Amertume

Ecrit par Farida IB


Amouchka…


Moi (sourire narquois) : tiens, tiens ! Voilà qui est pris en flagrant délit.


Ils se sont décollés l’un de l’autre en un clin d’œil. 


Nahia : tu… tu m’appelais ?


Moi : Ma te cherche, Bilal comment tu vas ? Et Kamo ?


Bilal (gêné) : bonsoir sœur Amou, tu es rentrée ? Sois la bienvenue Kamo se porte bien.


Nahia : je rentre voir ce que Ma me veut.


Moi : surtout, n’oublie pas de lui dire que le beau est là. 


Nahia : Amou !!!


Moi : quoi Amou ???


Bilal : euhh, euhh, sœur je vais partir


Moi : ok, rentre bien, je passerai chez vous demain ne dis rien à ta sœur, j’ai prévu lui faire une surprise.


Bilal : ok bonne nuit à vous

Nous répondons et rentrons toutes les deux à la maison.


J’ai attendu que nous soyons couchées avant d’aborder le sujet, c’est de son âge, mais il y a quelque chose qui me tracasse. Nous devons en parler, et ce, dès ce soir.


Moi : tu dors ?


Nahia : ...


Moi : répond moi quand je te parle


Nahia (sur la défensive): je veux dormir, je suis fatiguée et j’ai cours demain.


Moi : tu as tout à faite raison, mais je crois que tu évites de me parler de la scène à laquelle j’ai assisté ce soir.


Nahia : il n’y a rien à dire dessus, tu as vu maintenant, tu sais. Je sors avec Bilal, tu as satisfait ta curiosité. Nous sommes kit


Moi : non, le problème ne se trouve pas à ce niveau.


Nahia : quoi ? Si je ne peux pas sortir avec lui parce que c’est le petit frère à ton amie, je peux tout arrêter dès maintenant. De toute façon nous ne sommes pas allés plus loin que ce que tu as vu toute à l'heure. 


Moi : Nahia, je suis ta sœur, ton unique sœur. Nous sommes censées être complices, nous ne sommes que deux. Je n’arrive pas à croire que tu n’aies pas assez confiance en moi pour me parler de tes histoires de cœur. Je ne vais pas te blâmer pour ça, c’est de ton âge. À Ma oui je peux comprendre, mais moi tu ne peux pas me cacher une pareille chose.


Nahia : ah bon ? Tu voudrais que je te le dise comment ? Que je t’appelle et que je te dise « Amou, je sors avec Bilal, ou encore Bilal me fait la cour, quoi d’autres ?»


Moi : oui, oui et oui, tu pouvais me le dire ainsi. Du moins, quand je te posais les questions du genre, tu pouvais me donner la considération que je mérite pour me répondre.


Nahia (tout bas) : considération, oui, c’est ça


Moi : si tu as quelque chose à dire, dis-le en même temps qu’on en finisse.


Nahia : c’est toi qui me parles de considération aujourd’hui (elle se lève et s’assoit.), quel jour es-tu venue me raconter une de tes histoires de cœur à part les informations générales ? Tu dis que nous sommes censées tout partager entre nous mais n’est-ce pas Fao et Kamo tes confidentes sinon Ma? Comment pourrais-je aborder un tel sujet si nous n’avons pas l’habitude de le faire ? Ma et toi vous êtes toujours là à vous dire des choses, et si par hasard je vous surprends, vous changez de ton et ça devient presque des confessions. L’exemple palpable, tu m’as mise au courant de ta relation avec Liam que maintenant que tu es enceinte de lui. Pourtant toi et moi conversons à tout moment. Pareil pour tonton Saïd et les autres.

J’ai compris que vos histoires ne me concernaient guère et les miennes non plus parce qu’aucune d’entre vous n’aborde ce sujet avec moi. Tu es peut-être âgée que moi de cinq ans oui, mais parfois, je peux aussi t’être utile. J’ai besoin de tes conseils comme tu as besoin des miens. Il n’y a qu’à voir comment tout le monde me traite dans cette maison, je n’ai jamais le droit de sortir, si ce n’est qu’avec la famille ou pour aller étudier. Je n’ai pas mon mot à dire dans vos conversations, personne ne tient compte de mes états d’âme. Avec tout ça comment veux-tu que je sois à l’aise pour te dire quoi que ce soit ?


