Attraction réciproque
Ecrit par elsa
Chapitre 24 : Attraction réciproque
**Stella GAGNON**
Ça fait trop d’émotions d’un coup. J’étais contente de ma journée, contente de rentrer à l’appartement et il a fallu que ça parte en sucette.
Je ne sais pas pourquoi Anthony bloque sur Yannick à ce point. Il m’a dragué, j’ai refusé. Je l’ai pourtant repoussé le plus gentiment possible. Je pensais que c’était passé, à ma grande surprise, il l’a mal digéré et ne supporte pas du tout le fait que je côtoie Yannick.
« En tout cas c’est son problème. S’il veut crever de jalousie, et bien qu’il crève ! Je n’en ai strictement rien à faire de l’avis d’Anthony DOREGO sur les personnes que je fréquente ! Je suis majeure et vaccinée ce qui signifie que je fais ce que je veux et avec qui je veux ! »
-Je suis désolée, pour ce qui vient de se passer dis-je à Yannick qui paraissait plus calme que tout à l’heure.
-C’est moi qui suis désolé, dit-il l’air vraiment navré. J’aurais dû garder mon sang froid et ignorer les attaques de ton collègue.
-Il ne fallait pas qu’il te cherche aussi ! coupai-je et levant les mains en l’air de manière excédée. Tout ça, c’est de sa faute !
J’allais dans le salon et invitai Yannick à me suivre.
-Mais au fait, maintenant que j’y pense, pourquoi es-tu monté chez moi ?
Un sourire sur les lèvres, il me dit :
-Tu as oublié ça dans la voiture.
Il montra mon sac.
-Ah ! Et en plus, je ne m’en étais même pas rendue compte. Quelle tête en l’air je suis.
-Tu semblais avoir le diable à tes trousses quand tu es partie, dit-il amusé.
-Tu exagères !
-Tu ne dirais pas ça, si tu t’étais vue. Tu es partie comme ci tu avais le diable à tes trousses et tout ça avec la glacière en plus !
Je sentis la gêne me monter aux joues. J’ai arboré un rire timide.
Puis, mon attention s’est portée sur la main de Yannick.
-Yann !
-Oui ? Dit-il l’air de rien.
-Ta main !
-Quoi ma main ?
-Elle a doublée de volume !
Il regarda sa main l’air de rien.
-Ah ça ? C’est rien. Je mettrai un peu de glace sur mes phalanges et tout rentrera dans l’ordre.
-Très bien, je m’en occupe.
-Pardon ?
-Je vais m’occuper de ta main Yannick MIKALA. Allez viens par ici ! Ordonnai-je gentiment.
Yannick est plus grand que moi. Il est assez imposant, mais j’ai pu le conduire jusqu’au salon sans qu’il ne résiste. Quelques minutes plus tard, je suis revenue avec des glaçons à appliquer sur sa main. Je me suis assise à côté de lui, j’ai pris sa main enflée et j’ai posé le gant de toilette plein de glaçons dessus.
-Aïe !
-Oh pardon je ne voulais pas te faire mal.
-Non c’est rien…
-Tu en es sûr ?
-Oui ...Très…
Assise à côté de Yannick, je soignais sa main. Il ne disait rien. Il semblait réfléchir. À quoi pouvait-il bien penser ? À son père ? À son altercation avec Anthony ? À moi ? »
« Penser à moi, je perds la tête ».
La glace lui faisait du bien. Ça se voyait. Il était plus détendu et appréciait silencieusement l’effet bienfaisant des cubes froids sur sa peau.
*** Yannick MIKALA ***
Stella prenait soin de moi avec tendresse. Elle appliquait délicatement les glaçons sur mes phalanges enflées. J’étais heureux que ce malencontreux événement ait eu lieu, car grâce à mon poing dans la gueule d’Anthony DOREGO, j’étais là, à un millimètre de la belle Stella. Comme le dit le proverbe : « À toute chose malheur est bon »
Son parfum m’emplissait les narines. Si je m’écoutais, j’enfouirais mes doigts dans sa chevelure épaisse et je me noierais dans sa poitrine voluptueuse.
Comme si elle m’avait entendu penser elle leva la tête vers moi et me sourit.
Une sensation vertigineuse m’emplit la poitrine et me bouleversa entièrement.
-Tout va bien Yann ?
Un magnifique sourire étira les lèvres de Stella que le rouge à lèvres rendait encore plus pulpeuses. En guise de réponse je m’emparai de sa bouche dans un baiser timide. Elle répondit à mon baiser, comme si elle attendait ce moment depuis longtemps. À ma grande satisfaction. Je redoublais d’ardeur.
