Voici, toutes choses sont devenues nouvelles
Ecrit par Plénitudes by Zoé
Chapitre 17 : Voici, toutes choses sont devenues nouvelles.
Ah mes gens, je dis hein, ne me crucifiez pas, je n’ai pas respecté notre rendez-vous . Pardon. Bonne lecture pour me faire pardonner un chapitre plus long aujourd’hui.
**** Sabine ****
Je raccompagne Marla chez elle et la met au lit, elle s’endort presqu’aussitôt. Elle a eu des émotions beaucoup trop fortes, normal qu’elle soit épuisée. Je la couvre de son plaid et sors à pas de loups en refermant tout doucement la porte derrière moi, je reviendrai voir comment elle va dans quelques heures, pour l’heure quelqu’un d’autre a besoin de réconfort. Je sors mon téléphone de la poche arrière de mon jean et appelle Thierry. Il ne décroche qu’à la deuxième tentative.
Thierry : Allo
Moi : Il nous faut parler, dis-moi où je peux te rencontrer.
Thierry : Retrouve-moi à la Perle, un café juste devant chez moi.
Moi : D’accord je serai là dans dix minutes.
Je raccroche et me mets à disposition pour pouvoir être inspirée sur ce que j’irai lui dire, je n’en ai moi-même aucune idée, mon rôle est d’être un canal alors je me tiens disposée, disponible et prête comme le dit notre pasteur. En descendant les escaliers je me suis mise à prier, en enfourchant ma moto, je continuais à prier et en me garant devant le café je continuais. J’ai dit mon amen qu’une fois assise face à Thierry. Il n’a vraiment pas bonne mine le pauvre. S’il est vrai qu’il y a des gens qui sont des monstres excités par l’acte de viol je sais qu’il n’est pas de ce genre-là, je sais qu’il a été possédé à cet instant précis mais voilà le mal est déjà fait. C’est ainsi lorsque nous ne demandons pas la protection de Dieu chaque jour, nous sommes livrés au gré des situations, des circonstances et des gens. Nous devenons une balle de ping-pong entre les mains de l’ennemi. Je pose mon casque sur la table et m’assois face à lui.
Moi : Re-bonjour
Thierry (petit sourire) : Re-bonjour. Je me suis permis de commander pour toi en attendant que t’arrives. Un café avec beaucoup de lait et du caramel à la place du sucre saupoudré de canel.
Moi (souriant franchement) : Comment t’as su ?
Thierry : Je t’ai souvent vu en boire.
Moi : Merci.
Le serveur nous apporte nos commandes et je le remercie. Puis nous sirotons nos boissons en silence. Je décide finalement d’entrer dans le vif du sujet en me laissant porter par le courant.
Moi : Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre votre dispute. (Il baisse la tête, honteux) Tout d’abord je veux que tu saches que je ne suis pas là pour te juger et surtout ce n’est pas à moi de te pardonner quoi que ce soit mais à Dieu, Marla et toi-même.
Thierry : Désolé mais je ne sais pas où était ton Dieu lorsque j’ai fait cela, Il aurait pu l’empêcher, m’arrêter. Mais Il n’a rien fait.
Moi : Nous faisons souvent l’erreur de croire que Dieu peut intervenir à Sa guise dans les affaires des hommes et pourtant c’est faux. Dans le livre des Psaumes au chapitre 115 verset 16 : « Les cieux sont les cieux de l’Éternel, mais Il a donné la terre aux fils de l’homme » entendre par là les fils d’Adam donc la race humaine entière alors lorsque nous voulons que Dieu intervienne, il nous faut l’Inviter. Lorsque c’est trop tard inutile de venir accuser Dieu.
Thierry (soupire) : J’entends bien mais alors pourquoi tout cela s’est-il produit ? C’est vrai que j’aime les femmes, un peu trop sans doute mais jamais au grand jamais je n’aurais cru que je pourrais user de force face à l’une d’elle et encore moins la prendre sans son consentement. (Se prend la tête entre les mains) Je ne comprends vraiment pas ce qui s’est passé (posant son poing contre sa poitrine) ça me ronge de l’intérieur tu comprends, jamais je ne pourrai me pardonner.
