Chap1
Ecrit par kony ariane
Je venais d’avoir 21 ans quand j’ai fait la connaissance d’Abdallah. Il était l’assistant de mon professeur de mathématiques financières.
Il avait 29 ans à cette époque. Étant la meilleure de ma filière d’analyste financier, notre professeur m'avait désigné pour être son intermédiaire entre la classe et lui.
Il me donnait d'avance des cours à photocopier, les travaux dirigés à faire, les recherches et moi je me chargeais de tout transmette à mes camarades de fac.
Mon rapprochement avec Abdallah s’est fait, quand je préparais ma thèse. Il m'a été d'une grande aide. Peut être aurais-je dû garder notre relation purement professionnelle…
Sortie avec les honneurs du jury, et les félicitations du ministre des finances d'alors 4ans après ma thèse, je suis réduite en servitude dans mon foyer. Triste sort ou revanche sur la vie ?
Solène CODJO
J’ai aujourd’hui 25ans, et le reflet que m’envoie le miroir fait plutôt pitié à voir. Ma décision est prise, mettre fin à tout ceci.
Je masque tant bien que mal pour une énième fois mon coquard et les bleus sur les parties visibles de mon corps.
Une fois présentable, je me décide à descendre préparer le petit-déjeuner de la famille. Nous sommes dans cette immense maison4 adultes et 2 enfants, sans compter le personnel de maison.
J’ai eu des grossesses, mais je n'ai pas encore eu la chance d'en mener une à terme.
Finalement je remonte enlever toute trace de maquillage. Je dois être naturelle. Après tout pourquoi cacher ce que tout le monde sait, mais feint d’ignorer ?
En me mettant avec Abdallah, j’ai dû dire adieu à ma famille.
Au début sans m'en rendre compte et par la suite par contrainte.
Je suis togolaise et mes parents m'ont envoyé au Ghana pour les études universitaires.
Quand j’ai accepté sortir avec Abdallah, j'ignorais que cela impliquait sortir avec toute sa famille, couper les ponts avec les miens, changer totalement d’apparence, arrêter de penser par moi-même, garder la tête baissée face à un interlocuteur, murmurer pour répondre ou se taire même quand j’ai une opinion ; bref c’était devenir une tout autre personne.
Quand j'ai fait la connaissance de Ma' Hamid, j'aurais du écouter mon intuition et fuir loin.
Abdallah m’avait vite rassuré. Six mois après que je sois devenue sa petite amie, il m’entretint en ces termes :
-Solène ?
-Oui mon cœur
-M’aimes-tu ? M’aimes-tu pour de vrai ?
-Mais bien sur bébé. Pourquoi en doutes-tu ?
-Tu sais que je suis musulman et que pour nous la religion est sacrée. Maman est d’accord pour que nous nous mariions mais tu dois te convertir. Si tu m'aimes cela ne devrait pas te poser de problème, n’est-ce pas ?
-Heu oui
-Très bien s’il en est ainsi tu t’appelleras Soliath. L'imam est d’accord. En plus j’ai bien fait de t’apprendre les rites de la prière.
Mais c’est quoi cette blague ?
-Mon amour je suis heureux. Maman pensait que tu ne l'accepterais pas. Informe ta famille. Nous irons demander ta main
Quand j’en avais parlé à mes parents, ça été la croix et la bannière mais, ils ont fini par abdiquer.
Mon mariage fût célébré en grande pompe. Vu que j’étais vierge ça a fait du bruit va savoir pourquoi finalement.
Abdallah et moi avions intégré une petite maison que lui avait léguée son père.
C’était l'amour fou. Il m’avait demandé de prendre une année sabbatique avant que je ne me mette sur le marché de l’emploi… Grosse erreur. Mon mari voulait profiter de moi.
Nous étions plus qu’heureux.
Quinze mois après notre mariage, Rachad mon beau-frère perdit sa femme qui venait de donner naissance à leur deuxième enfant. Ca été une période très triste pour tous.