Lèvres contre lèvres, le souffle court, je savourais la douceur exquise de ses lèvres au goût sucré. Tandis que ma langue caressait celle de Stella, qui gourmande et avide, accompagnait chacune de mes léchouilles avec en train, ma main valide, se fraya un chemin sous la longue robe en coton.
Stella laissa échapper un miaulement de plaisir lorsque de mes doigts j’effleurai son ventre puis son sexe. À ma grande surprise il était déjà moite de désir. Encouragé par sa réaction qui sonnait comme une invitation à continuer, mes doigts affamés cherchaient désespérément à se frayer un chemin vers son paradis. J’écartai la ficelle de son string sur le côté et fis glisser mon majeur sur son clitoris durci par le désir.
-Yann je...
-Chut …
J’écrasais ses lèvres dans un baiser fougueux. Et je farfouillais sa moule humide des mes doigts affamés. Elle prit ma main se mit à me guider. Stella m’encourageait à la masturber. Elle me voulait plus pressant et plus rapide. Son bouton de rose s’humidifiait à une vitesse surprenante, sous la pression de mes doigts qui travaillaient comme des petits soldats bien disciplinés.
« Ça fait tellement longtemps que je rêve de faire ça ! »
Je la fis basculer en arrière, remontai sa robe jusqu’à ses hanches, lui arrachai littéralement son string. Une fois la ficelle de dentelle ôtée, j’écartais ses cuisses pour avoir un total accès vers le cœur de sa féminité.
La vue de son sexe rose et humide me fit bander à bloc. Je m’arrêtai pendant quelques secondes et contemplais sa fleur. La respiration saccadée et les yeux empreints de désir, Stella me suppliait silencieusement de continuer ce que j’avais commencé. Je tentais d’enfouir un doigt à l’intérieur d’elle.
-Aïe !
Je fus surpris par sa réaction. J’avais à peine introduit mon doigt en elle, qu’elle m’arrêta.
-Je t’ai fait mal ?
-Oui un peu…
-Désolé…
-C’est rien…
Elle me sourit.
Rire, hésitation et excitation se lisaient sur le visage de Stella.
-Non…Tu ne m’as pas fait mal…Bon en fait si…un petit peu quand même…
-Écoute si tu n’es pas prête je peux attendre…Tu sais…On n’est pas obligé de…
- Ça fait un peu plus de cinq ans que je n’ai pas fait l’amour...C’est vrai…Mais là j’ai sacrement envie de toi Yann…
« Plus de cinq ans ?! Patate ! »
Je déglutis.
Elle prit ma main et la fit glisser entre ses cuisses.
-Regarde dans quel état tu me mets.
Elle se redressa légèrement, retira hâtivement sa robe et enleva au passage son soutien gorge qui comprimaient un peu trop sa poitrine à mon goût.
Mes doigts heureux de retrouver la moiteur de son sexe, se mirent à la caresser avec beaucoup de délicatesse, surtout après confidence qu’elle venait de me faire.
« Plus de cinq ans... »
Je retirai ma chemise avec empressement, arrachant littéralement les boutons au passage. Mon bermuda et mon boxer eurent vite fait de rejoindre les autres vêtements, déjà au sol.
Les yeux de Stella, brillants de désir contemplaient mon érection sans ciller.
-Je crois que je suis dans le même état que toi…
Elle m’a sourit. Puis elle a prit mon sexe dans sa main et elle s’est mise à me branler doucement d’abord puis accélérait la cadence au fur et à mesure qu’elle me sentait grossir dans sa main.
-Oh Stella !...
J’avais du mal à réaliser qu’on était devenu intime si vite.
Je la laissais me torturer délicieusement pendant un bon moment encore. Ne tenant plus, je la fis basculer en arrière et l’allongeai sur le dos. Je me mis pile au dessus de son mont de venus, ramenant ses jambes sur mes épaules.
« Maintenant qu’elle est bien ouverte, je vais m’atteler à lui donner du plaisir avec ma langue ».
À peine avais-je commencé à lécher son clitoris, qu’elle se mit à onduler contre ma bouche. Ma langue s’activait sur ses petites lèvres douces et salées, puis remontait vers le clito. De haut en bas, je léchais, l’aspirais sans ménagement.
-Continue Yann ! Ne t’arrête pas !
Comme si elle craignait que je m’arrête, elle appuyait sur ma tête pour que je m’applique davantage entre ses cuisses.
J’étais bien décidé à la caver comme jamais personne ne l’avait fait avant moi.