Moi (lui prenant le poing) : Je peux comprendre, je vivais aussi dans la culpabilité après avoir avorté il y a quelques années et cela m’a rongée pendant des années, jusqu’aujourd’hui je ne comprends pas ce qui m’a poussé à prendre cette décision, c’est vrai que j’étais jeune, que le garçon que je fréquentais à l’époque m’a laissée tomber lorsqu’il a appris la nouvelle mais il y avait toujours une autre solution. Ce qui m’a le plus détruite c’était le regard déçu de ma mère lorsqu’elle l’a découvert. Mais tu sais quoi ? Aujourd’hui j’ai fait la paix avec moi-même, je sais que j’ai ôté la vie d’un petit être innocent mais je ne suis plus rongée par la culpabilité. Tu sais comment ?
Thierry (doucement) : Comment ?
Moi (sourire chaleureux) : Ma mère m’a donné un verset biblique qui a été une véritable révélation en moi, le dimanche suivant, je me convertissais à son église et je laissais tomber tout ce qui a trait aux hommes, aux relations et je m’évertuais à m’aimer moi-même à nouveau puis à aimer tout le monde sans distinction, mais ça c’est une tout autre histoire. Ce verset c’est 2Cor5 : 17 qui dit « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » Ca n’a l’air de rien comme ça mais ça m’a frappé de plein fouet, Jésus m’aime tellement qu’Il s’en fiche que j’ai pu faire du mal. C’est d’ailleurs pour ceux qui ont fait du mal qu’Il s’est sacrifiés et surtout je ne suis pas une nouvelle créature que le jour où je me convertis mais chaque fois que je me repens sincèrement en invoquant les vertus purificatrices de Son sang. Au lieu de me dire que je peux faire ce que bon me semble et que de toute façon Il me pardonnera, j’ai voulu être digne de ce si grand Amour et ça a été le déclic. C’était devenu une litanie que je me répétais tous les jours, il faut que Jésus soit fier de moi aujourd’hui. Il faut que je Lui fasse honneur. Il faut qu’on sache immédiatement en me voyant que je porte une Présence extraordinaire en moi. Et voilà comment petit à petit, Il m’a transformée et a ôté mes fardeaux.
Thierry qui m’écoutait silencieusement a semblé saisir quelque chose de fort durant mon monologue. Sincèrement, je ne sais pas du tout pourquoi je me suis mise à lui raconter cette histoire, personne ne le sait à part Nathaniel et ma mère, pas que ce soit un secret mais je ne ressens pas le besoin d’en parler en général. J’ai juste ressenti l’envie de lui en parler alors je l’ai fait.
Thierry : Je peux te dire que j’ai eu le frisson pendant que tu parlais, j’ai ressenti quelque chose de très fort et j’aimerais venir à ton église le dimanche prochain si tu es d’accord.
Moi (haussant la voix) : Mais c’est super ! (Nos voisins de table me regardent étrangement et je m’excuse auprès d’eux) Oups, attends je suis super contente pour toi ! Tu n’imagines pas à quel point !
Lui (souriant) : Du calme, on dirait que tu as gagné au loto
Moi (tapant des mains) : C’est mieux que le loto ! Mais si tu es d’accord, faisons la prière du salut avant que je ne parte, c’est important.
Thierry : Je veux bien, je ressens que c’est le bon moment pour moi.
Moi (le regardant dans les yeux) : Très bien, ferme les yeux et répète après moi. (Il s’exécute et je reprends) Jésus, me voici devant toi en ce jour particulier où je prends la meilleure décision de ma vie, celle de te donner ma vie et de te suivre. Je te reconnais ainsi comme mon Sauveur, le Fils de Dieu, envoyé sur cette terre afin de devenir le premier né d’entre plusieurs frères, la race Christ. Je prends en toute connaissance de cause et librement la décision de Te servir et de te dédier ma vie, mes projets, mes rêves et tout ce qui fait de moi qui je suis. Merci de ce que tu m’acceptes et de ce que Tu m’as pardonné toutes mes transgressions passées, présentes et futures. Car en Toi, je suis une nouvelle créature, un tableau vierge de toute tache et de toute souillure, merci pour ce don, à Toi soit toute la gloire, toujours et à jamais. Amen
Nous discutons encore quelques minutes et je prends congés. Je retourne dans mon immeuble et fais un tour par chez Marla avant de rentrer, elle est toujours endormie, il s’agit maintenant de ne pas la laisser tomber dans le gouffre de la dépression, je suis passée par là et je ne souhaite cela à personne.
