~ AT Chapitre 23 ~
Ecrit par Nobody
Comment le vent avait-il tourné de la sorte en sa défaveur ? Comment avait-elle fait pour se retrouver la,enfermée attendant son jugement ? Comment avait-elle été aveuglée par l'argent et la vengeance qu'elle n'avait pas vu qu'elle en avait assez fait ?
A present le vin avait été tiré, il ne lui restait plus rien a faire a part de prier pour qu'un miracle se réalise.
Elle avait été arrêtée hier sous l'oeil ébahi de tous les employés et surtout d'Éric qui la regardait avec incompréhension. A l'heure actuelle, toute la maison devait être au courant de ce qui s'était réellement passé et elle ne savait pas s'il accepterait de la revoir après ce qu'elle avait fait.
Elle était sur son petit lit dans sa cellule quand on vint la chercher pour lui annoncer que l'enquêteur voudrait s'entretenir avec elle.
Menottée,elle se laissa conduire a la salle d'interrogation.
Une fois la,elle s'assit devant deux hommes a l'allure très menaçante.
Elle n'avait pas la force pour soutenir leur regard alors elle baissa la tête et prit sur elle pour ne pas éclater en sanglot.
C'est a ce moment la,qu'elle se rendit compte qu'elle avait gâché sa vie. Mais elle savait que si c'était a refaire elle l'aurait refait mais avec quelques limites. Si elle était restée longtemps dans la maison' des Ibrahim c'était uniquement dans le but d'aider sa famille au pays. On pouvait tout lui reprocher,mais l'amour des siens était plus important que tout.
Alors qu'elle fasse 1an de prison ou 10,peu lui importait ! Du moment que sa mère avait retrouvé le sourire et qu'elle pouvait dormir sans avoir la crainte qu'on vienne saisir sa maison' sur sa tête. Elle se dit alors qu'elle avait réussi sa mission. Oh bien sûr y avait d'autres moyens pour la réussir mais le plus important c'était la finalité. Ne dit-on pas que la fin justifie les moyens ?
- Mademoiselle Aderomou Nadia c'est bien ça ? demanda la voix d'un des hommes présents dans la pièce avec elle
Elle se contenta de hocher la tête en gardant la tête baissée.
- Bien. Avez-vous bien compris les droits qui vous ont été expliqués par les policiers lors de votre arrestation ou désirez vous une relecture de ceux-ci ?
Elle bougea la tête de gauche a droite pour lui signifier qu'elle n'avait pas besoin' d'une relecture.
- Soit ! Alors avez-vous contacté un avocat ?
- Non répondit-elle pour la première fois
- A ce que j'ai pu comprendre de votre dossier vous êtes ici en terre étrangère depuis trois semaines, alors il préférable qu'un avocat vous soit commis d'office. Parce que je devine que vous n'en aviez pas un,a moins que vous n'insistez pour en contacter un personnellement.
- Non répondit elle encore une fois sans pour autant lever la tête
Elle commençait a avoir un torticolis mais elle ne ressentait même pas la douleur.
- Alors Nadia voulez-vous me dire ce qui s'est passé ?
- Non dit-elle
Elle le vit pas mais elle savait qu'il devait être étonné par sa réponse. Mais elle connaissait ses droits, tant qu'elle n'avait pas vu un avocat elle pouvait prendre la décision' de ne rien dire du tout a l'enquêteur. L'enquêteur quant a lui ne pouvait rien dire et normalement devrait mettre fin a l'entrevue.
- Vous êtes sûre mademoiselle ?
Elle hocha la tête puis la releva pour diriger son regard vers un point a côté de la porte.
- D'accord vous êtes dans votre plein droit. Par contre j'ai pris connaissance des faits qui sont' contre vous et j'ai rejeté votre remise en liberté. Vous serez conduit a la Cour pour comparaître et répondre de vos erreurs, en attendant que la date ne soit communiquée vous serez conduit au centre de détention.
Il se leva,suivit du deuxieme homme qui était resté silencieux tout le long et s'en alla.
Elle regardait toujours la porte en se disant que c'était l'obstacle entre elle et la liberté.
Elle sentit des larmes roulées sur ses joues mais ne fit aucun geste pour les effacer. Elle n'avait pas la force,c'est comme si elle avait été vidée de toute son énergie.
Le même garde qui l'avait conduit dans la salle d'interrogation viens la chercher.
