ANGELA........ET JULIE

Ecrit par princesse tia

_VEEEERO viens allaiter ta fille, tu ne l'entends pas pleurer ou quoi ?


C'était Dada Joséphine qui helait Véronique.


Cette dernière avait donné naissance il ya 3 mois à une magnifique petite fille qui s'appelait Angela Akouvi BOUSSOUNOU et qui faisait le bonheur de ses parents. 


_ Je suis là Dada, répondit Véronique en prenant sa fille pour l'allaiter.


_Elle était affamée la pauvre, fit Dada Joséphine en regardant avec un sourire attendri, le bébé qui tétait avidement.


La nouvelle de la nouvelle grossesse de Véronique ne lui avait pas vraiment plue parce que cet enfant allait à jamais la lier à Joseph. Cependant, en bonne grand mère qu'elle était, elle avait laissé de côté son aversion pour le jeune infirmier et avait prit soin de Véronique avec dévouement, depuis les premières nausées jusqu'à l'accouchement. Et depuis que la petite Angela avait vu le jour, son arrière grand mère prenait soin d'elle comme un petit bijou. 


_Dada s'il te plaît, tu pourrais la garder pendant que je vais me doucher? Demanda Véro lorsque la petite finissait de faire son rot.


_Oui bien sûr donnes la moi, viens là ma petite princesse, répondit Dada en prenant Angela.Tu sors Véro? 


_Oui Dada nous allons voir son papa.


_Huuum! D'accord. Je t'ai dis que s'il voulait voir sa fille qu'il vienne ici. Toi tu ne dois pas continuer à aller là bas. Il n'a pas fait ce qu'il fallait quand tu es tombée enceinte je te l'ai dit mille fois Véronique. Sa famille aurait dû venir reconnaître la grossesse officiellement devant la notre et s'excuser dans les règles de nos traditions. Au moins ça, avant que nous ne parlions de la prochaine étape qui serait de t'epouser comme il se doit. 


 Véronique leva les yeux au ciel. Elle était fatiguée de cette discussion qui revenait à chaque fois.


_Dada je t'ai dit qu'il va m'épouser, il me l'a promis. Justement il rentre dans son village ce soir, il m'a promis de faire le programme avec sa famille. C'est sûr que ce sera pour bientôt.


_Huuum! Si tu le dis mon enfant, si tu le dis. Ça fait 3 mois maintenant que tu as accouché et personne de sa famille ne s'est présenté, ne serait ce que pour voir la petite, ça te semble normal toi? Ça te semble normal ? 


Véronique planta sa grand mère et s'en alla pour mettre fin à cette discussion qui la mettait mal à l'aise à chaque fois. Elle croyait en son homme mais à chaque fois que sa grand mère ramenait ce sujet sur le tapis, cela faisait germer des doutes dans son esprit et el ne voulait surtout pas douter de son homme. 


_C'est ça vas y, mais un jour tu me donneras raison, lança Dada dans son dos. Si seulement ton vaurien de père était un vrai homme, il aurait déjà réagi pour sauver l'honneur de sa fille. 


Véronique se prépara, mit son enfant au dos et se rendit chez Joseph. Sa discussion avec Dada n'arrêtait pas de lui tourner en boucle dans la tête et c'est avec un air soucieux qu'elle pénétra dans la chambre du papa d'Angela.


_Ah! Voilà les deux amours de ma vie, s'écria celui ci en souriant joyeusement. 


Il se leva pour prendre sa fille dans ses bras. 


_Coucou mon trésor, tu m'as manqué bébé, fit il en jouant avec la petite pendant que Véro prenait place sur le lit. 


_Ça va ma chérie ? Tu m'as l'air un peu soucieuse là.


_C'est juste que je viens d'avoir une petite discussion avec Dada, répondit Véronique.


Joseph soupira, exaspéré.


_Que t'a t _elle encore mit dans la tête cette vieille sorcière ?


_Je t'ai dit d'arrêter de l'appeler ainsi, je n'aime pas ça , quoi qu'il en soit c'est quand même ma grand mère, se plaignit Véro.


_D'accord c'est bon je ne vais plus l'appeler ainsi. Maintenant parles moi de la discussion. 


_En gros elle a dit que tu étais entrain de me déshonorer et patati patata tu sais la chanson habituelle quoi ! 


_Et toi tu la crois ? Écoutes bébé, moi je t'aime et je t'assure que je vais t'epouser comme il faut, je vais leur clouer le bec à tout ceux qui croient que je te déshonore. 


_C'est vrai ? 


