Après les funérailles

Ecrit par Sheila Biscuit

---- TONY MAKOSSO------


Qu'est-ce qu'elle m'exaspère cette femme qui est ma mère. Je jure que je suffoque déjà à l'idée d'être dans une même pièce qu'elle.


Je ne suis pas homosexuel et je compte bien me marier et avoir une vie de famille comme l'ont été mes parents mais pas au point de le faire sous la pression de ma mère.


Je suis conscient de ma vie et je sais bien comment l'orienter, je ne veux surtout pas laisser ma mère intervenir dans mes choses.


Après tout 34 ans ce n'est que le début d'une vie pour certains donc j'ai tout mon temps.


J'avoue que depuis que je suis rentré des USA, ma mère ne me laisse pas de répit comme quoi je devais continuer la lignée de mon père au point de vouloir me marier de gré ou de force à la nièce de cette dernière, une certaine Solange.


Je suis estomaqué rien qu'en y pensant, une personne avec qui nous avons presque grandi ensemble, que j'ai laissée à la maison chez nous pour aller continuer mes études en Amérique. C'est pas de la sorcellerie ça ?


C'est pas que je sois ingrat ou malhonnête, j'aime et respecte ma mère mais ce qu'elle me proposr ne tient vraiment pas la route. Même si.... Bon passons à autre chose, je n'ai vraiment pas envie d'y réfléchir, sinon je risque de péter un câble sous ce chaud soleil.


Il serait mieux pour mou de sortir prendre un peu d'air, le temps de patienter que les ouvriers finissent avec le tombeau de papa pour aller voir s'il a été bien fait ou pas.


Ma tête tourne en sens contraire, j'ai trop de problèmes en ce moment pour pouvoir satisfaire au désir machiavélique de maman. Non, je ne lui ferai pas ce plaisir, quitte à l'abandonner avec tout ce héritage et repartir me chercher en Amérique où j'ai déjà quelques repères.


Juste après l'inhumation de mon père il y a une semaine, le courant a cessé de circuler entre maman et moi depuis qu'elle m'a demandé de prendre sa nièce Solange en mariage.


J'ai beau lui dire que je la considère comme ma propre petite soeur et que ça ne pourra en aucun cas marcher entre nous mais elle s'obstine.


Après une longue période de discussion houleuse, j'ai décidé de mon propre chef, sans faire appel à la famille de papa, de discuter avec ma mère à bâtons rompus et de lui dire ma déclinaison par rapport à sa requête.


Quelle n'a pas été ma surprise de constater qu'en fait il s'agit d'un chemin de non-retour, que j'étais obligé de me marier avec Solange sinon je perdais tous mes droit d'héritier et que telle était la dernière volonté de mon père avant de s'eteindre.


- Mais il aurait dû m'en parler avant de s'en aller, tu ne penses pas maman? Et pourquoi aucun membre de sa famille n'est au courant de ce manège.


- Tu es un ingrat Tony, après tout ce que j'ai fait pour toi c'est comme ça que tu me remercie?


- Maman stp, soit réaliste un tant soit peu. Même si c'était la dernière volonté de papa, tu ne pouvais vraiment pas t'y opposer ?


- On ne contredit jamais la volonté d'un mort, la coutume est claire là dessus. Je ne veux pas me créer des problèmes et l'attirer la malédiction, je ne fais que te transmettre ce que ton papa a voulu que tu fasses derrière lui.


- Pourquoi ne m'a-t-il pas parlé lui-même ? Et pourtant malgré sa maladie, il ne se passait aucun jour sans qu'il m'appelle. Pourquoi?


- Parce qu'il savait d'emblée que tu allais rechigner. Fais juste la volonté de ton père pour pérenniser cet empire que nous avons pris le temps de construire pierre par pierre en nous serrant la ceinture.


- Maman tu sais que les biens matériel m'importent peu. On vient de perdre le concepteur de tout ça, il n'y a même pas deux semaines et vraiment ce débat n'a pas son lieu d'être.


Paf, je venais de recevoir une giffle bien appliquée de ma mère. Étonné, je la regardais sans broncher.


Cette femme m'étonne trop depuis la mort de papa, je me demande ce qui a bien pu la changer. En 34 ans d'existence, je n'ai jamais reçu ne fusse qu'une petite baffe de ma mère. C'est comme si le monde s'effondrait sur ma tête. Je commence même à douter de son amour pour moi.


Je me retiens malgré le fait que je tremble de tous mes membres, je décide de sortir pour changer d'air au risque de commettre l'irréparable.


Je prends les clés de la Touareg rouge bordeau toute neuve de papa et me dirige silencieusement en direction du garage.


Je roule un moment sans savoir où j'allais puis je décide de me rendre chez mon viel ami Franck à Talangai. En roulant, j'aperçois une silhouette féminine qui captive toute mon attention au point d'oublier mes déboires avec ma mère. Je m'arrête à son niveau et klaxonne en vain jusqu'à ce qu'elle se tourne furtivement vers moi avant de continuer son chemin. Je la contourne puis me mets juste devant elle pour essayer de lui barrer la route et je descend rapidement la vitre pour engager une conversation.

- Bonjour Mademoiselle, fit-je le visage contrit de peur puis en forçant un faux sourire.

Elle déglutit avant de me répondre. Timidement, elle m'a dit qu'elle sortait des cours et partait à l'arrêt de bus pour rentrer chez elle à petit chose. Je lui propose de l'amener et descends lui ouvrir la portière pour marquer un petit point car e pense avoir là devant moi une si belle créature qu'on aurait même dit un ange descendu du ciel.

Providentielle renco...