Capituler

Ecrit par Farida IB

Bilal….


J’attends Nahia devant leur portail depuis dix minutes, dix minutes qui me paraissent comme une éternité.

Vous vous demandez sûrement ce que je fais là à vingt-trois heures un soir de semaine ? Bah, nous le découvrirons tous. 

Je la vois sortir et s’avançant vers moi drapée d’une nuisette en soie bleu marine sur laquelle elle a mis un peignoir en satin de la même couleur. Je lance un regard appuyé sur son décolleté et j’apprécie vraiment le spectacle.


Nahia : tout va bien, j’espère, ma sœur m’a dit qu’elle restait dormir chez vous.


Moi : oui, tout va bien 

Je suis venu dans l’espoir de panser ma plaie.

Nahia (arquant les sourcils): je ne suis pas sure de comprendre.


Moi : tu sais que je te surveille maintenant ?


Nahia : quoi ?


Moi : oui, je fais tout pour me retrouver au même endroit que toi au lycée. (mais qu’est-ce que je raconte ?) 


Nahia : je ne comprends toujours pas Bil, je m’apprêtais à dormir et maman ne tardera pas à rappliquer donc dis-moi vite pourquoi tu es là exactement.


Moi (prenant un ton sérieux) : tu sais ? Au fil du temps, j’ai su te connaître, et plus les jours passent plus je me languis de toi, ton visage se projette tout le temps dans ma tête et j’ai ce besoin constant de te voir, un pincement au cœur quand je te vois avec Christian. Au lycée, je ne me sens à l’aise que lorsque je te vois franchir le seuil du portail. J’aime te voir sourire, j’aime ton regard rempli d’amour quand tu parles à Tina et je suis jaloux du fait qu’elle soit la seule à profiter de cette étincelle. 

J’ai décidé ce soir que peu importe ce qui peut bien arriver, je te veux dans ma vie. Je reconnais que je ne suis pas parfait, mais nous allons nous donner une chance, si ça ne marche pas nous pouvons faire marche arrière (soulevant son menton) Nahia, je veux être avec toi.


Nahia : …


Moi : dis quelque chose s.t.p.


Nahia (tout émue) : je ne sais pas quoi dire. 


Moi : ne dis rien je ne sais pas quoi dire. , je sais déjà que tu m’aimes et cela me suffit. Je crois que je vais rentrer maintenant, il se fait tard.


Nahia : OK, rentre bien.


Nahia….


Je me suis pincée pour voir si je ne rêvais pas, ça fait 15 minutes que Bil est parti, mais je suis toujours là comme un statut devant la maison. Lorsque j’ai reçu son appel, ça m’a pris dix minutes pour me décider entre me changer ou garder mon pyjama, au final, j’ai opté pour mettre le peignoir d’Amou qui se trouvait à côté du lit pour camoufler ma nuisette. Naturellement, c’était plus grand que moi donc je l’ai rabattue juste en dessous de mes seins, ce qui laissait entrevoir une fine partie de ma poitrine. Ses phrases passent en boucle dans ma tête, c’est le bruit de la voiture de Van qui m’a ramené à la réalité. Voilà un autre, si ses parents n’étaient pas riches, je ne vois pas quelle fille voudrait de lui compagnon. Avec lui, le mot vilain prend tout son sens.

Inutile de vous dire que mon sommeil a été très léger cette nuit. C’est avec un sourire digne d’une publicité de pâte dentifrice que j’ai retrouvé Tina ce matin au terrain. J’ai suivi à la lettre les directives du professeur de sport toujours avec ce sourire béat. Tina me lance des regards interrogateurs que je fais semblant d’ignorer.

Nous avons fini notre heure, place à la 1re A4-1 (la classe de Bilal), nous montions pendant qu’eux descendaient, il me regarde et je lui souris sourire, auquel il répond (nous avons décidé qu’au cours, il n’y a pas une affaire de gars et go entre nous, nous sommes venus étudier point.).


Tina : petite ! Aurais-je raté un épisode ?


