~ AT Chapitre 42 ~

Ecrit par Nobody

- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Nadia en se relevant pour ramasser un objet qui trainait a terre. Ce n'était pas la ça.

Elle analysa l'objet dans tous les sens et se rendit compte que c'était un cassette.

Elle se figea d'horreur. Que pouvait bien contenir cette vidéo ? Qu'allaient-ils découvrir en la visionnant ? Son monde allait-il s'écrouler ou au contraire allait-elle trouver un indice pour retrouver son enfant et le petit Kevin ?

Tant d'interrogations qui la maintenaient paralysée. Elle avait envie de savoir ce qu'elle cachait mais quelque part elle avait peur de la voir. Elle ne savait pas a quoi s'attendre.

- Nadia passe moi ça s'il te plait. Vous avez un dispositif pour visionner ça ? demanda Amal qui prenait les rennes

- Oui,attends je vais le placer dans le lecteur apprit Karim

Et ce fut lui qui vint lui retirer délicatement la cassette des mains.

Tout le monde concentra son attention sur ses gestes. Ils attendaient tous le moment où elle se mettrait en marche. Et ce moment arriva bien trop vite au goût de Nadia. Elle dut même s'assoir de peur de ne pas résister a la pression.

L'enregistrement se mit en marche et sans surprise la tête du frère de Shèri, s'afficha devant leurs yeux sur l'écran. Nadia eut un frison d'horreur et de dégoût a la vue de son sourire diabolique.

- Je vais être un minimum poli et vous dire bonjour. Je suppose que ce n'est pas la grande forme actuellement parce que mes hommes n'ont pas prévu d'y aller de mains mortes. Veuillez nous excuser de nos manières peu orthodoxes mais c'est que le temps pressait et les gens pour qui nous travaillons n'ont pas vraiment le temps. Alors comme vous pouvez le remarquer, Shèri n'est plus parmi vous. Eh oui elle est enfin a l'endroit où elle devait être depuis tout ce temps. Ça me désole que nous soyons arrivé a cette extrémité. Mais miss Nadia n'a pas fait son travail comme il le fallait. Elle n'a pas réussi a convaincre son amie de rejoindre nos rangs alors nous avions sévi. Nadia,je dois avouer que tu as un enfant tout a fait charmant et adorable,mais vois-tu je n'aime pas vraiment tout ce qui est mignon. Et il l'a apprit a ses dépens.

- Ne t'en fais pas Nadia il bluffe murmura Karim près d'elle

- Ça me fait de la peine de le toucher, son visage est si mignon et ses pleurs très désolant. Ça me brise le coeur de l'entendre hurler de la sorte. Mais cela te servira de leçon. Avant que je finisse, je tiens a vous préciser a toi et aux parents de l'autre morveux, que vous ne les reverrez plus jamais. Quand quelqu'un rentre dans cette base,il lui est impossible d'en ressortir sauf mort. Mais comme je ne suis pas si monstrueux que ça,je vais vous les montrer une dernière fois. Histoire que vous gardiez leur visage dans vos mémoires.

Sur l'enregistrement, on le vit bouger alors que le caméraman le suivait derrière. Nadia essayait d'analyser les alentours en vue d'un signe ou quelque chose qui pouvait les aider mais ne trouva rien du tout. Il marchait juste dans un couloir.

- C'est ici reprit-il. Faut pas faire trop de bruit ou sinon on va les déranger.

Il ouvrit la porte et au premier abord elle ne comprit pas vraiment. Il y avait des hommes, au moins cinq, qui s'accouplaient sauvagement avec une fille menottée,jeune pour le coup. Celle-ci pleurait et suffoquait pendant que les hommes continuaient leur sal besogne.

Ils étaient en train d'assister a un viol et cela lui glaça le sang. Des souvenirs commençaient a remonter a la surface mais elle remua la tête de gauche a droite comme pour les chasser.

Elle était horrifiée pour cette jeune fille encore pubère mais ne voyait pas le rapport avec les enfants jusqu'au moment où il tourna la caméra vers un autre angle.

Un cri horrifié lui échappa quand elle découvrit les enfants, postés devant cette image monstrueuse. Ils étaient en train d'assister en direct a cette scène de violence. Derrière eux,il y avait deux hommes qui leur gardait la tête bien relevée en direction de ce qui se passait.

Elle entendit plus qu'elle ne le vit, les pleurs des enfants et son coeur se brisa. Elle se mit sans même s'en rendre compte,a pleurer a son tour.

