
Chapitre 05
Ecrit par St Daniel
???? NOUVELLE CHRONIQUE
???? Titre : Elle voulait venger, il voulait oublier
✍???? Par Saint Daniel
???? Genre : Drame | Romance toxique | Vengeance
Chapitre 05
05h57.
Le jour n’est même pas encore levé,
mais mes pensées, elles, ne dorment plus.
Je suis allongé.
Le drap encore humide de sueur et de pluie séchée.
À côté de moi, Maïna dort, ou fait semblant.
Son souffle est régulier.
Ses cheveux encore mouillés collent à sa joue.
Elle a l’air paisible.
Mais je sais qu’elle ment.
Tout comme moi.
Le téléphone sur la table vibre encore.
7e appel en absence.
Toujours le même nom.
Le mec d’Imelda.
Je le fixe sans répondre.
Mais mon ventre se serre comme dans un étau.
Je me lève.
Je passe la main sur mon visage.
J’ouvre la fenêtre.
La pluie a cessé, mais le ciel reste lourd, menaçant.
Le calme avant une autre tempête.
Je compose le numéro.
J’appelle.
Une fois. Deux fois. Trois.
Jusqu’à huit.
Rien. Silence.
Et c’est encore plus angoissant que des insultes.
Flash.
Imelda.
Sous la pluie, hier soir.
Son regard blessé, qui disait tout sans un mot.
Ce silence qu’elle a choisi… au lieu de me haïr.
Et moi ?
Moi, j’ai fui.
Dans un corps, dans la nuit, dans l’oubli.
Je referme la fenêtre, le cœur battant.
Derrière moi, la voix de Maïna, encore rauque de sommeil :
— Maïna : Tu regrettes déjà ?
Je ferme les yeux.
Je ne réponds pas tout de suite.
Parce que ce n’est pas elle que je trahis le plus.
C’est moi-même.
7h00.
J’arrive au centre d’examen, seul.
Mes airpods vissés aux oreilles, la musique trop forte pour entendre mes pensées.
Je passe sous l’arbre, tête baissée.
Liam.
Il s’avance vers moi.
Visage neutre.
Presque souriant.
J’ai un mauvais pressentiment.
Il me fixe, s’arrête à ma hauteur.
Puis sans prévenir…
BOUM.
Un coup, violent.
Direct à l’estomac. Puis à la mâchoire.
Je crache du sang, surpris plus que blessé.
— Liam : T’es qu’un con. Salopard.
Il ne me regarde même plus.
Il s’éloigne, me laissant plier en deux, le souffle coupé.
Je ne dis rien.
Je relève la tête.
Personne n’a rien vu.
Ou tout le monde fait semblant.
« Bien avant ce temps, Maïna. »
Elle se réveille, seule dans la chambre.
Le drap encore froissé.
Le parfum de Kevin flotte encore dans l’air.
Elle s’étire, se passe une main dans les cheveux.
Elle regarde autour.
Il n’est plus là.
Elle soupire.
Un mélange de soulagement et d’inquiétude.
Puis elle trouve son téléphone sur la table.
Un message non lu.
De Kevin :
"Je suis parti plus tôt. On doit parler ce soir. Sous l’arbre au coin."
Elle ferme les yeux, un instant.
— Maïna (murmure) : Oui, on doit parler…
Mais ce qu’elle ne sait pas, c’est que le monde de Kevin commence déjà à brûler autour de lui.
Entre temps, Chez Imelda.
Le réveil sonne.
07h08.
Elle l’éteint sans regarder.
Ses yeux sont gonflés.
Elle n’a pas dormi.
Ou si peu.
Elle reste allongée, fixant le plafond.
Dans sa tête, tout repasse.
Le regard de Kevin hier soir.
La silhouette de Maïna derrière lui.
Elle prend son téléphone.
Elle voit les appels manqués du mec qui partage sa vie.
Et aussi les messages qu’elle n’a pas encore ouverts.
Elle hésite.
Puis elle soupire.
— Imelda (à elle-même) : Faut que je sache la vérité. Toute.
Elle se lève.
Passe son jean noir, une chemise blanche.
Un coup de parfum pour masquer la nuit blanche.