« Plus de cinq ans… »
Chaque coup de langue était une véritable machine à remonter le temps, pour ce sexe resté endormi depuis des lustres. Stella se liquéfiait dans ma bouche et je me faisais une joie de la boire tout en me délectant de son goût salé. Tandis que ma bouche dévorait la moule de Stella, mes mains, caressaient vigoureusement ses seins lourds, dont les pointes durcis roulaient sous mes doigts.
-Oh Yann ! C’est trop bon !
Stella, remuait sous moi. Elle me suppliait de continuer. Elle m’invitait à la baiser avec ma bouche encore et encore.
-J’en veux plus Yann…
Je relevai ma tête, ivre de désir mon regard rencontra le sien, brûlant. Les yeux mi clos, elle me fixait excitée.
-Fais-moi l’amour Yannick…
-Tu en es sûre ?…
-Oui…
Je déglutis. La demande était claire Je ne me fis pas répéter à nouveau. À tâtons, je saisis mon bermuda et je cherchais un préservatif dans mon porte feuille. Je sentis l’adrénaline monter en moi. Stella attendait, excitée.
-Merde ! Je n’ai pas de capote sur moi. Est-ce que par hasard tu en aurais ?
-….
Trop émoustillée pour parler. Elle se contenta de secouer la tête en signe de négation.
-Mince !….
-….
Au même moment mon téléphone se mit à sonner. J’ai tenté d’ignorer l’appel mais ça continuait de sonner avec insistance.
-C’est peut-être urgent Yannick...Tu devrais répondre...finit par me dire Stella en soupirant.
J’ai hésité un petit moment, puis j’ai finalement répondu.
-Yannick MIKALA, j’écoute.
-Bonjour Yann, j’espère que je ne te dérange pas.
« Hélène ?! D’où sort-elle depuis tout ce temps ?! Et puis pourquoi m’appelle t-elle avec un numéro autre que le sien ? »
-Non, tu ne me dérange pas…
«Mensonge ! »
-Ok, je suis devant chez toi. Il faut absolument que je te vois ce soir. C’est urgent !
-Il y a un souci ? Demandai-je sentant l’inquiétude m’effleurer l’esprit.
Stella se redressa, pris ses sous-vêtements et sa robe qu’elle plaqua sur sa poitrine, puis se leva. Voyant que le coup de fil nous avait coupé dans notre élan, je demandai à Hélène de patienter quelques secondes le temps que je tente de rattraper le coup avec Stella.
-Il faut qu’on termine ce qu’on a commencé, lui murmurai-je.
-J’ai pas de capote et toi non plus…Donc c’est mort…dit-elle en faisant la grimace.
Je m’approchai d’elle et lui murmurai à l’oreille.
-Pas besoin de capote…Ma bouche et mes doigts suffisent, pour te faire grimper aux rideaux.
-Yannick ! La personne au bout du fil pourrait t’entendre !
-Et alors ?!
-Tu es fou !
Elle s’est éclipsée dans sa chambre. Une fois seul, j’ai repris ma conversation avec Hélène.
-Allô Yann ?
-Je suis là. Alors qu’y a-t-il de si urgent ?
-Je ne peux pas t’en dire plus au téléphone…Ça concerne Victor…Viens vite s’il te plaît. J’ai besoin de ton aide.
-Ok je serai là dans moins d’une demi-heure.
J’ai attendu que Stella soit sortie rafraîchie, pour me débarbouiller. J’ai prétexté une urgence au restaurant et j’ai filé.
(…)
***Hélène OVONO***
J’ai remis le téléphone au passant qui a gentiment voulu me rendre service. J’évite d’utiliser mon propre téléphone lorsqu’il s’agit d’appeler Yannick. Des fois que Victor ait la somptueuse idée de me mettre sur écoute, comme il l’a fait récemment pour toutes les personnes qui travaillent pour lui.
Depuis son retour de voyage, il m’a sollicitée en tout et pour tout, même pour accomplir des transactions financières et faire des démarches, qui ne nécessitaient pas mon intervention habituellement.
« Tu es ma femme et j’aimerais que tu sois plus présente en ce qui concerne la gestion des hôtels ».
Hein ?! Victor est tombé sur la tête ? Il a appris qu’il allait bientôt mourir ?
Je ne comprends rien à son changement brusque de comportement. Jusqu'à présent il a toujours voulu que je reste focus sur mes activités. Son business c’est son business.
La soirée chez Gian, était un rendez-vous entre lui et ses potes mafieux. C’était le soir du grand arrivage.
