Chap I: mon travail adoré

Ecrit par RIIMDAMOUR

Hello la famille! Bah voilà, le premier chapitre de mon nouveau roman. J'espère que vous serez plus cléments avec moi sur ce coup ci. Maintenant que j'ai deux romans en ligne...ce ne sera pas du tout facile pour moi de publier à fréquence régulière. J'espère que vous comprendrez. #
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Une semaine que je travaille ici et je hais déjà mon boulot, plus que tout au monde.
Comment expliquer ça?
En fait mon lieu de travail est plus un foutoir qu'autre chose. Ici, personne ne prend sa tâche au sérieux, à commencer par le big boss lui-même.
Lui, c'est un cas désespéré. C'est le pire patron au monde, pas qu'il soit insupportable ou méchant, lui il est toujours abonné absent, à tel point qu'en une semaine je n'ai toujours pas pu me faire une idée de lui. Et devinez quoi? Je suis son assistante.

Oui moi, son assistante je ne sais presque rien de lui, sauf ce qu'il y a de moins bien à apprécier.

Cet homme Mr Faye est d'une gentillesse confondante, du moins le peu de temps que je le vois. Il est aussi un don Juan, un vrai de vrai, un original.
À presque 50ans, il est encore beau, en pleine forme physiquement, il est séduisant, un joli teint noir sérère, riche et en profite.
En une semaine j'ai vu plus belles femmes que j'en ai vu de tout ma vie.
Des femmes de toutes catégories qui le demandent, qui le cherchent, qui le harcèlent à la limite. Il y en a de tout âge , de toutes les couleurs et de toutes classes. Finalement je suis bien plus hôtesse d'accueil qu'assitante de direction.

Ainsi il est l'un des hommes les plus couru de Dakar city.

Sa célébrité à une répercussion négative sur mon travail. Car je reçois toutes sortes de personnes qui sont à sa recherche.

Si ce ne sont pas ses groupies intéressées, ce sont des clients mécontents. Son carnet de rendez-vous, que je tiens, est plein à craquer.

En parlant du loup! Le voilà qui arrive, frais et pimpant comme à son habitude.

- Bonjour mademoiselle Camara! Fait-il d'un ton enjoué. Comment allez-vous?

- Bien et vous monsieur? Je réponds en le suivant dans son bureau.

- Tout roule comme sur des roulettes. Dit-il en sifflotant.

- Votre rendez-vous 10h est arrivé ainsi que le suivant. Vous voulez que je fasses entrer le premier. Je lui demande sans lui laisser le temps de réfléchir.

- Mais je n'ai pas encore pris mon petit déjeuners mademoiselle. Répond-il en baillant.

"Donc il vient de se réveiller l'irresponsable ."

- Monsieur cet homme vous attends depuis deux heures de temps. Vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas le recevoir, cela fait une semaine qu'il vient tous les jours. Je tente d'objecter.

- Ah bon pourquoi ne me l'avez vous pas dit? S'exclame t-il l'air surpris.

- Je vous l'avez dit avant hier, ainsi qu'hier, vous m'avez demandé d'annuler tous vos rendez-vous. Je répond, lasse.

- Ah bon? D'accord faites le monter et ramenez moi un café bien corsé et un croissant.

Je sors sans lui répondre. J'en ai marre de son manque de sérieux, à cause de lui je vais devoir aller sourire à "l'homme aux costumes bleu roi" et jouer à la parfaite secrétaire.

"L'homme aux costumes bleu " est son fameux rendez-vous de 10 heures.

Pourquoi je l'appelle ainsi? Parce que figurez vous qu'en quatre jours cet homme a porté quatre costumes différents, tous de la même couleur:  bleue.
Je le sais parce que j'en connais un rayon sur les fringues, les couleurs...

J'inspire un bon coup avant d'entrer dans le salon qui fait office de salle d'attente.

Je plaque mon habituel sourire d'hôtesse sur mes lèvres et m'avances vers l'homme qui semble assez pressé. Il tapote du pied et consulte sa montre sans arrêt. Aujourd'hui il a enlevé sa veste qu'il a déposé soigneusement sur le siège, à côté de lui. Il semble assez indisposé par la chaleur.

Bien fait pour lui, dafa niémé costume rekk.

