Chap 3 Tome 2
Ecrit par Nadiaa
Chap 3 TOME 2
Destin acharné
*** Sabrina***
Le chauffeur de taxi se gare, il dit à maman qu’il ne peut plus continuer, en temps de pluie comme ça la voiture ne circule pas dans le quartier. Maman lui rend 2000f et nous sortons du taxi.
C'est à peine si je réussi à rouler ma valise dans ce quartier plein de boue et cailloux, je suis obligé de la porter.
Elle
- J'espère que je suis sur la bonne route, ça fait très longtemps
Silence
- Ah oui ! je me rappelle de cette vente emporté, c'est ici. Rajoute-t-elle
On avance de quelques mètres et c'est là dit-elle
Je vois l'allée qu'on va devoir prendre, elle est tellement étroite, mais je la suis sans parler.
Après être passé sur toute la petite passerelle nous arrivons devant une maison sans portail
- C'est ici, dit-elle
Je regarde la maison et je comprends toute suite pourquoi ma mère n’a jamais parlé de cette sœur, elle telle qu’elle se comportait je ne savais même pas qu’elle connaissait une maison aussi délabrée.
Je regarde cette maison, et je me dis peut-être suis-je dans un rêve? Pourquoi je ne me réveille pas depuis là? Ce n’est pas le fait que je sois dans une maison pareille qui me gêne tant que ça, c’est que je réalise le choix de ma mère, moi ici dans cette… et Murielle en Europe, et son choix est vite fait.
Moi je ne peux tout simplement pas vivre ici, pas parce que cette maison est en ca rabote (maison en planche) je ne me vois tout simplement pas vivre dans une saleté pareille, la saleté de cette maison ne laisse pas indifférent, on sent qu’elle manque d’entretien, à peine entrée dans la cour, les assiettes sales sont éparpillées dehors le long de la cour, des seaux jetés par ci et là sans parler des ordures, je vous rappelle qu'il est 14h.
Maman s'avance et frappe à la porte, une dame presque de son âge sort en mini short.
- Solange tu es vraiment venu? Dit-elle toute étonner s'adressant à ma mère
À cet instant je réalise que je vais vraiment habiter cette maison, on ne s’est donc pas trompé
Pas de bisous en guise de salutation entre les deux cousines, pas de mains tendues rien rien. Ce qui me laisse perplexe en ce qui concerne leur lien de fraternité que je remets toute suite en question.
- Oui je suis là avec ma fille comme je te l’ai dit Sophie
Moi j'étais loin derrière je les observais de loin
- Viens alors Sabrina, cette dame s'adressa à moi
Je me rapproche d’elles
- Bonjour, lui dis-je
- Bonjour Sabrina, tu es déjà une femme-là, tu es beaucoup plus belle que ta mère
- Merci, dis-je
- Humm, fit maman
Ma mère me dit
- C'est elle ma cousine avec qui j'ai grandi Sabrina, tu vivras chez elle un moment le temps pour moi de planifier normalement les choses pour nous. On n’en a parlé
La dame me sourit et nous demande d’entrer, elle fait entrer ma valise avec elle
Quand nous entrons dans son salon deux jeunes filles sont couchées sur la natte par terre, elles dorment.
La dame entre ranger ma valise, par derrière je regarde ma mère et je n’en reviens toujours pas
- Tu es sérieuse que tu viens m'abandonner ici maman? Qu'est-ce que je t'ai fait pour mériter une telle punition Maman? Je ne la connais même pas cette femme.
- Sabrina ma fille je ne veux que ton bien ma chérie, rester un peu dans cette maison te fera grandir J’en suis sûre, tu verras la vie différemment. Ne t’inquiètes pas pour Sophie tu vas apprendre à la connaitre.
- Donc tu envoies Murielle en Europe et c'est ici que tu m'envoies grandir pour mon bien ?
- Asseyez-vous non ? Ne prêtez pas attention aux filles ci, elles étaient à une fête hier et depuis là elles n'arrêtent pas de dormir. Nous dit maman Sophie
Je m’assois mais je sais que ma mère ne le fera pas, elle tient trop à sa robe blanche pour s’assoir sur une chaise pareille.
