Chapitre 1 bis
Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
Chapitre 1 bis
*** Laïka.
- Écoute Lukas, on se retrouve
à l’entrée du stade. Ne t’installe pas dans les gradins avant mon arrivée.
Entendu !
Je raccroche et pose mon
téléphone après avoir parlé à Lukas, mon « petit-ami ». Nous devons
être ensemble pendant l’après-midi, main dans la main, à applaudir lorsque mon
petit frère, Max, marquera un but. Après quoi, Maman invitera Lukas à venir
prendre une glace avec nous. Là, mon « petit-ami » devra décliner
l’invitation en disant qu’il doit rentrer pour un dîner en famille. Il ne faut
pas qu’il prenne ses aises et se croit permis de venir à la maison pour me
surprendre comme on le fait quand on est un vrai couple.
Lukas reste et sera toujours
mon petit-ami de substitution !
Quand je me retourne sur François,
il sourit. Il prend l’une de mes longues tresses entre ses doigts et me
dit :
- J’ai le cœur déchiré à
chaque fois que tu te prépares à partir.
Je le regarde en silence alors
qu’il continue de jouer avec mes tresses. Je finis par lui dire :
- Vu que tu n’as toujours pas
le courage de faire une déclaration publique au sujet de notre relation, il va
te falloir mettre pansement sur ton cœur encore une fois. Imagine un peu que
Lukas me réclame un baiser comme il le fait souvent.
Je mens, bien sûr ! Tout
ce que gais Lukas, il le fait parce que je le paie. Il n’a aucun sentiment pour
moi. Mais comme le fait de parler de lui attiser la jalousie de François, je
m’en donne à cœur joie. Le voilà qui devient tout rouge.
- J’ai beaucoup de respect
pour Idéale. Je ne veux surtout pas qu’elle s’imagine que je l’ai gardé dans
mon équipe parce que je suis amoureux de toi.
Je tire alors le drap et sors
du lit en disant :
- Il faut savoir ce que tu
veux, François ! Je te signale que j’ai eu 18 ans il y a trois semaines.
Il serait temps que j’arrête de mentir à ma mère, à Mike. Soit tu me veux soit
tu ne me veux pas. Arrête de me cacher comme si je devais rester ton petit
secret !
Je me dirige vers la salle de
bain et il me suit en me suppliant comme d’habitude :
- Ne le prends pas comme sa
princesse. Je te promets de changer les choses. Laisse-moi du temps.
Je l’ignore en attachant mes
tresses. Je laisse tomber le drap et vais dans la cabine de douche. Il me suit
et vient me serrer dans ses bras en m’embrassant dans le cou.
- Je ne vais pas attendre plus
longtemps. Je te laisse un mois pour te comporter en adulte et aller parler de
tout ça à ma mère. Passé ce délai, je vais en vacance aux États-Unis avec
Lukas.
- Ne fais pas ça, Laïka. Je te
promets que tout ira bien.
- Ça veut dire quoi, tout ira
bien ? Que tu t’arrangeras pour entrer à Pau pour que nous puissions être
ensemble loin de ma famille ? Toujours en cachette ? C’est ça,
François ? C’est ce que tu prévois ?
Il se passe une main sur le
visage. Là, je le regarde droit dans les yeux et lui dis :
- Si le soir de la proclamation
des résultats du bac, tu ne prends pas ton courage à deux mains pour parler à
ma mère, je te laisse tomber.
Comme un toutou, il s’accroche
à moi, passant es bras autour de ma taille, posant sa tête sur la mienne. Il me
murmure :
- Tu es plus téméraire que
moi, Laïka ! Je n’ai pas envie de te perdre.
Avec fermeté, je lui
dis :
- Je ne te dirai pas au revoir
quand j’aurai décidé de céder aux avances de Lukas. Il est beau, il est grand,
il est jeune. Il a de beaux yeux bleus. Que demander de plus ?
François s’énerve et me
dit :
- Je ne veux plus entendre
parler de ce petit con, entendu ! tu es à moi, Laïka. Je ferai tout ce que
tu veux, mais de grâce, arrête de parler de ce type.