Ses mains tremblent légèrement.
Mais ses yeux, eux, ne tremblent plus.
Elle est prête.
Ou croit l’être.
Retour chez Kevin.
Je reste sous l’arbre, là où Liam m’a frappé.
Je me redresse.
J’essuie le sang du coin des lèvres.
Dans ma poche, le téléphone vibre encore.
Je regarde.
3e appel en absence.
Le mec d’Imelda.
Je sens que tout va s’effondrer.
Je sens que ce qu’on a commencé cette nuit…
va avoir un prix.
Et dans ma tête, une seule question tourne :
« Est-ce que je suis prêt à le payer ? »
Mon égo me conseille.
Mais mon cœur… lui, crie plus fort.
Il crie d’écouter.
D’écouter combien j’aime cette femme, Maïna.
Je suis là.
Perdu dans mes pensées.
Les lèvres trop lourdes pour crier « stop ».
À mon égo. À mon cerveau.
Et même à ce qu’il reste de mon cœur.
La musique dans mes oreilles tourne en boucle, mais je n’entends presque plus rien.
L’idée ? Je suis perdu.
Quand soudain…
je la vois.
Elle.
Silhouette fine.
Franchissant les portes du centre.
Imelda.
Elle porte ses lunettes noires.
Ses yeux rouges et fatigués se devinent dessous.
Elle marche…
Calme, droite, mais froide.
Confiance feinte ou vraie ? Je ne sais pas.
Je la fixe.
J’attends.
J’attends qu’elle me dise « salut ».
Un mot. Un seul.
Pour que j’aie le courage de m’expliquer.
De m’excuser.
Mais non.
Sans même lever le regard…
Elle passe.
Comme si je n’existais pas.
— Kevin (à voix haute, surpris) : Qu’est-ce qui vient de se passer ? Ime…
Je me tais aussitôt.
Comme si j’avais parlé trop fort.
Est-ce elle ?
Ou une inconnue qui lui ressemble ?
Non.
C’est elle.
Mais… la nuit l’a changée.
Mes pas me semblent lourds.
Chaque pas pèse mille kilos.
Et ma honte pèse plus lourd encore.
En salle, je m’assois.
Liam est là, dans son coin, silencieux.
Imelda aussi, plus loin.
Je baisse la tête.
Maïna arrive.
Elle me fait signe d’un bisou.
Je baisse encore plus le regard.
Je n’ai pas la force.
Plus tard.
À la fin de la composition.
Il me reste encore un exercice à finir… mais je me lève quand même.
Parce que Imelda vient de sortir.
Et je sais qu’elle va partir direct.
Et je sais qu’aller chez elle n’est pas une option.
Je descends les escaliers, le cœur battant, les jambes tremblantes.
Je la rattrape.
Je lui prends le poignet.
Elle se débat.
Son regard est froid comme une nuit sans lune.
Puis elle me repousse, violemment.
Ma tête cogne contre le mur.
— Imelda : On se connaît ?
— Kevin : Imelda…
Sans un mot de plus, elle tourne les talons et s’en va.
Son dos qui s’éloigne me fait plus mal que sa gifle aurait pu le faire.
Je reste là.
Appuyé contre le mur.
Le front douloureux.
Le cœur encore plus.
Je ne comprends plus rien.
Je me sens vide et sale.
Je me relève.
Et je rentre.
Sur la route.
Je baisse la tête.
Le pas lourd.
Et là, je le vois.
Le mec d’Imelda.
Grand, nerveux.
Ses yeux bouillonnent.
— Lui : T’étais occupé à coucher avec Maïna pour pas prendre mon appel ?!
Je n’ai même pas le temps de répondre.
BOUM.
Un coup.
BOUM.
Un deuxième.
Je tombe au sol.
Mes coudes raclent le bitume.
Et là, il me tabasse.
Des coups de pied dans les côtes, dans le ventre.
Je crache du sang.
Ma vue se brouille.
Les passants accourent.
Ils le retiennent, le repoussent.
— Lui (hurlant, fou de rage) : La prochaine fois, je t’achève !
Je reste au sol.
Ma chemise blanche tachée de sang.
Mes mains sales.
Et ma fierté… piétinée.
