Acte de bravoure

Ecrit par R.D

SECRET DE FAMILLE



Chapitre 49



« Renouer avec une personne qui nous a fait du mal est une preuve de grandeur d’âme »



Karim


Je ne sais pas ce qu’elle a raconté à maman, mais depuis hier elle ne m’adresse pratiquement pas la parole.


Je pensais qu’elle me connaissait assez pour savoir que je ne fais jamais les choses par hasard et que si j’ai fouetté sa fille, c’est parce qu’elle le méritait.


Mais je comprends aussi qu’aucune mère n’aimerait voir son enfant se faire frapper. J’ai vraiment peur pour Awa.


Si j’ai décliné l’invitation chez Fatima, c’est parce qu’il me fallait régler quelques trucs avec cette dernière. Je lui ai dit que si elle ne m’amène pas là où elle a fait les médicaments dont elle avait parlé avec Mounas, j’allais en finir avec elle.


Maman a semblée d’ailleurs étonner de me voir sortir avec elle. Elle est allé jusqu’à me dire que si j’osais encore toucher sa fille elle allait me renier.


Une fois de plus je mets mon mal en patience. Dieu est plus prompt à juger entre nous et je sais qu’un jour elle aura honte de me regarder dans les yeux parce que rien n’est éternel.


Je suis présentement dans la voiture avec elle. J’aurais pu avoir pitié mais si je ne lui inflige pas une leçon, elle risquerait de recommencer encore.


D’ailleurs je ne comprends toujours pas. Qu’est ce qui lui ait passé par la tête ? A quoi pensait-elle ? Comment as t elle pu croire une seule seconde qu’elle pouvait forcer son amour ?


Pourquoi est ce que les gens sont ils si naïfs que ça ? Pourquoi forcer les choses ? Je ne comprendrais jamais la nature humaine.


Comment pouvons-nous avoir recours à des pouvoirs mystiques et espérer être heureux ?  Comment oublier le fait qu’un jour on devra rendre compte de tout ce qu’on a fait ? Ne craignons nous pas assez Dieu ? Ne redoutons nous pas ce jour auquel on devra comparaitre devant lui ?


Moi : as-tu dit au marabout qu’on arrivait ?

Awa (voix faible) : oui !

Moi : ok !


Il n’y a que le coran qui rompt le silence dans la voiture. J’espère qu’elle sera purifiée de ses péchés et qu’elle se rendra compte de l’énorme bourde qu’elle a commis.


*****


Nous sommes arrivés en une trentaine de minute sur les lieux.  Je l’ai suivi en silence jusqu’à ce qu’on pénètre une grande cours composé de plusieurs chambres.


Elle m’a enjoins de m’asseoir, chose que j’ai décliné. Ce qui me tue le plus c’est la queue énorme qu’il y a. Vraiment la nature humaine me dépasse !


Nous avons encore poirotés pendant une heure de temps avant qu’on ne rentre dans une chambre très mal éclairée où il y avait des peux de bête tapi sur le sol.


J’ai balayé la pièce d’un regard furtif. J’ai juste eu le temps de voir les cornes affichés sur les mures avant que l’homme ne nous demande d’une voix enrouée de nous asseoir.


Marabout : comment vas-tu ?

Awa (voix faible) : Je vais bien.

Marabout : tu es venu récupérer le reste du médicament ? As-tu pu mettre le truc chez lui comme prévu ?


Je ne peux pas exprimer avec des mots le sentiment de dégout qu’il éveille en moi.


Awa : je suis venue pour ça.

Marabout (fronçant les sourcils) : qu’est ce qui ce passe ? Tu n’as pas renversé le médicament j’espère.


Je crois que j’en ai déjà entendu.


Moi : on est venu parce qu’on aimerait que vous annuliez ça.


Il m’a dévisagé comme si il  avait affaire à un fou avant de rigoler en laissant apparaitre ces dents jaunies par la cola.


Marabout : c’est impossible. Si elle annule, tout retombera sur elle.

Awa (inquiète) : comment ça ? Pourquoi ça?

Marabout : c’est les conditions d’annulation du médicament. Parce que hors mis les séparés, ça aurait rendu sa femme folle donc si tu veux annuler  le médicament, ça retombera sur toi. Fallait y penser avant de me dire de le faire. Tu sais que je ne blague pas avec mon travail.


Dieu tout puissant !


Moi : n’y a-t-il pas un autre moyen pour annuler svp ? S’il faut que je paye beaucoup d’argent, je le ferais.

Awa (paniquant) : oui. Je peux vendre tout ce que j’ai mais je vous en supplie. Pas la folie.

Marabout : désolé mais c’est la seule condition.


Elle s’est mise à pleurer sans retenue en attrapant les pieds du marabout.


Awa : je vous en supplie. Non, je ne peux pas devenir folle. Aidez-moi !


Je  n’arrive toujours pas à comprendre qu’elle ait pu faire ce genre de chose. Rendre Fatima folle ? Et en quoi empiété dans son bonheur l’aurait avancé ?


