Chapitre 1
Ecrit par sokil
Chapitre 1 : Saignements du Coeur
Je pestais en silence … L’année scolaire tirait déjà à sa fin. Non ! Je
dirai l’année scolaire était bel et bien terminée. Il en faisait trop
notre professeur titulaire, trop conventionnel à mon goût ; pour lui les
classes s’arrêtaient officiellement le dernier jour. La remise des
bulletins, des prix et autre avaient déjà été programmés pour la semaine
suivante, il n’y avait plus grand-chose
à faire. J’étais en classe de Seconde A, donc pas d’examens ! Je
n’étais ni sereine ni confiante, je souhaitais tout juste qu’il nous
libère une bonne fois pour toute et que je m’en aille. Je savais que
j’avais échoué ! Mes résultats étaient catastrophiques ! Je n’avais rien
foutu tout au long de cette année… J’étais troublée et je me sentais
perdue avec des questions qui revenaient sans cesse dans mon esprit, au
point d’affecter mes études ; mon moral, il était toujours au plus bas ;
je préférais me murer parfois dans un long silence qui l’alertait
souvent, ma tante. Ses réprimandes et ses conseils cette fois ci
n’eurent aucun effet sur ma personne.
- Une classe aussi facile
!!!! Et comment feras tu en classe d’examens ? Ne commence pas comme ça
! Tu n’as jamais repris une classe et j’ai bien peur que toutes ces
révélations n’ont fait que te miner l’esprit, j’aurais dû attendre ou
alors ne rien te dire, mais ressaisis toi ! Ne laisse pas tous ces
remords te détruire sinon tu cours à ta propre perte… Ne donne pas
raison à tout ce beau monde…
Me laisser me consumer à petit feu
par ça ou alors me ressaisir et avancer ; j’étais prévenue. C’est elle
qui s’était toujours occupée de moi; j’avais six mois, je n’étais qu’un
bébé à l’époque. Cette femme que je considérais comme mon parent ne
l’était pas en réalité ; elle n’était ni ma mère ni ma tante, elle
n’était que ma tutrice légale. C’est des années bien plus tard, vers
l’âge de quinze ans que je découvris qui j’étais vraiment et qui elle
était réellement, j’allais justement en classe de seconde…
Je
m’appelle Jaida Badjeck ; je vins au monde dans une famille polygamique,
d’après ce qu’elle me narra. On ne choisi pas sa famille, mais si il y
avait eu cette possibilité, j’aurai préféré ne pas naître. Je leur en ai
toujours voulu, surtout à lui, mon père, Monsieur Badjeck Raymond,
ancien Inspecteur des Impôts retraité depuis des années, bien avant ma
naissance. Je me posai tout le temps cette question là, de savoir
comment une si belle et jeune de femme, intelligente de surcroit s’était
laissée emporter aussi facilement ; elle avait succombé à son charme ou
alors elle avait succombé à ses moyens. Il avait plus de la
cinquantaine et venait de partir à la retraite, mais ce ne fut pas un
obstacle pour ma mère de se laisser séduire.
Ma mère venait
d’une famille assez démunie et la rencontre avec cet homme influent et
bourré de fric, était comme une porte de sortie. Elle avait eu de
l’espoir et elle l’avait considéré comme son sauveur. Il l’avait sortie
de la galère et du pétrin. Elle n’avait que 25 ans lorsqu’elle devint sa
sixième épouse. J’appris qu’il l’avait sincèrement aimée, adulée, il
l’a prenait comme son petit bébé, la cajolait et lui offrait tout ce
dont elle avait besoin, au détriment des autres épouses considérées
comme hors marché et vieilles. Mais elle ne le savait pas encore, ou
alors elle n’avait pas réalisé ce que signifiait le mot « Polygamie »
dans le vrai sens du terme. Elle avait plutôt foncé tête baissée, les
yeux fermés, acceptant naïvement de faire partie intégrante de cette
grande famille.
