Akim Laurel WILSON

Ecrit par Plénitudes by Zoé

Chapitre 18 : Akim Laurel WILSON


**** Sabine *****


Alors, depuis plusieurs jours les attaques que je subis la nuit ne font que s‘intensifier. Moi je trouve que c’est une bonne chose parce que de un, toutes choses concourent  au bien de ceux qui aiment Dieu, c’est ainsi, plus qu’une promesse, c’est une loi et je m’appuis sur elle pour être toujours sereine. Ensuite, parce que c’est la preuve incontestable que quelque chose se passe dans le monde spirituel, des montagnes sont déplacées, des sièges sont levés et des forteresses renversées. J’ai déjà connu cela et je connais la marche à suivre alors je ne promène pas de regard inquiet.

Il y a deux nuits par exemple, je me suis réveillée en sentant un étau formé tout autour de mon corps, invisible mais pesant une tonne, dans ces cas-là inutile de paniquer, il m’a suffi de commencer à prier en pensée pour que l’étau se desserre suffisamment autour de ma gorge pour que je puisse murmurer un nom, le nom au-dessus de tout nom : « Jésus » et instantanément, j’ai été libérée, même lorsque la fatigue est intense ou le découragement tenace, il suffit de dire ce nom pour que toute sa puissance se déchaîne. Ce n’est pas pour rien que les envoyés du diable ne doivent pas prononcer ce nom dans leurs assemblées funestes. Moi j’ai une confiance aveugle en Lui et je ne m’en porte que mieux.

Bon c’est pas tout ça mais je dois entamer un programme de jeûne et prière pendant 3 jours avant de rencontrer Sara. Nath revient demain et je ne veux pas le voir avant notre rencontre à tous les 3. Pas que je sois en colère, j’ai eu le temps de digérer mais ce que je m’apprête à faire n’est pas facile. Je me souviens encore qu’il y a quelques années, j’aurais immédiatement mis fin à la relation dès que j’ai appris qu’il m’avait trompée. Même si ce n’est arrivé qu’une seule fois, les conséquences auraient pu être désastreuses. Que Dieu me donne la force de faire ce qui est juste pour le seul innocent de cette histoire.

J’aime cet homme et la raison pour laquelle je veux faire la part des choses c’est que je sais qu’il a été créé spécialement pour moi et moi pour lui. Cela donne une telle force d’avoir cette assurance, ce qui te donne la force de manifester cet amour dont parle la Bible, celui qui pardonne tout, qui croit tout et qui espère tout. De toute façon, je le voudrais que je serais incapable de le quitter…

Je me demande par contre comment je vais manager l’affaire Thierry-Marla. Je ne veux pas imposer à Marla la présence de Thierry mais tous les deux doivent se rendre à l’église. Lorsque nous sommes dans une communauté, ça donne souvent la force nécessaire pour rester dans le droit chemin, tout comme le fer aiguise le fer, le frère aiguise le frère. Donc j’ai proposé à Thierry de venir au premier culte, c’est celui où je sers, et à Marla au deuxième culte que je suivrai avec elle. Au troisième par contre on rentre chez nous, d’autres serviront à celui-là. Si je devais tous les faire, je passerais ma vie à l’église ! Je crois qu’en attendant que Marla soit prête à pardonner à Thierry, c’est la meilleure chose à faire pour ne léser personne.


**** Marla ****


Akim arrive dans quelques heures et je ne suis pas prête du tout, j’ai fait des courses hier et j’ai réussi à trouver des produits frais de chez nous, je suis bien contente, c’est plutôt rare. Donc je me mets au fourneau et fais tout ce qu’il aime : des bananes plantain bien molles frites, du riz au gras avec plein de légumes (pourtant les légumes, je déteste) et du poulet. Ce n’est pas très compliqué à faire alors je finis bien avant son arrivée. Je file à la douche et me maquille légèrement de sorte qu’il ne s’en rende pas compte, Monsieur n’aime pas le maquillage, bref.

Je descends dans la rue au pas de courses quasiment, ce qui n’est pas facile avec la longue robe que je me suis achetée hier, et hèle un taxi qui m’emmène à l’aéroport. J’entre et attends les passagers qui doivent sortir de la zone d’embarquement. Je suis dans la file avec une pancarte où il est écrit : « AKIM LAUREL WILSON », ça me fait rire, on dirait un film. Je le vois s’avancer vers moi, il est grand, légèrement plus que moi, c’est un plus mais je suis un peu nerveuse, jusque là je ne l’avais vu qu’en photo et entendu sa voix qu’à travers le téléphone, alors le voir bouger pour de vrai et entendre sa voix sans le filtre des ondes me fait bizarre. 

