CHAP14

Ecrit par kony ariane

J'aide mon épouse à se lever et je l’entraîne dans la salle de bain. Je lui donne un bain rapide et en profite pour me rincer le corps. Je l’aide à se vêtir puis je la porte jusqu’à la voiture.

En moins de vingt minutes, nous sommes à l’hôpital où je demande une consultation gynécologue. Très vite elle est prise en charge.

Après examen, la gynécologue nous parle enfin. Ce silence était effroyable.

-Monsieur et madame Moyira, je ne vois rien de bien grave.

-comment ça ? Mon épouse souffre je vous signale.

-je n'en doute pas Monsieur, ce que je veux dire c’est que l’état dans lequel se trouve votre épouse est la cause de cette douleur.

-soyez plus précise docteur

-félicitations à vous. Vous accueillerez bientôt un nouveau membre

Ma femme et moi comme à l’unisson avons crié ;

-quoi ?

-madame est enceinte de quatorze semaines je dirai. À quand remonte vos dernières règles ?

-euh …

Sandrine apparemment n’a aucune idée de la date de ses dernières menstruations.

-mais pourquoi a-t-elle eu autant mal ? C’est la première fois que ça lui arrive. Elle a eu deux grossesses comme vous le savez et jamais ce n’est arrivé

- En fait il arrive qu’au début de la grossesse, bon nombre de femmes se plaignent de douleurs abdominales pendant les rapports sexuels. Dans la plupart des cas, c’est tout à fait normal, surtout pendant le premier trimestre de la grossesse. La cause la plus plausible peut être la fermeture du col de l’utérus qui rend plus pénible les pénétrations. Cependant dans la pratique, un col très bas ou la sécheresse vaginale sont aussi source de douleur pendant une relation sexuelle. Le mental influe également sur l’envie et rend la femme stressée ou sujette à des blocages. C’est ce qu’on appelle dans le jargon médical un blocage psychologique involontaire. Cette anxiété entraîne des sensations biaisées et une difficulté à la pénétration.

-ah oui ?

-dans le cas de votre femme son col n’est pas bas rassurez vous. Je vais miser sur la fermeture du col. Je vais prescrire à Madame un antalgique et lui mettre une vitamine.

Ce n'est qu’à ce moment que ma femme a enfin ouvert sa bouche.

-docteur ce n’est pas urgent les vitamines. Rien ne presse, je veux dire je ne sais pas si…

Je l'ai coupé aussitôt.

-docteur, faites votre ordonnance s’il vous plaît.

-très bien Monsieur. Je reviens. Pendant ce temps madame peut se rhabiller.

Sandrine est loin, elle est déjà à réfléchir. Je la connais. Cette grossesse n’a pas du tout l’air de l’enchanter. Mais elle connait ma position. Je suis foncièrement contre l'avortement. Dès lors que la vie de la mère n’est pas menacée, il n’en est pas question.

Nous avons pris la direction de la maison. Elle n’a pas dit un seul mot. Elle doit se dire que cet enfant n’a pas été désiré, qu’il résulte de ma tentative de dissuasion afin qu’elle ne me quitte pas. Même si nous l’avons conçu à cet instant, c’est mon enfant et de plus il est au sein de la femme que j'aime.

Je l'ai déposé à la maison, puis je suis ressorti afin d’acheter les médicaments prescrits.

Lorsque que je suis rentré, les enfants m’ont fait savoir que leur mère était dans la chambre.

Elle était couchée en position fœtale. Ça n’augure rien de bon.

-mon amour, tiens je t'ai apporté de l’eau. Tu dois prendre les vitamines et l'antalgique.

-donne moi l'antalgique uniquement

-Sandrine, le médecin t’a prescrit des vitamines. Tu vas les prendre.

-pourquoi les prendre si je ne suis pas certaine de le…

-ça suffit avec cette histoire. Tu n’es pas sur de quoi ? As-tu des problèmes de santé qui risquent de porter atteinte à ta personne si tu gardes cette grossesse ? Non. T’ai-je dis que je ne voulais pas de cet enfant ? Non.

-ne me cries pas dessus comme si tu t'adressais à ton enfant

-puisse que tu as décidé d’agir en enfant,  je suis bien obligé de le faire.

