Chapitre 1 : La famille REMANDA

Ecrit par kaynaliah

Je range mes derniers dossiers dans mon attaché-case et m’apprête à quitter le bureau. Je salue au passage mon assistante avant de m’engouffrer dans l’ascenseur qui me conduit au rez-de-chaussée. Je salue les deux réceptionnistes et leur souhaite un bon week-end avant d’en faire de même avec les gardiens. Je monte dans ma voiture et prends le chemin de la maison. Je mets environ une heure dans les embouteillages avant de garer la voiture dans mon garage. Il est à peine 16 heures et la voiture de mon épouse est déjà garée. Je rentre dans la maison et une bonne odeur de viande rôtie m’accueille. Je fais un tour à la cuisine et surprend mon épouse en posant un bras autour de sa taille et lui susurrant un doux « tu m’as manqué aujourd’hui ».

-"Tu rentres de bonne heure aujourd'hui"
-"Je veux manger avec toute ma famille. Ca fait des lustres que cela est arrivé"
-"Ce sont les enfants qui seront heureux et moi avec"
-"Je vois que tu as encore fait un exploit en cuisine"
-"Lol. Je m'occupe juste de ma famille"
-"Je file prendre une douche et je vous rejoins"
-"Ok. On passe à table dans 20 minutes"
-"Reçu 5/5 chef"

Je lui fais un bisou avant de disparaître dans les couloirs et d'atteindre ma chambre. Je dépose tout ce que j'ai dans les mains et disparais dans la salle de bains après m'être déshabillé. Quinze minutes plus tard, je sors de là plus frais que jamais. Je ferme à peine la porte de la chambre que je croise mes plus grandes fiertés dans le couloir en haut de l'escalier.

-"Bonjour papa" disent-il en même temps;
-"Bonjour les enfants. Ca été la journée?"
-"Oh oui. J'ai eu la meilleure note en mathématiques au dernier devoir" dit Tara.
-"C'est bien ma chérie"
-"Ca été ton devoir de sciences naturelles Inaya?"
-"Oui papa."
-"C'est bien. Tu sais que tu dois avoir un dossier irréprochable pour être admise dans cette prestigieuse université et aussi pour que ton dossier de bourse soit validé »
-« Je sais papa. Ne t’inquiète pas. Je gère. Je suis tout de même une REMANDA »
-«Je compte sur toi en tout cas tout comme ta mère. Je te rappelle que c’est toi l’aîné et que tu dois montrer l’exemple à tes frères et sœurs »

J’entends à ce moment là mon fils se racler la gorge.

-« Oui Jamil »
-« Il est théoriquement prouvé que l’aîné des jumeaux envoie le plus petit en éclaireur dans le monde. Ce qui veut dire qu’il st vrai que je suis le deuxième mais je suis véritablement l’aîné »
-« Tu es encore revenu avec tes théories Jamil »
-« Mais papa je ne fais que dire la vérité »
-« Oui si tu veux. On va dire que c’est toi l’aîné pour redorer ton blason » dis-je en faisant un clin d’œil complice à Innaya.
-« Vous savez tous que j’ai raison »
-« Va faire ça avec maman qui te passe tous tes caprices » dit Sonia
-« J’espère que tu es sage ce trimestre Sonia. Je ne tolérerai plus un seul écart je te préviens. »
-« Je sais papa »
-« Non je préfère te le rappeler devant tes frère et sœurs. Le seul éccart Sonia et je te jure que tu vas à l’internat à Abidjan »

On rejoint la table où ma femme installe le dernier plat. Tout le monde prend place. Je dirige la prière de bénédiction du repas aujourd’hui. J’aime me retrouver en famille comme ça avec mon petit monde. Pour rien au monde, je n’échangerai ma vie car je suis un homme heureux et comblé. Je suis Terrence REMANDA et j’ai 43 ans. Je suis entrepreneur depuis 10 ans. Je suis mariée depuis 17 ans à ma délicieuse épouse Amina qui m’a donné quatre magnifiques enfants avec chacun son caractère bien particulier : les jumeaux Innaya et Jamil âgés de 17 ans, Tara qui a 16 ans et Sonia qui a 14 ans. Malgré mon emploi du temps chargé ainsi que celui d’Amina, nous tenons à passer chaque moment avec nos enfants pour pouvoir les suivre scolairement et savoir ce qui se passe dans leurs vies. On préfère miser sur la proximité avec les enfants en parlant de tout avec eux. Ce sont des adolescents et à cet âge on se pose beaucoup de questions sur notre corps et tout ce qui pourrait en découler comme la sexualité.
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Je profite de cette matinée pour prendre le petit-déjeuner en famille avec Amina et les enfants avant qu’on ne se rende chez mes parents. C’est notre rituel du samedi. Après qu’Amina est finie, tout le monde s’apprête dans sa chambre ; Je suis dans la mienne avec Amina qui est déjà en colère avant même qu’on ait quitté la maison.