- Pourquoi ? fais-je pour
l’agacer plus. Je parie que lui au moins, il n’a pas un père violeur. Un père
qu’il aurait dû menacer au fusil pour qu’il se mette à genoux et me présente
des excuses après m’avoir violée !
François me lâche, s’adosse à
la paroi de la douche et me dit :
- Je ferai tout ce que tu
veux. Si tu veux que je parle maintenant à Idéale, je le ferai.
Je regarde cet homme que je n’arrive
pas à sortir de ma vie. Chaque fois que je me fais la leçon en disant que cette
relation est une folie, je retombe dedans parce que c’est la seule personne qui
fait vibrer mon cœur. J’ai pendant de longues conversations, parlé à Irma qui
m’a conseillé de me trouver un mec de mon âge. Mais, je reviens toujours à
François, parce que les mecs de mon âge sont chiants à mourir. Je m’ennuie avec
eux. Lukas a beau être hyper cool, il n’y a rien qui m’attire chez lui. Jeremy
a lui aussi tenté sa chance. Il est dans ma classe. Il m’envoie de petit
pendant les cours, il m’invite parfois à la piscine. Il m’offre de jolis
cadeaux. Rien n’y fait. Je reste scotchée à François, à ses hésitations, à la
façon qu’il a de me séduire en quelques mots.
- Je te laisse un mois, pas
plus. Après ça, je dis oui à Lukas et je le suis pour son périple aux USA. Mark
se fera un plaisir de m’offrir le voyage vu que cela l’enchante que je veuille
aller visiter les campus universitaires dans la côte Ouest des USA.
- Ne fais pas ça, Laïka !
Ne va pas aux États-Unis. Je…
- Je te l’ai dit. Mark estime
qu’avec mes résultats, je ne dois pas me limiter et il espère que je tente le
coup en postulant pour des universités américaines. Vu que tu ne sembles pas
très sûr de toi en ce qui concerne notre relation, je vais te laisser rentrer
en France et je vais tranquillement suivre mes amis aux USA.
Je n’ai pas l’intention
d’aller en Amérique. Je ne le ferai que si François ne se décide pas. J’en ai
marre de vivre cette relation secrète qui ne rime plus à rien, vu que j’ai
désormais 18 ans et que je suis majeure. Je ne vois pas ce qui fait si peur à
François. Il est fort pour me faire de grandes déclarations d’amour. Il a tout
fait pour me reconquérir quand je ne voulais plus rien de lui et qu’il me
fallait remonter la pente après ce viol. Aujourd’hui, s’il ne me montre pas
qu’il est réellement adulte, je le laisserai et irai voir ailleurs !
Il me pose des baisers sur les
épaules, me murmurant qu’il m’aime comme un fou. Vu qu’il m’agace, je le
provoque en disant :
- Dis juste que c’est mon
corps qui t’intéresse. Tout ce que tu veux c’est te vider les couilles
tranquillement, sans engagement.
- C’est faux. Tu le sais. Je
t’aime plus que tout, Laïka. Je deviendrais fou à l’idée de te perdre.
- Rien que de vieux
mots ! Si au moins tu arrivais à me convaincre.
Comme il a semble-t-il assez
de parler, il vient poser ses deux mains sur mes seins, les caresse
délicatement, joue avec les pointes pour susciter en moi une réaction. Le tout
en me mordillant le lobe de l’oreille. Je le laisse faire, ferme les yeux et me
dis que peu importe l’ardeur et la douceur avec laquelle il s’applique à me
faire l’amour à chaque fois, je le laisserai tomber s’il ne peut assumer notre
relation.
Là, monsieur ferme les
robinets, il me plaque contre la paroi de la douche et va introduire deux
doigts en moi en me disant :
- Tu mets de la lumière dans
ma vie, princesse. Tu me rends fou.
Je le laisse faire, car je
sais que ce serait perdre du temps que vouloir lui faire entendre raison quand
il est dans cet état. Quand il me pénètre, mes lèvres viennent caresser son
visage, son cou. Il me chante dans l’oreille :
- Je t’aime trésor.
Je finis par pleurer parce que
je sais qu’une fois encore, il m’a eue et qu’il me faudra trouver d’autres
mots, un autre stratagème pour l’emmener à se libérer de la frousse qu’il a que
notre relation se sache.