_Mais oui mon amour, je vais en parler avec mes parents et mes oncles quand je vais rentrer aujourd'hui. Fais moi confiance ma chérie s'il te plaît d'accord ? 


Sa voix douce et l'assurance qu'il y avait dans ses paroles eurent rapidement raison des craintes de la jeune fille comme à l'accoutumée. À dix huit ans elle était déjà mère et pourtant toujours si naïve.


_D'accord chéri je te crois, je te crois, répondit elle en souriant à l'homme qu'elle aimait aveuglément.


_C'est pour tout ceci que j'avais voulu que tu viennes vivre avec moi dès que tu es retombée enceinte. Je savais qu'elle aurait essayé de te mettre des choses sordides dans la tête. 


_Moi je voudrais bien mais elle dit qu'elle ne me laissera jamais aller vivre avec toi tant que tu n'auras pas fait ce qu'il faut. 


_Pfffff cette vieille est vraiment pas possible. 


Véro passa la matinée à faire le sac de son homme et à faire le ménage. Au moment de partir, elle lui dit :


_Euh! Joseph nous n'avons plus vraiment d'argent, si tu pouvais nous laisser un petit truc à la petite et moi avant de partir ce serait bien.


_Ma chérie je n'ai plus vraiment grand chose. Je vais te donner 2000f et tu vas te débrouiller avec le temps que je rentre. 


_Mais Joseph ce n'est pas suffisant, dit Véro presque au bord des larmes. 


Depuis un moment Joseph n'arrêtait pas de lui dire qu'il faisait certaines dépenses, sans jamais préciser lesquelles et il se fondait là dessus pour ne plus lui donner autant d'argent qu'avant, déjà que ce qu'il lui donnait avant n'était pas suffisant, là c'était carrément catastrophique.


_Ma chérie débrouilles toi avec ça, je vais vous en donner plus quand je vais rentrer promis. Et je vais vous rapporter des vivres également.


_Huuum! Ça devient insupportable Joseph. Je ne sais pas ce qui ce passe ni quelles sont ces dépenses là à cause desquelles tu ne peux pas prendre correctement soin de ta fille et moi mais franchement il faut que tu revois cela. Ça commence à bien faire. Quand j'étais enceinte ça allait encore, je me débrouillais mais maintenant j'ai un bébé à gérer. Les petits sous que je gagne en faisant de petites retouches à quelques personnes ne suffisent plus, l'argent du petit commerce de Dada non plus ne peut pas tout couvrir. Elle fait de son mieux pour m'aider mais c'est dur Joseph. 


_Tout rentrera bientôt dans l'ordre chérie, je te promets d'accord ? 


_Huuum! D'accord j'ai compris, répondit tristement la jeune fille en mettant sa fille au dos avant de se diriger vers la sortie. 


_Tu fais bon voyage.


_Merci ma chérie, prends bien soin de toi et de la petite princesse. 


Lorsqu'elle arriva à la maison, sa grand mère demanda à lui parler. Elle la fit rentrer dans la chambre et la fit asseoir sur la natte.


_Vero mon enfant, j'ai eu une idée. 


_Quelle idée Dada ? 


_Joseph est rentré chez lui n'est ce pas ? 


_Oui oui. Pour trois jours.


_D'accord. Et si tu allais lui faire une surprise là bas ? 


Véronique ouvrit grand les yeux et regarda sa grand mère comme si elle était folle.


_Oui oui une surprise. S'il n'a vraiment rien à cacher et qu'il a vraiment parlé de toi et ta fille à ses parents, ça devrait leur faire plaisir de voir leur petite fille tu ne crois pas ?


_Mais Dada.....tu crois vraiment que je devrais y aller ? Ça le mettra peut être en colère je ne sais pas. D'ailleurs je n'ai même pas assez d'argent pour payer le déplacement.


_Je t'en donnerai. Tu devrais vraiment le faire. Réfléchis y. 


Dada se leva, laissant sa petite fille plus soucieuse que jamais. Elle passa toute la nuit à penser à l'idée de sa grand mère. Tôt le lendemain matin, elle réveilla cette dernière et lui dit :


_Dada, j'ai réfléchi à ton idée et..... je crois que je vais y aller. Je le fais pour te prouver une fois pour toutes que Joseph n'a rien a cacher. 


_C'est bien mon enfant, c'est bien. 


Véronique se prépara donc, prépara sa fille et se mit en route. Une heure plus tard, la jeune maman arriva dans le village natal de son amoureux. Elle descendit du vieux taxi qui l'y avait amenée et s'arrêta quelques minutes pour calmer son cœur qui battait la chamade. Ne sachant vers où se diriger exactement, elle s'approcha d'un puit qui était à quelques pas de là et salua poliment les cinq jeunes femmes qui y puisaient de l'eau en chahutant joyeusement.