Un soir, mon mari m'appela pour me demander de me préparer car ma belle-mère souhaitait nous voir. Je n'en avais aucune envie mais pour cet homme, j’étais prête à tout.
Je pris une douche et enfilai une des jolies robes que m'avait offertes mon mari.
Dès que nous franchissons la porte de la maison familiale, je ressens le regard de ma belle-mère. Seigneur, son regard est électrique.
À peine l’ai-je salué poliment, que je reçois le soufflet du siècle. Oui, la main de ma belle-mère c’était abattue sur ma joue par deux fois
-Où te crois-tu pour t’habiller ainsi ? Ne sais tu pas que tu es une Hamid ? Crois tu que c'est l'un des noms de ton bat quartier là-bas au Togo ?
S’adressant à mon mari,
-Je t’avais bien dit qu’une païenne dans la famille ce n'est que des histoires
Mon mari était resté là, sans mot dire. J'ai ravalé mes larmes car je ne voulais pas donner ce plaisir à ma belle-mère. Par respect pour elle et par amour pour mon mari, je n’ai eu aucune réaction.
Sans nous demander notre avis, elle nous informa de ceci ;
-Dès demain vous viendrez-vous installer ici. Vous n’êtes pas sans savoir que Rachad est veuf à présent. J’ai besoin de ta femme pour s’occuper de tes neveux
-Mais maman ?
-Tu ne me réponds que quand je te pose une question. C’est clair ?
-Oui ma'
-Surtout que ta femme ne vienne pas ici avec ses chiffons. Je ne tiens pas un bordel.
Nous avons pris congé et sommes rentrés chez nous. Je me suis dirigée vers notre chambre sans un mot, ni un regard pour lui.
J'avais mal. Abdallah n'a pas été en mesure de me défendre.
De quel droit sa mère lève t’elle la main sur moi ?
Pourquoi devons nous aménager chez elle, pour que moi je m’occupe de ses petits-enfants ?
Abdallah Hamid
Solène est très fâchée contre moi. J'ai été incapable de la défendre devant maman. Et même quand elle nous a imposé de venir nous installer à la maison, elle n’a pas demandé mon avis. Elle nous a toujours tout imposé.
Même du vivant de papa, elle avait toujours le dernier mot. Il faut que j’aille parler à ma femme.
-Bébé ? Que fais-tu ?
-Ca se voit. Je te quitte. Il est hors de question que j’aille vivre chez ta mère. Je suis désolée pour tes neveux, mais je ne suis pas la femme de leur père et encore moins leur mère.
-Je le sais. Je t’en prie. Ne me quitte pas. Je vais parler à maman.
Elle continue de ranger ses affaires. Je me jette à ses pieds en pleurant.
Mon amour pardonne ma lâcheté. J’aurais dû te défendre. Dès demain je vais régler ce problème. Donne-moi une chance
Je me lève et la prend dans mes bras. Je lui fais des bisous dans le cou, sur le visage et bientôt mes lèvres se posent sur les siennes. Peu à peu elle baisse sa garde et se laisse aller à mes caresses. Je la fais mienne encore une fois, avec passion et avidité.
Solène CODJO
Je me suis réveillée plus qu’heureuse. Mon mari est allé de ce pas chez ma belle-mère lui dire que de un, il n’a pas apprécié qu’elle ait levé la main sur moi, de deux que je m’habille comme je veux car ça lui plaît et de trois que nous ne viendrons pas habiter avec eux.
Je suis heureuse qu’il prenne les choses en mains. Après, vu que c’est samedi il viendra à la maison me chercher, nous irons faire les boutiques.
Cela fait plus de 4 heures qu’il est parti et son portable sonne dans le vide.
Quand enfin le portail s’ouvre, je constate avec désolation que c’est la voiture de ma belle-mère qui vient de se garer.