- Solange la grande dame ! Dit-elle d'un ton ironique en regardant maman
- Je n'ai pas cru que tu viendrais vraiment, Sabrina soit la bienvenue ma fille. Ici c'est ta maison désormais.
- Merci, lui réponds-je
- Je suis pourtant là Sophie, ça fait très longtemps quand même je l’avoue
- Très très, je suis désolé encore pour ton mari
- Ohh ! Merci
Maman à 15h après avoir tourné en rond évitant de s’assoir nous dit qu'elle doit rentrer à Yaoundé avant que la nuit ne tombe, quand je suis sorti l’accompagner, elle a reçu un appel lui confirmant que Murielle est bien arrivée, on en était ravie, moi également malgré les circonstances de notre séparation c’est ma petite sœur et je ne peux que lui souhaiter the best. Maman m'a remis 150 mil avant de partir
- C’est pourquoi ça ?
- Débrouille toi à trouver un peu d'argent pour ta scolarité d'ici là je te donnerai ce que j'ai si je réussi à en avoir.
- Je me débrouille comment ? je reprends dans moins d’un mois, cet argent c’est pour manger pendant les classes ou pour l’école ?
- On verra en fonction de ce que je réussis à avoir, pour le moment c’est ce que j’ai pu rassembler pour ta scolarité tu peux même faire du commerce pour compléter.
- Oui j’aurai pu le faire si j’avais encore du temps mais là je ne peux juste plus.
J'ai bavardé comme je pouvais mais cela n'a pas servi à grand-chose, ma mère a pris son taxi et elle est partie.
Quand ma mère est partie je suis rentrée chez maman Sophie. Elle m’a montré où elle a déposé mon sac, nous sommes entrées dans une chambre avec deux lit.
- Tu vas dormir ici avec tes deux cousines, Sur ce lit ci deux autres personnes dorment souvent là
Je vois une chambre tellement petite et je me demande comment on pourra la partager à plus de 4.
Elle me laisse dans la chambre, je m’assois sur le lit les mains sur la tête et je cogite, comment vais-je m’en sortir dans cette situation ? Une chose est sûre c’est une rude épreuve de la vie qui commence pour moi, je vais me battre peu importe comment mais il faut que je m’en sorte. J’ai rejoint maman Sophie à la cuisine dehors elle préparait au feu de bois dans la cour.
- Tu ne dors pas Sabrina ?
- Non, je n’ai pas sommeil
- Wehh ! j’imagine que tu dois avoir faim
- Que prépares-tu ?
- Du riz sauté avec de la sardine
- Ok, je peux t’aider si tu veux
- Viens par là
Je suis resté dehors avec elle, elle me posait tellement des questions, d’autres tellement personnelles.
- Donc comme ça vous n’avez plus grand chose ?
- Qui te l’a dit ? maman ?
- Non, j’ai appris par…
Avant qu’elle ne termine même
- Ah ok,
J’ai compris que c’est le genre de femme qui aime tout savoir sur la vie des gens,
- Toi tu es marié maman Sophie ?
- Non, tu n’as jamais entendu parler de moi n’est-ce pas ?
Je la regarde confuse je ne sais même pas quoi lui dire
- J’imagine que ta mère ne vous a jamais parlé de moi, non ne me regarde pas comme ça ce n’est pas grave. Solange a toujours eu honte de moi du fait que je sois pauvre comme ça pourtant nous l’avons toutes été a un moment de notre vie. Elle-même a habitée dans cette maison, c’est la maison que nous a laissé notre grand-mère.
- Hein ?? maman habitait ici ?
- Oui, tu vois l’école là en entrant sur l’allée qui mène à cette maison ? c’est là que nous avons fréquentées petites.
- Humm
Les deux filles qui dormaient au salon, nous rejoignent à la cour
- Ma’a c’est comment ? dit l’une d’elles
- Bonjour, disent-elles pour moi
- Bonjour réponds-je
- (leur maman) Ma’a c’est comment ? ma’a c’est comment ? tu cherches déjà ce que tu vas manger hein ? passe d’abord me laver les assiettes ci.
