CHAP4

Ecrit par kony ariane

J'ai fait un tour dans notre chambre et quelque chose m'a frappé. La maquilleuse de ma femme est presque vide. Je me dirige vers son dressing et je constate qu'il y a beaucoup de vide. Je ressors de là et entreprend de voir dans la chambre d'amis à l’autre bout du couloir. Son parfum plane dès le seuil de la chambre. Je m'y introduis et je tombe des nus.

Sandrine dort vraiment dans cette chambre. Ses affaires sont rangées dans les armoires.

Je m’assois sur le lit et mon cœur se serre. Je n'ai même pas vu que ma femme avait opéré des changements.

Je lance l'appel vers son portable. Il est à peine dix huit heures. Son téléphone sonne en vain.  Auparavant, jamais je n'aurais enregistré un appel en absence. Rien ne l’a jamais empêché de décrocher. Je m’amusais à l’embêter à cet effet. A la deuxième sonnerie, elle décrochait toujours.

Le cœur lourd, je retourne dans ma chambre et prend une douche.

Lorsque je suis descendu, Chanys était déjà en bas. Elle se mit à me raconter ses journées au lycée. Elle est en seconde. Elle me parle et en l’écoutant, la réalité me frappe. Ma fille a commencé le lycée et jamais je ne me suis préoccupé de savoir comment elle vivait cette nouvelle expérience.

-et Joël il a des amis comme toi ?

-Joël, c'est un tombeur papa.

-vraiment ?

-Il y a trois copines qui sont toutes amoureuses de lui

-non

- si c’est vrai demande-lui.

-Joël c'est vrai ce que dit Chanys ? Tu as des amoureuses ?

-si elle le dit… je vais prendre un truc à manger, j'ai faim.

-si tu grignotes, tu ne pourras pas dîner. Tu sais ce que maman dit.

-tu veux que je te fasse mon spécial sandwich du chef ?

-non je préfère respecter ce que maman dit. J'attendrai de dîner

Sa réponse était sèche. Mon fils m'en veut.

J'ai essayé à nouveau de joindre Sandrine mais en vain.

Les enfants et moi avons dîné. J'ai appris au cours du dîner que Andréa l'aide ménagère se retirait dans sa chambre à vingt deux heures. Heure à laquelle ma femme devrait être là au plus tard.

Vers vingt et une heure, je lui ai permis de se retirer vue que j’étais là.

Dix minutes plus tard, la voiture de ma femme se gare. Je l’entends parler avec celui qui semble être son chauffeur.

Mon cœur bat très fort.

En pénétrant dans le salon. Je l’entends se confondre en excuse auprès des enfants car elle est en retard.

-Clark ? Bonsoir, je ne savais pas que tu étais là.

 

Les enfants accourent vers elle et lui font un énorme câlin. Je croyais que ma femme viendrait se blottir dans mes bras. Cela n'a pas été le cas.

-les devoirs sont faits ?...

Elle enchaînait les questions.

-maman, papa est rentré tôt pour profiter de nous. Vue que demain c’est samedi papa veut que nous regardions un film tous ensemble.

-ok faites. Moi j'ai un travail à finir. Je vais prendre une douche et je reviens dîner avant d'attaquer mon travail.

Elle nous dépasse et monte.

J’étais en colère contre elle, contre moi. J'ai été choqué par ce qui venait de se passer. Elle a agit comme si je n'existais simplement pas.

-les enfants choisissez le film, je reviens.

Je suis monté. Lorsque j’ai ouvert la porte, ma femme m’a achevé.

Elle cache  sa poitrine avec la robe qu'elle venait de retirer.

-ce n’est que moi…

Elle n'a rien dit, mais n'a pas retiré la robe de sa poitrine.

Je me suis avancé vers elle.

-tu as besoin de quelque chose ?

-Je dois avoir besoin de quelque chose pour tenir compagnie à ma femme ?

-…

-qu'est ce que tu fais ici ? Ce n'est pas notre chambre

- vu que je me réveille en pleine nuit pour travailler, je ne veux pas te déranger en allumant la lumière.

-rien que ça ?

-quoi d'autres sinon ?

- laisse-moi voir comme tu es belle

-Clark arrête s’il te plaît. Si tu le permets, je vais prendre ma douche

-je pourrais t'aider…

-non ça va.

-reviens dans notre chambre, je me fiche bien que tu allumes. Ta place est à mes côtés.

-dès que j’aurai le temps, je ramènerai mes affaires.

-je vais le faire moi-même dès demain. En attendant ce soir tu viens dans notre lit.

Je le vois bien qu'elle n'est pas du tout enchanté par ce que je viens de dire. Je m'approche d'elle et lui donne un baiser.

Après sa douche, elle est descendue manger. Je me suis installé à table avec elle. Je voyais ma femme mal à l'aise à cause de ma présence à ses côtés.

-et si nous laissions les enfants et que nous montions dans notre chambre ?