Moi : (silence) 


Nahia : tu vois bien que j’ai raison, maintenant excuse moi, je vais dormir. J’ai cours demain à sept heures, bonne nuit.


Je pense qu’elle n’a pas tout à fait tort, je ne l’implique pas trop dans ma vie, je trouve que nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde. Sauf que je lui laisse souvent le choix de me parler de tout ce qui la chagrine, elle pouvait le faire. Bof, je verrai quoi faire pour instaurer une complicité entre nous désormais.

Pour le moment, c’est le cadet de mes soucis, je cherche encore les bons mots pour affronter papa (soupire.), je suis au bord du gouffre. 


****

Nahia…


Je me suis réveillée ce matin avec une humeur maussade, je n’en parle jamais mais ça m’affecte beaucoup que Ma et Amou me lèse à chaque fois. J’envie cette complicité entre elles, il y en a jamais pour moi. Avec maman, c’est toujours les réprimandes et les ordres, nous n’avons jamais une discussion mère et fille comme je le vois à la télévision pourtant j’en rêve. Ce qui me fait encore plus mal, c’est ma sœur, elle ne me dit jamais rien parfois, j’apprends ce qui se passe dans sa vie chez les autres. Je ne comprends pas pourquoi elle m’en veut de ne rien lui dire à mon tour sur ma vie. 


Je prends mon téléphone pour aviser l’heure et tombe sur un SMS de Bil, je souris direct. 


SMS B « tu dois être loin dans ton sommeil ma princesse, je n’ai pas eu le temps de souhaiter une bonne nuit comme ça se doit, mais j’ose croire que c’est moi le seul acteur de ton rêve de ce soir. Merci de me rendre autant heureux et j’espère de tout mon cœur que le fait que ta sœur sache pour nous ne nous causera aucun tort, je prie fort que non. J’ai délaissé mon cœur entre tes mains et pour rien au monde, je ne te laisserai m’échapper. Bonne nuit ma prunelle, je t’aime. »


Comment ne pas aimer une telle personne ? 

Je lui laisse un message également avec un gros ″je t’aime″ à l’appui. Je viens de recevoir ma dose de booster de la journée. J’oublie les événements de la veille et me lève toute heureuse d'affronter ma journée.

Je croise maman dans le couloir que je salue avec tous les révérences possible et sors pour faire les travaux lorsque maman m’interpelle.


Maman : Nahia dis moi, il se passe quoi exactement entre Bilal et toi ?


Mon cœur fit un boom, j’essaie de paraître naturel.


Moi (voix faible): rien Ma, il… il n’y a rien entre nous.


Maman : je demande parce qu’il y a des choses qui me parviennent, je ne dis rien parce que ne, je t’ai jamais vu dans une telle position. Cependant, je te préviens, je ne veux pas te voir dans de telles histoires. Tu es encore petite pour avoir un petit ami, pour le moment, tes études doivent être ta priorité et si tu dois sortir avec un homme au moment opportun que ça soit un autre. Je n’ai rien contre Bilélou, mais la femme de son père ne m’inspire pas confiance.


Moi (complètement chamboulé) : d’accord Ma j’ai compris.


Maman : va vite te préparer pour le lycée, il est déjà six heures.


Moi: ok.


Ce n’est vraiment pas ma veine, mieux vaut stopper cette amourette dès maintenant avant que ça n’aille plus loin. Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Et Bil, que puis-je bien lui dire ? 

(Une larme perle sur ma joue), je vais mettre de la distance entre nous, je ne peux pas le regarder en face et lui dire qu’on arrête. Non, je ne pourrai pas, pourquoi a-t-il fallu que je sois tombée amoureuse de lui !!!

My pathetic love sto...