Chapitre 04

Ecrit par St Daniel

???? NOUVELLE CHRONIQUE

???? Titre : Elle voulait venger, il voulait oublier


✍???? Par Saint Daniel


???? Genre : Drame | Romance toxique | Vengeance

???? NOUVELLE CHRONIQUE

???? Titre : Elle voulait venger, il voulait oublier

✍???? Par Saint Daniel

???? Genre : Drame | Romance toxique | Vengeance


Chapitre 4


20h12.


La nuit est tombée depuis longtemps.

Mais ma chambre, elle, n’a jamais été aussi lumineuse.

Pas à cause de la lumière.

Mais à cause du feu dans ma tête.


Je suis là.

Assis sur le fauteuil, près de la fenêtre.

La télé est allumée en fond, mais je ne regarde pas.

Je pense.



Je me demande si hier soir était une erreur.

Si cette nuit partagée entre gémissements et silences n’était pas simplement une illusion de chaleur, dans un hiver qu’on traîne depuis trop longtemps.

Est-ce que je dois regretter ?

Ou accepter que c’était ce que mon cœur réclamait en secret ?

Maïna… comment t’oublier quand même mes cendres battent encore à ton nom ?


Je repense à Imelda.

À son regard, à ce qu’elle a fait.

Elle m’a aimé dans mes silences.

Elle m’a protégé dans mes démons.

Et pourtant, c’est toi, Maïna,

que mes pensées refusent d’abandonner.


Je suis brisé.

Littéralement.

Et dans ce chaos, j’ai trouvé la stupidité de t’écrire :

« Reviens ce soir. »


Pourquoi ?

Par faiblesse ?

Par vengeance ?

Ou parce que j’ai besoin de te revoir une dernière fois,

avant que tout ne devienne irréversible ?


20h46.


Le silence dans la maison est absolu.

Et dehors… la pluie recommence.


Puis un coup.

Un seul.

À la porte.


Ni pressé.

Ni hésitant.

Juste… présent.


Je reste assis.

Mon souffle est coincé dans ma gorge.

Mais la pluie s’intensifie.

Et avec elle, cette voix dans ma tête qui me crie :

« Tu dois savoir. »


Alors je me lève.

J’ouvre.


Et elle est là.


Maïna.


Mais pas comme hier.

Pas comme d’habitude.

Pas provocante.

Pas maquillée.

Non.


Juste elle.

Naturelle. Fragile. Vraie.

Elle me regarde, droit dans les yeux.


— Maïna : Tu m’as dit de venir. Alors je suis venue.

Je hoche la tête.


Je m’efface.

Elle entre.

Elle marche lentement, regarde autour.

Puis s’installe sur le bord du canapé.


Moi, je reste debout.

La distance est minime.

Mais elle pèse comme une décennie de souvenirs.


Le silence s’étire.

Puis je parle.


— Kevin : Dis-moi… pourquoi t’es partie ce jour-là. Le jour de l’accident.


Elle baisse les yeux.

Ses doigts se tordent.

Elle inspire.

Puis sa voix tombe comme un aveu qu’elle gardait depuis trop longtemps :


— Maïna : Je savais qu’il allait faire quelque chose. Mon ex. Il devenait… fou. Violent. Possessif. J’ai voulu te prévenir. Mais j’ai eu peur, Kevin. J’ai fui.


Elle se fige.

Sa voix tremble.


— Maïna : Et quand j’ai appris que vous aviez eu cet accident… que t’étais entre la vie et la mort… j’ai eu encore plus peur. Alors j’ai disparu.

Je reste figé.


— Kevin : Alors tu savais… que c’était lui ?

Elle ferme les yeux.


— Maïna (honteuse) : Oui. Je savais.

Un vide s’installe dans ma poitrine.


Pas une colère explosive.

Non.

Une désillusion sèche.

Un genre de vide qui avale tout sur son passage.


Elle se lève.

Elle s’approche.

Ses yeux cherchent les miens.


