BIENVENUE !!!!
Ecrit par Opale
**Melissa Porquet**
Deux semaines plus tard.
Pkooo !!!
C'est le bruit que fait le morceau de kaolin que je viens de casser dans ma bouche. Je laisse le gout de cet argile cuit et brulé se diffuser dans ma cavité buccale. Il se mêle à ma salive. Je me délecte de l'arrière gout brulé. Toute mon odorat est imprégnée du parfum unique de ce truc presqu'insignifiant mais qui est si précieux pour moi actuellement. Mon plus gros bémol de ces temps ci, c'est la salive…je crache trop en ce moment. Et ce qui m'énerve le plus c'est que la salive vient dans ma bouche avec une telle abondance que parfois, j’ai honte lorsque je suis près des gens. Etant maniaque, je refuse de me promener avec une petite boite pleine de sable dans laquelle je crache à tout moment. Je trouve ça dégueulasse. Pas que je juge celles qui le font mais j'aime pas c'est tout. Pour le kaolin, j'ai demandé à ma gynécologue si ça ne présentait pas de risque pour la santé du bébé et pour ma propre santé. Elle m'a répondu que je ne devais pas en abusé car à l'accouchement ça créé souvent des problèmes.
Princia (venant prendre place face à moi) : abus dangereux pour la santé !
Moi(sourire) : t'inquiètes je fais attention…alors qu'est-ce que tu manges ? Ça sent bon !
Princia (posant le plat sur la table) : c'est parce que je veux partager que j'ai envoyé ici même.
Je prends la fourchette qu'elle me tend, elle bénie puis nous mangeons. C'est de la banane mure cuite à la vapeur, accompagné de piment et de poissons frits. Je me régale, un vrai délice. Quand on finit, elle débarrasse pendant que je me prélasse dans mon fauteuil spéciale(rire). Je me le suis offert il y a peu. C'est pour parer à mon mal de dos. Il me permet de prendre mes aises comme il faut. Il est remplit de nombreux coussins. La maison est un peu calme car le boulot à repris pour tout le monde. Jess, Irina et Daniella sont au cours. Madame Davis, Amira et Princia sont au boulot. On se retrousse tous les manches. Même moi, après ma visite prénatale je commence. Personne n'est laissée pour compte, on doit tous mettre la main à la pate. Il s’agit du patrimoine familiale.
Cette maison est tellement vaste. J'ai l'impression de n'avoir pas changé d'endroit d'habitation. Pour lui laisser un peu d'intimité après son mariage, nous avons toutes déménagées ici. Vu que les noces sont finis. Madame Davis réclame sa femme de maison, Prudence. Du coup, je suis en train de chercher une qui pourra m'aider dans les taches d'ici. Mémé est repartie à Abuja avec la délégation nigériane qui était là au mariage. Elle va s'enquérir de l'état de santé de son fils. Elle m'a promis être présente avant l'accouchement pour laver le bébé. Le lundi qui a suivit le départ d’Avery, il a respecté ses dires. Steeve m'a appelé pour me faire un virement de 5000€, que pouvais-je dire ? Rien. Le mec a des sous à dépenser. En plus c'est pour son enfant qu'il a fait ce virement. Il prend de mes nouvelles par personne interposée. En gros il m'évite et c'est de ma faute. Selon ce qu'Amira m'a dit, il veut que je prenne une fille spéciale qui puisse m'aider dans les taches. Il veut aussi que je prépare la chambre du bébé…pfffff, les choses des blancs. C'est vrai qu'il y a assez de chambres dans cette maison mais il est hors de question que mon être humain dorme loin de moi. Concernant, la dame de ménage, je cherche toujours.
Princia : mais tu peux en parler à tata Prudence, on ne sais jamais. Peut être qu'elle connait quelqu'un !
Moi : ah oui tu as raison ! Pourquoi n'y ai pas pensé plus tôt ? Je vais lui en toucher deux mots. J'ai peur.
Princia : jusqu'ici t'as pas encore eu le courage ?
