CHAPITRE 1

Ecrit par kony ariane

Je me réveille une fois de plus à quatre heures, telle une automate, j'attrape mon balaie et rend propre l’extérieur de la cours. Une fois terminé j'attaque l’intérieur de la maison et entreprend de préparer le petit déjeuner de la famille. Dans le même temps, j'ai allumé le feu de bois pour préparer la bouillie de maïs et de sorgho que maman vendra devant le portail dès sept heures.

Depuis la mort de papa, j'aide davantage maman dans ses tâches avant de me rendre à la faculté.

Cela fera trois ans qu’il nous a quitté. Le bon monsieur nous a caché qu'il était malade et c’est dans les derniers mois de sa maladie que nous avons su. Toutes les économies de la famille y sont passées mais ce fichu cancer à eu raison de lui.

Maman a toujours été une femme de foyer. Mon père n'a jamais voulu qu’elle travaille. Apres sa mort, elle a entrepris de vendre de la bouillie le matin et le soir elle fait des beignets qu'elle vend pour le goûter. Dieu merci, ça nous permet d'avoir suffisamment de nourriture sur la table.

De son commerce maman règle les frais de scolarité de mon frère et moi.

Moi c’est GBO Jessica j'ai 21 ans et je viens de valider ma troisième année de licence. Mon frère à 16 ans et il est en première.

Je sais que c’est dur pour maman car elle se ruine la santé pour nous. Je voudrais l'aider encore plus. J'ai pour objectif de faire un master mais pour ça, je voudrais intégrer une grande école de la capitale. Ici à Pobè le choix n'est pas très grand. Ça reste encore un ‘’village’’.

-Jess, pourquoi tu te lèves si tôt ?

-Bonjour maman

-bonjour ma fille, tu en fais trop, tu te couches après 1 heure et avant quatre heures tu es déjà debout. Tu as besoin de sommeil. Je ne voudrais pas que tu tombes malade.

-mais non maman, les bouillies sont prêtes. Aujourd’hui c’est moi qui vais vendre. Tu peux retourner te coucher.

-ce n'est pas à toi de t'en occuper. Tes études d’abord.

-Maman je n'ai pas cours et tu le sais je viens de finir.

-hum, ton master…j’y pense tu sais, je n'en dors pas. J’économise pour ça et je fais une tontine à cet effet.

-maman je vais chercher un travail. Tu dois garder ses sous pour Luc, il fera la terminale bientôt après il y a l’Université.

-travailler ? Non. On en reparlera. Va te coucher je vais vendre. C'est non discutable.

Malgré moi je me retire dans ma chambre, et pense à ma conversation avec maman. Je me suis endormie je ne sais quand mais je me suis réveillé à 9h heures. Car j’entendais maman parler avec quelqu’un. Je me suis levée, lavée puis je me suis rendu au salon.

-Bonjour tantie Florence, bonjour encore maman

-Chantal ne me dis pas que c’est Jessica !

-ma sœur c'est bien ta nièce

Tantie Florence est une amie de longue date de maman qui vit en France. Je crois qu'elle n’est pas rentrée au pays depuis 10ans.

Après des accolades chaleureuses, je me suis retirée dans ma chambre pour les laisser parler.

Maman et tantie Florence ont passée la journée ensemble. Ces deux là n'ont pas changé elles sont comme des collégiennes. Bref elle est là pour trois mois.

Après le dîner, une fois tantie Florence parti, maman nous informequ'elle ira passée quelques jours à Cotonou avec tantie Florence.

Je suis contente parce que ça lui fera du bien. Luc et moi serons seuls à la maison pour une semaine. Pas de soucis pour moi. Nous sommes des grands après tout.

Pendant l’absence de maman, je n'ai changé aucune habitude réveil à 4h, vente de bouillie jusqu’à 10heures parfois moins car la bouille finit vite. Puis à 16heures je fais les beignets. J’ai pris soin de tenir le cahier des comptes rigoureusement car après tout c’est ma formation les comptes.