_Bonjour mes sœurs, leur lança t elle. 


_Bonjour, sois la bienvenue étrangère. Que peux t'on faire pour toi? Demanda l'une des femmes. 


_Je cherche la maison des BOUSSOUNOU s'il vous plaît. 


_Il ya un problème ? Tu sais le monde est devenu dangereux et on ne peut pas se permettre de vous montrer la maison des nôtres comme cela sans savoir qui vous êtes ni ce que vous leur voulez vous comprenez. 


_Oui je comprends vous avez tout à fait raison, fit Véronique. 


Souriant fièrement elle ajouta :


_Sinon il n'y a rien de bien grave. Je m'appelle Véronique, je suis la femme de leur fils Joseph BOUSSOUNOU et voici notre fille Angela. 


_Hein? S'écria une autre des filles pendant que toutes les autres la regardaient comme si elle leur avait annoncé qu'elle venait de Mars. 


_Euh! Il ya un problème ? Demanda t elle.


Pendant de longues minutes, les regards des jeunes femmes allèrent tour à tour de Véro à Angela, qui dormait paisiblement sur son dos. 


_Il y a un problème s'il vous plaît ? Redemanda t elle. 


Finalement une autre des filles reprit la parole et lui répondit :


_Euh!.....non non.....il n'y a aucun problème. Ne t'inquiètes pas, nous avons presque fini de puiser l'eau, nous allons nous même t'escorter jusqu'à la maison de ton "mari". 


Elle avait appuyé sur le "mari", d'un ton qui mit Véronique mal à l'aise. Et ses autres compagnes se regardaient entre elles en essayant de se retenir de pouffer de rire. 


Enfin elles finirent leur tâches et leurs bassines sur la tête, demandèrent à Véro de les suivre. Sur la route elles rencontraient des connaissances qui leur demandaient qui était l'étrangère qui les accompagnaient et toujours sur ce ton qui avait mit Véro mal à l'aise, les jeunes femmes répondaient invariablement que c'était la "femme" de Joseph BOUSSOUNOU et que le bébé qu'elle avait au dos était leur enfant. Ces personnes qui avaient posé la question se mettaient également à regarder Véronique et sa fille comme des extraterrestres et se joignaient au groupe, soit disant pour accompagner l'étrangère jusque chez les BOUSSOUNOU. Véro se dit que c'était peut être la coutume chez eux et elle finit par se sentir fière d'avoir autant d'importance. Au final lorsqu'ils arrivèrent à destination, le cortège se composaient d'au moins une vingtaine de personnes. 


_Mais que se passe-t-il ? Il s'est passé quelque chose ? Demanda une femme d'âge mûr en se levant promptement du tabouret sur lequel elle était assise. Elle avait l'air paniqué de voir tout ce beau monde pénétrer sa cour. 


_Non non calmes toi maman Jo ce n'est rien de grave, lui dit l'une des femmes qui avaient accueilli Véro au puits. 


_Nous t'avons juste ramené une étrangère, continua une autre femme en s'écartant pour faire de la place à Véro. Celle ci s'avança en souriant chaleureusement à celle qui, elle l'avait compris, était la mère de son homme. 


_Bonjour maman.


_Bonjour ma fille, répondit la dame en souriant à son tour. Viens donc d'asseoir. Chez nous on donne de l'eau aux étrangers avant de demander les nouvelles. 


Elle amena Véronique sous un arbre dans la cour et lui donna un tabouret. Celle ci denoua le pagne qui retenait Angela sur son dos et la prit dans ses bras. Elle remarqua que la foule qui l'avait accompagnée ne se dispersait pas mais avait au contraire l'air de grossir. Les gens s'attroupaient  devant la concession des BOUSSOUNOU comme s'ils attendaient le déroulement d'une pièce de théâtre.


_Amivi, cria la maman de Joseph après avoir prit place sur un autre tabouret en face de Véronique. Amivi s'il te plaît apportes de l'eau à notre visiteuse. 


Quelques minutes après une jeune fille qui devait avoir la vingtaine environ, sortît d'une pièce avec une calebasse d'eau à la main. Elle vint la tendre à Véronique qui se désaltéra. 


_Bien ma fille. Bonne arrivée, commença maman Jo une fois que Véro avait rendu la calebasse à la dénommée Amivi.


_Merci maman.


_Et les gens de chez toi ? Tout le monde se porte bien j'espère. 


_Très bien maman, Dieu merci. 


_Ah! Comme c'est la coutume chez nous, je vais maintenant te demander les nouvelles. 