Je soupire longuement pendant que mon cœur fait un petit raté. Mes mains deviennent moites. J'ai peur. À chaque fois que le sujet revient sur la table, je ne peut m'empêcher d'entendre l'écho de mes mots revenir en boucle dans mon esprit. J'ai honte de moi. Et j'ai peur de ce qui penseras de moi ou ce qu'il me dira.
Moi(la regardant) : ce n'est pas facile tu sais !
Princia(levant les yeux) : je sais ! Mais plus tu repousseras l'échéance, plus ça sera pénible pour toi. Il n'y a pas un jour qui passe sans que le type n'appelle pour prendre de tes nouvelle…tu pourrais en profiter !
Moi(soupirant) : c'est pour son enfant qu'il appelle…pas pour moi.
Princia : oui pour son enfant mais aussi pour toi…
Moi :….
Princia(saisissant son téléphone) : ou bien tu as besoin, d'un coup de main ?
Moi(levant les yeux) : mais noonnn !!
Elle manipule son téléphone et le porte à son oreille.
Princia(rire) : tic tac ça sonne !
Moi(essayant de lui prendre le téléphone des mains) : raccroches Porquet ! Mais qu'est-ce que tu fais !
Princia(le doigt sur la bouche) : chchchchchch !! Fais moins de bruit, j'suis au téléphone là !
Je me refroidis tout à coup. Elle est bornée mais c'est pas possible !
Princia(au téléphone) : allo docteur ! Comment tu vas ?
Grand Dieu ! Cette fille est impossible !
**Paris, France**
Wohou ! Wohou ! Wohou ! Wohou !
Moi(souriant) : alors là, la princesse pour une surprise, s'en est une…
Steeve(gueulant) : merde ! Viens calmer tes chiens mec ! Ils veulent me manger la cuisse !
Le téléphone à l'oreille, pendant que je discute avec Princia, je vais calmer Rexy et Rocky…mes nouveaux bébés.
Wohou ! Wohou ! Wohou ! Wohou !
Steeve(hurlant) : dépêches type ! Tu veux qu'ils me chiffonnent les boules ou quoi !
Moi(à Princia) : excuses moi ma princesse…je vais régler un petit soucis.
Princia(sourire) : ok…
Je pars calmer les chiens, en effet c'est leur première fois de voir Steeve du coup ils sont sur la défensive. Je leurs met leur laisse en allant les enchainer à leur endroit privé.
Moi(les caressant à toure de rôle) : du calme mon gars…du calme…voilà bon chien…c’est Steeve mon frère…il ne représente aucun danger pour votre maitre…..
Je leurs parle pendant qu'ils se remuent la queue simultanément en me léchant le visage.
Pour ne pas que mes efforts de les ramener à la raison soit fortuit, je leurs verse une bonne quantité de croquettes dans leurs différente gamelles et de déposer de l'eau. Ils mangent pendant que je pars au salon.
Moi(à Princia) : yup je suis à toi.
Princia(rire) : tes chiens ils badinent pas hein, ce sont des bergers allemands ou quoi ?
Moi(sourire) : du tout, c'est un labrador et un malamute d’Alaska. Le second est plus agressif que le premier. Mais ils sont tous les deux géniaux…je suis sure que tu vas les adorer si un jour tu passes par ici…
Princia : j'espère seulement qu'ils ne m'arracheront pas une cuisses…leurs aboiements font froid fans le dos…
Moi : t’inquiètes, ça n'arrivera pas !
Steeve(se plaignant) : même pas m'offrir une bière pour me désaltérer la gorge que tu cause avec ta meuf ?
Moi(le regardant) : ne me fait pas chier man, t'es ici chez toi. Et puis je cause pas avec ma meuf mais avec la tata de mon bébé…
Steeve(se dirigeant en cuisine) : wep c'est ça fous toi bien de moi.
De là où je suis, je l'entends ouvrir le frigo du coup je rentre dans ma chambre en le laissant se gérer tout seule comme un grand. Princia et moi discutons pendant un bon moment jusqu’à ce que la discussion deviennent très sérieuse.