-je ne peux pas avoir cet enfant

-et pourquoi ? Tu es marié à ce que je sache. Et même si tu ne l’étais plus. J’ai mon mot à dire

La voilà qui se met à pleurer.

- pourquoi pleures-tu ? Tu as peur de quoi ? Cette idée me rend heureux moi. Je sais exactement quand nous l'avons conçu et je l’aime déjà. Je suis certain que c’est le jour où Clarisse t’a cru enceinte. Je t’ai demandé de me donner un enfant. Je remercie Dieu qu’il ait exaucé cette prière.

-tu l’as dit juste pour le dire. Je ne veux pas avoir un autre  enfant.

-et pourquoi ? Il n’est pas de moi ?

-t'as perdu la tête ou quoi ?

-bébé alors qu’est ce qui te tracasse. Moi le père je suis heureux. A ce que je sache nous avons réglé le problème de mon infidélité. Je t’ai donné ma parole que ça n’arrivera plus. À moins que…

-A moins que quoi ?

-ne le dis pas que tu as décidé de garder dans un coin de ta tête l’éventualité du divorce ?

-tu me prends pour qui au juste ?

Elle se lève et s’enferme dans la salle de bain. Je suis tellement énervé que je n’ai aucune envie d'essayer de la raisonner. Non mais, elle n'est pas sérieuse. Nous n’allons pas ressasser toute notre vie mon erreur quand même. Qu’est-ce-qui lui arrive ?

Je descends et tombe sur Chanys

-papa ?

-oui ma puce 

-maman et toi êtes encore fâchés ? Je croyais que tout allait bien entre vous

-mais ça va mon bébé

-mais vous venez de vous disputer. On t'a entendu crier après elle

-je ne criais pas. Nous parlions simplement. Rassurez-vous, nous allons bien.

-d'accord, je peux aller la voir ?

-oui tu peux. Je vais dans mon bureau. J'ai un travail à terminer.

 

Sandrine ne m'adresse la parole que pour dire bonjour ou bonsoir. Le souvenir de notre dispute m'agace à un point que je n’ai pas envie de revenir dessus.

Je l'observe et j’attends de voir. Je l'ai entendu appeler la gynécologue pour prendre rendez vous. Si jamais elle interrompt cette grossesse, cette rupture qu’elle avait souhaitée, je la lui concèderai volontiers.

Cela fait exactement une semaine que la situation perdure. J’ai un voyage d'affaire à effectuer, qui requiert impérativement ma présence. Je n’ai pas envie d’y aller car je veux savoir ce qu’elle compte faire.

Lorsque je rentre du boulot, les enfants, leur mère et Clarisse sont dans le salon. Les petits sont à la télé et elles sont dans le coin du petit salon. Je les vois bien qui se chuchotent des choses. Elle a sans doute parlé de la situation à son amie. J'espère que Clarisse lui donnera une fois de plus de bons conseils. Je m’avance vers elles après avoir embrassé mes enfants. Je fais la bise à Clarisse et pose un baiser sur le front de la femme. Je m'excuse et monte dans ma chambre.

Ce soir c'est décidé. Elle me dira ce qu’elle a décidé de faire. J’appréhende car soit elle se résout à garder notre enfant, soit elle met un terme à sa grossesse et à notre mariage par la même occasion.

Je venais de finir la douche lorsque Chanys après avoir toqué est entrée.

-papa, tatie Clarisse te faire dire qu’elle s'en va

-dis lui que je lui passerai un coup de fil ma chérie

-d'accord. Maman dit de te prévenir que nous passons à table.

-dis à ta mère que je n’ai pas faim. Vous dinerez ce soir sans moi.

Je suis extrêmement stressé. Je n’ai aucune envie d’avaler quoique ce soit aujourd’hui.

Je me suis allongé un moment, puis j'ai fini par prendre mon ordinateur, histoire de répondre à des mails et tuer le temps.

Lorsque la porte s'est ouverte sur la femme, j'ai pu constater avec désolation qu’elle avait perdue quelques kilogrammes. Je dirais entre trois et cinq.

-as-tu dîné avant de rentrer ?