-J'ai du travail

-je le sais bien. Tu pourrais le faire demain s'il te plaît mon amour.  Ne me refuse pas ça

-c’est que, ce que j’ai à faire est vraiment important. Je dois envoyer un mail au client assez vite

-s'il te plaît…

C'est à ce moment que mon portable s'est mis à sonner.

J'ai décroché,

-allô ? Euh…

C’était Elsie. Elle ne devait pas m'appeler. Je lui avais dit que je le ferais.

Je me suis maladroitement déplacé. Le regard que m'a lancé Sandrine je l'ai traduit par ; tu vois ce que je disais…

Je n'ai pas pu expédier Elsie parce qu’elle a cette emprise sur moi qui me fait perdre la tête. Cinq minutes plus tard lorsque je suis revenu à la salle à manger, Sandrine n'y était plus.

Les enfants m’ont fait savoir qu'elle était montée. J'ai tourné comme un lion en cage puis je me suis décidé à monter la voir. Elle s’était réfugiée dans la salle de bain.

-chérie ?

Lorsqu’elle a ouvert, j'ai bien constaté qu’elle avait pleuré. Elle avait passé de l’eau sur le visage.

-oui ? Tu as besoin de quelque chose ?

-tu as fini de dîner ?

-je n'avais pas très faim.

Ma femme était profondément triste. Je suis passé maître dans l’art de la blesser.

Je me suis mis à lui faire des baisers dans le cou, sur le visage, pour finir par prendre ses lèvres. Elle n'a pas participé au baisé. Elle est restée de marbre.

-quelque chose ne va pas ?

-tout va bien.

-je veux te faire l'amour bébé

-tu n’es pas fatigué aujourd’hui ?

Le choc, c'est la réplique que je lui sers depuis  des mois. Je ne peux pas lui montrer que je sais qu’elle est au courant de mon infidélité, cela reviendrait à le reconnaître devant elle.

-Clark excuse moi mais je ne suis pas d'humeur. Le projet sur lequel je travaille me prend la tête.

-Je comprends. Si ça ne te dérange pas je vais te tenir compagnie

-les enfants sont contents de t’avoir, rejoins les afin qu'ils profitent de la soirée avec toi

-d'accord, je dors avec ma femme ce soir ici ou dans notre chambre… À plus tard. Je t’aime Madame Moyira

Elle m'a souri de façon ironique. Elle ne m'aime plus ?

Je n'ai pas fait l'amour à ma femme depuis un an. J’en suis arrivé à la considérer comme un acquis.

Lorsque les enfants se sont endormis, je suis monté rejoindre ma femme. Elle travaillait toujours. Je me suis allongé dans le lit de la chambre d'ami. Ma femme a fait de ce lieu son refuge car elle ne trouvait plus sa place à mes côtés dans notre chambre.

Sur sa table de chevet j’ai trouvé une enveloppe. L’expéditeur est son ancienne boîte au Canada.

Je sais qu’elle a gardé d’excellentes relations avec son patron. Ils ont même signé un partenariat d’échange. Les architectes juniors d’ici comme de là-bas vont et viennent pour des stages.

Ma curiosité est telle que j’ai pris le courrier et je l'ai lu.

Il lui fait une proposition. Il lui propose d’être son associé. Elle devra déménager. De ce que je lis, ils en avaient parlé de long en large au téléphone, mais ce courrier est officiel.

-Sandrine, c'est quoi ça ?

-Tu fouines dans mes affaires ?

-j'ignorais qu'on se cachait des choses

Elle a rit aux éclats avant de répondre.

-je n'ai rien caché

-ok c'est quoi ça ? Il te fait une telle proposition pourquoi ? Tu as ta famille ici. Tu as ton travail et moi le mien.

-c'est juste une proposition.

-ne joues pas à ça avec moi. Si il est allé jusqu’à le matérialisé par un courrier, c’est que vous en avez parlé et que tu sembles approuver l’idée.

-peut être mais je n'ai pas encore dit que j’acceptais

-pas encore ?

J’étais déjà debout, arpentant la pièce de long en large.

-tu veux partir très bien, mais mes enfants et moi restons ici

-de quoi tu parles. Si je devais partir je  te laisserai mes enfants tu crois ? Qui va s'en occuper ? Toi, peut être ? Où ta maîtresse ?

-ma quoi ?

-Je parle d’Elsie Kouadio. C'est à elle que je vais confier mes enfants ? Elle te fait te sentir vivant. Avec elle tu existes… ce sont tes mots.

-Sandrine…

-ne te fais pas de soucis. Je n’en fais pas un problème comme tu as pu le constater. Tu es libre de tes choix. Mais permet moi de faire des choix pour moi et mes enfants.

-bébé ne dis pas ça, il n'y a rien entre elle et moi.

-vas le dire à ton fils. Il a pu faire l’expérience de la pornographie avec son père comme acteur principal.