Moi(un peu inquiet) : il n'y a rien de grave j'espère ? Elle va bien ? Le bébé aussi ?
Princia(riant) : oh du calme docteur, tout va bien, elle et le bébé se porte à merveille.
Moi : ok, alors c'est quoi le soucis ?
Princia : depuis un bon moment, elle veut t'appeler pour te présenter ses excuses mais elle manque cruellement de courage, raison pour laquelle j'ai décidé de lui donner un coup de main…stp ne raccroches pas…(elle à sa sœur) aller vas y parle…c’est à toi de jouer...
Je reste estomaqué en voyant la tournure que prend les choses de manière si soudaine. J'ai même pas le temps de répondre qu'elle passe le téléphone à sa sœur…ma gorge devient sèche….
Melissa( voix faible) : allo ! allo ! Avery…Avery…
Moi :…
Melissa(insistant) : Avery…allo…qu’est-ce qui se passe avec ce réseau bidon…allô…
Moi(déglutissant) : oui tu peux parler, je suis là.
**Melissa Porquet**
Le timbre de sa voix est neutre, je ne dénote aucune once d'émotion là-dedans. Ce qui me fait encore plus avoir le trac. Mon cœur commence à battre de façon désordonnée. J’ai envie de déposer le téléphone et de prendre mes jambes à mon cou mais je ne peux fuir éternellement la réalité. Alors je regarde de gauche à droite pour chercher un petit regard d’encouragement mais je suis seule ici, car Princia est rentrée en chambre. Je ferme donc les yeux en soufflant fort pour me donner du courage…pendant un petit laps de temps aucun de nous deux ne parle…le silence est lourd et pesant…mais après quelques minutes je me résous à rompre ce calme plat.
Moi( la voix fébrile et bégayante) : euh…euuhh…enfaite….euuhh (me raclant la gorge)…
Le sujet est tellement lourd à aborder que j'en perds mon latin. Non, non, pas que j'ai honte de m'excuser ou que ce soit de l'orgueil. Mais enfaite j'sais pas trop par où commencer. C'est encore plus difficile car l'on ne s’est presque pas parler depuis un bon moment et de surcrois le contact s'est coupé sur une mauvaise note.
Avery(froid) : tu n'as pas pris ce téléphone pour bégayer si ?
Moi(me raclant la gorge) : non, bien sure que non…comme ma petite sœur vient de te le dire, je voulais m'excuser pour mon comportement stupide et pour mes mots qui ont dépassé ma pensée (la voix tremblante) je n'aurai pas…je n'aurai pas dût aller aussi loin dans mes propos. Mes mots ont dépassé mes pensées, j'en suis navrée…je suis sincèrement désolée ! pardonnes moi…je n'aurai pas dût…
Avery(m'arrêtant) : réponds moi avec franchise sur une chose stp !
Moi (le cœur battant) : ok
Avery(froid) : peux-tu m'expliquer stp ce que l'accident de mon père vient chercher dans notre relation ?
Moi(le cœur battant) :….
Avery (poursuivant) : parce que du loin que je me souvienne, je ne t'ai jamais mis au parfum de cette circonstance horrible et lugubre dans laquelle j'ai perdu mon père. Et pour te venger de ce que je t'ai fais tu as fais sciemment de non seulement venir me sortir cette partie de ma vie avec laquelle je lutte depuis mes 16 ans. Cette partie de ma vie qui a influencé certains de mes choix notamment, celui du corps médical comme métier. Ecoutes Melissa, je vais te la faire courte. Ce jour là je t'ai entendu et je t'ai compris. Perdre un être cher est traumatisant et être témoin des circonstances de sa mort l'est encore plus. Ce jour là, j'ai malheureusement été au mauvais endroit et au mauvais moment. Et c'est ainsi que j'ai assisté à la mort brusque et sanguinaire de mon père. Si cela doit me couter le sobriquet d'assassin parce que tu m'a caché le faite que tu étais une toxico et que tu ais fait des sextape pendant que tu étais très droguée et que je l'apprenne par le canal de ton ex ce qui a justifié ma réaction démesurée, alors je prends acte. J'espère que ce que tu m'as sortie ce jour là t'ont aidé à aller mieux car tu as refusé toutes les démarches par lesquelles je passais pour te demander pardon. Il a fallu que tu me rendes le coup pour comprendre que j'étais désolé….
