Bonus 4
Ecrit par Annabelle Sara
Ceci est un retour en arrière
FABRICE
Être dans ma famille, dans mon pays provoquait en moi un sentiment de plénitude et de joie surtout en ce moment-là, où mes études à l’extérieur avaient été bouclées et que mon père grâce à ses relations m’avait donné l’opportunité de poser les jalons de ma vie.
Je n’ai pas toujours pris les meilleures décisions mais je sais être pragmatique. Et c’est dans cet esprit que j’avais accepté les conditions qui m’avaient été posé, je n’étais pas fou je savais ce qui était important pour moi.
Beaucoup me voit comme le beau gosse qui parle bien, mais je suis aussi le beau gosse qui négocie comme un expert. Mon but dans ma vie si je veux l’atteindre je dois faire des choix et des choix hors du commun. Alors lorsque ma mère est rentrée du centre-ville ce jour avec une mine qui montrait son irritation je n’ai pas fait de lien. Jusqu’à ce qu’elle fasse appel à moi dans sa chambre.
Ma mère : Mon fils assieds-toi !
Moi : Que se passe-t-il Mama ? Tu as un problème ?
Elle m’a regardé droit dans les yeux !
Ma mère : Fabrice, c’est à toi que je devrais poser cette question ! Que ce passe-t-il ?
Moi : Je ne vois pas de quoi tu parles, je n’ai aucun problè…
Ma mère : Moi j’en ai un !
Je ne savais pas ce que j’avais fait de mal !
Moi : Mama qu’est-ce qu’il y a ?
Ma mère : Pourquoi tu as caché à Kiki que tu allais te marier ? Merde !
Ma mère : Je t’ai posé la question plus d’une fois si cette décision tu la prenais tout seul ou alors quelqu’un d’autre t’influence pour que tu épouses Monique, tu ne m’as jamais répondu…
Moi : Mama je suis un grand garçon ! Je prends mes décisions tout seul…
Ma mère : Alors pourquoi quand j’ai dit à Kiki que tu te mariais elle a failli s’évanouir ? Tu as rompu avec elle au moins ?
Si elle me pose la question ça veut dire qu’elle n’est au courant de rien.
Moi : Mama nous avons rompu bien avant que je ne me mette en couple avec Monique et tu le sais !
Ma mère : Fabrice il y a une différence entre apprendre qu’un ex se marie et apprendre que l’homme qu’on attend sagement va se marier…
Moi : Donc tu ne me crois pas ? Elle t’a dit quoi ?
Ma mère : Elle n’a pas eu besoin de parler, j’ai lu du désespoir, de la surprise et de l’horreur dans le regard de cette petite quand ses yeux se sont posés sur Monique…
Moi : Attends Monique l’a vu ?
Ma mère : Oui Monique l’a vu et elle a vu Monique…
Moi : Mama laisses tomber ses histoires inutiles, Kiki et moi nous nous sommes tout dit, il y a longtemps je ne sais pas pourquoi elle s’étonne de me voir avec quelqu’un d’autre alors que c’est fini entre nous il y a belle lurette…
Ma mère : Mon fils décider de faire d’une femme ton épouse n’est pas une décision que l’on prend à la légère donc j’espère que tu sais ce que tu fais !
Moi : Mama je ne vais pas te mentir que j’ai aimé Kiki… Mais c’est du passé maintenant, Monique sera ma femme !
Ma mère : Et tu l’aimes ?
Moi : Bien sûr !
Ma mère : Alors pourquoi tu ne le dis pas ? Tu viens de me dire que tu as aimé Kiki, pourquoi tu ne me dis pas que c’est maintenant Monique que tu aimes ?
Ma mère et ses histoires à l’eau de rose me fatigue par moment, si je devais faire les choses comme elle je ne réussirais jamais. Il n’y a qu’à voir son mariage avec mon père, du grand n’importe quoi. Je comprends qu’elle ne veuille pas que je fasse la même erreur qu’elle mais je suis grand je sais ce que je veux.
Moi : Je l’aime, Mama !
À cet instant je savais que je ne parlais pas de Monique, c’était une fille bien, calme et responsable, mais si je faisais d’elle ma femme c’était surtout pour la forme, il n’était pas question de sentiment, mais d’intérêt. Et cela je l’avais appris deux ans plus tôt lorsqu’une personne m’avait rappelé que si je veux réussir je ne dois pas mettre tous mes œufs dans le même panier.
Maintenant que Kiki sait ce qui se passe il faut que je trouve le moyen de rectifier le tir et corriger ce que ma mère avait entaché avec sa langue qui ne se retient pas. Il fallait que je vois Kiki, pour discuter avec elle et voir exactement comment était les choses, ce qu’elle avait en tête. Parce que cette fille s’était ma princesse, mon rayon de soleil et je ne voulais pas la perdre, nous avons vécu éloigné l’un de l’autre mais elle a toujours eu mon cœur. Même si aujourd’hui je lui faisais du mal je savais que j’avais besoin d’elle.
Alors j’ai cherché à la voir durant des jours et des jours, je n’ai pas pris le risque d’aller chez sa mère ne sachant pas comment allait m’accueillir cette dernière, je me suis renseigné et j’ai appris qu’elle venait justement de sortir de la maison parentale, elle louait seule dans un quartier inconnu, j’avais essayé de la retrouver à son boulot, celui que je connais et on m’a expliqué qu’elle avait été muté dans une autre agence.
Et c’est là que je l’ai aperçu depuis mon véhicule. Toujours aussi belle, elle semblait plus fine qu’avant même si ses courbes dignes d’une fille mbamoise ne la quittaient pas, ça m’embêtait un peu qu’elle ait maigri à cause de moi. Dans sa tenue je la voyais sourire aux clients mais ce n’était pas le sourire de ma Kiki, de ma Princesse. J’aurais dû gérer cette situation autrement, elle n’aurait pas dû apprendre mon mariage d’une façon aussi brutale.
