Chap 5 Ma déception, mon recul
Ecrit par kony ariane
J'avais besoin de m'évader, besoin de prendre du recul pour digérer toute ma douleur.
Durant tout mon séjour, à chaque fois que j’avais mon mari au
téléphone je disais que j’avais une urgence que je le rappellerais. J’avais
besoin de temps pour digérer tout ça. J’aimais mon mari malgré tout.
Au bar de l’hôtel dans lequel j'étais descendu à Tunis, j’avais
revu un ancien camarade de fac plutôt un grand frère. Gabriel ABIDJO, c’était
un béninois très gentil qui à chaque occasion n’hésitait à récupérer des colis auprès
de mes parents pour moi.
-Tomato … Tomato ZOSSOU ?
-C'est pas vrai, Gabriel Abidjo
On se fit la bise
-ça fait quoi ? 7 ans qu’on s'est perdu de vue ? Et tes
parents ? Et toi qu'est ce que tu deviens ?
-mes parents sont décédés dans un crash il y’a bientôt 2 ans. Je
suis toujours dans la tomate lol
-Désolée pour tes parents. Ça me fait plaisir de te voir. Je
vois que tu es marié. Tu ne te lasses pas de caresser ta bague.
-oh ! Houn ! En effet je suis mariée depuis huit ans
-sérieux la dernière fois que je t’ai croisé l’étais tu?
-oui,
-ah quand même… des enfants ?
-Oui j'en ai deux des jumeaux de cinq ans.
-waouh, félicitations.
-dis donc on ne diraitpas. Tu es encore plus magnifique.
-merci, et toi ?
-ben moi j’ai un fils de 11 ans Comme tu le sais, mais je suis
divorcé depuis 4ans
-oh désolée
-tu n'as pas à l’être tu sais.Mon ex femme et moi ne nous entendons
bien que quand nous sommes dans un lit lol. Plus sérieusement on est divorcé,
elle s’est remariée mais moi pour l’instant je préfère ma solitude.
Cette nuit là, nous l'avons passé à parler de tout et de rien.
Jusqu’à ce que le bar ne ferme à 5
heures. On a parlé affaires, nos enfants…
-ça te dit demain que nous déjeunions ensemble ?
- et comment, avec grand plaisir.
Il m’a raccompagné à la chambre. J’avais pendant la soirée vue
des appels de Renaud mais j'ai besoin d’oublier du coup je n’ai pas rappelé.
Le reste de mon séjour a été divin, il est amusant à un point,
c'est trop
Apres mon retour à Cotonou je ne suis plus allé au salon de Sidonie.
Elle avait cherchée à me joindre mais j’avais dit à ma secrétaire de dire que le numéro lui a nouvellement
été attribué par l’opérateur.
Je voyais mon mari différemment. J'ai toujours cru qu'il était
le spécimen rare de son espèce. Il avait clamé haut et fort qu’il m'aimait et
pendant ses trois ans sans enfants il me disait toujours ne pas être pressé,
que tout ce qui comptait c’était nous.
-« Si même tu ne veux pas d'enfants, cela me conviendrait
car tu es ma précieuse tomate à moi »
Je pleurais dès que je me retrouvais seule, car notre couple
n’était que mensonge. J’étais resté en contact avec Gabriel, il travaille ici
pour un prestigieux cabinet d’audit. Il vient de se faire associé.
-Tomato ? Bonjour, alors comment vas-tu ? Et ta
famille ?
-Bonjour Gabriel, je vais bien merci et les enfants aussi vont
bien.
-Euh ok, dis moi serais tu libre pour dîner avec moi ; je
dois fêter ma promotion là
-Non sérieux tu es passé associer ?
-Oui
-félicitations, je suis trop contente pour toi
-merci, alors ton époux ne trouvera pas d’objections ?
-où et quand ?
-Je n’oserais pas t’inviter chez moi ça pourrait être mal vu,
donc ‘’le SORENTO’’ 20 heures ?
-Parfait, à ce soir dans ce cas.
Gabriel ABIDJO
Tomato, dans mes souvenirs était plus joviale que ça. Quand je
suis tombé sur elle à Tunis, elle était dévastée. J’ai fait du mieux que je
peux pour lui tenir compagnie et la faire rire un peu. J’ai l’impression
qu’elle a des problèmes. Quand je parle de son mari, elle survole la question.
Bref, je ne suis pas là pour lui causer du tord.
Ma journée s’est très bien passé, j’avais hâte de retrouver
Tomato, elle est de si bonne compagnie.