-moi ?

-ne fais pas cette tête. Tu n'as jamais su mentir. Pourquoi crois-tu que j'ai quitté notre chambre ? C'est pour que tu n’aisplus à devoir le faire. Je sais bien quand tu mens. Je te connais assez bien.

-Chérie…

-tu étais tellement absent que tu n'as pas su que je me suis fait retirer un nodule du sein il y a cinq mois.

-quoi ?

-notre mode de communication était devenu les messages. Je te l’ai fais savoir par ce biais. Tu n’es jamais là. Toujours un voyage à l’horizon et quand tu es là, c’est pour rentrer après trois heures et repartir avant huit heures. Dis-moi à quel moment je peux discuter avec toi ? Au début j'ai voulu croire que c’était ton travail mais j'ai fini par comprendre. Tu es absent de notre vie de famille. Tu donnes à ton fils un portable et tu ne prends pas la peine d’effacer toutes tes cochonneries. Tu n'as rien à cacher ? Aujourd’hui nous avons des enfants je ne peux pas disparaître de ta vie comme par le passé. Je me dois juste de leur garantir une quiétude et un semblant de vie de famille. Un an sans me toucher, un an sans te soucier de moi et de ce que je peux traverser. Ça je l'accepte mais tes enfants ? T'es tu souvenu que Chanys avait un contrôle pour son cœur ? Il y a  six mois, j’étais là à stresser toute seule. Oui, je pense à l'avenir de mes enfants. Je ne veux pas leur briser le cœur en demandant le divorce. J’ai pensé les éloigner en prétextant mes obligations professionnelles. J'ai toujours été une battante. Je me suis tuée à la tâche pour être la meilleure dans mon domaine. J’ai mis un frein à ma carrière pour ma famille et ça je ne le regretterai jamais. Chanys à 15 ans et Joël 10 ans. Je peux maintenant me jeter à bras le corps dans mon travail. Ils n'ont plus autant besoin de moi. Ils sont indépendants…

 

Je suis sur le cul. C'est vraiment un choc pour moi. La situation est grave.

 Si Clarisse ne m'avait pas alertée je les aurais perdus du jour au lendemain.

-tout à l’heure c’était elle n’est ce pas ?

-bébé…

-ce n’est pas une question. Clark nous cohabitons depuis un an. Il est temps de mettre un frein à cela. Je ne suis pas aussi vielle. J'ai encore besoin de me sentir désirée. J'ai besoin qu'on me regarde, qu’on m'aime. Je ne vais pas mettre ma vie sur pause parce que Monsieur en a décidé  ainsi. Il est temps que je pense à moi aussi. J'ai moi-même déprimé que tu ne me trouves plus à ton goût. J’ai fait tous les efforts possibles pour maintenir mon corps en forme. Je ne te parle pas de mon ouverture d'esprit pour ce qui est du plan sexuel. Je ne me plains pas rassure toi. Je t'ai demandé de l’aide plusieurs fois mais tu es resté sourd. J'ai décidé moi aussi de vivre. J'ai suffisamment vécu dans l'ombre de ma famille. Maintenant si tu as fini je voudrais continuer à travailler.

 

J’étais complètement désemparé. Je ne m'y attendais pas du tout. Elle n’avait à aucun moment levé la voix. Elle a cette maîtrise d'elle que j'ai toujours félicitée.

Je m’étais assis sur le lit honteux, tel un enfant pris sur le fait.

Je n'avais ni la force de m'allonger, ni celle de me lever pour sortir. Je suis resté là tête baissée, les yeux pleins de larmes.

J'aime ma femme. Je l'ai toujours aimé. Avec les autres femmes y compris Elsie, il n'y a jamais été question de sentiments.

Elle est sortie de la chambre. Ne la voyant pas revenir, je suis à mon tour sorti. Elle n’était pas dans notre chambre. Je l'ai retrouvé à la cuisine devant une tasse de thé. Ma femme pleurait. Je n'avais pas la force d'aller la consoler. Je ne pouvais pas le faire. J’avais déjà le cœur assez serré. J'ai rebroussé chemin et j’ai fait mine de l’appeler comme si je venais de descendre.

Elle m'a rencontré sur le seuil de la cuisine.

-oui ?

-viens avec moi s'il te plaît.

Je l’ai prise par la main et je l'ai entraîné dans notre chambre.

-Je ne ferai rien que tu ne voudras.

Je l'ai installé sur le lit et je l'y ai allongée. J'ai massé ses pieds. C'est quelque chose qu’elle a toujours adoré. Elle était rétissante mais elle a finit par se laisser aller. Elle s'est très vite assoupie. Je l'ai glissé sous les draps. Je l'ai cette nuit là regardé dormir. Je l'aime mais j’ignore comment trouver mon équilibre. Elsie me procure ce manque que je ressens.

LA VIE AUTREMENT A 4...