Raymond Badjeck assouvissait tout simplement
ses désirs les plus fou ; il voulait du sang neuf, il était tombé raide
dingue lorsqu’il l’avait vue pour la première fois, et ne jurait que par
elle. Eternel insatisfait, il avait ça dans les gênes ; la légende
disait que c’est ainsi qu’il se retrouvait prit dans cet engrenage
lorsqu’il tombait amoureux d’une autre ; il la prenait tout simplement
pour épouse, pensant qu’elle serait la dernière. Ma mère, il l’appelait «
Madame Princesse » il l’avait surnommée ainsi parce qu’il voulait la
faire mener une vie digne de ce nom; il savait qu’il avait presque l’âge
de son feu père et voulait la mériter.
Ma mère aussi avait
fini par l’aimer et l’apprécier au quotidien. Elle menait une vie de
princesse ça c’était sûr ; elle avait son petit palais à elle qu’il
avait vite fait d’ériger en son honneur, un petit palace situé juste à
l’arrière de la principale villa de cinq étages où chaque épouses avait
son propre appartement. Cette fois ci il voulait que les choses soient
différentes ; il l’avait mise un peu à l’écart de ces « lionnes aigries
», aimait il souvent plaisanter.
- Madame Princesse…. Viens !
Ouvre les yeux, tu vois ? Cette maison est à toi, à nous ! Tu y
habiteras et je viendrai tout le temps roucouler à tes côtés.
- Raymond… Tu es un amour ! Je suis comblée !
- Elle est à toi !
- Donc ce chantier… Tu ne m’as rien dit, je croyais que c’était pour tes propres besoins, que tu voulais …
- J’ai préféré ne rien dire et j’ai tenu à ce que personne d’autre ne
le sache, les techniciens et maçons se sont tus pour une fois. Les
vieilles mémés n’ont rien vu venir ! Elles sont mes femmes mais …C’est
toi ma préférée ! Voila, ce château il est à toi !
- C’est … C’est merveilleux … Je… c’est comme un rêve !
- C’est bien réel !
Il était bien réel ce rêve, mais avec les yeux toujours fermés. Il
était bien trop tard lorsqu’elle finit par les rouvrir et comprendre que
tout cela n’était que pour lui voiler la face, il était bien trop tard
lorsqu’elle se rendit compte qu’elle ne pouvait plus faire marche
arrière. Elle était enceinte de moi, au plus grand désarroi de tout le
reste de la famille. Personne ne s’attendait à ce que ma mère puisse lui
faire un enfant à cet homme de plus de cinquante cinq ans et dont les
fils et filles aînés étaient bien plus âgés que ma mère. Tout le monde
savait qu’il l’avait épousée uniquement pour ses beaux yeux et non pour
procréer. Personne n’était content, sauf lui; il avait sourit et lui
avait dit en ces termes :
- J’en ai treize ! Un quatorzième, ce n’est pas tuant !
Je le redis encore, on ne choisi pas sa famille, mais si il fallait
faire un choix, j’aurais préféré ne pas venir au monde, chose qui arriva
presque… Elle était enceinte de six mois ; tout évoluait normalement.
Un soir, alors que mon père passait la nuit avec la troisième ou
quatrième épouse, ma mère entendit un bruit, on aurait dit que ça venait
de la cuisine ; paniquée elle se leva et alerta la femme de ménage qui
vivait avec elle et dont la chambre n’était pas très loin de la cuisine.
- Sidonie ! Sidonie ! Réveille-toi… Tu n’as rien entendu ?
- Entendu ? Quoi Madame ?
- Mais j’ai entendu des bruits… de casseroles et marmites à la cuisine ! A moins que ce soit toi qui y étais.
- Non ! Je dormais… Je… Je n’ai rien entendu ! Vous… vous me faites peur !
- C’est étrange !
- Ou alors ce sont ces sales petites bêtes !!!
- Les souris ? Mais tout est propre ! Nous n’avons jamais eu affaire à
ces petites bêtes ici ! On va voir ça demain ! J’en parlerai à Monsieur
!