- Non c’est à jenny de le faire aujourd’hui
- Oui laisse je vais les laver, toi lave le sol, lui répond sa sœur
- Et moi je peux faire quoi pour aider ? demande-je
- (maman Sophie) Toi tu es déjà en train de m’aider ici à la cuisine laisse les paresseuses là se débrouiller, pour manger dormir et sortir elles sont championnes mais pour travailler humm.
- C’est toi sabrina ?? me demande la plus jeune sœur
- Oui, et toi tu t’appelles comment ?
- Sarah
- Moi c’est jenny, me dit l’autre
Nous avons fait connaissance, elles ont l’air super sympas les filles, tellement bavardes, le genre de filles avec qui tu es toujours obligé d’ouvrir ta bouche même si tu n’aimes pas beaucoup parler. Sarah à 24 ans et jenny 27 ans, les deux sont les filles de maman Sophie, elle a un garçon qui, lui est à l’université de Dschang, les deux sœurs sont danseuses de ce qu’elles m’ont dit.
Ensemble nous avons rapidement avancé dans les travaux, nous à la cuisine, et elles dans les tâches qui leurs ont été confiées.
Maman Sophie a posé son kiosque de cigarette sur la cour, elle m’a dit qu’elle le fait tous les soirs, elle vend un peu de tout, mais c’est plus la cigarette qui passe. C’est un commerce pour ne pas s’ennuyer à l’intérieur m’a-t-elle dit.
Nous avons mangé puis les filles ont enchainées commentaires sur commentaires. Je les ai laissés un moment, je suis allée répondre à l’appel de Franck
- bébé
- Oui chéri
- Bonsoir
- Bonsoir mon cœur
- Alors ?
- Je suis à douala déjà
- Ahh oui ? dans quel quartier ?
- Ici c’est quel quartier ? je demandais à Sarah qui passait juste à ce moment
- La, ELF, répond-elle
- Elf ??? réplique-t-il
- Oui pourquoi cette intonation ?
- Non non pour rien, tu es bien installé ? ça te plait là-bas ?
- Oui, Je n’ai pas vraiment le choix tu sais ? Pour le moment ça va il y’a deux jeunes filles ici avec qui il me sera difficile de me sentir seule.
- Ok tant mieux, on s’écoute alors plus tard
- Ok, a plus
Quand je retourne vers les filles au salon plus tard elles se mettent à rire
- Quand le bon gars appelle, on va toujours se cacher loin avant de répondre. Dit jenny, sa sœur la soutient
- De quoi vous parlez ? Vous êtes folles les filles.
- Dis-nous tout, c’était qui ? il s’appelle comment ? son parfum ? on veut tout savoir sur lui
- Ekie qui vous a dit que je parlais à un homme ?
- Humm façon ta voix a changée tout à l’heure quand tu as décroché au téléphone là ? on connait ça.
- Dis donc ! je n’ai rien à vous dire les fouineuses
Nous sommes restés ensemble elles n’ont pas arrêtées de me taquiner, nous discutions jusqu’à une heure, je somnolais déjà, quand j’ai sursauté je vois jenny et Sarah bien habillées, toute belles.
- Vous allez où ? demandais- je
- On va au cabaret miss tu veux nous voir danser ? si oui on va ensemble. Me répond jenny
*** Mira ***
- Où est ce que tu as pris cet argent mira ??
- Je l’ai emprunté pour toi
- Sérieux ? à qui l’as-tu emprunté ?
- A la trésorière d’une réunion que je connais. Tu m’as dit que ton projet est sur non ?
- Oui bien sûr
- Quand comptes-tu rendre cet argent ?
- Je ne vais même pas d’abord le prendre pour commencer, tu t’en vas prêter de l’argent sans même me dire et tu t’attends à ce que je sois content ? que je saute de joie ? en plus je t’avais dit de ne pas t’en mêler
- Tu sais quoi ? tu peux ravaler ta fierté un instant ? tu as besoin d’argent on te le donne et tu joues le fier ? j’ai cru que la difficulté était de trouver celui qui pouvait te prêter de l’argent, maintenant que tu le trouves… je peux le rendre si tu veux.