La tête haute, le visage de l’insolence de mes 23 ans presque, je me tiens droite tel un coq prêt au combat.
-Soliath, ma fille, bonjour
-Bonjour ma'
-Comme ça tu envoies mon fils se rebeller contre sa mère ? Tu as le même âge que la petite sœur de ton mari. Soraya comme toi, êtes mes enfants. Je me suis emportée hier et je m’en excuse. Je veux juste que toute ma famille soit ensemble dans cette épreuve. Accepte de venir vivre avec nous. Tu sais bien que ton mari est très attaché à la famille. Promet moi d'y réfléchir.
-J’y réfléchirai ma'…
Elle me fit un câlin puis s’en alla.
J’étais déboussolée. Mon mari, ne rentra à la maison que vers 19 heures.
-Bonsoir Abdallah,
-Bonsoir ma puce. Désolé j’ai dû aider Rachad sur un dossier
-Ok. Ton repas est servi.
Je montai dans notre chambre car je n’avais pas la force de parler avec lui. Il n’a pas pu une fois de plus tenir tête à sa mère.
Abdallah Hamid
Je ne sais quoi dire à Solène. Maman est passée la voir pour la convaincre de rejoindre la grande maison familiale, je le sais car elle m’a informé de sa démarche.
-Solène, je vais ranger le dîner car comme tu le sais, je n’aime pas manger sans toi
-. . .
-Je t’ai apporté des glaces
-…
-Bébé parle moi, ne m’ignores pas s’il te plaît
-Je n’ai pas faim. Merci pour les glaces mais je n’en ai pas envie de suite.
Elle se glissa dans le lit et prit son ordinateur portable
Qu’allais-je faire pour me faire pardonner ?
À 5 heures j’entrepris de la réveiller car j’avais besoin de lui parler. Après des bisous dans le coup, elle se réveilla.
-Mon amour, pardonne moi de ne pas être l’homme que tu veux. J’essaie tant bien que mal d’être un bon fils et un mari à la hauteur. Aide-moi s’il te plaît
-T’aider dis tu ?
-…
-Pourquoi est-ce à moi de m’occuper des enfants de ton frère ? Ta sœur est là, ta mère est là, ton frère le concerné leur père est là. Pourquoi moi ?
-Bébé, je te le demande. Fais le pour moi. Juste quelques mois le temps qu'on trouve une gouvernante digne de ce nom.
-…
-C’est pour qu’ils ne sentent pas l’absence de leur mère. Tu pourras chercher un travail. Le bébé sera à la garderie pendant que son frère est à l’école.
-Je le fais pour toi, juste quelques temps.
-Merci ma Solène. Je t’aime tellement
C’est ainsi que mon mari et moi avions intégré la grande maison. Au début il n’y avait pas grand-chose à faire. Je supervisais les employés de maison.
Un mois après notre installation, je ne me sentais pas bien alors, j’ai dormi plus tard que d’ habitude. Mon mari était en voyage d’affaire.
Je fus réveillée par une violente douleur au visage.
Quand je revins à moi, je réalisai malgré moi que j’étais ruée de coups par mon beau-frère, sous le regard de ma belle-mère. Je le suppliais d’arrêter. J’appelais ma belle-mère à mon secours mais rien.
Avant de m’évanouir, j’ai cru comprendre que les enfants n’étaient pas prêt à temps, le grand pour l’école et le bébé pour la garderie.
Quand je revins à moi, j’étais dans une chambre d’hôpital et à mon chevet Soraya la petite sœur de mon mari.
-Bienvenue parmi nous
-Soraya ? J’ai mal… De l’eau…
Elle me fit boire à la paille. J’avais des bleus partout. J’avais mal au bas-ventre. Alors je me souviens de la raison de ma présence dans ce lit. Mes larmes se mirent à couler.
-Ne pleure pas. Je suis tellement désolée. Pardon pour ce qu’il t a fait.
-Abdallah ?
-Il sera là d'une minute à l’autre.