Mode furtif activé

Ecrit par Farida IB

Bilal…


Moi déposant la manette : c’est bon, je ne joue plus, c’est toujours la triche avec toi.


Brady : hahaha, j’ai joué comme d’habitude moi, c’est toi qui étais tête en l’air et je commence à me poser des questions. Ça fait deux semaines que tu te comportes ainsi.


Moi : tu as raison, je n’ai pas la tête à jouer ni à faire autre chose d’ailleurs.


Brady : ne me dis pas que tu penses encore à Nani. (ma mère) 

Fais ton deuil une bonne fois pour toutes.


Moi : t’inquiète-je fais de mon mieux, il arrive qu’elle me manque beaucoup, mais je me suis remis de ma dépression (Étant le benjamin, j’ai beaucoup souffert de la mort de maman. J’ai raté mon brevet l’année de sa mort et celle qui a suivi, je suis resté indisposé durant 6 mois), là ce n’est pas le cas.


En fait pour dire vrai… (je lui raconte tout.)


Brady (ébahi) : Nahia elle-même ? Non, je n’y crois pas.

(faisant mine de réfléchir) Je pense, c’est pour ça qu’elle voulait prendre ton numéro la fois dernière. J’avoue que j’étais intrigué de la voir trembler ainsi devant toi.


Moi : tu as raison, je l’ai trouvé trop intimidée pour quelqu’un qui prend juste une commission destinée à sa grando.

Nous en avons discuté tous les 2 et j’ai eu confirmation, sauf que je ne me sens pas prêt pour une relation actuellement. 

De plus, c’est une fille très sérieuse et tu connais la relation qui nous lie, je ne veux pas lui brisé le cœur.


Brady : tu dis quoi ?? Non, mais tu es fou ? Une fille comme Nahia te kif et tu refuses de lui donner une chance.

Primo, elle n’est pas Christelle, il y a des milliers de kilomètres entre elles.

Secundo, elle a dû prendre sur elle pour t’avouer une telle chose, une fille qui n’arrive même pas à soutenir le regard des autres lorsqu’elle leur adresse la parole. 

Tertio, c’est la Beyoncé du lycée, tu sais ça au moins. Pour finir, tu es juste débile de ne pas vouloir lui donner une chance. 

Tu me déçois comme dab, les bons morceaux comme Nahia, c’est à croquer jusqu’à l’os. 

C’est Nahia bro !


Moi : c’est ça le problème, elle est bien trop sérieuse, elle ne mérite pas de souffrir. Et tu sais toi-même que je ne suis pas un ange.

Je ne sais plus, j’étais sûr de ce que je voulais, mais avec un peu de recul, je suis dans une confusion totale, je suis partagé entre rebrousser chemin et garder ma position.

Et si je devais rebrousser chemin, comment m’y prendre ? 


Depuis notre petite entrevue, j’ai commencé à la voir d’un autre œil. Je suis sous son charme.

Je suis régulier au QG juste pour l’observer sourire, et cette manière unique à elle de se mouiller les lèvres me donne des idées pas catholiques du tout.

Ces temps-ci, je les vois toujours en compagnie de Christian (un charmeur du lycée), je ne sais pas s’il est là pour elle ou Martine, mais j’ai un pincement au cœur chaque fois qu’il est dans les parages et que je la vois rire aux éclats. 

Quel bouffon celui-là ! Je ne vois même pas ce qu’il a de si charmant et les filles du lycée l’aiment tant.


Brady (me sortant de ma rêverie) : dis-lui simplement.

Si c’est vrai qu’elle a un béguin pour toi, tu ne sais pas depuis quand ça a commencé et elle ne peut pas t’oublier aussi facilement. 

Je vois que tu n’es pas si indifférent que ça, donne-toi une chance et profite pour me faire un plan avec Tina.


Moi (lui lançant un coussin): c’est ça weh ! Va voir ailleurs si j’y suis.


Brady: s.t.p. le Boy!


Mouriath…


Ça fait deux semaines que j’essaie de régler les choses entre Nahia et moi. Il n’y a pas moyen qu’elle fléchisse, je crois que j’ai touché le fond. 