- Oui la difficulté c’était de trouver mais pas comme ça, tu es d’accord avec moi qu’on est un couple, tu n’as pas le droit de faire des choses sur mon dos. Pourquoi avoir pris ce risque seule ?
- Parce que je ne savais même pas que je devais réussir à l’avoir, grâce à Dieu j’ai pu l’avoir alors prend cet argent et remet le moi quand tu pourras. Au plus vite je précise, c’est un ordre j’exige que tu le prennes.
- un ordre ?
- Oui c’est un ordre
- Non tu ne m’ordonnes rien, même si je sais que tu l’as fait pour m’aider c’est toujours un peu risqué de te mêler à tout ça. Non merci et c’est mon dernier mot.
- Din don din don
On sonne à la porte
- Tu attends quelqu’un ?
- Oui c’est Achille, dépêchons nous, finalement tu viens à l’aéroport ou pas?
- Non je serai trop triste si oui, qui va me consoler là-bas ?
- Ok descendons rapidement avec ce qu’il faut, ouvre la porte à Achille s’il te plait
Achille est entré et nous avons fait descendre ensemble les sacs, maintenant il est temps de se dire au revoir.
- Bébé je t’aime tu le sais, je sais que c’est difficile parce que c’est le premier voyage, tu verras que les autres vont passer rapidement. Prions pour que ça se passe bien, et je reviendrai bientôt. Je t’aime tellement ondoua
- Je t’aime aussi, tu me promets que tu seras bientôt de retour ?
- Je te le promets chérie
- Que je serai la seule ?
- Oui bien sûr que tu es et resteras la seule, j’espère que tu seras sage et que tu sauras m’attendre
- J’espère que tu le seras aussi
Après un échange de baiser langoureux on se sépare, il part mais n’arrête pas de se retourner et me lancer des << je t’aime>>, il m’envoi des baisers et je les lui retourne, quand il s’est installé dans la voiture je suis revenu vers lui en courant.
- Je t’attendrai Kylian, je t’aime ne l’oublie jamais
- Je reviens bientôt mon bébé
Je lui tends la main
- Quoi ? dit-il
- Prend cet argent chéri, dit-toi que c’est pour notre progrès, on va s’en sortir mais ensemble. C’est risqué me laisser avec une telle somme.
Finalement il l’a pris mais en me rassurant qu’il le remboursera dès qu’il revient, on s’est tenu les mains un instant puis je les ai laissé partir.
Voir sa voiture partie, peu à peu m’a fendu le cœur, j’ai eu comme impression qu’une partie de moi s’en allait, j’ai eu mal jusqu’à perdre de l’équilibre un moment, avant de sursauter en écoutant la sonnerie de mon téléphone. C’est l’appel de ma mère qui m’a remis les pieds sur terre. Elle insiste une deux et trois fois, je réponds
- Allo
- Mira
- Oui
- Tu es passé ici aujourd’hui ?
- Oui
- Et pourquoi ?
- Je voulais qu’on discute
- Et pourquoi ne m’as-tu pas prévenu avant ?
- Parce que j’avais urgemment besoin de te parler
- Pourquoi avoir attendu l’heure à laquelle je rentre avant de partir ? la ménagère me l’a dit.
- J’ai reçu un appel important avant de m’en aller
- Ok, tu vas bien j’espère
- Ca va merci
Elle raccroche aussi tôt, depuis quand elle cherche à savoir comment je vais ? Je remonte dans l’appartement de Kylian, je me sens tellement seule, lui qui veillait sur moi n’es plus là à peine parti qu'il me manque déjà.
Je vais prendre un bon bain puis je reviens ranger tout le désordre que nous avons fait en rangeant les valises. Pendant que je range je sens un coup très fort sur la porte.
Je me rapproche pour mieux entendre, j’entends soudainement un autre bruit
- Ouvrez rapidement cette porte, c’est la police
- Police???????????