Ils étaient en train de les traumatiser. Ils n'avaient que 4 et 3 ans bon sang ! Ils n'auraient jamais dû assister a une scène pareille.

Quelle piètre mère elle faisait ! Elle était là assise impuissante face au calvaire que vivait son fils. Elle n'avait même pas la possibilité d'arrêter de lui infliger ça. Elle méritait les pires choses de la terre mais son fils ne méritait clairement pas ça ,aucun enfant ne devrait jamais avoir a vivre ça.

Elle continuait de pleurer en se laissant tomber a terre. Voir les enfants face a ça lui déchirait le coeur. Elle avait des envies de meurtre et pourrait casser des choses sur la première personne qui viendra a elle.

Elle voulait juste son enfant. Était-ce trop demander?

- Regardez comment vos enfants apprécient la scène. Ne vous en faites pas les petits, bientôt une gentille petite fille viendra aussi s'occuper de vous. Il serait dommage que vous assistiez a tout ça sans être un peu concerné aussi. Je n'ai pas envie de faire de jaloux. Je ne veux pas de représailles dans mes rangs,alors vous seriez satisfaits aussi. Mais en attendant regardez bien la scène, ça sera comme ça tous les jours jusqu'à ce que vous grandissiez et soyez a votre tour a leur place. Eh les gars,faites moi un peu de place, je vais bientôt venir vous rejoindre. Les enfants faites coucou a la caméra.

Les enfants regardaient dans sa direction et ils découvrirent avec horreur la joue droite de Samir qui était toute rouge et une ligne violette sur son cou.

Elle ne pouvait plus supporter de regarder cette atrocité. Elle se releva et courut rapidement vers la porte de sortie qui était restée ouverte.

Elle se précipita dans les escaliers et atteignit le bas bien plus rapidement que d'habitude.

Elle sortit dans la rue et commença a courir en bousculant des gens sur son passage. Elle ne prit même pas le temps de s'excuser.

Elle voulait fuir loin du monde, fuir ses erreurs et les conséquences de ses erreurs, fuir ses tourments.

Elle courait sans faire attention à où elle s'en allait,les yeux remplis de larmes et celle ci ruisselantes sur ses joues. Elle ne savait pas exactement où elle courrait mais elle courrait quand même. Elle était en train de traverser, la vision complètement floue. Des klaxons se mirent a ressonner de toute part et elle resta planter au beau milieu de la voie. Tous ses bruits de klaxon la stressait et exerçaient une forme de paralysie sur elle.

Brusquement elle se sentit tirée en arrière alors qu'une voiture roula a vive allure a l'endroit où elle se trouvait il y avait deux secondes. Deux secondes de plus, il serait passé sur elle.

Dans la précipitation, elle était tombée avec la personne qui était venue a sa rescousse. Mais heureusement ils étaient tombés sur le trottoir.

Avant qu'elle ne dise un mot pour le remercier elle entendit une voix familière s'écrier derrière elle.

- Mais tu es complètement malade ? Tu te rends compte que tu aurais pu mourir ? Quel est ton problème ? Tu cherches à te suicider c'est ça et laisser Samir seul dans ce monde ? Mais tu es une sacrée égoïste Nadia !

C'était Amal qui l'avait tiré de là. Sans lui elle serait sûrement renversée a l'heure la et en piteux état vu l'allure a laquelle filait ce conducteur.

Amal continuait de lui crier dessus alors qu'elle pleurait comme si ses larmes étaient intarissables. Il pensait quelle avait essayé de se suicider alors que ce n'était pas vrai mais elle n'avait pas la force de prendre la parole et lui expliquer ça.

Le duo improbable qu'il formait attirait l'attention des gens. En même temps un homme énervé qui hurlait a qui voulait bien l'entendre et une femme qui pleurait a chaudes larmes, ne passait pas vraiment inaperçu. De plus, les gens qui avaient suivi le sauvetage étaient encore là et la regardait comme si elle avait perdu la tête. Une petite dame, osa même s'avancer vers Amal.

- Excusez moi monsieur je vous regarde depuis tout a l'heure la et je me suis permise de venir vers vous. Au lieu de lui crier dessus de la sorte, vous pourriez peut-être l'emmener rapidement a l'hôpital, il me semble que cette pauvre jeune femme est en état de choc. Excusez moi beaucoup de vous avoir importuner.