Maman était très fière de la rigueur que j'avais mise dans la gestion de son commerce en son absence. Pour me récompenser, elle m’avait fait dont de dix mille francs. Je ne suis très dépensière et depuis deux ans maintenant j'ai une caisse dans laquelle j’épargne. Je fais des économies sur mon argent de poche, la totalité de mes frais de déplacement que me donnait maman était dans ma caisse car Rose, une amie de fac qui est à 2min de chez moi m’emmenait  me ramenait. Je ne sais pas pendant combien de temps je vais économiser mais je vais me payer mon école. C’est pour cette raison aussi que je travaille.

Tantie Florence était revenue chez nous deux semaines après le retour de maman et était venu avec une bâchée pleine de marchandises.

 

-Chantal dès demain la boutique qui donne sur le dehors de votre maison, les maçons viendront faire des travaux. Tu vas commencée avec la vente des divers.

-Flo, tu dis quoi ? Tu as fais ça pour moi ?

Et maman était partie dans une espèce de danse, tant sa joie était grande.

-tu ne sais toujours pas danser quoi.

-Florence,… merci, Dieu te bénisse.

-amen, qu’il nous bénisse... C’est toi qui a payé mon billet quand je partais à l'aventure il y a 25ans je ne peux jamais l'oublier.

-mais tu es ma sœur c'est normal.

-tu l'as dit. Je refuse que ma sœur se tue encore plus à préparer tous les jours pour vendre. Ça va te fatiguer et te faire vieillir plus tôt.

J'ai avec moi un carnet sur les prix d’achats des marchandises. Je te propose de les vendre au prix du grand marché ainsi tu écoules plus vite et tu fidélises les clients. J'ai des contacts de grossistes aussi.

-les enfants remerciez votre tante avec moi

Luc s’était jeté dans les bras de tantie Florence en pleure. Je ne savais pas que voir maman vendre la bouillie l’affectait autant.

-Luc sèche ces larmes. Ta maman est plus qu’une amie. Quand mes parents ne croyaient pas en moi, elle l'a fait. C'est grâce à elle que je suis là aujourd’hui.

-Flo merci

-merci à qui ? Le deuxième camion arrive demain. Je crois qu'on va ranger les choses dans la remise qui est derrière la cuisine.

C'est ainsi que les manœuvre avait entreposé les marchandises dans la remise. Le lendemain effectivement les maçons étaient venus, puis après eux des menuisiers pour les étagères et enfin les peintres.

Tantie Flo avait passée la semaine à Pobè et avait aidé maman à tout disposer.

Maman avait donné à sa boutique le nom de ‘’la force de l’amitié''…

Son dernier soir avec nous tantie Florence nous avait raconté ses galères, la mort de son premier mari et tout. Elle n'avait pas eu la chance d’avoir d’enfants, mais les enfants de son actuel époux étaient ceux que Dieu lui avait réservé nous a t’elle dit. Bref ils sont supers.

Je me rappelle que quand papa est décédé elle avait envoyé 2 millions à maman.

 Cette nuit là elle avait parlé longtemps et tantie Flo avait confié à maman qu'elle était fâchée contre elle car quand elle a connu des difficultés et elle ne s'est pas tournée vers elle.

-Chantou tu es ma sœur, si je ne peux pas t'aider qui vais-je aider ? Tu t'es sacrifié pour moi. C'est l’argent de ton commerce que tu m’avais donné. 200 000 pour le billet, 450 000 pour le logement et tu m'avais dit « fait les courses en quantité pour 350 000 le temps de trouver un travail, je ne veux pas que tu meures de faim dans le pays des autres ». Qui peut faire ça si ce n'est une sœur. Je suis ta sœur hein ma Chantou. Ton mari n'est plus moi je suis là.

Maman en larme avait répondu

-oui je sais que tu es là mais je ne veux pas te déranger.