Moi (ton dur) : j’espère que tu es fière de toi. Regarde où toutes ces stupidités t’ont menés ? Que Dieu ai pitié de toi. Que dirais-je à maman ?

Awa (pleurant) : je t’en supplie Karim ne m’abandonne pas. Je ferais tout pour me faire pardonner mais ne me délaisse pas. Stp.

Moi : je ne peux rien faire pour toi. Assume tes erreurs. Annuler le médicament dis je à l’encontre du marabout.

Marabout : ok !


Elle n’arrêtait pas de pleurer durant tous le trajet. Ce qu’elle ignore, c’est que j’étais déjà venu voir le marabout bien avant elle.


Mounas m’a indiqué où ce dernier était et ce matin je suis venu avec elle pour enlever tout ce que l’autre a fait. Je me suis arrangé avec lui pour lui faire croire qu’elle risque la folie.


Moi : tu ferais mieux de sécher tes larmes de crocodiles. Allais-tu être heureuse en sachant que Fatima aurait pu être folle par ta faute ? Qu’est ce qui t’as piqué dis je en sentant la colère grimper en moi.

Awa (pleurant) : je ne savais pas. Je te jure que le marabout ne me l’avait pas dit.

Moi : après tout, ce qui comptait pour toi c’était de briser son mariage n’est ce pas ? Vois tu comment Dieu te punis ? Crois moi que si Fatima ne te pardonne pas ce sera pire.

Awa : je suis prête à lui demander pardon. Conduis-moi chez elle. Karim, j’ai mal agit et pardonne moi. 

Moi (ton dur) : te pardonner pourquoi ? Parce que tu as couché avec mon ami ?

Awa : je l’aimais.


Je n’ai pas pu m’empêcher de rigoler.


Moi : ma foi Awa mais de quel amour parles tu ? N’as-tu pas perdu un boulon dans ta tête dis je en pointant mon indexe contre ses tempes.

Awa : j’ai juste agit par amour. Je l’aime Karim.

Moi : là tu me confirmes que tu es vraiment folle ! Vraiment tu es folle ! Mais de quel amour parles-tu ? Tu es vraiment une psychopathe. Comment peux tu l’aimer jusqu’au point de rendre folle une innocente ? En quoi allait tu tiré de la joie dans ça ?

Awa : j’ai juste agit par amour ! Juste par amour !

Moi : tu es un être ignoble et le pire dans tout ça c’est que tu ne crains pas Dieu.

Awa (m’attrapant la chemise) : ne m’abandonne pas stp. L’amour m’a rendu aveugle !


Non mais merde !


Moi (énervé) : continue à prononcer ce mot et je te jure que je vais t’étrangler.

Awa (pleurant) : tu es le seul frère que Dieu m’a donné. Ne laisse pas ce marabout me rendre folle. Allons chez Fatima. Je ne veux pas retourner à la maison. Allons chez elle pour que je lui demande pardon. Je t’en supplie Karim, ne m’abandonne pas.


Je crois que maintenant elle est entrain de bien comprendre l’ampleur de ses erreurs. J’espère simplement que Fatima lui pardonnera.



Ibrahim



Je suis actuellement au balcon avec Boubah entrain de discuter de tout et de rien.


Boubah : as-tu des nouvelles de Abdel ?

Moi (énervé) : pourquoi me parles tu de lui ?

Boubah : depuis qu’on l’a enfermé, je n’ai plus eu des nouvelles.

Moi : il n’a que ce qu’il mérite. Normalement son jugement sera pour demain inch Allah.

Boubah : ok ! Vraiment il m’arrive de me demander si ce n’est pas l’amour qu’il a ressenti pour la mère de Fatima qui l’a rendu fou. Après tout un être normal ne peut pas se comporter de la sorte.

Moi : Amour ou pas, j’espère qu’il prendra pour de très longues années. Le pire dans tout ça c’est qu’à cause de lui, je ne saurais jamais ce que c’est que l’amour d’un père.

Boubah (posant sa main sur mon épaule) : oui mais tu pourras donner à tes enfants cet amour dont tu as été privés. Ce qui est passé est passé. Ça ne t’a pas rendu faible bien au contraire. Tu es fort et meilleur pour affronter les obstacles.

Moi (poussant un soupir) : dès fois j’ai peur de ce rôle qui m’attend. Pourrais-je être un bon papa ?

Boubah : on a les mêmes appréhensions mais je suis sûr qu’on le sera. Il suffira juste de leurs donner tout l’amour dont on pourra faire preuve et ne pas trop les gâter parce qu’à force de gâter un enfant, on rate son éducation. C’est même l’erreur que commettent plusieurs parents en rendant leurs enfants trop maniérés. Ils ne les apprennent pas les réalités de la vie et surtout comment s’en sortir. Du coup quand l’enfant n’a pas ce qu’il veut, il se redirige vers des  mauvaises choses et devient délinquant. Plusieurs enfants volent à cause de ça.

Moi : en tout cas je ne compte pas faire de mon enfant un pourri gâté.