Il est si distant et froid avec moi que je ne le reconnais plus. Cet Avery qui me parle n'est pas celui que j'ai connu. Il est différent. Mon Dieu qu'est-ce que j'ai fais ! J'éclate tout d'un coup en sanglot…de gros sanglot…c’est dure..
Moi(le visage larmoyant) : stp Avery…je t'en supplie, je suis désolée. Je suis allée trop loin dans mes propos…je n'aurai pas dût…(pleurant)…je regrette tout, absolument tout…stp pardonne moi…je t'en prie…
Avery(froid) : ma blessure est beaucoup trop profonde pour accepter tes pardons maintenant…te pardonner ? Oui je le ferai mais pas maintenant car j'ai besoin de me pardonner à moi-même…tu sais quoi ? À cause de tes dires, je me fais suivre par un psychiatre en plus j'ai aussi pris un congé de deux mois car cette femme qui est morte sur le billard, je n'arrive non plus pas à me le pardonner. J'ai besoin de temps, de beaucoup de temps pour faire la même chose avec toi. Pour mon propre bien être je préfère m'en tenir à tes mots. Je te laisses tranquille. Peut être que le temps me fera changer d'avis à ton sujet mais j'en doute fort car ce qui nous liera désormais c'est notre enfant…
Moi(pleurant) : non stp ! Ne fais pas ça Avery…je t'en prie…fais pas ça…
Avery(distant) : merci pour la considération, je garderai cette conversation dans un coin de ma tête pour ne pas oublier que tu t'excusée. T'inquiètes, je te pardonnerai. Mais j'ai juste pas encore la force pour le faire. Ciao, je préfère m'arrêter là avec toi. L'amour ne suffit pas toujours. Pour l'enfant, je ferai profile bas, pour garder nos rapport cordiaux.
Clic !
C'est un coup de massue, je n'arrive pas à hurler mon désarroi et ma douleur pourtant en moi c'est Bagdad. La seule chose qui me vient à l'esprit c'est d'aller rendre son téléphone à Princia.
Princia(sourire) : ça a été ?
Moi(rire jaune) : oui on peut dire ça !
Princia : tu vois, je te l'avais dit, c'était pas si compliqué !
Pour ne pas encore plus pousser la causerie, je feins la fatigue pour aller m'enfermer dans ma chambre à mon toure. Je vais ruminer mes regrets, mes peines qui se sont à présent transformés en un gros et énorme goumin…Dieu que j'ai mal ! J'ai mal ! Je ne m'attendais pas à un tel revirement de situation ! C'est pénible !
Cette conversation, je ne la raconte à personne. Je fais celle qui va bien mais je suis brisée à l'intérieur. Je suis mal. Le lendemain, malgré mon humeur morose et la lourdeur au corps, je trouve quand même la force d'aller faire cette visite prénatale sans oublier de passer par la case échographie…je me suis faite accompagnée par Princia. Ces jours ci, elle est libre. Je pense que madame Davis lui a donné un peu de repos.
La gygy : tu as été soumise au stresse ces dernier temps ?
Moi : oui un peu !
La gygy : ménages toi stp, ce n'est pas bon pour le bébé…
J'ai commencé à prendre peur mais elle m'a très vite rassurée en me prodiguant des conseils.
La gygy (regardant l'écran) : wahoooo !! Notre petit bout d'amour a pris du volume hein !
Moi(pleurant de joie) : la vie est un véritable miracle…je suis si heureuse…
Voir mon bébé en vidéo 3D me met du boom au cœur. Il y a une telle fierté et une grande reconnaissance qui me vient en cœur envers mon Dieu. C'est une grâce qu'il me fait de porter la vie.