- Je vous en prie madame ce n'est pas grave. Vous êtes de bons conseils. Je vais suivre cela et l'emmener aussitôt. Je crains aussi qu'elle ne soit vraiment sous le choc et qu'elle ne perde la raison sinon. Merci beaucoup pour votre intervention et passer une belle journée répondit Amal en ayant retrouvé son calme et sa voix courtoise

- Je vous en prie jeune homme.

Et elle reprit le chemin inverse pour vaquer a ses occupations.  Heureusement qu'Amal était poli et courtois,en plus de ça il était patient, sinon elle lui aurait dit a cette dame de se mêler de ses affaires et qu'elle n'était pas folle.

- Lève toi Nadia,on y va

Elle eut a peine la force de remuer les lèvres. Elle se contenta de faire non de la tête.

- J'ai dit lève toi on y va je vais perdre patience.

Cette fois elle pu ouvrir la bouche.

- Je ne veux pas partir dit-elle d'une petite voix

Du côté d'Amal


Elle commençait vraiment a lui taper sur les nerfs. Elle ne se rendait même pas compte qu'elle se donnait en spectacle devant des centaines de personne. Il surprit même une jeune adolescente qui sortit son téléphone pour filmer la scène. Il eut juste un regard menaçant vers elle,qu'elle baissa son téléphone et s'en alla rapidement sans demander son reste.


Il ne comprenait plus cette Nadia la. Est-ce que se suicider était la meilleure solution? Elle ne s'était même pas un peu battue qu'elle baissait déjà les bras. Il ne savait pas qu'en plus de tous ses défauts elle était aussi lâche. Elle lui avait toujours tenue tête et assumait quand elle avait tort. Alors pourquoi cette lâcheté aujourd'hui ? Il ne l'aurait pas suivi,qu'elle serait sûrement morte à l'heure actuelle vu l'impact qu'elle aurait reçu. Il serait venu deux secondes plus tard, et on aurait accompagné son nom de repose en paix.


- J'ai dit lève toi Nadia, je te jure que je ne me répéterai plus


Elle secoua encore une fois la tête. Elle voulait qu'il soit violent eh bien il allait l'être.


Il se baissa a sa hauteur et lui infligea une violente gifle. Il espérait qu'avec ça,elle recouvrirait ses esprits et cela fonctionna puisqu'elle se leva comme une automate.


- A la bonne heure ! Je croyais qu'on allait passer toute la journée ici. Maintenant viens on ira a l'hôpital


Elle lui adressa un regard tellement noir que Amal eut un petit sourire. Comme si elle pouvait lui faire quelque chose.


- Je ne veux pas aller a l'hôpital, je ne suis pas malade ni folle. Et pour ton information je n'ai pas essayé de me suicider tu es malade ? J'arrivais juste plus a faire un geste, sinon mon plan n'était pas de mourir.


- Et c'était quoi ton plan ? Courir jusqu'à l'infini ? Courir jusqu'à ne plus avoir de force? Courir jusqu'à...


- Oui oui oui c'est ça tu as raison ! s'exclama-t-elle. Tu as raison ajouta-t-elle d'une petite voix


- Tu n'as pas intérêt de recommencer a pleurer. Ce n'est pas comme ça qu'on va le retriuver moi je te le dis. Moi je veux voir la Nadia forte qui serait prête a tout pour les gens qu'elle aime. La femme qui remuerait ciel et terre pour le bien-être de son fils. C'est cette femme la que je veux voir. Pas pour moi, pas pour toi-même mais pour Samir. On ira pas à l'hôpital, on retourne a la maison, tu prends quelques médicaments,tu fais ton sac et on ira chez moi. Ce n'est même pas à discuter Nadia. Les autres aussi peuvent venir. Chez vous, ce n'est plus très sûr. Allons-y et pas un mot Nadia.


Elle se contenta de souffler bruyamment avant de lui emboiter le pas. Il fit le chemin en silence jusqu'à arriver chez les filles.


Au moment de monter les escaliers,parce qu'elle avait refusé de prendre l'ascenseur, elle s'assit sur une marche sa tête entre les mains.


Amal leva les yeux au ciel,saoulé. Qu'est-ce qu'elle avait encore cette fille ? Il n'avait pas envie de s'encombrer d'un bébé qui ne savait pas faire la part des choses.


- Quoi encore Nadia ? Quoi encore ? lui demanda-t-il impatient


- Tout ça c'est de ma faute. C'est a cause de mon envie démesurée du matériel. Si je n'aurais jamais croisé ton frère je n'en serais pas là aujourd'hui. Si je n'avais pas couru après l'argent,je n'aurais jamais fait de la prison, je n'aurais pas été a la rue,je n'aurais pas rencontré Shèri et mon fils serait encore avec moi. Mon fils ne vivrait pas tout ce qu'il vit, il..