Boubah : c’est mieux et surtout n’oublie pas de lui apprendre sa religion. Ce sera le meilleur des cadeaux que tu lui auras inculpé.


Nous avons été interrompus par Mounas.


Mounas : alors ça parle de foot ?

Moi : encore mieux. On parle de nos adorables femmes.

Mounas (rigolant) : on m’avait dit que tu étais un beau parleur et je viens d’en avoir la confirmation.

Boubah : et encore là tu n’as rien vu.

Mounas : Fatima demande si on mange à table ou bien on met une nappe au sol ?

Boubah : à L’africaine stp.

Moi : c’est mieux et surtout mettre tout le contenu de la marmite à l’intérieur. Ton futur mari mange trop et je te plains.

Boubah : on ne t’a pas dit que les hommes qui mangent beaucoup donnent bien la dépense ?

Mounas : je me ferais une joie de cuisiner pour lui.

Moi (ton taquin) : ne me complexer pas. D’ailleurs je m’en vais trouver ma moitié.

Mounas : non reste ici sinon on ne va pas manger vite.


Elle était entrain de rigoler avant de s’en aller.


Boubah : au fait et Karim ?

Moi : il m’en veut toujours.

Boubah : ce n’est pas en restant les bras croisés que ça va changer quelque chose.

Moi : je suis là-dessus et j’utilise mon arme la plus efficace.

Boubah : laisse moi deviner, tu as demandé à Fatima de plaider pour toi ?

Moi : c’est la seule solution. Tu sais à quel point il l’apprécie.

Boubah : si j’étais toi j’allais la laisser en dehors de ça et me débrouiller seul.

Moi : je ne l’ai jamais vu si remonté que ça.

Boubah : tu as été dur avec lui c’est normal.

Moi : ok !


*****


Nous avons mangés dans une très bonne ambiance. Ça faisait vraiment longtemps qu’on n’avait pas eu droit à ce genre de moment.


Je suis très heureux de voir Boubah et Mounas ensemble. Ils forment un magnifique couple s’il savait !


Quand je vois Fatima avec ce ventre rebondis mon cœur explose d’amour.


Je me rappelle au tout début, bien avant que je ne me marie, Karim m’avait dit qu’il se pouvait que ce mariage soit une bonne chose pour moi et bien évidemment l’ancien Ibrahim l’avait envoyé paitre


Mais là je dois reconnaitre qu’une fois de plus il avait raison. Je ne m’imagine pas vivre sans elle. Elle est déjà une partie de ma personne et je suis fou d’amour pour ce bout de femme.


Ce qui m’a le plus attiré en elle c’est sa patience mais surtout sa douceur. Je sais que plusieurs autres femmes m’auraient déjà envoyé boulé à cause de mon comportement mais elle, elle a toujours su se montrer patiente avec moi.


Lorsqu’un homme est comblé, il n’a pas le temps de chercher une deuxième femme. Pour moi, aucune autre ne pourra l’égaler car elle rempli son rôle à la perfection.


Nous étions entrain de prendre du thé devant la télé lorsque la sonnerie a retentit.


Je me suis levé pour aller ouvrir et j’ai crû recevoir une décharge électrique lorsque j’ai vu Karim et Awa devant moi.


Karim (ton dur) : salam !

Moi : bonsoir ! Rentrez !


J’ai jeté un coup d’œil rapide à Awa et je dois avouer qu’elle a vraiment une sale tête.


Lorsqu’elle est rentrée dans la pièce, tous les regards se sont braqués sur elle.


Fatima (se levant) : bonsoir Karim ! Assoyez-vous.

Karim : merci ! Comment tu vas ?

Fatima : bien al hamdoulilah !


Elle a désignée une place à Awa pour qu’elle l’occupe.


Boubah : comment tu vas ?

Karim : ça va Dieu merci.


Fatima s’est rendu dans la cuisine pour leurs apporter à boire.


Durant tout ce temps, Awa avait les yeux rivés sur le sol. Mais que fait-elle ici ? Accompagné de Karim en plus ?


Fatima (s’adressant à Awa) : je te serre quelque chose ?


Nous étions tous aux aguets comme si la troisième guerre mondiale était sur le point de se déclencher. Contre toute attente, Awa a éclatée en sanglot en enfouissant son visage dans le creux de ses deux mains.


Fatima a déposé le verre qu’elle avait avant de se diriger vers elle et la prendre dans ses bras.


Fatima : chute ne pleure pas !

Awa (entre deux hoquets) : pardonne-moi !


Si on m’avait dit même dans mes rêves les plus fous que j’allais assister à une scène pareille, j’allais démentir. Dieu du ciel ! Que ce passe t il ?



Ps : il est pratiquement une heure du matin. Celui qui dit que c’est court, qu’il se cogne le petit doigt du pied (rire). Je suis fatiguée et il m’a fallut un effort surhumain pour terminer cela. Vous aurez le dernier chapitre Samedi ou dimanche Inch Allah et il sera très très long.  Likez ! Commentez ! Partagez !





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