Il la dirigeait vers l'extérieur et Nadia fut éblouie par la lumière du jour. Elle n'eut pas le temps de souffler qu'on la plaçait déjà dans une voiture avec a bord deux autres policiers.
Son sort était scellé ! Voilà a présent qu'on la conduisait en cellule de détention. Elle allait être parmi des prisonniers, être traitée comme eux. Elle allait se retrouver parmi des personnes qui avaient peut-être commis des meurtres, des assassinats avec préméditation,vol a main armée et elle allait être considérée au même titre qu'elles.
Elle trouvait que cela était injuste mais a qui le dire ! Elle n'avait que ce qu'elle méritait.
Quand elle avait prit la place de Nadia sans le savoir et qu'elle avait décidé de continuer a jouer un faux rôle, elle ne savait pas que ce sera ça la finalité. Elle n'avait pas vu plus loin que le bout de son nez, elle ne s'était pas rappelé des lois en vigueur. Elle avait sciemment décidé de nier que ce qu'elle faisait c'était simplement et clairement de l'usurpation d'identité.
A présent plus de retour en arrière possible. Son sort était scellé !
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Cinq jours plus tard
La détention était un véritable calvaire pour elle. En attendant son jugement elle avait été placé dans une cellule avec des prisonnières. Et comble de chance ses quatre autres filles étaient le diable incarné.
Depuis son arrivée,elles lui faisaient la misère. Plusieurs fois elles avaient porté physiquement atteinte a son égard. Le plus récent datant d'hier était la grosse blessure qu'elle avait au bas du dos qui a l'heure actuelle lui faisait atrocement mal.
Flashback
Elle était rentrée dans la petite salle de bain commune pour prendre une douche.
Elle avança prudemment et quand elle découvrit une place libre, elle se dépêcha de la prendre. Elle enleva ses affaires sous le regard des autres détenues et saisit le pommeau de douche.
Elle ne savait pas pourquoi tout le monde la regardait mais cela ne lui plaisait clairement pas. Ne pouvaient-elles pas se concentrer sur ce qu'elles avaient a faire et libérer la place aux autres qui attendaient ? Elle n'était pas une oeuvre pour se faire contempler de la sorte.
Elle se dépêchait de se laver quand elle se sentit déchirée de derrière. Elle poussa un hurlement alors que son sang commençait a se mélanger a l'eau qui disparaissait dans le trou d'évacuation.
Elle tomba sur ses genoux et passa une main derrière son dos. Elle voyait toujours son sang affluer.
- Sale noire ! La prochaine fois tu me laisseras me laver avant de rentrer sous la douche. Maintenant dégage de la et je ne veux pas te voir dans ma cellule avant que je ne te l'ai autorisé. D'accord ?
Elle n'avait même pas la force de discuter. Les gardiennes alertées par ses cris de douleur se précipitèrent dans l'espace salle de bain et demanda ce qui se passait.
- C'est elle répondit la détenu qui l'avait blessé. Elle a essayé de me planter et je me suis défendue. N'est-ce pas mes soeurs '?
Presque toutes les autres détenues répondirent par l'affirmatif.
- Vous allez tous deux avoir un rapport. Et maintenant conduisez celle-là a l'informerie, elle perd trop de sang.
Personne ne s'approcha d'elle jusqu'à ce que la gardienne s'écrie
- Tout de suite si vous ne voulez pas toutes un rapport.
Trois filles marcha vers elle et l'aida a marcher jusqu'à l'infirmerie.
Arrivées la,elles l'aidèrent a s'installer puis retournèrent a leur occupation.
Des deux gardiennes qui les avaient suivi, une prit la parole.
- Eh la noire la,quand tu finis tu me nettoies tout ce sal sang que tu as laissé couler d'accord ?
Elle hocha péniblement la tête.
Sans comprendre elle vit la gardienne marcher vers elle et lui administrer un violent coup de matraque a l'endroit même où elle saignait. Elle ne pu empêcher un hurlement de douleur de s'échapper une fois encore de sa gorge.
- Quand je te parle tu me réponds je ne suis pas ta camarade.
- Dubois ! C'est quoi ce comportement s'écria la deuxième gardienne pendant que Nadia s'étouffait avec ses larmes. Sors immédiatement si tu ne veux pas un rapport au chef et toi Clotilde ne reste pas la,fais ton travail tu ne vois pas qu'elle perd trop de sang ?