Je devais lui parler mais si j’entrais dans cette agence de voyage, j’allais me prendre un vent, j’ai donc préféré attendre la sortie, là je suis allé vers elle lorsque nos regards se sont connectés plusieurs sentiments ont traversés ses yeux en deux secondes, joie, amertume, regret, haine.
Moi : Bonsoir Princesse !
Elle me fixait droit dans les yeux, je pouvais la voir contenir ses larmes. Une de ses collègues à ses côtés intervint.
La collègue : Kiki ça va ?
Kiki : Non…
Moi : Il faut qu’on parle !
Kiki : Non…
Elle s’adressait à moi.
Moi : Kiki s’il te plait accorde-moi deux minutes…
Kiki : Non !
La collègue : Elle ne veut pas vous parler… Laissez la tranquille…
Moi : S’il vous plait restez en dehors de ça ! Kiki, juste deux minutes écoutes ce que j’ai à te dire ensuite je ne viendrais plus te déranger…
Je mentais, je n’allais pas la laisser pas après l’avoir revue.
La collègue : Kiki ?
Elle lui posait la question des yeux.
La collègue : Vas discuter avec lui je ne bouge pas , je t’attends ici !
Deux minutes après je viens la chercher… Je n’avais pas le choix ! J’ai tendu la main pour la guider vers ma voiture, elle s’est dégagée de mon emprise.
Kiki : Tu parles avec ta bouche pas avec les mains donc ne me touche pas !
Moi : Ok…
Kiki : Qu’est-ce que tu veux ?
Le regard glacial qu’elle posa sur me fit mal. Si je m’amuse, je vais la perdre. J’ai ouvert la portière de la voiture pour qu’elle s’installe et qu’on puisse discuter au calme à l’intérieur.
Moi : Kiki je voudrais m’excuser !
Kiki : De quoi ?
Moi : Je sais que tu as rencontré ma mère et qu’elle t’a mise au courant pour mon…
Kiki : Ton Mariage ? Tu n’arrives même pas à le dire ?
Moi : Kiki écoutes je sais que c’était une surprise pour toi… Je te jure que je n’ai pas voulu te faire du mal !
Kiki : Tu jures ? Tu as même une idée de ce que j’ai ressenti quand ta mère m’a annoncé ça ? Pire elle semblait étonnée que je ne sois pas au courant…
Moi : Kiki… Tu connais ma famille et tu sais très bien ce qu’ils sont !
Elle me regarda dans les yeux.
Moi : J’aurais dû t’en parler avant… Je sais mais je n’avais pas le choix !
Kiki : Tu veux dire quoi ? Que ta famille a choisi une femme l’a mise dans ton lit et lui a enfoncé ton truc là jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte ? Au fait félicitations, futur Papa !
Du sarcasme, plutôt bien envoyé !
Moi : Ils ne sont pas entrés dans mon lit mais… Kiki tout ce que je veux c’est que tu me pardonne, je t’ai fait du mal je te demande pardon !
Kiki : S’il te plait ne me chante pas la chorale de la veillée, je connais les titres ! Tu vas être Papa, tu vas te marier ! Avec une autre… Ma seule question c’est pourquoi tu ne m’as pas dit ça ? Parce que cette grossesse à au moins 5 mois ? Et pour que tu la mettes dans cet état il a fallu que tu viennes au Cameroun, pourquoi tu ne m’as pas dit cela à ce moment-là ? Jusqu’à il y’à un moi c’était les messages d’amour, les je t’aime… Je ne sais pas combien de fois je t’ai demandé quand tu rentres… Non Monsieur était à Yaoundé entrain de préparer son mariage pendant que l’idiote croit qu’il est en France ! Pourquoi ?
Je ne devais pas répondre à cette question de peur de dire ce qu’il ne faut pas.
Kiki : Tu n’as rien à dire ?
Moi : Je… J’avais honte ! Je ne me suis pas comporté comme un homme face à ma famille…
Kiki : S’il te plait laisses ta famille tranquille, si tu avais dit à ta mère que tu ne voulais pas de cette fille, elle n’aurait laissé personne te forcer à quoi que ce soit !
Comment peut-elle savoir ça ?
Kiki : De toutes les façons Fabrice le message est passé, je suis en train de digérer la pilule ça va me prendre du temps mais au moins j’ai vu tes vraies couleurs… Tes deux minutes sont écoulées…
Elle allait sortir de la voiture.
Moi : Je peux te déposer…
Kiki : Dans tes rêves ! À l’instant même où tu as « cédé » à la pression familiale, tu as séparés nos chemins donc tu prends ta route et moi la mienne…
Je vais vous donner un conseil lorsqu’une fille Bafia vous dis stop, arrêtez-vous ! J’ai fait l’erreur de lui prendre le bras pour la retenir au moment où elle descendait de la voiture, elle m’a balancé une gifle qui avait retenti dans mon tympan. Kiki n’était pas violente, son geste relevait de l’autoprotection parce qu’une fois avec sa collègue qui attendait je la vis fondre en larme.
Ma princesse pleurait à cause de moi, elle me pleurait.
J’avais mal, mal de savoir que je venais surement de la perdre pour de bon, et rien que cette idée me donnait des brulures à l’estomac. Il est hors de question qu’elle m’échappe aussi facilement, mais je ne dois plus agir dans la précipitation comme aujourd’hui. Il me faut suivre un plan bien déterminé qui me permettra de retrouver ma princesse.