Ce qu’ils appellent arrivage, c’est le recrutement de nouvelles filles. Gian a soit disant une agence de mannequins. Mais en réalité les filles qui bossent pour lui ne sont rien d’autres que des prostituées. Le charme de ces jeunes demoiselles est offert aux gros clients ou aux amis de Gian.
Je sais que Victor a déjà bénéficié du traitement de faveurs des « mannequins » de Gian.
«Rien qu’à y penser, ça me donne envie de vomir ».
Dans ma voiture, je regarde sans arrêt ma montre. Comme si ça ferait avancer le temps plus vite. Encore un quart d'heure avant que Yannick soit là.
L’autre soir chez Gian, en plus du grand arrivage de filles. Il y avait de l’argent. Beaucoup d’argent liquide. Du fric sale, qu’il fallait vite planquer. C’est Victor qui avait la responsabilité de cet argent.
De retour de chez son ami mafieux, Victor a placé tout le fric dans son bureau.
Je me souviens qu’ils ont parlé de faire des placements en bourses pour faire fructifier leur magot. Mais aussi de planquer le reste, dans des comptes en Suisse.
Mon mari était tellement ivre en rentrant ce soir-là qu’il m’a demandé de ranger l’argent dans le coffre-fort. C’est ce que j’ai fait. Mais je n’ai pas tout rangé. Après avoir hésité un court instant, je me suis servie. J’ai pris autant de liasses de billets que possible. Je n’ai pas compté. Si je veux partir, il faut bien que j’aie suffisamment d’argent afin de pouvoir assurer mes arrières.
« Partir loin. Quitter Victor. Je me réjouis d’avance ».
On tapa au carreau de la voiture côté passager. Je sursautai, puis baissai la vitre.
-Yannick ! C’est toi ! Tu m’as fait peur !
-Désolé je ne voulais pas t’effrayer. Mais pourquoi portes-tu ce déguisement ?
-C’est à cause de Victor…
Il fronça les sourcils.
-Et tu penses que c’est une perruque et des lunettes de soleil, plus cette voiture qui feront en sorte que ton mari ne te reconnaisse pas.
-Pfff écoute, on sera beaucoup plus à l’aise chez toi pour discuter tu ne crois pas ? À moins que tu n’aies pas envie de me recevoir.
-C’est une idée…
-Quoi ?
-Ne pas te recevoir chez moi.
-Ne fais pas le con Yann !
-Mais je rêve ! C’est toi qui disparais pendant plusieurs semaines et c’est moi qui fais le con ?!
-Écoute Yann…Je n’ai pas envie qu’on se prenne la tête…
-Ça tombe bien, car figure toi que moi non plus je n’ai pas envie de m’épuiser avec une dispute à deux balles.
-Au moins, nous sommes d’accord sur ça.
J’ouvris le coffre de la voiture, descendis du véhicule. Et essayai tant bien que mal de sortir la valise. Au bout de quelques secondes j’ai laissé tomber.
-Tu m’aides s’il te plait ? Je n’arriverai pas à soulever cette valise toute seule elle est trop lourde.
-Une valise ? Mais pourquoi as-tu une valise en venant chez moi.
-Je ne compte pas m’installer chez toi Yannick, soit tranquille.
(…)
***William SACRAMENTO***
J’ai sonné trois fois avant d’entendre des bruits de pas qui venaient dans ma direction. Je me suis déjà préparé psychologiquement à l’accueil qui me serait réservé. Mais c’est un pas important que je dois franchir. Il faut aller de l’avant dans la vie. Le portail fut poussé et une femme aux yeux si semblables à ceux de Francine a passé sa tête dans l’entrebâillement. Dès qu’elle m’a reconnu, diverses émotions l’ont parcouru et aucune n’était de bon présage. Elle a tenté de refermer le portail mais j’ai été plus rapide qu’elle. J’ai mis un pied pour l’empêcher de mener son projet à terme.
-Bonsoir Madame fis-je en repoussant le portail. Je suppose que je n’ai plus besoin de me présenter.
-Que faites-vous chez moi ? Comment osez-vous venir chez moi ? s’exclama-t-elle.
-J’aimerais vous parler s’il vous plaît…Je peux entrer ?
-Quoi ? Vous voulez aussi me tuer comme votre père a assassiné mon mari ? Je vous prie de vous en aller. On n’a strictement rien à se dire !
-On doit parler de Francine ! Et je ne m’en irai pas tant que vous ne m’aurez pas écouté. Cela ne me dérange pas de parler dans la rue…Vos voisins seront sûrement heureux d’apprendre plus sur votre vie privée…
Elle se mit à me traiter de tous les noms d’oiseaux.