**** Olivier ****
Depuis quelques jours je pense de plus en plus à ma cousine et je décide de l’appeler
Voix : Allo ?
Moi : Tante Ariette c’est toi ?
T A : Ah Olivier bonjour, comment vas-tu mon garçon ?
Moi : Très bien ma tante, Naomi n’est pas là ?
T A (gros soupire) : Tout s’est passé tellement vite, je n’ai pas eu le temps de vous prévenir…
Moi (inquiet) : Quoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
T A (des larmes dans la voix) : Je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça, nous lui avons pourtant donné tout l’amour que nous pouvions, elle n’a jamais manqué de rien, elle a un bon travail, un gentil petit-ami, le bonheur lui tendait les bras pourtant.
Moi (de plus en plus perdu) : Ma tante dis-moi où vous êtes que je vienne vous rendre visite.
T A : Hein ? Oui, nous sommes à l’hôpital du Sacré Cœur près de la gare.
Moi : Très bien j’arrive.
Je raccroche, ferme mon ordinateur et prends ma veste que j’enfile à la hâte avant de partir. L’avantage d’être mon propre patron est que mes horaires sont flexibles. Je réponds à peine à la salutation du vigile et m’engouffre dans ma Dodge Charger modèle 1970, on n’en fait plus des comme ça. Elle était à mon père, lui et moi avons passé des années à la remettre à neuf et aujourd’hui je n’utilise plus qu’elle.
Bref, je me rends à l’hôpital en étant complètement tendu. J’appelle ma tante qui vient me chercher pour m’emmener dans la chambre où Naomi a été hospitalisée, chambre 202. Je ne sais toujours pas ce qui s’est passé et je n’ose pas demander à ma tante de peur qu’elle ne fonde en larmes.
Lorsque j’entre dans la chambre, je ressens une drôle de sensation, un froid glacial, un froid de mort plane dans la pièce, je m’approche doucement du lit et lui prends la main. Je commence à chanter des louanges à voix basse pour la vie de Naomi parce qu’elle est bel et bien en vie même si elle est reliée à des tas d’appareils qui l’aident à respirer. Je loue le Seigneur pendant de longues minutes pendant que tante Ariette est lourdement assise sur le rocking-chair dans le coin de la pièce, elle me fait de la peine. Je prie encore quelques minutes en langue avant de me tourner vers ma tante pour lui demander ce qui était arrivé à sa fille.
T A : Je l’ai trouvée dans sa baignoire alors que je voulais lui faire une visite surprise. Je voulais lui faire oublier sa déprime en lui proposant une journée au spa mais au lieu de ça j’ai trouvé mon bébé en train de se vider de son sang dans sa baignoire, snif. Ma fille aurait pu mourir ! Jamais je ne pourrai me remettre de cette image, ses mains d’où s’échappait son sang. Oh mon Dieu, qu’est-ce que je serais devenue ? Ma fille unique !!!
Elle éclate en sanglot et je me dépêche de la prendre dans mes bras. Je ne peux même pas imaginer ce qu’elles peuvent endurer, tout ce que je peux faire c’est prier pour sa consolation. C’est une épreuve terrible que cette famille doit traverser. Encore que le père de Naomi n’est plus aussi vigoureux qu’avant. Ils auront besoin de toute l’aide possible.
Naomi est dans le coma depuis deux jours, je me propose de venir la voir tous les jours pour lui faire la lecture, il paraît que lorsque l’on est dans le coma, on entend et ressent tout ce qu’il se passe autour de nous, je ne peux que l’espérer. Je décide de commencer immédiatement et vais jusqu’au parking chercher ma Bible. Ah oui, la lecture que je propose c’est le meilleur livre qui puisse exister, je ne vais pas aller chercher bien loin hein. Je retourne à l’intérieur, installe mon long corps sur le lit de Naomi du mieux que je peux et commence ma lecture, j’espère que cela aidera mère et fille.