La gygy : tu ne veux toujours pas connaitre le sexe ?
Moi(sourire) : non, je le saurai à la naissance.
J'aurai aimé partager ce moment avec Avery. Mais voilà j'ai tout gâché avec ma longue bouche. Après ma séance je fais la photo des clichet de l'échographie que je lui envoie par WhatsApp. Lorsque je consulte quelques minutes plus tard. Lut, vu et ignoré. Ok. Ma frustration, c'est dans le layette de mon bébé que je met.
Moi(à Princia) : je dois retirer.
Princia : pourquoi faire, tu veux acheter un truc ? J'ai du liquide ici si non.
Moi : non ma belle, j'ai envie de claquer des sous pour mon premier beubeu.
Princia : eau-quay( me regardant) T'es sure que ça va ?
Moi : bien sure…j’ai pas l'aire d'aller bien ou quoi ?
Princia : bah non, ce changement brusque de programme me surprend juste c'est tout. Pour quelqu'un qui se plaignait de mal de dos et de cheville, ça étonne.
Moi : n'oublie pas que je ne suis plus seule ! Du coup mes humeurs changent à tout moment !
Princia(sourire) : oui c'est vrai. Tu as raison
Après mon retrait, je l'entraine dans les magasins. Tout ce que je vois de joli et de mignon, j'achète. Je claque, je claque et je claque. Cet enfant a vraiment de la chance. Même les vêtements de ses cinq ans sont assurés. N'est-ce pas son père ne veut pas que son enfant manque de quelque chose ? Et bah, je remplis juste la mission qui m'a été assigné. Je claque et je claque. C'est seulement lorsque je me sens épuisée et vidée de mes forces que nous rentrons. Je verse de l'eau sur le corps et dodo. Ça m'a évité de trop penser à mes problèmes. C'est tant mieux.
Deux mois plus tard, décembre.
Les fêtes, nous allons les passés chez les Davis. Nous sommes en train de décorer le gigantesque sapin de noël que Brad nous a offert. Spécialement, Bella a été envoyé par nous toutes aux usa. Elle nous a ramené des bonnes choses de là-bas. Finalement, cette aide dont j'avais besoin, je la trouve et ceux, grâce à tata Prudence. C'est sa nièce. Elle s'appelle Doris. Une jeune dame très gentille. Elle prend soin de moi. Avery continue toujours d'envoyer de l'argent pour son enfant, que des sommes colossales. Finalement j'ai ouvert un compte où je reverse les sommes car j'ai finis avec la layette. J'ai plus rien à acheté. Tout est ok. Sauf peut être quelques imprévus et des envies bizarres, ça encore mon argent peut gérer.
Amira : du coup t'as rencontré sa mère ?
Bella (levant les yeux) : tous les Koch tu veux dire ! Sa mère est une vrai perle. C'était comme si, elle n'attendait que ça…elle était si heureuse.
Angela : ça a dût être de bonnes retrouvailles entre lui et toi.
Bella (sourire) : j'avoue que ça m'a fait beaucoup de bien…
Princia (rire) : te connaissant, je supposes que tu as fait le toukayement(le sexe) ?
Bella(éclatant de rire) : non mais t'es folle, j'suis pas une fille facile. En plus le sexe avant le mariage c'est finit, t'as oublié ? Il n'aura rien tant qu'il n'y a pas de mariage….
Moi(ironisant) : mameuuhhh….pour vous est bien oh, voilà moi avec mon trophée de toukayement qui pousse devant moi comme un champignon !
Nous éclatons de rire. Ce sapin, nous le décorons dans la bonne humeur et dans les fous rire. C’est avec la fatigue au corps que nous allons au lit car nous finissons tardivement. Les jours qui suivent sont festifs pour toutes la famille jusqu’à ce que le Seigneur nous permette de voir le nouvel an à la mini veillée donné à l'église. Puis nous rentrons continuer la fête à la maison, autour du feu de bois. Lorsque je me sens fatiguée, je monte me coucher pendant que certaines veillent au téléphones avec leurs gars. Je rentre en douche me débarbouiller un peu et de me jeter sur le lit. La fatigue faisant, je ne tarde pas à trouver le sommeil.
