tout le monde apprécie ton travail , tes collegues t'apprécient 
"Accouche boss",se disait il ! Rahim avala de l'air, sa gorge était nouée, il transpirait réellement et ses mains étaient devenues moites

le patron: je t'annonce que tu ne travailleras plus avec nous ...

Rahim baissa les bras, anéanti, il était entrain d’être licencié à cause de ses idioties, " maudit soit le jour où il avait décidé de faire payer les filles ce que Nayla lui avait fait

Le patron: tu étais un excellent membre de ma direction, mais ce serait égoïste de te garder , tu es promu directeur artistique et tu auras ta propre équipe et répondra aux superieurs directement 
A ces mots , les collègues de la société entrèrent en trombe dans le bureau et se mirent à hurler de joie.

Rahim n'en revenait toujours pas, il était moins une, il allait faire pipi dans son pantalon. Il dût boire un verre d'eau pour réaliser ce qui lui arrivait .
Lui , directeur ? c'était trop de responsabilités et bien trop tôt, il n'avait même pas une année complète Il appela son père pour lui annoncer la nouvelle.

Mayaki: barka fiston, tu es le digne fils de ton père !

Rahim: merci papa

Mayaki: tu n'as pas l'air enthousiaste, qu'y a t il ?

Rahim: rien papa, l'effet surprise ,c'est tout

Mayaki: écoute, passe à la descente, on en parle,y'a longtemps je ne t'ai pas vu tellement je suis pris par la politique

Toute l’après midi était en fête chez "Toucouleur",il eut des confettis, des collations pour célébrer la nomination de Rahim, qui restait calme dans son coin angoissé , à réaliser ce qui venait de lui tomber sur la tête comme charge.

A la descente, il passa chez son père qu'il trouva entrain de siroter son vin au salon

Rahim: allons papa, tu es encore dans ses choses là?

Mayaki: le vin est un remède pour les vieux veufs comme moi petit ! tiens,sert toi ! alors raconte moi pourquoi es tu si tendu ? et c'est quoi ces tas de muscles ? tu te dopes aux stéroïdes ou quoi ?

Rahim: ah non papa, je ne touche pas à la drogue, je m’entraîne beaucoup c'est tout.
Il évoqua son angoisse et sa crainte de ne pas pouvoir gérer toute une direction , avec plus de vingt membres dont la majorité était plus âgée que lui;il n'était pas préparé à cette éventualité .

Mayaki: ce n'est rien, tu t'habitueras, mais je pense qu'avec une telle responsabilité, il te faudra une femme, car les filles vont t'emmerder , sois en sûr

Rahim souriait du coin des lèvres sachant que c'était déjà le cas, se marier allait certainement le recadrer mais avec qui ? les filles étaient frivoles et ne pensaient qu'à l'argent, Nayla l'avait jeté....

Mayaki: au fait,et ta Nayla?que se passe t il exactement ?tu étais si enthousiaste et d'un coup, rien ! il y'a un problème n'est ce pas ?

A ces mots, Rahim ne put se contenir, son père avait touché la corde sensible et il se déversa lui avouant les détails.

Mayaki: je peux imaginer ta déception, mais c'est mieux que tu aies découvert sa face avant de te lancer, considères cela comme un cadeau du ciel, tu trouveras une fille bien et qui t'aimera pour ce que tu es. 
Sois patient ! et puis de toute façon ta tante n'aimait pas sa famille, tu aurait passé ton temps à jouer à l'arbitre.

Ces mots réconfortent Rahim,il n'était pas un loser, mais un chanceux, il n'avait pas vu cela ainsi, mais maintenant la donne change, il était plutôt chanceux. Il se sentit apaisé.

Mayaki: écoute , j'ai RDV avec un grand ami à moi tout à l'heure, accompagne moi, ça te changera les idées de parler de sujets d'hommes.

Rahim dîna avec son père et l'accompagna à son RDV dans sa voiture, il avait insisté pour passer inaperçu.

