Au commencement était Le bonheur. Mais ça, c'était au commencement...
Ecrit par Chelso
Point de Vue de Georges :
'' Né dans une famille riche, j'ai toujours tout eu à ma disposition. Je n'ai manqué de rien, et j'ai toujours été entouré de personnes qui veillaient a mon bien-être. Pour autant, je n'ai jamais été arrogant, prétentieux ou orgueilleux. Mes parents, très pieux, m'ont refilé une éducation a la fois stricte et pleine d'amour. Comme mes aînés, j'ai été élevé dans le respect d'autrui, l'altruisme, l'empathie et le bien. Petit dernier, mes parents ont respecté la tradition de notre famille, c'est-à-dire me donner le surnom de notre premier ancêtre sur la terre Béninoise, a Ouidah. En tant qu'<< Afiō >> ( se lit éfiō en langue minan, et veut dire roi ), je me dois d'être aussi généreux, impartial et juste dans toutes les actions que possible.
Sans me vanter, je sais que je suis beau, et ajoutée a ça, ma richesse et ma gentillesse m'ouvrent le coeur de nombreuses jeunes filles. Pourtant, mes préoccupations n'ont jamais été du côté de ces charmantes demoiselles. Très tôt, avec l'aide de mon père, j'ai appris les méandres du business, et a 19 ans, après l'obtention de mon baccalauréat, j'étais lancé. Je réussissais même mieux que mes aînés, malgré mon jeune âge, aussi, ma mère était très fière de moi.
Un jour, stationné dans ma voiture en face d'un immeuble, mon attention fut attirée par une scène non loin de moi. Une jeune fille, ployant sous le poids d'un gros sac posé sur sa tête, avançait difficilement, alors que la courroie de sa sandale était cassée et que le soleil tapait fort. Tiraillé par l'émotion, je descendis de mon véhicule et m'approchai d'elle. Sans un mot, je lui pris le bagage de la tête, lui tendis la main en souriant, et attendis. Pendant quelques secondes, elle m'a regardé, perdue, avant de comprendre que je lui proposais mon aide. Ses yeux se sont embués, puis elle a enfin accepté la main que je lui tendais.
Ce jour là, j'ai vu une inconnue me faire confiance.
Ce jour là, j'ai compris que je devais laisser le roi en moi agir, et venir au secours de ceux qui en avaient besoin.
Ce jour là, j'ai ramené cette inconnue a la maison, je lui ai offert un toit et un travail de ménagère. Et de nouvelles chaussures, bien sûr.
Mais c'est également ce jour là que mes ennuis ont commencé... ''
Non loin de l'endroit où la jeune fille avait été embarquée, une dame, les mains sur les hanches, regardait la voiture s'éloigner. Elle avait reconnu son neveu, le dernier fils de sa soeur. Ce petit blanc-bec dont tout le monde parlait. Celui qu'elle ne pouvait sentir. Sa soeur avait toujours tout eu. La beauté, un bon mari, la richesse, de beaux enfants. Maintenant, elle allait encore supporter cet affront ! Un petit dernier, né la nuit dernière, qui faisait déjà parler de lui a ce point ! Même ses propres enfants n'avaient pas atteint un tel niveau de réussite sociale. Et il se permettait encore de jouer les bons samaritains dans la rue ? Tournant les talons, elle se mit a réfléchir intensément en marchant.
Quand soudain, elle s'arrêta.
Elle avait trouvé..
Elle avait trouvé comment lui faire payer.