- Laissez moi deviner, vous venez me dire que vous êtes désolée, que votre patron ne peut pas me recevoir aujourd'hui. Fait-il en me voyant m'avancer vers lui.

Je ne peux m'empêcher d'afficher un sourire moqueur sur mes lèvres.

Ah, tu as tort !!!

- Non monsieur. Il vous attends dans son bureau, veuillez me suivre.

Il semble assez décontenancé vu sa tête, mais je le devance sans lui laisser le temps de répliquer.

Je remarque que les deux pies Fatou et Anta sont assises à l'aise sur un fauteuil une tasse de thé à la main. Elles me lancent encore un de leurs regards hautain et dévorent des yeux monsieur bleu roi. Il faut dire qu'il est plutôt bien fait de sa personne l' emmerdeur. Il n'est pas spécialement beau,ni noir, ni clair , mais il a...du charisme, du charme.

De toute façon, comment ne l'aurait- il pas avec ces costards que je devine être faits sur mesure. Ils lui vont super bien, surtout qu'il est élancé et fin. Il doit être friqué ce type. La rolex sur son poignet en témoigne bien. Et ce que je vois là, c'est pas du toc, je sais reconnaitre la pacotille.

Une fois devant la direction, je m'efface pour laisser passer monseigneur bleu .
Monsieur Faye est en grande conversation téléphonique à mon grand désarroi, il fait signe à monsieur bleu roi de prendre place sur un siège.

Aucune tenue cet homme, comment peut-il recevoir quelqu'un dans ses conditions là? Cette pièce sent le renfermé et la table de son bureau ressemble à... une décharge d'ordures .

D'ailleurs monsieur "bleu " n'a toujours pas pris place, je le comprends aisément étant donné que tout est poussiéreux dans cette pièce, les sièges y compris. Il scrute le bureau avec dégoût, je considère qu'il ne va pas s'asseoir. Il est vraiment saoulant cet homme.
Il me lance un regard qui signifie clairement : mais qu'attendez vous pour me nettoyer ce fauteuil?
Je décide de l'ignorer et de m'en aller mais ma stupide conscience me ramène à l'ordre. Alors je prends et mouchoir et entreprends de lui dépoussiérer son fauteuil, je prends quand même soin de cacher mon énervement derrière mon fameux sourire. Ce n'est pas que je ne suis pas contente de l'aider mais cet homme m'exaspère, il n'a fait que me crier dessus cette semaine, comme si les absences répétées et prolongées de mon boss étaient de ma faute. J'avais envie de l'envoyer bouler, mais comme je n'ai pas envie de me faire renvoyer de ce misérable travail... J'ai souri à chaque fois. Tchip.

La tâche me prend un peu de temps mais le résultat est plutôt correcte, espérons que son altesse bleu roi considère la chaise assez propre pour son honorable popotin. Tchip.

Je m'enfuis rapidement vers la sortie espérant m'en aller, mais c'est sans compter sur monsieur Faye qui me lance:

- N'oubliez pas mon café mademoiselle Camara, bien corsé avec deux sucres.

Il faut croire qu'il me prend pour une serveuse. Le peu de temps qu'il passe au bureau, il le passe en m'envoyant lui faire du café, du thé, lui acheter des croissants. Il m'a même envoyé l'autre jour au pressing lui récupérer son linge, sous le chaud soleil. J'ai dû me ruiner en taxi car je ne peux pas me permettre d'être touchée par les rayons du soleil assez longtemps et je n'avais pas de crème solaire sur moi. Il a beau être gentil, il est quand même énervant.
Je suis assez énervée en me rendant au réfectoire, c'est une petite pièce près de la salle d'attente qui est équipée de distributeurs et de machines à café. C'est sans doute la seule pièce qui sert à quelque chose dans cet entreprise.

Les deux pies, Fatou et Anta sont toujours assises dans la salle d'attente entrain de discuter avec monsieur Keïta, le rendez-vous de 11h de monsieur Faye. Elles ne travaillent jamais ses deux là, à croire qu'elles pensent qu'une pause café duré une journée entière. On les trouve toujours dans la salle d'attente entrain de faire des commérages. Elles ont transformé cette pièce en leur salon personnel. Elles ne me considèrent pas comme une personne normale. Je les ai entendu dire le jour de mon arrivé :

- Wa pouné loumou fii deff? Genrou nitt yii daniouy porté malheur. Ba dou on l'a embauchée? (Mais que fait un albinos ici? Ce genre de personne portent la poisse. J'espère qu'on ne l'a pas embauchée).