Ils arrivèrent à koubia devant une grande maison,son coeur fit un bond.Il connaissait cette maison ou plutôt la devanture;il hésita à descendre mais fut pressé par son père.

lorsqu'ils entrèrent , Rahim remarqua un style de décoration qui lui était inconnu.Il y'avait des tapis en cuir et des tableaux avec des croix accrochés au mûr;il y'avait aussi une sorte de lit dont les embouts sont en forme de disques sur la terrasse, ça sentait le cuir partout.

Rahim: on dirait un musée. Ton ami vend des œuvres d'art ou quoi ?

Mayaki: mais non ! c'est sa coutume, un vrai touareg a toujours des objets artisanaux chez lui.Tu seras étonné encore plus s'il nous recevait dans son salon privé. 
Ah oui, il faut se déchausser avant d'entrée et on s’assoit par terre, pas de canapés.

Ils furent reçus dans le salon privé couvert par des moquettes au dessus desquelles il y'avait des tapis , des poufs ,des coussins servant à s'adosser et toute sorte d’œuvres artisanales.

Ils furent installés et accueillis avec le fameux thé servi, visiblement par un touareg vue sa chevelure bouclée.La pièce était illuminée et très fraîche, il y'avait des splits partout.

Leur hôte les accueillit chaleureusement et s'installa à coté d'eux et les présentations furent faites par des poignées de main entre les trois hommes.

L'hôte reconnut Rahim qui tentait tant bien que mal de cacher son identité, ce qui surprit son père qui pensait présenter son fils pour la première fois à son ami.

Rahim était gêné par cette conversation, il priait pour que celle qui évitait ne fasse pas irruption dans le salon.

Ils parlèrent de politique un domaine que Rahim ignorait mais qui commençait à l'intéresser en écoutant les échanges des deux vieux.

La femme du hôte entra dans le salon avec un plateau de viennoiseries et de dattes, suivit de sa fille qui portait un plateau de limonade. 
Cette dernière salua les invités en souriant , mais se figea des qu'elle rencontra le regard de Rahim. Elle tenta de rester naturelle mais sa nervosité la trahissait et sa main tremblait lorsqu'elle servit la boisson, ce qui n'échappa pas au vieux singe Mayaki qui regardait la scène entre son fils et la jeune fille.

Mayaki: mais vous vous connaissez, Rahim tu ne m'as pas dit que tu connaissais cette famille !

Rahim: euh papa, c'était dans le cadre du boulot, je suis venu ici qu'une seule fois.... Il raconta les contours de la surprise et son intervention en temps que prestataire
Les trois adultes charriaient et argumentaient cette fameuse soirée, sauf la fille que le père s'empressa de presenter:

"Voila ma fille", mon trésor Feryel, elle est très douée pour les farces et les surprises

Feryel: enchantée de faire votre connaissance, souriant timidement; je vous laisse, j'ai encore des choses à finaliser, elle disparut sans attendre la réponse.

Ag irhazer voulut la retenir par ses "tarhanine","ma chérie",mais attend un peu ! excusez la , elle est très timide !

Elle avait fuis dans sa chambre,soulagée de se débarrasser de cette atmosphère pesante ; sa mère la suivit et la réconforta connaissant la situation.

"Tarhanine" ? se disait Rahim, donc elle avait un autre nom ? ça par exemple! en lui tendant le verre , elle avait effleuré sa main, ce qui déclencha un retrait brusque , manquant de renverser la limonade.

Il était très mal à l'aise, il était là assis confortablement et accueilli par le père de celle qu'il avait traitée comme une moins que rien .La honte le submergea.
Il demanda la route , prétextant avoir beaucoup de travail à rendre au bureau et laissa les deux vieux continuer à parler politique.

Arrivé chez lui, il tomba sur son sofa et sentit un truc le gêner , c'était le voile de Feryel, il le huma , il sentait encore son parfum; il se leva pour le jeter à la poubelle, mais se rappelant le regard méprisable qu'elle lui avait lancé, il se ravisa.Il revit les instants horribles qu'il lui avait fait passer il y'a encore quelques jours.

Il poussa un soupir et alla se coucher , méditant toute la nuit .

Demain est un autre jour, que va t il se passer? découvrons le la semaine d’après!

Ibtissem...

LE SILENCE DES HOMME...