— Maïna : J’ai jamais cessé de t’aimer, Kevin. Et je sais que je mérite pas ton pardon. Mais cette nuit-là, dans tes bras, j’ai senti qu’il restait quelque chose. Peut-être pas ce qu’on avait… mais assez pour recommencer.


Je la fixe.

Ses mots tournent dans ma tête.

Mais plus fort que ses mots, il y a mes pensées.

Elles crient vengeance.

Elles crient abandon.

Elles crient : « Elle t’a tué. »


Et pourtant, dans ce chaos mental…

une idée folle s’impose.

La rendre enceinte.

Puis disparaître.

Comme elle l’a fait.

Retourner aux États-Unis après le bac, rejoindre mon père.

Fermer le chapitre.

Lui laisser une trace éternelle de ce qu’elle m’a brisé.


Je tends la main.

Elle hésite.

Puis la prend.


Et tout ralentit.


Nos souffles se croisent.

Nos peaux se cherchent.

Nos regards se parlent sans se heurter.


Et quand ses lèvres effleurent les miennes,

juste au moment où je me dis que je vais peut-être replonger,

un mouvement me tire de ce vertige.


Une ombre.

Dehors.

Derrière la fenêtre.

Sous la pluie.


Quelqu’un regarde.

Quelqu’un voit tout.



Derrière la vitre ruisselante.

Une silhouette, immobile, figée comme un fantôme.


Mon cœur se serre.

Je recule légèrement, comme pris en flagrant délit d’un crime que je n’ai pas encore décidé de commettre.

Maïna sent le changement dans mon regard.


— Maïna : Qu’est-ce qu’il y a ?


Je ne réponds pas tout de suite.

Je fixe l’ombre, mes yeux perçant le rideau de pluie.

Et puis… je comprends.

Mon souffle se coupe.


— Kevin (murmurant) : Imelda…


Elle est là.

Trempée.

Le visage neutre, indéchiffrable.

Les bras le long du corps.

Mais ses yeux… ses yeux crient.

Elle ne bouge pas.

Elle ne frappe pas.

Elle regarde. Juste.

Maïna se retourne lentement vers la fenêtre.

Et elle aussi comprend.


— Maïna : C’est…


— Kevin : Oui.


Je me lève d’un bond, fais un pas vers la porte.

Mais Maïna m’attrape le poignet.


— Maïna : Kevin… laisse-la.


— Kevin (sèchement) : Non. Elle a vu. Et moi je peux pas faire semblant. Pas encore.


Je me dirige vers la porte.

Mais quand je l’ouvre…

elle est déjà partie.

Il ne reste que l’écho de ses pas précipités.

Et l’odeur de la pluie.

Je reste planté là, la main sur la poignée mouillée.

Maïna, derrière moi, murmure :


— Maïna : Tu l’aimes, n’est-ce pas ?


Je me retourne lentement.

Elle ne sourit pas.

Elle ne pleure pas non plus.

Elle est simplement là, fragile, droite, nue dans son aveu.


— Kevin : Je ne sais plus ce que j’aime. Je ne sais plus si je suis capable de le savoir. Tout ce que je sais, c’est que vous êtes deux cicatrices que je n’arrive pas à refermer.


Elle acquiesce.

Sans drame.

Sans cris.


— Maïna : Alors… ne m’utilise pas pour en oublier une autre. Parce qu’à force de jouer avec l’amour, on finit par le tuer pour de vrai.


Elle s’approche.

Elle m’embrasse doucement la joue.

Puis elle se dirige vers la porte, sans que je ne la retienne.

Avant de franchir le seuil, elle se retourne une dernière fois :


— Maïna : Tu ne me pardonneras peut-être jamais. Mais n’oublie pas…


qu’il y a une douleur pire que celle qu’on ressent : c’est celle qu’on inflige.

Et elle s’en va.



« Cette chronique est une fiction et n’est pas tirée de faits réels. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »



Je suis seul.

Encore.


Dans la pièce, tout semble retomber.

L’écho de ses mots.

Le goût de ses lèvres.

Et ce visage derrière la fenêtre…

Imelda.


Elle a tout vu.

Elle a tout compris.