_D'accord maman merci. Sinon il n'y a rien de grave, je suis là en paix. En fait je suis là pour voir Joseph, votre fils si je ne me trompe pas. 


_Et......y aurait il un problème avec mon fils? 


_Non maman, aucun problème. Je suis sa femme et voici notre fille Angela. 


À ces mots, le visage de maman Jo se décomposa littéralement, comme si elle avait vu un fantôme.


_Sa femme ? Sa fille ? Jeune fille vous devez vous tromper je crois. 


_Non maman je ne me trompe pas, je parle bien de Joseph BOUSSOUNOU. 


Amivi qui était restée là, se mit à hurler et à pleurer à chaudes larmes.


_Eh! Jo, Jo m'a tuée, wayiii Jo, Eh Dieu Jo.


Maman Jo se leva pour la calmer. 


_Courage Amivi, courage mon enfant, calmes toi. Nous allons arranger ça, fais moi confiance. 


Véronique était complètement perdue devant leur scène et celle de la foule qui était toujours là et n'arrêtait pas de s'agiter.


_Ecoutes moi bien jeune fille. Je ne sais pas d'où tu viens, ni qui tu es et d'ailleurs ça ne m'intéresse pas mais sache que la seule femme que nous connaissons à Joseph ici la voici, elle s'appelle Amivi et leur fille Julie est née il y a neuf mois. Je ne sais pas ce que tu cherches mais tu n'es pas la bienvenue ici.


Les murmures dans la foule s'intensifièrent et Véronique comprit que tout ce beau monde l'avait suivi pour venir voir ce spectacle qui se déroulait et non par courtoisie comme elle l'a cru au prime abord. Elle failli s'évanouir, son cœur lui fit tellement mal qu'elle eu l'impression que deux mains d'acier le lui pressaient très fort, ses yeux lui brûlaient tellement qu'elle avait tout à coup du mal à voir clairement. La jeune fille avait mal, elle avait très mal. 


_Mais..... mais....., Fit tout ce qu'elle fût capable de dire, d'une voix à peine audible. 


_Il n'y a pas de mais qui tienne mademoiselle, cria maman Jo, d'une voix plus acide que jamais. Son visage chaleureux qui avait accueilli Véro au début, avait tout à coup disparu. Va-t-en, nous ne voulons pas de toi ici. 


Sur ces mots elle prit la main d'Amivi qui avait cessé de pleurer et l'entraîna à la cuisine. 


_Viens là ma fille, viens ne t'en fais pas du tout, moi même je vais régler tout ça promis. 


Sans un regard de plus pour Véronique elles allèrent s'occuper de la cuisson du déjeuner. La foule comprenant qu'il n'y avait plus grand chose à voir, fini par se disperser petit à petit. 


Véronique ne savait que faire, elle resta assise là sur ce tabouret, comme pétrifiée. Elle désirait pouvoir pleurer mais aussi étonnant que cela puisse paraître, elle n'y arrivait pas. Elle ne savait même pas où était Joseph, elle aurait bien aimé que quelqu'un lui  dise où il se trouvait mais les seules personnes qui se trouvaient dans cette maison se comportaient tout bonnement comme si elle n'était pas là. 


Il était presque 15h lorsque deux hommes entrèrent dans la cour des BOUSSOUNOU, c'était Joseph et son père qui apparemment rentraient des champs. 


_Mon Dieu, Véronique mais que fais tu donc ici? Demanda Joseph qui jetta la daba qu'il avait dans la main et couru sous l'arbre où Véronique était toujours assise, sa fille dans les bras. Son air fit comprendre à Véro qu'il n'était pas du tout content de la voir là.


_C'est qui cette personne Joseph ? Demanda à son tour son père.


Avant que Joseph n'ait eu le temps de répondre, maman Jo sortît de la chambre, Amivi sur ses talons,sa fille Julie dans les bras. Véronique remarqua que la petite ressemblait à Angela.


_C'est la prétendue femme de ton fils hein papa Jo, s'exclama la mère BOUSSOUNOU d'un ton acerbe.


_Sa femme ? 


_Oui oui papa Jo, s'empressa d'ajouter Amivi. Et voici leur fille ooooh ! 


_Quoi? Joseph tu peux m'expliquer ? Tu as une autre femme et un enfant ailleurs et nous ne sommes pas au courant ? 


Joseph eu l'air très embarrassé et répondit à son père qui semblait très en colère.


_Papa je vais t'expliquer, je..... je peux tout vous expliquer. 


_Fais la retourner d'où elle vient et ensuite nous réglerons ça en famille, gronda le père de famille d'une voix tonitruante, qui n'admettait aucune objection. 


