Bonus 5

Ecrit par Annabelle Sara

Ceci est un retour en arrière


GEROME    

Je ne cherchais rien de particulier à cette période, je ne cherchais qu’une compagnie éphémère donc sans conséquence. D’ailleurs qui va dans un snack pour chercher la femme de sa vie ? Personne ! J’ai passé une grande partie de la soirée à boire mes bières observant les petits et les gros derrières défiler devant moi, tous dans les bouts de tissus d’autant plus cours que le derrière est gros !

Mais rien qui me donnait le coup de fouet qui allait le pousser à me lancer. Il faut dire lorsque j’associais ma carrure athlétique à ma tenue de travail je ne manquais jamais de compagnie, des nouvellement majeurs à celles à la bosse rodée, elles aimaient bien se pâmer devant moi à tout moment de la journée, et j’en avais profité pas qu’un peu. Mais là je ne voyais rien de croustillant, pour l’instant donc je me contentais juste de regarder mon match de foot en ayant de la bonne musique Afro-Pop dans les oreilles.

Jusqu’à ce qu’un poids atterrisse sur moi, provocant une contraction soudaine de mon abdomen, pour amortir le choc de la chute sur mon ventre. Le canapé sur lequel j’étais installé n’ayant pas de dossier, rien d’autre n’avait amorti cette chute. J’allais m’énerver quand un parfum de fleur me frappa les narines, des mèches bouclées mi noires mi-blondes se baladèrent sur mon visage tandis qu’une fille tournait des yeux mi-amusés, mi-effrayés sur moi.

Il pleut déjà des femmes à Yaoundé ? Et quelle femme ?

Un visage en forme de cœur, de grands yeux noirs, une peau douce, lèvres pulpeuse et de ce que je sentais sur le point de contact de nos deux corps, elle avait ce qu’il fallait là où il fallait. Elle allait se relever, mais je la retins.

Elle : Désolée… Je suis vraiment désolée…

Moi : Si vous bougez vous allez me briser une cote !

Elle se tourna une nouvelle fois sur moi, ses yeux !

Elle : Si je ne bouge pas vous risquez plutôt de vous enfoncer vos côtes brisées dans le thorax…

Moi : Non faites-moi confiance cette position contre balance !

Elle rit.

Elle : Je sais que ce n’est pas confortable pour vous…

Moi : C’est sûre que recevoir une jolie fille de plein fouet comme ça n’est pas le premier choix mais je crois que j’ai de quoi amortir le choc !

Elle se tourna vers une autre fille qui se tenait à quelque centimètre de nous et qui semblait danser.

Elle : Tout ça c’est ta faute, tu m’as poussé sur lui… J’aurais pu le blesser !

L’autre fille : Apparemment ça ne le gène pas, Hein Monsieur ?

Elle : Aide-moi

Elle allait tendre les mains vers son amie pour se relever mais d’un mouvement j’ai refait basculer son corps et cette fois son dos se retrouvait accoler sur mon torse, continuant de bouger j’ai réussi à caler mon dos contre le mur derrière moi, elle se retrouvait donc assise sur mes cuisses avec le dos calé contre moi.

 Moi : Je trouve que c’est mieux comme ça !

Je voulais qu’elle accepte de rester sans y être contrainte donc j’ai évité de la toucher même si mes mains me démangeaient.

Elle : Vous voulez vraiment que je reste la ?

Moi : Ce sera plus facile de faire connaissance noooo ? Au moins la barrière du contact est déjà tombée…

Elle fit un geste de la tête qui voulait dire, il est sérieux ! C’était amusant de la voir faire ça !

Moi : Gérôme !

Elle me sourit et prit la main que je lui tendais.

Elle : Kiki

Moi : Original, c’est un surnom ou ?

Kiki : Oui… Je suis tellement habituée à l’utilisée que parfois j’oublie mon prénom…

Moi : J’espère que tu ne l’écris pas souvent sur les papiers officiels ?

Elle rit en hochant la tête.

Kiki : ça m’est déjà arrivé plusieurs fois ! Tous mes dossiers d’examen je devais les remplir deux voir trois fois ! À l’université sur mes copies du premier semestre…

J’ai moi aussi éclaté de rire.

Kiki : Sérieux je ne vous ai pas fait mal ? Je suis tous de même lourde…

Moi : Kiki si tu me dis que tu ne sens pas le béton contre ton dos tu vas me vexer…

Elle me regarda encore, si elle pose encore ces yeux sur moi je ne réponds de rien.

