Chap1 : Genèse de ma vie.

Ecrit par Lindasab

Je suis née dans la ville de Yaoundé , j’y ai grandi ,et j’y vis actuellement dans un des quartiers les plus misérables , appelé Etam-Bafia, tout simplement parce que ma maman n’a pas eu la brillante idée de nous sortir de ce trou à rat . Jusqu’à présent je n’arrive pas à comprendre, comment une si belle femme, teint noir ciré, avec de magnifiques courbes a pu se retrouver dans ce style de vie . Ça c’est le vrai sacrilège. Là même ce n’est pas le terminator, où elle m’a tué C’est quand après moi qui suis l’ainée , elle a ramené 4 autres grossesses de différents pères ! Eh Dieu le vrai maboulisme . Avec quel argent devait-elle s’occuper de nous tous vu que tous ces types disparaissaient après l’annonce de la grossesse ? Seul Dieu sait . Je me fais cette réflexion alors que je n’ai que 12 ans , tout en berçant la dernière de la fratrie , Mégane qui a 8 mois maintenant . Mes autres cadets sont Nathan, 10ans , Eloïse 8 ans et Evan 5 ans .Il faut que je cherche à manger car depuis 5heures que maman est allée au marché vendre du manioc , elle n’est pas encore revenue . J’ai terriblement faim et je n’imagine même pas l’état actuel des ventres de mes frères . Je réfléchis , mais je sais que je vais commencer par où pour créer la nourriture , Seigneur éclaire moi . Je crois que j’irai prendre un bon chez le sénégalais même comme maman déteste cela , mais pas trop de choix , il faut que je fasse même un riz sauté , le bavardage sera géré plutard. En allant donc chez le sénégalais, je croise ma meilleure amie , ma dure copine Grâce qui va acheter du pain , elle vient de se réveiller , mieux d’elle , la vie est belle elle se réveille à 12h . Grâce : Bonjour Lou on dit quoi ? Moi: oui Grâce je suis là j’ai tellement faim je vais prendre un bon chez le sénégalais. Grâce : ah ! Je pensais que maman Annette n’aimait pas ça . Moi : oui mais pas trop de choix je ne veux pas mourir bête et les petits aussi ont mal faim . Grâce : eeeh c’est dur , si j’avais quelque chose je vous aurai donné mais c’est maman qui m’a envoyé aussi . Moi :ce n’est pas grave . On arrive chez le sénégalais et je lui pose mon problème, comme il aime bien maman il n’hésite pas à me faire ce prêt et je retourne presqu’en courant à la maison m'affairer en cuisine tellement j’ai faim . La cuisine terminée , j’appelle mes petits frères et l’on mange goulûment comme si on avait déjà fait 10 ans sans manger alors que ça doit faire 20h déjà depuis la veille . Le repas terminé , tout le monde au lit pour la sieste , surtout pour mes petits frères parce que moi, dès que je pose mon corps sur ce vieux lit de bambou, je ne peux m’empêcher d’imaginer ce qu’aurait été ma vie si mon chien de père m’avait reconnu. Ah… cet homme ! Maman l’avait connu lorsqu’elle travaillait au casino de Bastos en tant que rayoniste. Un beau blanc , qui venait au moins deux fois par semaine faire ses courses et lui souriait toujours . De fil en aiguille ils sont rentrés en contact et ont fini par se mettre en couple. Dès lors il lui offrait des cadeaux , des voyages, bref tout ce qu’une femme désirait sauf d’énormes sommes d’argent . Après 1an et demi de relation , elle constata qu’elle avait un retard de 2 semaines mais était plutôt contente car s’il s’avérait qu’elle était enceinte , elle ne pourrait qu’être heureuse de porter un petit bout de son homme et elle . Malheureusement ses illusions ont été brisé après la révélation de sa grossesse au monsieur , qui devait rentrer au Portugal car sa mission au Cameroun était terminée . Il avait profité pour lui dire qu’elle était bonne mais prendre une africaine pour épouse était vraiment très peu pour lui . Ma mère avait sombré dans une énorme dépression qui avait failli me coûter la vie . Elle qui venait déjà d’une famille de prolétaire , comme allait- Elle s’en sortir avec un enfant à 19 ans , surtout ramener ce gosse dans la maison de ses parents où vivaient également ses 8 frères et sœurs !!! Elle était encore entrain de réfléchir déçu que l’annonce du gérant du casino avait manqué de l’achever lorsqu’il avait décidé de licencier tous les employés sans diplômes, car oui maman n’avait que le diplôme de CEP.Là c’était la goutte d’eau . 19 ans , enceinte , pauvre et sans emploi . Ses parents ne s’étaient pas opposés à sa grossesse car ils s’en foutaient un peu , chacun était occupé à chercher sa vie . Entre un père alcoolique et une mère infidèle, maman était livrée à elle même et avait dû commencer le boulot de ménagère jusqu’à ce que la fatigue de la grossesse eut raison d’elle et on la vira . Ensuite elle avait commencé à vendre du bois , après des biscuits et bonbons dans une caisse , pour finir en concubinage avec un monsieur de 40 ans qui la couchait jour et nuit sans s’occuper de son enfant . A part le toit  qu’il lui avait donné il ne contribuait à rien d’autre . Malgré tout elle avait au moins un toit sous lequel se poser avec moi . Au fil du temps le monsieur l’avait demandé en mariage et elle avait accepté . Ils s’étaient mariés sans fête, ni grand nombre d’invités . 2 ans plutard le monsieur décéda et maman hérita de cette cabane dans laquelle nous vivons maintenant. Ça c’est quelle vie ? Ne pouvait-Elle pas se contenter de maximum deux enfants? Non , il a fallu qu’elle en fasse 5 tous de pères différents. Il faut que je fasse ma sieste tout en réfléchissant sur comment ne pas devenir comme maman et tous les faire sortir de cette misère .

Entre être,ou ne pas...