-« Pourquoi tu es de si mauvaise humeur chérie ? »
-« Je ne veux pas paraître impolie ni insolente mais on sait tous les deux comment va encore se terminer ce déjeuner »
-« …. »
-« En queue de poisson comme d’habitude »
-« Je sais chérie mais comme je te l’ai déjà dit ignore-les tout simplement »
-« C’est facile pour toi de dire ça. A part ton père, ta petite sœur , les enfants et toi je n’ai pas d’autres personnes avec qui parler lorsque je suis là-bas »
-« Amina…. »
-« Non je suis fatiguée Terrence. Jusqu’à quand ta mère et tes sœurs vont me traiter comme une moins que rien. Je suis une personne et je mérite du respect. Elles vont encore m’insulter et me manquer de respect tout comme à mes enfants qu’on éloigne des autres comme s’ils avaient la peste »
-« …. »
-« Ca fait 18 ans que nous sommes mariées et 21 ans que nous sommes ensemble Terrence. Dieu est témoin que jamais je n’ai manqué de respect à ta mère où à Annick et Andrée. C’est fou comme Anta est différente d’elles. On a l’impression que toi et elle aviez été élevés par une autre personne »
-« ….. »
-« Tois les samedis, mes enfants seront en colère en se rendant là-bas et encore plus lorsqu’on rentre parce qu’à chaque fois, on tient à leur montrer là-bas qu’ils sont différents de leurs cousins et cousines. Je ne supporte plus ça. Elles peuvent ne pas m’aimer mais qu’elles laissent mes enfants en dehors de leurs conneries »
-« Tu sais comment elles sont donc évite-les »
-« Toute ma vie je dois les éviter ? Tout ça parce que je viens d’une famille étrangère et pas de la même classe que la vôtre, voilà pourquoi elles se permettent de me maltraiter ainsi que ma progéniture mais c’est terminé. Je leur ai assez tendu la perche comme ça. »
-« …. »
-« Je te préviens Terrence que j’ai donné le feu vert aux enfants pour remettre chacun à sa place dorénavant. Il n’est plus question que leur grand-mère ou tantes leur fasse quelque chose de mauvais et qu’ils restent là à regarder. La récréation est terminée. J’en ai marre d’elles »

Elle ferme violemment une partie de l’armoire avant d’aller se changer dans la salle de bains et d’en ressortir toujours aussi resplendissante. Elle charge dans la voiture avec l’aide des enfants les plats qu’elle a préparés pour l’occasion.

-« Je sais qu’ils vont encore atterrir à la poubelle » dit-elle avant de refermer le coffre.

Elle monte dans la voiture et met sa ceinture de sécurité. Les enfants aussi sont silencieux derrière. C’est toujours la même chose le samedi alors qu’ils sont bruyants et bavards d’habitude. On roule jusqu’au Bas de Gue-Gue et on vient de garer sur le parking de mes parents. J’entends de la musique émanée du salon. Tout le monde descend et on va dans la maison.
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-« Bonjour maman »
-« Ca va mon chéri ? »
-« Oui et toi ? »
-« Ca aurait pu aller mieux si tu n’étais pas venue avec une certaine personne »
-« Christiane » tonne mon père
-« Tchip ! Je suis dans la cuisine avec mes filles »
-« Tu as intérêt avant de partir faire ton désordre là-bas de saluer ta belle-fille et tes petits-enfants »
-« Tchip. »
-« Je viens de dire quoi là ? »
-« Bonjour »
-« C’est pas la peine de nous saluer quand c’est pour nous traiter comme de la merde après. La politesse ce n’est pas pour les chiens » dit Sonia
-« Sonia ! » crie-je
-« Sonia a raison. Toujours à faire des différences entre nous et les autres parce qu’elle n’aime pas maman. Je ne sais même pas ce que papi a vu en une aigrie comme ça »
-« Jamil »
-« Regardez des enfants impolis comme ça » dit ma mère
-« Je ne te permets pas maman. Peut-être que si tu traites mieux mon épouse et mes enfants, on ne serait pas là en train de te dire tes vérités »
-« Tchip »

Elle se lève et va s’exiler dans la cuisine après avoir bien toisé les enfants et Amina.

-« Installez-vous les enfants ! » dit mon père

Amina s’assoit près de mon père ainsi que les enfants sous les mauvais regards d’Annick et Andrée qui n’ont pas tardé à rejoindre leur mère dans leur bureau fétiche : la cuisine.

Amina: Ma belle-mère...