Avery(sms) : bonne et heureuse année à toi future maman, que cette année marque le commencement d'une belle aventure avec la venue au monde de notre enfant.
C'est sur ce message que je tombe lorsque j'ouvre les yeux le lendemain, bien évidement qu'il n'est pas le seule qui m’est écrit. Il y a Steeve, Inaya, Curtis…mais il n’y a que ses mots qui me font un effet de ouf ! Un gros sourire étire mes lèvres. Oh mon Dieu ! Que je suis bête !
Trois mois plus tard(début mars de la nouvelle année)
Je souffre de partout, les fins de grossesses sont toujours pénibles dit-on. Franchement, je confirme. Parce que je la sens passer celle là. J'ai la douleur du dos qui s'est accentuée. L'insomnie n'en parlons pas. J'ai super mal au chevilles. Ce sont mes petites sœurs et Doris qui me soulagent de temps à autre en me massant. Je me sens comme une vrai baleine. Aucun de mes vêtements ne me rentre. J'ai l'impression de prendre du volume chaque jour. Obligée de coudre des robes très volantes afin d'y être alaise. Je n'arrive plus à m'abaisser pour toucher le sol. Même les slips, je ne porte plus. Pour me déplacer et aller faire pipi simplement, je met dix ans d'abord. C'est pénible de ne pas contrôler son corps. J'impatiente que ce bébé sorte de moi. Je suis dans mon mois d'accouchement, d'après ma gygy le travail peut commencer à tout moment. Donc faut être prête. Et je me suis préparée mentalement à cette éventualité.
Je suis heureuse quand 16h arrive car les filles rentrent toutes à la maison. Je ris de leurs blagues pourries en me détendant. Mémé est rentrée de voyage. Ce qui fait que je ne suis jamais seule à la maison. Elle et Doris prennent soin de moi. Leurs présences m'empêche de penser aux douleurs prochaine de l'accouchement.
Avery rentre dans cinq jour assister à la naissance. J'en suis heureuse car j'ai besoin de son soutient. Durant ces derniers mois, il a beaucoup fait profil bas en m'appelant directement pour prendre de mes nouvelles et celles de son bébé. Il est tout aussi enthousiaste que moi. Il est déjà grave gaga de son enfant comme pas possible. Il était encore plus fasciné lorsque je filmais quand l'enfant bougeait dans mon ventre ou quand il me donne des coups. Ça lui permet de vivre la grossesse à distance. Il lui arrive même de lui parler comme en ce moment. Un vrai rigolo celui là.
Avery (joyeux) : mon bout d'amour, tu sais papa a tellement hâte de te voir que venir avant qu'il ne soit là, le rendrait triste. Ne vient pas au monde tant qu'il n'est pas là, ok. Il t'aime très fort.
Moi(riant) : il ne t'entend même pas !
Avery : bien sure que si !
Moi(me plaignant) : ah bon hein ! Que c'est toi qui supportes le mal de pieds la ?
Avery(pas sérieux) : cinq jours c'est pas grande chose, tu peux le faire.
Moi(levant les yeux) : la grande foutaise quoi !
Il ne me gère même plus. Il se concentre à dire des choses bizarre à son bébé. Lui aussi, il réagit en me donnant des coups.
Moi : dis à ton enfant que mon ventre n'est pas le terrain de foot oh !
Il éclate de rire et c’est ainsi que se passe nos appels. Ça fait du bien au moral. Ça permet de savoir qu’on est pas seule. Depuis la dernière fois où nous avons parlé, nous n'avons plus remis le sujet sur le tapis. Je crois que les choses sont assez claires entre nous…(soupirant)…j’ai pas envie d'aggraver les choses. Je lui laisse du temps. Il fait déjà beaucoup d'effort et c'est louable. J'espère véritablement que les choses s'arrangeront dans un avenir très proche car il y a quand même un blanc qui existe toujours. Et c'est gênant. Toutes nos conversations tournent autour de l'enfant et c'est tout.