Je ne sais pas laquelle des deux a dit ça, mais maintenant je suis sûre à parier que c'est Fatou, c'est la plus bête des deux.

Je ne plais pas à Anta, je ne sais pas pourquoi. Enfin, si Je le sais, c'est en partie parce que Je suis albinos.Mais il y a autre chose, je le sais, je le sens. La manière qu'elle a de me regarder... Pourtant Je me m'habille très bien. Je n'ai même pas besoin d'être modeste de ce côté là, je sais que Je m'habille bien. Je suis une fashionista. Peut-être est-ce ce qui lui déplait?

Aujourd'hui par exemple Je porte un chemisier blanc près du corps, avec des manches courtes et une jupe plissé beige qui m'arrive au dessus du genou. Je sais que dit comme ça, ça vous paraît assez banal, mais c'est raffiné, classe. Surtout que je les ai accompagné de mes escarpins marrons Chanel.
On peut me détester pour tout ce que l'on veut, sauf pour ma manière de m'habiller .

Je les dépasse sans leur prêter attention et fais son café à monsieur Faye. Je me demandes si je ne dois pas servir quelque chose à monsieur bleu roi, ce serais impoli de ma part d'apporter du café à monsieur Faye et rien pour lui. Il me semble le genre d'homme prendre du café fort sans sucre.

Ne voulant pas faire attendre le bosse, je prends une autre tasse de café noir et pose deux sucres à côté de sa cuillère, on ne sait jamais.
Je trouve monsieur Faye toujours au téléphone et l'autre toujours

entrain de consulter sa montre.

L'attitude de mon patron frise l'impolitesse, j'en suis outrée. Je pose son café sur son bureau et me tourne vers monsieur bleu roi.

- Puis-je vous servir quelque chose monsieur. Je lui dis en affichant mon sourire là.

- Du café. Dit-il sans me regarder. Sans sucre, s'il vous plaît. Ajoute t-il à contre coeur.

Bingo! Je le savais!

Je pose fièrement son café devant lui, après avoir au préalable dépoussiéré la table.
Il ne dit même pas merci. Mais je ne m'en offusque pas. Il a été désagréable toute la semaine.
Je suis sur le point de partir mais je ne peux me résoudre à laisser tout ce bordel sur le bureau de mon patron.

En deux temps trois mouvements je débarrasse la table d'une énorme masse de papier et la dépoussière, n'y laissant que l'ordinateur de mon boss et les deux tasses de café.

Monsieur FAYE est toujours au téléphone, je me demande si je ne dois pas lui rappeler qu'il y a quelqu'un qui est assis en face de lui et qui l'attends.
Ouf! Il raccroche alors que je m'apprêtais justement à lui faire la remarque.

- Ah monsieur Aw! S'exclame t-il en tendant la main a monsieur bleu roi. J'espère que je ne vous ai pas fait attendre.

Quelle question!

- Un peu quand même! Répond monseigneur bleu roi assez froidement.

Ce qui a le don de refroidir mon supérieur.

Je me tourne essayant de camoufle mon rire. La franchise de monsieur bleu roi sert à quelque chose finalement.

- Ah veuillez m'en excuser alors.

Cette fois ci je réussis à m'éclipser discrètement. Je regagne le trou à rat qui me sert de bureau.
Mon bureau est la principale raison pour laquelle je hais mon job. Je ne sais même pourquoi je l'appelle bureau. C'est plus un débarras qu'autre chose. La première fois que j'y ai pénétré j'ai failli tomber dans les pommes. Cette pièce est petite , sans fenêtres. Non, aucune aération. Je vous avoue que pour une claustrophobe comme moi, c'est pas l'idéal. A la maison, je stresse rien qu'a l'idée d'y retourner.Le comble du comble, c'est que ce bureau était recouvert d'au moins trois couches de poussière. il y avait carrément une tonne de papier, des documents non classés, des archives...

la raison pour laquelle cette pièce me dérangeait tant, retraite ma claustrophobie. Je m'evanouissais toujours dans les espaces clos, ce n'était pas encore arrivé mais...