Aussitôt elle s'occupa d'elle mais la douleur était telle que Nadia perdit connaissance.
Fin flashback
M
algré qu'elle s'était plainte du mauvais traitement qu'elle recevait dans sa cellule, on l'y avait retourné de force.
Elle avait tempéré mais rien n'y fait !
Aujourd'hui c'était samedi et selon les dires des détenues,c'était le seul jour où elles pouvaient passé d'appel vers l'extérieur.
Elle sortit de sa cellule encore inoccupée par les quatre autres puis se dirigea vers la salle où elles étaient sensées passer les appels.
Elle lança un regard qui couvrit toute l'assemblée. Elle découvrit que tous les téléphones présents éteint déjà occupés.
Elle s'assit et attendit patiemment qu'un téléphone se libère.
Elle était dans ses pensées quand une jolie petite brune qui avait l'air assez timide marcha vers elle.
- Euh excuse moi, je suppose que tu attends qu'un téléphone se libère,vas-y j'ai fini et dépêche toi avant qu'une autre ne prenne ta place.
- Merci beaucoup répondit-elle en courant vers le téléphone libre
Elle saisit le combiné et lança le numéro de sa mère qu'elle avait mémorisé. Elle priait juste que le numéro qui allait s'afficher de son côté au Bénin là-bas ne précise pas que cela provient d'une prison.
Au bout de quelques sonneries, elle décrocha.
- Allô c'est qui ça ? demanda la voix de sa mère derrière le fil
- Ma' c'est moi c'est Nadia.
- Ah Nadia c'est toi ça va ? Tu as encore changé de numéro ? Tu ne m'as pas donné de nouvelles depuis cinq jours. Est-ce que tout va bien là-bas Nadia ?
- Oui mama et oui j'ai changé de numéro dit-elle d'une voix qu'elle voulait détendue
Étant donné qu'elle ne savait pas combien d'année elle allait prendre a son jugement, elle préférait qu'elle sache en même temps que c'était avec ce numéro qu'elle allait l'appeler dorénavant.
- Ne t'en fais pas je vais bien d'accord. Et excuse moi de ne pas avoir pris de tes nouvelles. Mais faut que tu saches qu'a partir de maintenant je ne pourrai plus t'appeler plus souvent.
- Pourquoi ? Il y a un problème là-bas ?
- Non ma' pas du tout. C'est juste que j'ai beaucoup plus de travail ces temps ci.
- Ah d'accord je vois.
- Ma' passe moi Samir s'il te plait,ça fait longtemps j'ai entendu sa voix
- Ah non Nadia je ne peux pas te le passer et bientôt tu sauras pourquoi, tu me fais confiance j'espère ?
- Oui mama mais j'ai vraiment besoin d'entendre sa voix, j'en ai besoin répondit-elle d'une petite voix pour ne pas éclater en sanglot et alerter sa mère
- Quand je parle là tu ne m'entends pas ou bien ? Je dis que tu peux pas lui parler c'est quoi ? Si tu lui parles pas aujourd'hui la tu vas mourir ? Fais moi confiance point a la ligne. Bref,ton anniversaire c'est dans une semaine inh. Première fois que tu fêtes ça loin de moi comme ça
- Euh oui, j'y pensais même pas inh. C'est que j'ai pas trop la tête a ça en ce moment. En plus je serai seule a cette date,vous êtes tous loin de moi alors cela m'importe peu. Et tu sais bien que j'ai arrêté de fêter ça depuis un moment ma'
Bien qu'aujourd'hui elle avait la plus grande des grâces a savoir son fils,elle n'oublierait jamais que c'était le jour de son anniversaire que son copain avait abusé d'elle. Ce qui c'était écroulé de cet abus était beaucoup trop important pour qu'elle pense célébrer une date comme ça. Sa mère avait perdu son foyer a cause de tout ça !
- En tout cas je sens que tu vas aimé cette année. On te réserve une grande surprise.
Elle ne voulait aucune surprise sinon de sortir de cette prison mais ça elle ne pouvait le dire.
Elle soupira puis elle entendit l'appel se couper alors qu'elle allait prendre la parole.
Mais !
Elle se tourna lentement vers cette main qui lui tapotait l'épaule et poussa un autre soupir.
Les problèmes !