Carmen
Ecrit par Saria
Hello world ! Moi c’est Carmen Adjovi, 25 ans. Je suis professeure de musique à l'École française Montaigne. J’avais fini les cours un peu plus tôt et je sais comment je vais occuper mon temps. Je rassemble mes affaires. Je regarde ma montre ; en me dépêchant un peu je pourrai récupérer des sandwiches à la Galette à sucre avant de revenir vers les villas Censad.
Qu’est-ce je vais y faire ? Bah… Voir Kader… Je sais qu’il y travaille actuellement. Eh oui ! Ce gars m’obsède. Je n’en dors plus, j’imagine tout ce qu’il pourrait me faire si… Hum, je suis toute émoustillée. Pour le moment, il résiste mais il finira par céder… Forcément ou je ne suis pas Carmen. En effet, du haut de mes 1m75 je suis fine avec des rondeurs là où il faut. Mon visage est beau et je prends soin de moi. D’habitude, ce sont les hommes qui me courent après et les rares fois où j’ai flashé sur un mec ça n’a jamais été difficile. Mais Kader, lui me résiste et ça me rend folle !
***Quelques minutes plus tard***
Je me gare devant l’adresse que j’ai eue ; ne me demandez pas comment, ça ne vous regarde pas. Je rencontre des jeunes maçons qui travaillaient aux abords d’une piscine à l’intérieur, je me renseigne. Dès que j’ai l’information, je me dirige d’un pas assuré vers les escaliers ; il paraît que l’objet de mes désirs bosse en haut dans les chambres… Parfait. Lorsque j’arrive en haut, je me renseigne à nouveau et l’on m’indique une porte. J’avance à petits pas et je marque un arrêt… il est accroupi et travaille sur ce qui semble être une porte ; les muscles jouaient sous sa peau… Aïe maman, ça parle directement à mon bas ventre… A chaque mouvement, les muscles se tendent… De temps en temps, il s’arrête pour passer les doigts sur l’ouvrage… Comme s’il caressait une peau. Hey maman, j’ai chaud en même temps ! Je toussote pour marquer ma présence, il se retourne et semble surpris. Lentement, il se met debout. Il est torse nu, sa peau noire est luisante de transpiration.
Kader : Que fais-tu là ?
Mon Dieu sa voix, elle est rauque et résonne dans les basses. C’est…sexy. Décidément, il a tout pour lui ce mec. Si seulement, il pouvait céder hein !
Moi (retrouvant l’usage de la parole) : Je suis passée te voir, comme tu ne réponds ni à mes appels, ni à mes messages…
Kader (faisant un large geste) : Je suis occupé… comme tu vois…
Moi : Hmm… Je vois ça… Mais tu as bien le temps de casser la croûte. Non ?
Je me rapproche, il a un tatouage sur son sein droit et un autre sur le bras. Mahou ! Il est sexy, le bon Dieu a dû travailler sept jours sur lui. Il ne semblait pas nerveux, au contraire, il était tranquille.
Kader (soupirant) : Qu’est-ce que tu veux, Carmen ?
Moi : Manger avec toi
Kader (me regardant droit dans les yeux) : Tu comprends très bien ma question.
Moi : Et toi tu connais très bien la réponse… Mais aujourd’hui, je veux juste manger.
Kader : Ok
Il m’aide avec mes paquets. Une sorte de petit matelas traînait pas loin ; il le récupère et nous nous installons là-dessus. Je sors les sandwichs, les jus et de l’eau. On commence à manger en silence, puis je lui raconte un peu les frasques de mes élèves. Il rit aux éclats, wow ! Nos regards se rencontrent et il s’arrête. Il prend une bouteille d’eau et boit ; je remarque de fines gouttelettes, alors je me penche et les lèche. Il ne réagit pas, je me penche et l’embrasse. Nos regards se rencontrent, il ne bronche toujours pas ; alors je réitère l’opération.
« Bonjour ! »
Je me retourne pour voir une jeune femme avec un panier en main. Son regard passa de Kader à moi. Ah celle-là ! Pff, je sais qui c’est et elle sait qui je suis. Elle était là, debout comme figée.
***Selma***
Je venais passer un moment avec Kader, ces derniers jours il était à fond sur le chantier et on se voyait à peine. Je me demandais s’il ne m’évitait pas un peu, du coup je suis venue et voilà dans quoi je tombe. Je leur fais un large sourire puis j’avance.
Moi (embrassant Kader sur la bouche) : Bonjour chéri… Comme je dormais quand tu es parti, j’ai décidé de te faire une surprise.
Kader : Euh…
Je prends la peine de poser mon panier, je fais signe à Kader qui est assis en tailleur. Il décroise ses longues jambes et je m’assoie sur lui avant de faire face à notre « invitée ». La go avait la bouche ouverte, tellement elle était fatiguée.
Moi : Je crois qu’on s’est déjà vu, l’autre jour. C’est gentil d’avoir ramené des sandwichs. Chéri, j’ai ramené une salade césar, des nems, une salade de fruits.
Je range les sandwichs et tout le bazar de la sorcière dans son panier puis je sors deux barquettes de salade césar et tout mon attirail. Généreuse, je lui tends ma part.
- Je mangerai avec mon chéri.
Les quinze minutes qui suivent sont les plus longues de mon existence. Je souris, je rigole, je câline MON Homme. De temps en temps, je lui mets une bouchée dans la bouche. J’étais en train d’essuyer un coin de la bouche de Kader quand j’entends :
Carmen : Bon bah… Je vais y aller !
Moi : Oh non ! Déjà ! Tchoo, attendez encore un peu, s’il vous plaît ! Vous n’avez même pas touché aux nems.
Je regarde ma montre et m’écrie :
- Oups ! Je suis à la bourre… Bisous mon amour… On se retrouve ce soir ?!
Kader : Oui…Oui
Moi : Parfait ! Euh, Carmen c’est bien ça ? Bon après-midi hein !
Kader (se redressant) : Je te raccompagne à la voiture, chérie
Moi : Yoor ! Tu as une invitée, reste avec elle… Nous, on se voit dans quelques heures bébé.
Sur ce je lui donne le plus doux et le plus langoureux des baisers, sous l’œil de mon public qui se résume à Mme la voleuse de mari. Tchrouuuuum !!!!
Lorsque je descends, je m’y prends à deux fois avant de pouvoir mettre le contact. Tellement mes mains tremblent ! Dès que j’arrive au boulot, je m’enferme dans les toilettes dames et ouvre l’eau. Je laisse libre cours à ma peine, c’était trop dur ! Hey ! Ma main posée sur ma bouche pour étouffer mes sanglots, je pleure mon chagrin. Si je n’étais pas venue que se serait-il passé ? Lui aurait-il fait l’amour là ?!
Quand j’arrive à me ressaisir, je me nettoie le visage, me remaquille et vais m’installer à mon bureau. Ce n’est pas évident mais j’essaye de me concentrer. Mon téléphone n’arrête pas de sonner, je jette un œil… Kader bien-sûr mais je ne décroche pas ses appels et ne réponds pas à ses messages. S’il pense que c’est au téléphone qu’on va régler ça, il a menti.
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