-Vos insultes ne m’impressionnent guère fis-je avec une voix ferme.
Elle a arrêté de faire peser son poids contre le portail et après quelques secondes, elle s’est effacée pour me laisser entrer. C’est la première fois que je voyais l’intérieur de cette maison. Je me suis souvent arrêté à l’extérieur. Il m’est arrivé d’imaginer la vie de Francine derrière ces murs…Mais les choses changent avec le temps…Même la couleur des murs de la maison a changé. J’ai suivi la mère de Francine à travers un joli jardin de fleurs. Elle m’a conduit à une terrasse. Des chaises en rotin étaient disposées de façon très artistique. Elle m’a fait signe de m’asseoir.
-C’est la dernière fois que vous me forcez à vous écouter Monsieur SACRAMENTO !
-Désolé fis-je en m’asseyant. Mais je devais vous parler comme je vous l’ai dit. Votre fille souffre énormément de cette situation. Elle est enceinte et cela ne l’aide pas.
-Je vous défends de me parler de Francine. Ses yeux étincelaient de colère. Vous avez détourné ma fille de la bonne route. À quoi pensiez-vous ? Qu’un bébé arrange toutes les situations ?
-Ne soyez pas bornée s’il vous plaît et réfléchissez avec votre tête. On n’a rien à voir avec ce qui s’est passé entre nos pères. Ils étaient des mafieux et savaient que le métier était risqué. Oui mon père a assassiné celui de Francine mais je ne suis pas coupable des actes de mon père et Francine n’a pas a payer pour ça non plus. Quand on s’est connu, on ne savait pas qu’il y avait cette rivalité entre eux.
-Daniel est mort. Et toutes vos belles paroles ne le ramèneront pas. Fit la mère froissée.
-Et je ne peux pas le ramener à la vie ! Mais Francine est en vie. Yasmine se bat pour vivre. Bientôt, deux autres garçons viendront dans ce monde. Ils sont de la famille et essayer de monter des frères les uns contre les autres est petit et mesquin à mon avis.
-Vous osez m’insulter ? Fit-elle en sursautant.
-Je vous dis les choses telles que je les perçois. Vous avez divisé la famille. Vos fils ont sûrement peur de vous mettre en colère s’ils revoient Francine.
-Elle savait qui était le père de son enfant depuis toutes ces années.
-Et c’est justement parce qu’elle craignait que vous ne réagissiez de la sorte qu’elle vous a caché la vérité. Je n’ai pas connu mon enfant…j’ai tout raté de sa petite enfance à cause de cette histoire et je ne laisserai pas la même chose se reproduire.
-Que voulez-vous dire ? Vous ne pouvez pas vous mettre avec elle !
-Qui pourrait m’en empêcher ? Vous ?
-Ce serait une abomination ! On ne peut pas vivre ensemble ! Je ne peux pas pardonner à…
-Elle n’a pas besoin de votre pardon. Elle a aimé un homme et ne va sûrement pas s’excuser pour ça. En quoi est-ce une abomination ? Êtes-vous un ange ? Francine a fait ce qu’elle pouvait pour élever son enfant et si cette histoire de leucémie n’était pas venue perturber sa quiétude, on n’aurait jamais rien su…
-…
-Je ne vais pas vous perdre plus de temps Madame. Je suis juste venu vous dire qu’elle est malade et que la grossesse ne se passe pas bien du tout. Elle prévoit de s’en aller bientôt pour l’accouchement. Mais il s’agit de jumeaux. Vous avez fait des triplés donc vous avez l’expérience qu’il faut.
-…
-La vie est tellement courte. Ne gâchez pas les quelques années qu’il vous reste à passer sur cette terre en alimentant une dispute qui n’a pas lieu d’être. Soyez indulgente et pensez à vos petits-enfants.
-…
- Quel héritage prévoyez-vous de laisser derrière vous ? Une famille divisée ou une famille unie malgré tout ? Quoi qu’il en soit, je serai toujours là pour elle et les enfants. Avec ou sans vous, on s’en sortira.
Je vais vous laisser Madame. Dis-je en me levant. Merci de m’avoir reçu.
Elle n’a plus bronché mais je sais que mon message est passé. Maintenant la balle est dans son camp. C’est à elle de voir ce qu’elle peut faire pour sa fille. Je ne peux pas la forcer à m’accepter mais j’espère qu’elle réussira à pardonner à Francine et à aller de l’avant. Sinon, ce serait bien dommage…
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