Pour l’occasion j’ai enfilé un pantalon kaki sous une chemise
bleu avec un blaser qui en jette. J’étais décontracté mais très élégamment
vêtu.
Quand je la vis entrer, purée ! Elle a quarante ans mais ne
les fait pas. Elle avait enfilé une robe droite, ouverte dans le dos. A la
simple idée qu’elle ne portait pas de soutien, mes sens se mirent en alerte.
Son ventre plat pourtant elle a eu une maternité de jumeaux en plus.
-Tomato, tu es superbe. Je me sens bien minable à tes cotés
-bonsoir Gabriel, c’est ça flatteur va
-tiens assied toi je t’en prie
Je m’étais levé pour l’accueillir et après lui avoir fait la
bise je lui tirai la chaise pour qu’elle s’installe. Je remarquai quelque
chose, que je ne pus garder pour moi.
-Tu as changé de parfum ; je ne sais pas ce que c’est mais
tu le porte très bien. C’est envoûtant
-merci
Le dîner se passa dans une très bonne ambiance. Elle me parla
longuement de ses affaires et se plaignait du fait qu’elle était fatiguée de
tout contrôler. C’est ainsi qu’en rigolant je lui proposai les services de mon
Cabinet.
-ah ben oui tiens donc, ça me permettra de voir si ma gestion
est efficace
-En effet oui
-alors disons jeudi 10 h dans mes locaux ?
-La femme d’affaire ! Moi qui croyais que tu étais là pour
moi
-je fais d’une pierre deux coups lol
-c’est noté.
Le temps semblait ne pas suffire, car nous avions trop dechoses
à nous dire. Elle s’avère être une femme très cultivée. Elle a avis sur tout et
c’est à son honneur.
Il sonnait 23 h 50 quand nous nous décidons à nous séparer.
Je lui fis la bise et lui demandai de me faire signe une fois
chez elle.
Tomato ZOSSOU
J’ai passé une soirée très relaxe, Gabriel est de bonne
compagnie, il me fait penser à autre chose qu’à la trahison de Renaud.
Sur le trajet du retour, je remarque des phares qui me suivent,
j’avais vu des films policiers je sais la conduite à tenir. Je me mets à rouler
très lentement devant le feu qui était à l’orange histoire de faire croire à
l’autre voiture que je vais m’arrêter au feu. Mais dès que celui-ci est passé
au rouge, je l’ai grillé et j’ai planté la voiture là-bas.
Mon téléphone s’est mis à sonner, je regarde et met le haut
parleur
-Tomato, c’est dangereux ce que tu viens de faire putain de
merde. Tu grilles les feux ? Tu n’es tout de même pas aussi inconsciente
non ?
-Gabriel ? Mais comment tu sais ça ?
-Là n’est pas la question ; Gare toi toute suite
-tu me parles autrement
-Gare toi toute suite j’ai dit.
Il avait crié tellement fort que je m’étais arrêté ; je
voyais la voiture en question derrière moi et un homme en sortir coté passager
-Gabriel ? C’est toi qui viens vers moi ?
-Oui
Je coupai l’appel et sortis de la voiture
-Tu es complètement folle ma parole, tu conduis comme une gamine
là ; tu veux te faire tuer ou quoi ? T’as pensé à tes enfants ?
Et ton mari ? MERDE, et moi ?
-Déjà tu arrêtes de hausser le ton sur moi, je ne suis pas ta
fille. Cette voiture me suivait alors j’ai paniqué. Pourquoi me suis tu ?
-Je ne pouvais pas te déposer alors j’ai demandé à mon chauffeur
de te suivre pour que je m’assure que tu es rentrée saine et sauve. Je ne
voulais pas te faire peur ; je suis désolée. Mais tu trembles, t’as
froids ? Viens là.
Il me prit dans ses bras et me serra fort, je me mis à pleurer
je ne sais pas trop pourquoi.
-Monte je te ramène,
-non je n’ai pas envie de rentrer
-mais ton mari va s’inquiéter
-tu ramènes toujours tout à lui
-excuse moi, c’est bon calme toi. Je vais conduire, tu
m’indiques chez toi et je te laisse à quelques pâtés de maisons et tu reprends
le volant
C’est ainsi qu’il me ramena à quatre maisons de chez moi, durant
le trajet il avait pris ma main gauche dans la sienne. Il me fit la bise et descendit
Je repris ma place
derrière le volant et soufflai un bon coup avant de démarrer. En rentrant dans
le garage je remarquai dans mon rétroviseur que la voiture de Gabriel était
passée.