-non mais je n’ai pas faim merci

-tu n’es pas rentré pour déjeuner depuis quelques jours. As-tu mangé ?

-Sandrine je n’ai pas faim.

-je voudrais t’informer que j’ai pris rendez-vous avec la gynécologue pour ...

-non tu ne feras pas ça. Il est hors de question que tu fasses ça tu m’entends ? Tu es folle ma parole. Si c'est ton choix fais-moi parvenir les documents pour le divorce

-quoi ? Divorce ?

-tu as très bien entendu. Tu interromps la grossesse et tu peux dire adieu à ce mariage

-fais comme tu veux. J’ai quarante trois ans et tu le vois mener une grossesse ? Tu penses à ce que dirons les gens ? Penses tu que je ne risque pas ma vie là ? Et l’enfant ? Qu’est ce qui te garanti qu’il sera en pleine forme ? Tu ne cherches même pas à comprendre les craintes et tu … je suis fatiguée de tout ça. Très bien tu auras ces ficus documents et tu pourras engrosser qui tu voudras. Quand je pouvais encore te donner des enfants tu avais tout un discours et aujourd’hui tu hurle à la lune. Tu te souviens de ce que nous avons traversé avec Chanys ? J’étais jeune et pourtant elle a eu cette malformation. Maintenant que je ne suis plus toute jeune, tu image ce que peut avoir cet enfant ?

 

Je suis dépassée par ce qu'elle me dit. C’était là sa crainte ? Je n’y ai pas pensé du tout. Je tombe complètement des nus. Je culpabilise.  Elle sort de la chambre en larme. Je suis vraiment égoïste. Je sors à mon tour pour la rattraper mais elle est allée s’enfermer dans la chambre d’ami.

-ma puce ouvre moi s’il te plaît.

Je reste collé à cette porte une dizaine de minutes puis retourne dans la notre.

Je vais sur le champ faire des recherches sur le net.

Je tombe sur un article ;.  «  Grossesse après 40 ans : quels sont les risques pour le bébé ?

Souvent, les femmes qui désirent mener une grossesse après 40 ans sont culpabilisées et inquiétées"On leur dit qu'elles risquent de provoquer des malformations et c'est faux !" souligne le Pr. Michel Tournaire, chef de service a l'hôpital Saint-Vincent de Paul et auteur du livre "Le bonheur d'être mère, La grossesse après 35 ans" (éditions Odile Jacob).

Certes, le risque de trisomie 21 est beaucoup plus important lors d'une grossesse tardive, mais aujourd'hui le dépistage s'effectue  au premier trimestre de grossesse. Pour déterminer un risque "faible" ou "élevé", l’âge est pris en compte dans le calcul du risque, et en fonction des résultats, une amniocentèse pourra être envisagée. Ainsi, le risque d'avoir un bébé atteint de trisomie 21 peut être évité, si la femme est prête à accepter  une interruption médicale de grossesse bien sûr. A noter : désormais, il n’est plus possible de proposer systématiquement un diagnostic par amniocentèse dès 38 ans. 

En ce qui concerne les autres malformations fœtales liées à une grossesse tardive"les risques ne sont pas plus importants si elles sont bien surveillées", affirme le Pr Michel Tournaire. Ces grossesses ne seraient donc pas plus risquées.

Dans les risques pour le bébé, ceux qui sont le plus courant sont :

·                    la prématurité (surtout avec la fécondation in vitro) (mais loin derrière le risque engendré par une grossesse gémellaire par exemple).

·                    le retard de croissance in utero,

·                    le petit poids de naissance.

 

GROSSESSE APRES 40 ANS : QUELS SONT LES RISQUES POUR LA MAMAN ?

 

Les problèmes que l'on peut rencontrer le plus souvent avec une grossesse tardive peuvent être dépistés et surveillés, tel que :

·                    l' hypertension (contrôlée lors de la consultation prénatale mensuelle),

·                    le diabète gestationnel (systématiquement dépisté dès 35 ans),

·                    les fibromes.

Il faut souligner aussi  la fatigue plus importante occasionnée par la grossesse avec l'âge.

Aussi,  le risque de mortalité maternelle est plus élevé avec l'âge, même si les chiffres restent relativement bas. »

LA VIE AUTREMENT A 4...