Les filles sont allées le chercher à l'aéroport. Il logera a l'hôtel mais il descendra ici d'abords. Malgré mon état j'ai fait l'effort de rentrer en cuisine et lui faire à manger. C'est un plat simple qui ne prend pas trop le temps. De la sauce tomate au lapin accompagné de riz blanc cuit à la vapeur. Je fais aussi un petit jus pour accompagner.
Doris : laisses moi faire le reste, vas te préparer. Ils ne vont plus tarder.
Moi : fais la tables et tout …
Doris : je m'en charge.
Moi(me rinçant les mains) : merci, tu me sauves la vie.
Je n'en pouvais plus déjà d'être ainsi arrêtée pendant un long moment. Avec toute ma masse, je pars prendre cette douche qui me prend 100 ans de ma vie. Je stresse de ouf car je ne sais pas comment réagir quand je le verrai. Et je ne sais pas quoi me mettre aussi. Après maintes essayages qui se sont soldées en échec, je me résous finalement à mettre ce qui me passe sous la main. J'attache un pagne avec son haut en marinière. Le célèbre complet anango des femmes béninoises. Des sandales au pieds, je descends.
Lorsque je le vois assis au salon avec les filles, mon cœur commence à battre à vive allure. Mon Dieu ! Il est si beau ! Il me fait un gros sourire en posant un regard appuyé sur mon énorme ventre. Il se lève, hâtes ses pas et viens me prendre dans ses bras. Mon corps frissonne au contact de sa peau contre la mienne. Seigneur ! Son parfum ! Il m'a manqué ! Il desserre très vite l’étreinte en me laissant toute secouée.
Avery(me regardant) : je peux ?
J'hoche de la tête, il pose instinctivement sa paume chaude sur mon ventre et à son enfant de faire un léger mouvement en bougeant. Il a tout à coup un sourire beat.
Amira(derrière nous) : hey oh, nous sommes là aussi hein !
Elles éclatent de rire.
Bella(me regardant en riant) : ah là c'est fort hein !
Je deviens toute rouge. Seigneur ! Ma joie se voit tant que ça ? Pour me dédouaner, je change de sujet.
Moi : viens, j'ai fais à manger.
Avery(surpris) : dans ton état ? T'aurais pas dût faire tant d'effort !
Moi : ma récompense serait que tu y goutte au moins !
Avery : ok. Je te suis.
Le monsieur n'est pas venu les mains vides. Quarte grosses valises pour son enfant. Il a quel soucis ? Ce n'est qu'un bébé ! Pas la peine de soulever tout Paris ! Les filles font monter les valises pendant que Doris fait le service. Amira bénie et nous mangeons. La première des choses qu'il fait c'est de boire le jus fait par mes soins. Je l'observe à la dérobée pour ne pas être prise la main dans le sac. Je suis trop heureuse de le voir….
Lorsque je prend une bouchée de ce plat, je ressens comme une forte secousse au niveau du ventre qui me bloque direct dans mes mouvements. J'ai une bouffée de chaleur qui me vient doublée d'une sensation de mal être. J'ai chaud, il y a même quelque filets de sueur sur mon front. Elle ne dure pas trop, à peine quatre seconde. Cette douleur est si vive que je la sens passer dans tout mon corps. Je feint celle qui va bien mais c'est pas le cas.
Avery(inquiet) : tu dois être en plein travail là ?
Moi(banalisant) : mais arrêtes, tu t'inquiètes pour deux fois rien.
Même pas dix minutes plus tard que je ressens la même secousse. La douleur est deux fois pire. Dieu ! C'est quoi ça ! Cette fois tout le monde a suivit du coup ils me lancent tous des regards plein d'inquiétudes.
Irina(inquiète) : t'as mal !
Jess : oui ça se voit sue t'as très mal.