Nos sœurs ont intervenu toujours rien et Fao n’arrête pas de me cuisiner. Notre règle de base, c’est que jusqu’à la mort nos petits secrets restent entre nous et je ne compte pas l’enfreindre. 

J’ai eu un arrangement avec Amou on verra si ça marche cette fois.


Amou : ah, tu es là, commences par trier les affaires de Nahia, je vais m’occuper de laver la salle de bain et nous allons tout ranger ensemble.


Moi : OK, je commence par les hauts.


Nous avons prévu changer la déco de leur chambre, moi, je me charge des affaires de Nahia (ce qui l’obligerait à me parler) et Amou fera le reste. 

J’ai fait sortir tous ses vêtements de l’armoire que je commence à trier. J’ai lâché un coup lorsque je l’ai vu sortir de la chambre sans piper mot avec son casque accroché à son sac bandoulière


J’ai continué le travail déçu et ça nous a pris près de 2 h pour finir.


Nahia…


Je vois toutes les tentatives de Riri pour faire la paix (je vois bien même.), elle a mis tout le monde dans le plan, des grandes jusqu’à Abdel. J’ai parfois envie de lâcher l’affaire sauf que je n’aie pas trouvé un autre appât pour passer ma frustration krkrkr.

Au lycée, tout va bien l’examen final, c’est dans 2 mois et la pression est à son comble, on essaie tous de tenir le coup. Vous vous demandez à coup sûr et Bilal ? Bah, je me demande aussi, tout ce que je sais, c’est que je le croise partout ces temps-ci et ce regard perçant qu’il me lance tel un drone m’embrouille les sens.

Depuis notre discussion, je suis passée en mode furtif, ça me brise le cœur à chaque fois que mon regard se pose sur lui, mais je joue à celle qui est passée à autre chose. Comme Tina me l’a conseillé, je suis plus joviale et je me mets en valeur (un léger maquillage les matins, mes cheveux soigneusement frisés, le sourire toujours au point). Ça ne donne rien pour le moment, par contre ça a attiré Christ qui ne fait que nous suivre partout. Il est vraiment lourd comme mec et je suis obligée de rire à ses blagues pourries quand je sens que Bilal est là. 


Elles doivent avoir fini, je vais rentrer réviser et me coucher. Je sais que c’est à cause de moi, elles arrangent la chambre sans m’en parler au préalable pour m’obliger à adresse la parole à Riri. Elle connaît bien ma garde-robe elle n’a pas besoin de moi et ça m’évite des corvées. 


Amou (dès qu’elle me voit) : depuis quand es-tu devenue si dur de cœur ? Quel que soit ce qu’elle t’a fait, je crois qu’elle s’est assez rattrapée, rends les armes.


Moi : laisse tomber, tu ferais pire si tu étais à ma place. On se connaît dans cette maison.


Amou : justement, vous ne voulez pas dire le problème et vous nous faites chier, bon sens ! 


Moi : ohhh !! Pourquoi t’emportes-tu ? C’est entre Riri et moi à ce que je sache.


Amou (décrochant son téléphone) : de toute façon, qu'est-ce qui me concerne ? « Oui chéri, ah bon ? Devant le portail ? Ah OK, donne-moi 1 minute, je viens ».


Moi : va t’occuper de tonton Saïd, c’est ton domaine de prédilection.


Je hausse les épaules en apercevant le regard de colère qu’elle me lance.


*****

Il est 23 h, j’ai fini de réviser et depuis une heure que je cherche en m’endormir, c’est peine perdue. L’option musique n’a rien donné cette fois. 

Comment pourrais-je dormir si toutes mes idées sont convergées vers Bil et ses lèvres ? Qu’est-ce qui me déplaît sur ce mec ? Rien du tout, il est juste parfait à mes yeux.

Et voilà que je recommence à rêver, pourquoi tomber amoureuse de quelqu’un qui n’en a rien à faire han Nahia ??? Pourquoi ???


C’est décidé, je ferai tout pour l’oublier (mon téléphone, Appel Bilal).


« Allo ! Bonsoir, ça va… Quel portail ? Chez moi ?? Euuhh d’accord.

Je disais quoi déjà ?


Bilal chez moi à 23 h umh

My pathetic love sto...