Lorsqu’il arrive devant moi, il me fait un bisou sur la joue et me sourit, BOO-BOOM ! BOO-BOOM ! Ça c’est mon cœur qui essaie de sortir de sa cage thoracique pour aller à sa rencontre. Ah calme-toi Cœur, ça ne se fait pas de sortir du corps des gens, t’abuses ! Il se calme un peu et je peux commencer une discussion sensée avec Akim. Je le décharge d’une valise et nous nous dirigeons vers la sortie. Nous prenons un taxi, rangeons les valises dans le coffre et commençons à nous bécoter à l’arrière. Je croise le regard du chauffeur dans le rétroviseur qui me sourit et je détourne le regard, faut pas pousser quand même, ce n’est pas comme si j’allais lui rendre son sourire aussi.

Nous arrivons chez moi et faisons monter ses valises dans mon appartement, je prie intérieurement pour que Sabine ne nous croise pas dans les escaliers ou dans le couloir, d’ailleurs je prends l’ascenseur pour réduire les risques, elle ne les prend jamais, elle préfère faire du sport en prenant les escaliers. Parfois je ne la comprends pas cette fille.

Moi (le regardant) : Bienvenu chez moi.

Akim (soutenant mon regard, sourire en coin) : Merci. (Se rapprochant) Alors, on en était où ?

Il fond sur mes lèvres comme si c’était la première fois qu’il embrassait quelqu’un de sa vie ou comme si c’était d’elles qu’il devait se nourrir jusqu’à la fin de sa vie. Le baiser s’est fait de plus en plus intense et torride et avant de dire ouf je me retrouvais nue dans mon lit à crier de plaisir. La nuit a été longue, nous avons même oublié le repas. J’espère que la suite de son séjour se passera aussi bien.


**** Nathaniel ****


Je viens de rentrer au bercail mais pour une fois le cœur n’y est pas. J’appréhende trop la rencontre entre Sabine et Sara. Je pose mes valises et m’affale lourdement sur le canapé. Je n’ai même pas la force de rentrer dans ma chambre. Je me prends la tête entre les mains et encore une fois me demande ce qui m’a pris de faire ça. Même si ce n’est arrivé qu’une fois, c’était la fois de trop. Je ne suis certain de rien en ce moment concernant l’avenir de mon couple. Je ne sais pas si elle veut toujours de moi et ça me tue de ne pas savoir, surtout qu’elle ne veut pas me voir avant le samedi. Que dois-je faire pour regagner sa confiance ? Je veux qu’elle me regarde toujours comme si j’étais le plus grand héros que la terre ait jamais porté comme elle le faisait avant et non pas avec indifférence et froideur comme ça a été le cas depuis ce voyage en Espagne.

Au milieu de toutes ces interrogations, je me rends compte que j’ai négligé ma vie de prière et me mets à genoux. Je comprends qu’avant de prévoir de lui demande sa main, j’aurais dû soumettre l’idée à Dieu. S’il est vrai que c’est Lui qui nous a fait l’un pour l’autre, il est tout aussi vrai qu’Il a le premier mot et le dernier aussi d’ailleurs à dire sur cette relation. Je demande pardon de tout mon cœur et sincèrement m’engage à ne plus jamais tromper Sabine.


**** Olivier ****


L’état de Naomi est stable, il n’y a ni amélioration, ni aggravation alors c’est une grâce. Comme prévu, je viens lui faire la lecture tous les soirs après le boulot, sauf le mercredi où je passe plus tôt avant d’aller à l’église pour la formation où j’enseigne. Tante Ariette aussi se débrouille pour être là au même moment que moi et m’écoute en silence sans troubler ma lecture. J’ai commencé avec le nouveau testament, pourquoi ? Je n’en sais rien mais je le fais tout simplement. Le seul bruit autre que le son de ma voix qui résonne dans la chambre est le bip-bip des machines auxquelles Naomi est reliée. Je sens qu’elle m’entend. Même si je ne peux pas en avoir la certitude, je le sais et je fais en sorte d’expliquer comme je les comprends certains passages qui pourraient paraître un peu flous. De temps en temps, je ressens d’arrêter ma lecture pour tenir sa main frêle entre les miennes et de prier pour elle ou tout simplement de murmurer le nom de Jésus.

Mais hier, j’ai eu une sorte de tristesse dans l’âme comme si quelque chose qui ne devait pas se passer était en train d’arriver. Ne sachant pas d’où ce sentiment venait ou quelle pouvait en être la cause, j’ai juste laissé mon esprit s’exprimer par le parler en langue jusqu’à très tard dans la nuit. C’était très intense ! Je me suis contentée de me laisser guider et d’ouvrir la bouche pour que les paroles se déversent hors de moi. Au petit matin, j’étais épuisé, éreinté, vidé mais beaucoup plus serein. L’avenir me dira certainement ce qu’il s’est passé cette nuit.

Le Fardeau des Autre...