Ça paraissait si banal au départ, mais lorsque après trois à
quatre jours successifs de bruits récurrents et incessants toutes ces
nuits elle finit par relater les faits à son mari qui lui dit de manière
désinvolte que ce n’était qu’un détail de rien du tout.
- C’est rien ! Ce ne sont que des bruits imaginaires, tu as du rêver !
- Peut être…
- Au fait je compte m’absenter pour quelques jours, je serai de retour la semaine prochaine…
- Oui mais je n’aime pas te savoir si loin, tu sais avec les autres elles ne …elles ne … ça ne va pas !
- Je sais ! Je t’ai toujours dit de ne pas les gérer !
- Mais comment ? Elles m’attaquent maintenant en direct ! Ca va de mal
en pis ! Je les respecte beaucoup parce qu’elles ont presque toutes
l’âge de ma mère…mais là je …et avec cette grossesse j’ai bien peur !
- Tu n’as pas à avoir peur !
- Si ! J’ai très peur… Maintenant ce ne sont plus les bruits bizarres
que j’entends dans la nuit, maintenant c’est elle que je vois
constamment en rêve !
- Qui ça ?
- Mama Madeleine !
- Madeleine ?!?!
Elle lui avait dit, elle le ressentait et le pressentait, ça ne
présageait rien de bon! Elle craignait pour son bébé que j’étais et
souhait s’en aller pour des raisons de sécurité. Elle lui avait dit que
tous ces bruits et maintenant les menaces indirectes qu’elle subissait;
elle lui avait dit que c’étaient des attaques directes venant de la
reine mère, la première épouse, Madeleine. La réaction de mon père
l’avait surprise au plus haut point.
- Ca ne peut pas être elle
! Mais tu deviens folle ou quoi ? Madeleine ? Je pouvais encore
accepter ça des autres mais pas d’elle… C’est une femme bien silencieuse
et discrète… Tu … tu ne … Tu n’as pas ce droit là, de l’accuser et sans
preuves !!!! Je ne permets pas ça ! Elle a toujours essayé de maintenir
la paix ici entre toi et toutes les autres…
- Je n’ai pas dit le contraire Raymond! Je dis ce que je vois et je sens !
- Cette grossesse te fait ressentir des choses incroyables ! Tu as
besoin de repos, tu as tout ce dont tu as toujours rêvé ! Tu ne manques
de rien ! J’ai fait bâtir cette demeure uniquement pour toi afin que tu
sois bien à l’écart des autres ; je n’ai jamais voulu que tu ressentes
une quelconque frustration ; Calme-toi et tout ira bien.
Elle y
demeura aussi longtemps qu’elle put, supportant toutes les foudres, les
répressions injustes et violentes de la part de ses coépouses ;
considérée comme la seule rivale ; elle les avait vues former un bloc,
toutes unis contre elle, la considérant comme membre à part entière et
comme élément très dangereux ! Elles la traitaient ouvertement de
sorcière, tout simplement parce qu’elle avait pu survivre et protéger
cette grossesse si délicate ; plusieurs fois et à plusieurs reprises ma
mère avait vu et frôlé la mort de près, plusieurs fois elle failli me
perdre, plusieurs fois ma mère su se protéger et se défendre contre
toutes sortes d’attaques qu’elle considérait comme mystiques.
-
Sidonie ! S’il n’existait pas un Dieu sur cette terre je serais morte
depuis longtemps ! Mais il faut que je te dise… Je vais m’en aller, je …
je regrette d’avoir fait ce choix ! J’en ai marre des persécutions au
quotidien ! J’accouche bientôt, promets moi que tu seras à mes côtés, je
te considère déjà comme une sœur pour moi ! Je n’ai plus mes parents,
et le reste de ma famille je ne sais pas ce qu’ils sont devenus… Tu
restes la seule personne en qui je mets toute ma confiance… Promets-moi
d’être présente d’accord ?
- Je serai là Madame…Moi aussi je suis orpheline, je n’ai personne… je serai là pour vous !
- Non tutoie moi ! Et appelle-moi désormais par mon prénom… Justine !