Se tournant vers Véronique, il lui dit :


_Ma fille si j'ai un conseil à te donner c'est de retourner sagement d'où tu viens. Ici tu n'as pas ta place. 


Après leur avoir dit cela, il prit le chemin de la chambre, suivi de sa femme. Amivi quand à elle resta là à lorgner Véro, que Joseph s'acharnait à faire partir.


_Vero tu dois partir maintenant, retournes au village avec la petite. Tu n'aurais pas dû venir. Qu'est ce qui t'a prit de faire ça bon sang. 


_Mais tu m'avais dit leur avoir parlé de ma fille et moi, je croyais qu'ils étaient au courant de notre existence. Et comment pouvais je savoir que tu me mentais et que tu me cachais ta seconde famille ? Demanda Véro tout doucement. 


_Eh eh eh! Rectification ma chérie, c'est sa première famille ici. Toi et ta fille vous n'êtes qu'un accident, s'écria Amivi.


_Ami s'il te plaît ne commences pas, s'il te plaît, l'arrêta Joseph.


Véronique se leva, mit sa fille au dos, prit son sac et se tourna vers Joseph.


_Je peux avoir un peu d'eau avant de m'en aller s'il te plaît ? 


Elle avait si soif et faim. Elle n'avait rien mangé depuis le matin et n'avait rien bu depuis des heures. Elle faisait si pitié à voir. 


_Amivi, s'il te plaît tu pourrais aller lui chercher de l'eau ?


_Tu te fous de moi Joseph ? Vas  la lui chercher toi même son eau. 


Ne voulant pas trop discuter il alla lui même chercher de l'eau à Véronique. 


Dès qu'il s'éloigna Amivi fit face à Véro.


_Maintenant écoutes moi bien toi. Tu n'épouseras jamais Joseph. Tu l'as constaté toi même, je suis celle qu'il a choisi, ses parents ont approuvé, mes parents sont d'accord. Il se prépare même à apporter ma dot. Ça fait de très longues années que nous sommes ensemble. Nous avons grandi ensemble dans ce village et tout le monde savait que tôt ou tard on finirait ensemble, c'est une évidence. Oublies le ma chère, tu n'es qu'un accident.


Véronique ouvrit la bouche, mais ne sachant que dire, elle préféra se taire. Joseph lui apporta son eau, elle la bu et prit son sac. Il la raccompagna jusqu'à la route où elle prit un taxi.


_Rentres bien. Nous reparlerons de tout ceci quand je reviendrai dans deux jours, lui dit Joseph alors qu'elle rentrait dans le taxi. 


Durant tout le trajet Véronique repensa à tout ce qui s'était passé dans ce village. Elle n'en revenait pas que Joseph lui avait caché tout ça. Elle se posait beaucoup de questions mais n'arrivait pas à trouver des réponses et par dessus tout elle avait tellement mal. 


Le taxi la déposa au bord de la route et elle fit le reste du trajet jusque chez elle à pied. Dès que sa grand mère la vit entrer elle su qu'il lui était arrivé quelque chose de grave.


_Mon enfant qu'est ce qui t'arrive ? Véronique il se passe quoi ?


En ouvrant la bouche pour parler elle se mit à pleurer à chaudes larmes. Ces larmes qu'elle cherchait depuis de longues heures sortaient enfin, la libérant un peu de cet étau qui lui serrait la poitrine. Sa grand mère vient lui prendre Angela du dos et la confia à Marguerite. Elle entraîna ensuite Véronique dans la chambre et la fit asseoir.


_Vas y laisses toi aller mon enfant, tu seras libérée après. Vas y mon bébé, vas y. 


Véro cru qu'elle ne pourrait plus jamais s'arrêter de pleurer. Elle resta là pendant de longues minutes, sa grand mère à ses côtés. Lorsque les larmes tarirent enfin un peu, elle lui raconta enfin sa mésaventure. La vieille dame l'écouta jusqu'à la fin sans dire un seul mot. 


_Dis moi une chose. Il a dit quoi Joseph dans tout ça? Demanda Dada lorsque Véro termina son récit.


_Huuum! Il voulait juste que je parte, il m'a dit qu'on en parlerait quand il sera de retour. 


_Huuuum!D'accord.


Véro se remit à pleurer.


_Mon Dieu, Dada qu'est ce je vais devenir ? Je me suis sentie tellement humiliée. Que vais je bien pouvoir faire ? 


Sa grand mère la regarda droit dans les yeux et lui dit :


_Tu as puisé ton eau mon enfant, tu vas devoir la boire.

Véronique ou une vie...