Amal qui était ennuyé d'entendre toutes ses jérémiades, posa ses lèvres sur celle de Nadia.


Il y exerça une pression pour avoir accès a sa bouche et avec surprise, Nadia le lui accorda.


De base, il l'avait embrassé pour la faire taire mais cela prenait une autre tournure. Il venait de se rendre compte qu'il en avait envie tout comme elle d'ailleurs puisqu'elle s'appliquait bien. Il posa une main sur sa joue et approfondit le baiser au moment où un raclement de gorge les interrompit.


Nadia se retira rapidement pendant que lui prenait tout son temps.


- Je vous cherchais mais je vois qu'il n'y a pas a s'en faire pour vous. Je vais remonter alors.


C'était Karim qui les avait interrompu. Clairement Amal était dégoûté parce qu'il prenait vraiment du plaisir a l'embrasser. Mais il n'y avait rien derrière. C'était toujours plaisant d'embrasser une belle fille qui savais s'y prendre aussi. C'est tout,cela s'arrêtait juste là.


Il posa ses yeux sur Nadia qui elle fuyait tout simplement son regard. Il eut un sourire en coin content de l'effet qu'il lui faisait, bien que cela ne soit rien de sérieux.


- Je ne veux plus t'entendre dire ça d'accord ? Certes tu as fait des choses qui ne sont pas bonnes mais j'estime que tu as déjà payé pour ça. Ce qui est en train de se passer la,ce n'est pas de ta faute. Alors la pas du tout. Et on va trouver une solution, dans les plus brefs délais. On va prier pour que rien n'arrive aux enfants. Aller viens tu vas faire ton sac. On n'a plus de temps a perdre.


Tous deux montèrent les marches. Arrivés a la maison, Nadia fila directement a sa chambre.


- J'ai demandé a Nadia de venir avec moi chez moi. Vous aussi vous devriez venir,ici n'est plus très sûr.


- C'est une bonne idée mais je prévoyais faire venir Nadia dans mon appartement en fait répliqua Karim d'un ton assez sec


Amal ne releva pas et prit la parole calmement.


- Je ne pense pas que cela soit une bonne idée. Remarque, c'est toujoirs dans le même immeuble. Venez tous chez moi,ça sera plus simple.


- Je suis d'accord avec Amal. Mais moi je ne pourrai pas venir,il faut que je rentre retrouver ma femme et lui expliquer un peu la situation fit Éric en passant une main sur sa tête


- Je me permets d'insister. Si on est tous ensemble,ça ira plus vite. Je ne vois aucune objection a ce que tu viennes avec ta femme Éric. Elles pourront se soutenir entre elles tu trouves pas ?


- Oui je dois avouer que tu as raison. Écoute je vais lui en parler et je te tiens au courant d'accord ? Je vais y aller,salue Nadia pour moi et dis lui s'il te plait qu'elle est ma petite soeur et que je ne lui en veux pas du tout. Je la connais un minimum, elle doit se sentir encore plus mal pour moi.


- Vas-y tranquille je le lui dirais. Et fais attention a toi.


Avec un dernier coup de tête il se retira.


Amal se retrouva dans la pièce seul avec Karim. L'ambiance était très tendue. On aurait dit deux coqs qui s'affrontaient.


- Karim tu ferais mieux d'aller faire ton sac aussi


Après quelques instants il acquiesça puis sortit.


Amal se hâta de remettre la cassette. Il accéléra vers la scène de viol puis mit pause.


Depuis qu'il avait vu la scène,il était tourmenté sans vraiment savoir pourquoi. Maintenant il le savait.


Les cinq hommes qui faisaient leur sal besogne avaient tous le même tatouage à différents endroits du corps. Et ce tatouage il l'avait déjà vu.


Il zooma sur un angle puis attendit que l'image soit un peu claire. L'image n'était pas totalement claire,au contraire c'était assez floue mais cela ne l'empêcha pas de reconnaître cet homme.


Tout se mettait en place.


Ce tatouage qu'il avait vu,le frère de Shèri qu'il pensait avoir déjà vu sans savoir où et avec qui. A présent, il le savait mais cela l'horrifia plus que tout.


- Je ne te pensais pas capable d'une chose pareille se dit-il


- Tu ne pensais pas qui capable d'une chose pareille ? demanda Nadia derrière lui


Amour et Tourments