Je ne savais même plus où donner de la tête, ni du nez d'ailleurs, comment respirer dans un endroit pareil. Aujourd'hui il est nettement mieux, je me suis evertuée de mettre un peu d'ordre depuis mon arrivée. Je songe même à appeler une entreprise spécialisée dans le nettoyage. Non ce n'est pas extrême! Je ne peux pas décrire l'état bordélique dans lequel se trouve cette foutue pièce avec des mots. 

Sérieusement quoi! Vous voyez ce que je veux dire?
C'est bien de rêver, mais là faut que je retourne au travail, au moins il y aura quelqu'un qui mérite son salaire dans ce taudis minable qui nous sert d'entreprise. PFFF.

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Trois heures de temps que je range, frotte, balaie, ordonne... je suis tellement concentrée sur la tâche que je n'ai pas vu le temps passer. Aïe j'ai les mains en sang, je me suis entaillé les doigts de nombreuses fois avec le papier. Encore un inconvénient de l'albinisme, on a la peau hyper sensible, un petit rien et on se blesse. Mais ça m'apprendra à porter des gants quand je fais du ménage.

Les autres doivent être rentrés depuis un bout de temps déjà puisqu'on est samedi, nous descendons plus tôt. Et connaissant la bande de fainéants qui peuplent cet immeuble, je suis sure qu'ils sont partis avant l'heure même.

Je prends quelques minutes pour diminuer la couche de poussière sur mes mains et mes habits aux toilettes. Mon chemisier n'est plus blanc mais beige, merci la poussière.
Je me surprends à me contempler devant le miroir mural des toilettes. En ce moment, je me trouve normale. J'ai hérité du petit nez retroussé de ma mère, une petite bouche avec des lèvres pulpeuses. Je ressemble à tout le monde sauf que ma peau est blanche et mes yeux verts. Je n'ai rien d'un monstre alors pourquoi toute cette discrimination à mon encontre? On se dit qu'au fil des ans on s'habitue à être regardé de travers, avec pitié, avec dégoût, mais ça fait toujours aussi mal lorsqu'on sent le regard des gens sur nous. Bon, Je ferait mieux d'y aller. Maman ma toujours dit de ne jamais durer devant un miroir, ca donne la grosse tête de se contempler trop longtemps.

Mais avec moi ça ne risque pas d'arriver. J'ai beau me trouver belle devant un miroir, face au regard des gens Je me sens... hideuse.

Je ne croise personne dans les couloirs en sortant des toilettes. Qu'est ce que je disais, personne n'a pris la peine de rester quelques minutes de plus. Oh mon Dieu! Pourquoi ne m'avez vous pas donné un travail plus sérieux.
Je prends mon sac et mes affaires. Je ne ferme pas mon bureau en partant par ce qu'il n'a pas de clé. De toutes façon personne n'y entrera, de peur de mourir d'asphyxie.
J'entends du bruit en passant devant le bureau du chef des paresseux, je me demandes ce qui le retient ici jusqu'à une heure pareille, il n'a jamais duré ici aussi longtemps tiens. Kheee, il mérite une médaille aujourd'hui. Je vais quand même lui faire savoir que je m'en vais.
Je frappe deux petits coups discrets. Il me dit d'entrer.

Il est toujours assis à la même place en face de son altesse serenissime bleu 

- Je m'en vais monsieur. Lui dis-je.

-Déjà? Fait il surpris en consultant sa montre.

-Oui il est l'heure monsieur. Tout le monde est déjà parti

- Ah si, vous avez raison. L'heure de la descente est passée depuis longtemps. Dit il. Que faisiez vous jusqu'à présent?

- Je nettoyais. Je lui réponds.

- D'accord, à lundi alors.

- À lundi monsieur Faye. Passez un bon weekend.

En sortant de l'immeuble, je souffle un bon coup. Je suis soulagée. Ouf! Je ne suis pas morte! Youpi! J'ai l'intention de profiter de ce weekend pour me reposer avant d'attaquer une autre semaine cauchemardesque. Lundi est un autre jour.

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#Alors,vos impressions? Je vous avoue que je suis un peu stressée. Rassurez moi, elle est bien cette première partie? Vous donne t-elle envie de continuer? Que pensez vous de mon personnage principal? Moi je l'adore et j'ai choisi le mannequi Thando Hopa comme personnage de Lalya, je la trouve juste magnifique. Et vous?#

Albinos