- Je serai là pour toi Justine, tout comme tu as été là pour moi ! Si
tu ne m’avais pas offert cette chance là, de m’accueillir chez toi, je
serai peut être encore à la rue ! Même si c’est la guerre permanente
dans cette famille au moins j’ai un toit !
Je naquis
prématurément un 27 janvier ; ma mère, dans de terribles souffrances
avait été très courageuse ! Il n y avait que Sidonie et mon père qui
étaient présents lors de ma naissance. C’était la seule et unique fois
qu’il m’avait prise dans ses bras ! Son comportement vis-à-vis de ma
mère s’était mué en une espèce de froideur et d’indifférence ; il
paraissait toujours lointain, perdu dans ses pensées ; fuyant, il y
longtemps qu’il l’avait délaissée, abandonnant leur lit conjugal et lui
donnant juste le stricte nécessaire. Ma mère avait accusé le coup, elle
avait tenu bon et tout ce qui comptait pour elle désormais c’était moi.
- Sidonie, si un jour il arrive que tu te maries, n’accepte jamais, je
dis bien jamais, ça, la polygamie…C’est destructeur ! Je veux juste
protéger ma fille Jaida, de tous ces vautours qui rôdent … Je demande la
force au Seigneur de m’éclairer dans ce sens ; je me sens si épuisée !
Je n’en peux plus !
- Tiens bon Justine ! Tiens bon…
Heureusement qu’elle est là Jaida, elle doit te donner justement
beaucoup de force…Je serai là à tes côtés et tout ira bien !
- Tout ira bien, je le souhaite, mais je souhaite vraiment m’en aller… tu viendras avec nous ! On va se battre…
- Je te suivrai !
Lorsque j’atteins la fleur de l’âge, je passai mon temps à sillonner
les rues, à sa recherche ; je la cherchais partout, je la cherchais
toujours, espérant la croiser ne serait ce que par le plus pur des
hasards. Je pleurais, je priais, et j’implorais le Seigneur de me la
ramener ; je l’avais si souvent détestée, me posant mille et une
questions, essayant de comprendre le pourquoi du comment. Comment était
ce possible ? Ma mère ! On venait de tout me relater, cette terrible
vérité ; à quinze ans !!!!! On venait de tout me dire que c’était elle
ma vraie mère Justine et que lui Raymond était mon père ! On m’avait
brossé toute l’histoire de cette famille et j’avais compris et su qui
était cet homme égoïste, lâche et ingrat ; j’avais appris qui était ma
mère Justine, naïve et aimante. Je venais de découvrir la vérité, j’en
avais eu le cœur fendu…
Elle m’avait abandonnée, délaissée…Sidonie
m’avait trouvée couchée dans mon berceau et pleurant à chaudes larmes
dans le noir complet, je n’avais que six mois ; il était près de deux
heures du matin ; elle avait cru que Justine n’était pas très loin et
qu’elle reviendrait rapidement. Sidonie m’avait prise dans ses bras et
tentait de me calmer. Justine ne revint pas cette nuit là, ni le
lendemain, ni même le surlendemain! Sidonie désemparée, avait alerté mon
père qui n’était plus que l’ombre de lui-même ; il affichait une
indifférence totale vis-à-vis de nous.
- Que veux tu que je te
dise Sidonie ? Si elle est partie eh bien ! Je n’ai rien à dire… De
toutes les façons elle a toujours été si entêtée !
- Et le bébé ? Votre fille ?
- Quelle fille ?
- Jaida… Je crois qu’elle a tout simplement voulu vous la laisser, je….
- Va-t-en Sidonie !!!! Allez-vous-en !!!! Tu veux quoi ? Un peu
d’argent ? Prends-la et amène-la avec toi ! Très loin !!!! Vous savez
toutes ce que vous manigancez … C’est un plan ! Va la retrouver Justine…
Je ne vous veux plus ici !
- Sauf votre respect Monsieur… C’est votre fille !!!!
- Ce n’est pas ma fille !!!
