Assise ma sœur dans les bras,je pensais à maman. Elle est décédée en donnant vie à ce petit bout de chou.Ma mère était tout ce que j’avais.Quand Papa ne donnait pas l’argent de popote,elle ne se plaignait jamais et faisait tout toujours que nous mangions à notre faim,son bonheur c’était nous...Ah maman,ça fait 2 ans que tu es partie et tu manques déjà.Je me souviens de ces derniers mots:

-Ma chérie,je m’en vais à l’hopital.Dieu sait si je reviendrai. Prends soin de toi,ne te querelle avec qui que ce soit peu importe la gravité de ce qu’il t’a fait.Les gens sont comme les doigts de la main,ils ne sont pas pareils. Je te demande de tolérer tous et de prendre soin de ta petite sœur,tu lui diras que je l’aime beaucoup.Et je t’aimerai toujours,l’amour d’une mère ne s’éteint jamais.

-Maman ne parle pas ainsi,je vais te retrouver à l’hôpital après les cours et on retournera ensembles toutes les trois.

J’affichais un sourire hypocrite à ma mère sachant bien qu’elle est condamnée,elle était atteinte de cancer.

Je hèle un taxi après les cours pour aller à l’hopital Gabriel Touré. Je me renseigne et on me dit de patienter.Mon père était avec elle en salle d’operation.Je suis si attristée de voir que je serai seule dans ce monde dans juste quelques heures.Sans le savoir,mes larmes coulaient quand j’ai vu mon père sortir de la salle la tête baissée.J’avais tout compris.

Je pensais à tout cela quand ma belle mère m’interpella

-Zeïnabu! Zeïnabu

-Oui

-Tu penses que la vaisselle va se faire toute seule?

-Non maman je faisais dormir Aïsha.

-Je ne veux rien savoir et il va falloir que tu amènes celle là chez sa grand-mère pour qu’elle y vive

-Maman je ne comprends pas. Elle est aussi chez son père et a le droit de rester tout autant que moi!!

-Joue un autre disque celui-là est rayé! Je suis là maîtresse de maison et tant que ça sera le cas,tu feras ce que je dis.

-Dans ce cas,j’attendrai mon père.

Je regagnais la cuisine et faisais la vaisselle.Quand j’eus terminé,je bouillais les biberons d’Aïsha. Tahara,ma demi-sœur rentre et éteint le gaz.

-Mais Tahara?

-Mais Tahara quoi? Tu penses que le gaz,c’est ta maman qui le charge encore?

-Dis moi tout ce que tu veux mais laisse ma mère en dehors de ça,je ne réponds plus de moi sinon

-Regardez là! Je reprends penses-tu que c’est ta mère qui...

Elle n’a pas fini et je lui donnais une gifle énorme.

-Je remercie Dieu,ma mère m’a éduqué.Elle n’a failli nulle part sinon je t´aurais donné ce que tu mérites.

-Tu ne perds rien pour attendre !

-C’est ça!

Je priais intérieurement pour que maman m’aide à tenir dans cette famille .Je comprends pas ce qu’elle a pu leur faire.Or elle m’a toujours dit « Celui qui n’aime pas ta mère ne t’aime pas » Je continuais à prier quand Aïsha me sortit de mes pensées. Elle était ce qui me restait en plus de mon père et de mes parents maternels. Même la famille de mon père se montrait méprisante avec nous.Que Dieu nous guide. J’ai posé un acte et je vais en assumer les conséquences. Ça me donne des frissons...

Ma belle mère n’a pas envoyé me chercher jusque là, Tahara n’a peut-être rien dit,enfin pas pour l’instant.

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