Moi : laisse-moi d’abord me remettre des 3 tours de terrain que je viens de faire.


Tina : Aka, tu nous as carrément fait un sprint aujourd’hui. Va falloir me donner ta recette, d’habitude, tu chiales juste pour un tour du terrain.


Moi : l’amour nous donne des ailes, c’est bien ta phrase préférée non ?


Tina (me tirant les bras) : viens ici (nous faisant entrer dans la grande salle de spectacle du lycée), il s’est passé quoi ?


Moi : bah il y a que Bil et moi sortons ensemble officiellement (en appuyant sur les derniers mots)


Tina : quand ça ? Petite cachottière 


Moi : hier nuit


Tina (toute en joie) : raconte-moi tout ma chérie, il a dit ça comment ? À quelle heure ? Pourquoi ne m’as-tu pas informé ? Vous vous êtes embrassés ?


Moi : calmos, une question après l’autre. Hier nuit, j’étais couchée rêvant de lui comme d’habitude et…… (je vous passe des détails.)


Tina : c’est qui l’experte en tactique relationnelle déjà ??


Moi (criant presque) : Martine!!!! Mais ne te prend pas la grosse tête non plus, j’ai été un bon élève aussi.


Tina : c’est vrai, mais je reste la meilleure.


Moi : umh on sait (faisant la grimace), allons avant que M ODJO (professeur d’Histoire-Géo) ne s’en prenne à nous encore une fois


*****


La semaine s’est terminée en couleur, à la maison tout baigne. Je n’ai pas vu Mouri de toute la semaine, elle doit être fâchée à son tour (c’est toujours comme ça avec nous deux.). J’ai bien envie d’aller lui donner la bonne nouvelle et profiter faire la paix après tout c’est grâce à elle que les choses ont évolué, je n’aurais jamais eu le courage d’avouer mes sentiments à Bil et j’allais peut-être finir par me faire l’idée. Mais grâce à elle, je sors avec l’amour de ma vie, c’est trop tôt pour le dire, mais ce gars je le kif trop (soupire d’aise.).


Pin Ping, SMS Bil « Bonsoir princesse, ta journée s’est bien passée, j’espère »


Moi (souriant à l’appareil) : wep, ça s’est bien passé, la tienne aussi, j’espère


Bil : ça a commencé à être magnifique depuis que t’ai aperçu dans les escaliers ce matin, j’ai aimé ta coupe.


Moi (sourire jusqu’aux gencives) : ah bon ? Merci, pourtant ils l’ont raté…


Nous avons fait la causerie jusque tard dans la nuit, parlant de tout et de rien, j’ai encore des réserves parce que je ne suis pas habituée à ces choses, je sais qu’il me flatte sur certains points pour ne pas me mettre mal à l'aise, mais petit à petit, je découvre en lui des aspects que j’apprécie vraiment. Il est posé, il sait qu’il veut faire de sa vie, mais c’est la manière dont il parle de ses sœurs que j’aime le plus chez lui. Nous apprenons à nous connaître, nous nous côtoyions avant, mais pas de façon si intime comme actuellement.

J’ai relu tous nos messages comme j’ai pris l’habitude de le faire chaque soir avant de dormir et j’ai fermé mes yeux sourire aux lèvres.


Dring, dring (sonnerie du téléphone)


Moi (la voix ensommeillée) : allô, qui est-ce ? J’ai décroché sans avoir regardé sur l’écran du téléphone.


Mouri (de l’autre côté, de la ligne en pleure.) : Nahia vient me chercher s.t.p.


Moi : où es-tu ? C’est quoi tout ce vacarme ?

Mouri : je suis à Las Vegas (boite de nuit), viens vite s.t.p.


Moi (complètement réveillée) : OK OK je viens (paniquée) j’appelle Brother (notre taxi moto personnel) et nous allons venir. Calme-toi s.t.p.


Mouri : OK viens vite, je suis de l’autre côté de la voie.


Moi : OK !

My pathetic love sto...