Je me relève tant bien que mal.
Je sens le goût du sang sur ma langue.
Ma tête tourne.
« Pourquoi j’ai laissé tout ça arriver ? »
Et là, sous le ciel gris,
je marche.
Écorché, cabossé.
Mais toujours vivant.
Et c’est peut-être ça, le pire ?
Je rentre chez moi.
Ma chemise colle à ma peau, dure du sang séché.
Chaque pas me coûte.
J’ai l’impression que tout le quartier me regarde.
Ou peut-être que c’est juste moi, qui me sens coupable et sale.
J’arrive devant la porte.
Je cherche mes clés, les mains tremblantes.
Je me regarde vite fait dans la vitre :
joue gonflée, lèvre fendue, œil presque fermé.
J’ouvre.
Je rentre.
Je claque la porte derrière moi.
Le silence m’aspire.
Je pose mon sac.
Je reste debout, le dos contre la porte, comme si je voulais empêcher le monde d’entrer.
« Pourquoi j’en suis arrivé là ? »
Je me traîne jusqu’à la salle de bain.
L’eau froide me brûle plus qu’elle ne soulage.
Le sang se mélange à l’eau et disparaît dans le siphon.
J’aimerais que mes regrets partent aussi facilement.
Je m’assois sur mon lit, encore mouillé de la nuit dernière.
Le drap garde encore son parfum, celui de Maïna.
Et dans un coin, la honte me souffle :
« T’as tout gâché. Même ce qui te restait de vrai. »
Je prends mon téléphone.
J’hésite à appeler Imelda.
Mais je le repose.
Je n’ose pas.
Pas maintenant.
Imelda.
Chez elle, elle est assise sur le rebord de son lit.
Les volets sont encore fermés, la pièce baigne dans une lumière grise.
Elle tient son téléphone.
Elle a lu et relu les messages.
Elle sait.
Elle sait que Kevin a couché avec Maïna.
Elle sait qu’il ne l’a pas défendu non plus.
Elle sait… qu’elle n’a plus rien à espérer de lui.
Elle retire ses lunettes.
Ses yeux sont rouges, gonflés.
Elle respire profondément, essayant de ne pas pleurer.
Imelda (dans un souffle) : C’est fini.
Elle se lève.
Va jusqu’au miroir.
Se regarde, longtemps.
Puis elle murmure, plus fort :
— Imelda : C’est fini, Imelda. Maintenant, c’est toi avant tout.
Et pour la première fois, elle s’autorise à penser que, peut-être…
elle doit cesser de l’aimer pour continuer d’exister.
Liam.
Liam est chez lui.
Assis sur son lit, dos au mur.
Il a encore sur le poing la trace rouge du coup qu’il a donné à Kevin.
Il se repasse la scène.
Il entend encore le bruit sec de son poing qui frappe.
Et ça le dégoûte presque autant que ça le soulage.
Liam (pensée) : Pourquoi il est devenu comme ça ? Pourquoi il s’est perdu ?
Il soupire.
Son téléphone vibre.
Un message d’Imelda.
Courte phrase :
« Merci. »
Il ne répond pas.
Parce qu’il sait pourquoi elle remercie.
Et ça lui fait mal aussi.
Liam ferme les yeux.
Il pense à Kevin, qu’il a connu plus souriant, plus vivant.
Et il se demande jusqu’où son ami va tomber.
Kevin, de retour chez lui.
Le soir tombe déjà.
J’allume une lampe.
Je fixe le plafond.
Tout est calme.
Trop calme.
J’ai envie de hurler.
Mais ma voix est morte quelque part entre mes regrets et ma fierté.
Dans ma poche, je sens encore vibrer le téléphone.
Le mec d’Imelda ?
Ou Imelda elle-même ?
Je ne regarde même pas.
Je ferme les yeux.
Et pour la première fois depuis longtemps, je me dis :
« Peut-être que demain… je devrais tout lui dire. »
A suivre …
???? Chaque chapitre ❤????, un face-à-face entre la vengeance et l’oubli.
Tu es prêt(e) ? Ce n’est que le début…
???? À lire prochainement…
???? #SaintDanielChroniques
???? #ElleVoulaitVenger #IlVoulaitOublier