Kiki : C’est vrai que j’arrive à sentir les abdos … Combien de tablette ?

Une joueuse ? J’aime ça !

Moi : Tu sais compter avec tes doigts !

Elle me sonda du regard avant de poser sa main droite sur mon torse, la voyant hésiter, j’ai attrapé sa main pour l’aider à traverser l’obstacle que représentait mon t-shirt. Chaque fois qu’un de ses doigts se posait sur ma chair, le contact provoquait une brulure froide sur ma peau chaude. Elle comptait tablette par tablette, une fois ayant fait le tour elle posa la main à plat sur mon abdomen et appuya pour mesurer la résistance.

Kiki : 8… C’est impressionnant !

Je souris face au compliment.

Moi : tu vois que j’ai de quoi supporter une deuxième chute s’il le faut…

Elle rit, en s’adossant de nouveau contre moi.

Kiki : Oui tu as de quoi supporter les chutes de filles maladroites !

Moi : Je peux te rattraper autant de fois que tu le veux ! Je sentais son corps se détendre, et elle rajusta sa position en ramenant ses jambes sur le canapé, s’allongeant définitivement contre moi, sa mini robe dévoilait de belles jambes galbées avec une superbe sandale à talon qui tenait sa cheville fine.

Kiki : Merci !

Elle se décontractait au fur et à mesure qu’on discutait, elle avait cette douceur dans la voix qui faisait qu’il était facile de parler de choses avec légèreté, elle riait à mes blagues et acceptait chacune de mes taquineries. En nous voyant installés dans ce canapé on n’imaginerait pas que nous venons à peine de nous rencontrer ! Nous étions tellement bien que nous n’avons pas vu le temps passer, mais je savais que je ne pouvais pas la laisser s’en aller cette nuit, il y avait une telle connexion entre nous qu’il m’était impossible de me détacher de son corps de ses courbes et de sa tendresse.

L’autre fille : Kiki ? Tu rentres…

Moi : Tu veux rentrer ?

Elle se tourna vers moi et m’observa droit dans les yeux, elle semblait sonder mon regard pour voir si elle pouvait continuer à se laisser aller dans la profondeur de mon étreinte sur elle.

Kiki : Tu veux que je rentre ?

Elle me tendait la perche.

Moi : Non ! Mais je ne veux pas que tu te sentes obligée parce que tu as failli me casser les côtes !

Kiki : Moi qui croyais que tu es solide !

Moi : Tu n’imagines pas à quel point…

 Elle se tourna résolument vers son amie.

Kiki : Tu peux avancer Nyango… Je t’appelle le matin !

Nyango : Ok… Fais gaffes beau gosse, je connais le propriétaire des lieux et si tu lui fais quelque chose nous allons te retrouver ! Je souris !

Moi : T’inquiète, y a pas plus sûrs que mes bras !

Kiki : Ah bon ?

Moi : Je vais t’expliquer plus tard !

Nyango après avoir dit au revoir à son amie nous laissa, il se faisait tard et je savais ce que je voulais mais pour une fois j’attendais le feu vert, je ne voulais rien presser ni brusquer la jolie fleur qui reposait contre moi parce que je sentais qu’il y avait encore de la fragilité en elle !

Kiki : Tu pourras m’expliquer une fois qu’on sera dans un endroit plus intime…

Moi : Comme où ?

Kiki : Chez toi ?

Moi : Fais un message à Nyango en lui disant que tu vas à Titi garage avec moi !

Nous étions partis, je conduisais mais j’avais les yeux sur cette fille qui ne paraissait pas une fille facile, mais qui acceptait de suivre un inconnu le premier soir sans se poser plus de question. Elle n’avait rien d’impudique, elle semblait intelligente et indépendante, mais elle donnait surtout l’impression de fuir quelque chose.

Je voulais effacer la petite pointe de réticence et d’appréhension de son regard alors je savais exactement ce qu’il fallait lui donner. En lui ouvrant la porte de mon studio je savais que je lui ouvrais la porte dans une zone protégée de ma vie. Elle semblait à l’aie dans cette tanière qui sentait la masculinité.

Elle fit le tour en un regard et se tourna vers moi, elle n’avait pas besoin d’en dire plus je savais exactement ce qu’elle attendait, mon seul problème c’est est-ce qu’une nuit suffira pour me rassasier de ce que je pressentais comme étant une source de paix !

KIKI DU 237