-vilaine, les cousins, les même parents qui doutaient de na réussite me sollicitent et je réponds présent et c'est ma sœur qui va le faire et je vais dire qu’elle me dérange ? En Décembre Richard mon époux viendra. Il te connait car je lui ai tellement parlé de toi.

-toi aussi, si c’est pour venir me dire Flo m'a dit ce que vous avez fait pour elle ce n’est as la peine. Jusqu’ici c’était entre toi et moi. Même mon défunt mari n'en savait rien.

-Tes enfants sont brillants

-ça c’est vrai, je remercie le ciel.

-je voudrais payer le master à Jessica.

-ah non tu en as assez fait.

-ne m’énerve pas hein. Elle viendra sur Cotonou et logera dans la dépendance de la maison, vu que je loue l'autre partie à des vacanciers toute l’année. Je lui enverrai son agent de poche et elle sera mes yeux aussi.

-Flo, non c'est trop

-arrête moi ça hein ! Et l’année prochaine Dieu nous prête vie, Luc après son Bac viendra en France pour ses études. Tu auras l’occasion de venir voir où nous sommes et si le cadre ne te plaît pas je n’insisterai pas pour Luc.

-Flo qu’est que tu fais comme ça. Tu veux que l’émotion me tue ou quoi ?

-pardon arrête moi ça.

 

C'est ainsi que je suis monté sur la capitale afin d’intégrer une grande école.

Tantie Florence m’avait inscrite à Pigier une délocalisation d'une grande fac française. Elle a fait venir maman et Luc pour sa dernière semaine à Cotonou.

-Chantou, comme tu le sais,  je pars demain. Jess et moi avons beaucoup discuté. Ses cours démarrent dans une semaine. Les charges de la maison c’est le cabinet de notaire qui s’en occupe. Il y a un agent d’entretien qui vient deux fois par semaine pour la maison principale et pour l’appartement qu'occupe notre fille. J'ai convenu avec elle. Et j'ai décidé pour son déplacement je lui donnerai 25000. Pour la nourriture 100 000 et elle aura 45000 pour  ses besoins de femme. Donc tous les mois sur le compte que je lui ai fait ouvrir elle recevra un virement de 170 000. Je ne  veux pasque les petits garçons de Cotonou lablaguent.

-Flo non !C’est trop

-Chantou, moi je ne demande pas ton avis je t’informe. Jess est très mature pour son âge, je lui fais confiance.

-Donc je n'ai pas mon mot à dire ?

-tu as tout compris.

Après le départ de tante Flo, maman m’avait accompagné au marché faire des courses. Elle voulait me montrer comment je devais gérer la popote que me laissait ma tante.

L’appartement était grand. J'avais une grande chambre avec salle de bain, un salon assez spacieux, une cuisine bien équipée avec des toilettes visiteurs et une belle terrasse.

Maman m'a aidée à faire plusieurs sauces qu’elle a mises en portion à congeler. Je n’aurai juste qu’à faire sortir ce que je veux avant d’aller en cours et une fois de retour je chauffe.

Maman m'avait avant de  me quitter donné une tonne de conseils

-tu agis comme si tu étais toujours avec moi, tu ne fais pas venir des amis jusqu’à une heure tardive, aucun garçon dans la chambre, tu ne gaspilles pas le courant. Si tu n’es pas dans une pièce tu atteins. Tu es ici pour tes études ne deviens pas une autre personne. Ne déçois pas ta tante et ne me brise pas le cœur. Mon portable est ouvert à n’importe quelle heure.

C’est sur cette note que mère et Luc sont repartis chez nous.

 

Mes cours ont démarrée et je dois dire que le niveau est élevé, du coup je mets les bouchés double.

 Tantie Flo m’écrit et m’appelle sur whatsapp. Elle a même créé un forum ‘’la famille’’dans lequel elle a mis maman, Luc et moi ainsi que son mari et leur trois enfants

LES DETOURS DE L'AMO...