Et maintenant, elle part.


Mais une chose est sûre :

elle ne va pas rester silencieuse.


Et moi ?

Je suis là.

Au milieu des ruines.


Entre deux tempêtes.


Le silence est lourd après son départ.

Elle a fermé la porte sans un bruit, mais dans ma tête, c’est comme un fracas.


Je suis là.

Debout, les bras ballants, à fixer la porte.

À fixer ce vide.


Et tout me revient d’un coup.

Le regard d’Imelda.

La voix de Maïna.

Le sang, la douleur, le souvenir.


Je tourne en rond.

Littéralement.

Comme un chien blessé qui ne sait pas où se coucher.


Je ne peux pas la perdre.

Pas Imelda.

Pas celle qui est restée, quand tout le monde partait.

Pas celle qui connaît mes silences et les respecte.


Et pourtant, j’ai replongé.

Comme si mon corps s’était rebellé contre ma volonté.


Je m’effondre sur le fauteuil.

Le front entre les mains.


— Kevin (à voix basse) : L’amour m’a détruit. Et je continue à lui donner des morceaux de moi.



« Chez Imelda. »


La porte claque.

Elle retire ses chaussures, les jette sans les regarder.

Elle est trempée.

Le mascara coule à peine sous ses yeux fatigués.


Elle ne pleure pas.

Elle fixe un point vide dans le miroir.


Puis elle s’avance lentement vers le lit, s’y assied.

Son téléphone vibre.

Une notification de son copain.


Elle ne regarde même pas.

Elle serre simplement le drap dans sa main.


— Imelda : Je l’ai vu, maman… Il est parti. Et moi, j’ai pas su le retenir.


Elle se couche.

La joue contre l’oreiller.

Et ferme les yeux.



« Retour chez Kevin. »


Je suis encore dans le salon.

La télé diffuse des images floues.

Je ne regarde pas.


Je m’endors doucement, mon esprit fatigué.

Mais le tonnerre gronde.

Et la pluie se déchaîne.


Puis BOUM.


La porte s’ouvre.


Brusquement.

Le vent fait claquer les volets.

Je sursaute, me lève d’un coup.


Et là,

elle est là.


Maïna.


Mouillée jusqu’à l’os.

Les cheveux plaqués sur son front.

Ses habits trempés laissent deviner un bikini collé à sa peau.

Elle tremble, pas de froid, mais d’émotion.


— Maïna (essoufflée, mouillée) : Si on devait se quitter à jamais… alors que ce soit sur un truc plus intense.


Elle referme la porte sans la verrouiller, d’un coup sec.


Je suis figé.

Les gouttes ruissellent sur son corps.

Ses yeux me fixent comme si elle m’accusait et me suppliait à la fois.


Elle s’avance, lentement.

Pose sa main sur mon torse.

Et sans un mot, m’embrasse.


C’est violent.

C’est douloureux.

C’est tout ce qu’on n’a pas dit.


Je la serre fort.

Comme pour qu’elle ne reparte plus.

Comme si cet instant pouvait réparer quatre ans de manque.


Nos corps se retrouvent.

Pas comme hier.

Mais comme deux âmes qui savent qu’elles n’auront peut-être plus jamais cette chance.


Les draps s’en mêlent.

Les soupirs se perdent dans l’orage.

Et dans cette chambre baignée de pluie et de folie… on s’oublie.

On s’efface.



Plus tard.


Je suis allongé.

Le souffle court.

Elle dort à moitié, sa tête sur ma poitrine.


Le téléphone vibre.

Encore.

Je regarde l’écran.


6 appels en absence.


Tous du même nom.

Le mec d’Imelda.


Et là…

je comprends que tout ce que j’ai fait va me coûter.


A suivre …


???? Chaque chapitre ❤????, un face-à-face entre la vengeance et l’oubli.

Tu es prêt(e) ? Ce n’est que le début…


???? À lire prochainement…

???? #SaintDanielChroniques

???? #ElleVoulaitVenger #IlVoulaitOublier

ELLE VOULAIT VENGER,...