Je n'ai même pas le temps de répondre qu’Avery me sort de table avec la force. Lorsqu’il me pose dans le divan du salon, je sens un liquide sortir chaud s'écouler entre mes cuisses. L'effet est comme si on débouchait une bouteille.
Avery(me regardant) : tu viens de perdre les eaux, tu devrais te changer.
Moi(hochant de la tête) :je vais aux toilettes.
Ce sont les filles qui sont en panique et non Avery. Il est serein. Il gère la situation comme un professionnel de la santé qu'il est. Amira prend mon sac de maternité et nous montons en voiture. Avery et le chauffeur à l'avant, Amira et moi à l'arrière.
Amira(aux filles) : appelez les Davis svp ! Et puis mettez vous en prière !
Elles : d'accord, que le Seigneur vous accompagne !
On sort de la maison sous les chapeaux de roux en direction de la clinique Farah. C'est là-bas que je me fait suivre. Malheureusement, nous perdons près de quarante minutes dans les embouteillages. Les minutes les plus longues de ma vie. C'est l'heure de pointe, et ça ne bouge pas du tout. Il n'est que 19h…c’est vers 20h que nous arrivons.
Du fait que mes sœurs se soient faites traités ici, le nom Porquet est bien connu. Du coup on prend bien soin de moi. Mais la règle d'or, est qu'il faut payer. Avery se dirige à la caisse.
Seigneur ! C'est horrible, c'est effroyable ! Je souffre…c’est la mort. Je serre les dents pour ne pas hurler ma douleur. Mais c'est impossible, les différentes positions aussi ridicules les unes que les autres que je prends témoignent du fait que la honte m'a quitté. Je pète une durite sur les pauvres infirmières sans raison apparente car pour moi elles ne font pas vite de préparer la salle d'accouchement. Comprenez moi, impossible d'être logique et rationnelle actuellement.
Je souffre, je souffre…je brule…je suis en feu…un feu ardent. J'ai l'impression de perdre bientôt la vie, tellement la douleur est stridente…je vois la mort. Je suis au bout de ma vie. Vraiment au bout…c’est pénible et horrible à la fois.
Moi(priant) : Yahvé ! Je t'en prie, sauves ta fille. Elle a besoin de toi. Prends pitié de moi Seigneur !
Quand la salle d'accouchement est enfin prête, on prend enfin soin de moi en m'auscultant. Avery rentre avec moi pendant qu'Amira patiente dans la salle d'attente.
La sage : vous êtes à trois doigts madame.
J'ai vu mes ancêtres. Mon Dieu, ça c'est la mort ! C'est le génocide de mes entrailles. Avery m'a proposé la péridurale mais j'ai refusé. Il était obligé de me subir car c'est sur lui que je mettais ma frustration. Il me subit sans rien dire. Des fois même je dénotais de la compassion dans son regard. Le pauvre, il ne pouvait rien dire. De 19h qu'il était c'est finalement à 12h30 que la petite princesse. Ona-Yaëlle Michel pointe le bout de son nez en poussant un cris strident. Cette petite me déchire le vagin mais ce n'est pas mon problème car elle remplit mon cœur de bonheur. Ona est un prénom en langue basque( une langue traditionnelle européenne) qui signifie « bonté » donné par son père. Et Yaëlle est biblique, c’est un dérivé de Joël en hébreux qui signifie « YAHVE est mon DIEU.
Avery coupe le cordon puis on me la pause sur la poitrine. Avery est aux anges. Je le vois même essuyer une larme du coin de l'œil. La sensation de peau à peau m'envahi d'une vague d'émotion inexplicable, je fond en larme…elle est magnifique avec ses cheveux touffus et ses joues pleines.
Que demandé de plus ? Elle est robuste et en bonne santé. Elle pèse 4kg200. Avery me la reprend pour qu'elle se fasse nettoyer pendant que je me fait recoudre après être anesthésie.
Avery(s'extasiant) : elle est parfaite.
Elle est née à midi ma fille, un 13 mars. Trop la classe ! Merci Seigneur d'avoir rendu possible ce que les homme avaient rendu impossible. Tu es le maitre de tout.