« Ce n’est pas ma fille !!!! » Ce sont les dernières paroles que
Raymond Badjeck prononcèrent à l’égard de Sidonie…. Sidonie, ma nourrice
et tutrice légale ! C’est elle que je considérais comma ma mère, ma
tante… C’est elle qui me narra toute l’histoire et m’avoua cette
terrible vérité ; lorsqu’elle prononça cette phrase que mon père lui
avait crachée en pleine figure, je marquai le coup, et dès cet instant
mon cœur se noua. Je le haïssais de toutes mes forces d’avoir créer,
semer le doute et faire naître en moi ce sentiment. A chaque fois que
j’y repensais, j’avais le cœur gros et tout le reste de mes journées se
soldait souvent par des pleurs incessants. Sidonie avait toujours été là
pour nous, ma mère et moi jusqu’à ce qu’elle disparaisse comme par
enchantement et ne refit plus jamais surface. Où était-elle ?
-
Je l’ai cherchée partout! Heureusement qu’il y avait ce lien entre toi
et moi ; je t’ai aimé Jaida, je t’ai prise comme mon enfant ! ta maman
était une femme si douce, si gentille ! Et pour elle, tout ce qu’elle a
fait pour moi je me devais de le lui rendre… Je n’ai jamais su pourquoi
elle était partie si précipitamment en t’abandonnant. Je ne l’ai jamais
compris ! Il était qu’on s’en aille toutes les trois…
- Peut
être à cause des autres femmes de cet homme…Elles l’ont tout simplement
chassée ou bien elles se sont débarrassées d’elle!
- Elle
vivait une sorte d’enfer sur terre, elle a vite fait de le regretter,
elle disait toujours qu’elle avait fait un mauvais choix en épousant ton
père !
- Et ce père ? Il vit encore ?
- Je ne sais pas ! Il nous a chassées toi et moi, ouvertement, et c’est comme ça que j’ai dû revenir vivre ici avec toi!
Nous dûmes nous en aller par la force des choses, dans cette contrée,
ce petit village de quelques habitants. J’y ai passé toute la majeure
partie de mon enfance et de ma jeunesse… Je me sentais chez moi là bas,
bien que je sois d’une autre ethnie de part les liens de sang d’avec mon
père ; mais ayant grandi avec Sidonie dans son village natal situé dans
la région du centre du Cameroun, je me considère comme une fille de
cette zone. Elle-même orpheline, elle dû se battre avec les ressources
qui lui restaient et avec moi sous le bras.
- J’ai dû prendre
certains effets qui appartenaient à ta mère; elle avait laissé une
importante somme d’argent, je ne sais pas si elle l’avait fait sciemment
pour que je la prenne. Cette somme d’argent nous a beaucoup aidées et
c’est avec ça que je suis venue m’installer ici avec toi ! Voila tu sais
dorénavant qui tu es et d’où tu viens ! Je souhaite juste que tu sois
une fille digne et que tu t’en sortes… Fais tout simplement l’école, je
veux que tu réussisses…
Je me battais tant bien que mal, en
suivant tous ces préceptes, je devais réussir ma vie et combler ce vide à
savoir l’absence de mes parents que je n’avais jamais connus. Je devais
prouver en commençant par moi-même que j’étais bien capable de m’en
sortir et de faire la fierté de Sidonie, ma mère, ma tante, bref celle
que je considérais comme tout pour moi.
A vingt trois ans,
j’étais devenue une femme à part entière, qui dans cette perpétuelle
bataille s’était au final forgée une carapace ; j’avais décidé malgré
tout d’aimer cette vie qui s’offrait à moi. J’étais pleine de vie et je
gardais toujours le sourire ; il n’était pas faux tout au contraire il
était si sincère, même si au fond de moi je ressentais souvent une sorte
de tristesse, mais je me devais d’avancer…
J’avais eu cette
force de le faire, de transcender tout ça aussi en partie grâce à lui ;
il venait de me redonner espoir et beaucoup de motivation, il me le
répétait sans cesse que j’étais belle et qu’il m’aimait ; ce n’était que
lui, Placide, mon petit ami depuis plus de quatre ans....