Chapitre 2 : Ma belle-mère et moi
Ecrit par kaynaliah
****Amina****
Je viens d’arriver au bureau après avoir déposé les enfants au lycée.
Je suis un peu en retard à cause des embouteillages. A peine j’arrive à
l’étage que je vois tout le monde se ruer en salle de réunion car le
grand patron est dans les locaux de matin. Il faut dire qu’il fait un
peu peur cet homme avec son air froid mais rien de bien méchant selon
moi. Le Directeur Financier lui soumet les résultats du dernier
trimestre de’ l’entreprise et de chacun des employés afin qu’il puisse
analyser la performance de chacun en matière de réalisation des
objectifs.
La réunion vient de prendre fin et je rejoins mon
bureau que je partage avec ma collègue Sophie. Elle me raconte son
week-end idyllique tandis que moi j’en ai passé un bien merdique avec
les coups bas de ma belle-mère. A cause de ça, depuis hier je suis en
froid avec Terrence car il ne parvient pas à recadrer sa mère. Elle me
pourrit vraiment l’existence comme celles de mes enfants. Je ne supporte
plus qu’elle s’en prenne impunément à nous sans que mon mari ne soit
capable de nous protéger comme il devrait le faire. Je comprends que
cela puisse être difficile pour lui car il se retrouve pris entre deux
feux mais il doit comprendre qu’il est marié avec moi et que nous avons
une famille à protéger. Tant que nous serons soudés, on pourra être
épargnés mais dès lors qu’on ne le sera pas, on court à notre perte.
J’ai rencontré Terrence lors de mes vacances d’été chez mon cousin à
Nancy. J’étais déboussolée à l’époque car je venais de perdre ma mère.
Mon père ne supportait plus de me voir pleurer bien après deux ans que
ce drame se soit produit. Je ne m’y attendais même pas. A peine le matin
je l’embrassais en descendant de la voiture, je ne pouvais imaginer que
c’était la dernière fois que je voyais ma mère. Mon père est un
ambassadeur et tout le temps en voyage. Mama n’aimait pas trop que je me
déplace pour ne pas me perturber et briser mon équilibre. J’avais des
amis, un cercle, etc. et briser tout cela aurait pu être néfaste pour
moi selon ma mère. Mon père était souvent affecté à l’étranger et je
restais avec maman. Je voyais environ trois mois mon père en une année.
Je m’étais vite adaptée à ce rythme. Lorsque j’ai eu 18 ans et que je
passais les épreuves du bac, ma mère a eu un grave accident de voiture
qui lui a coûté la vie ainsi que celle de ma petite sœur qu’elle portait
en son sein. Elle disait toujours que c’était sa surprise de la crise
de la quarantaine. Mon père était rentré auprès de nous depuis l’annonce
de cette grossesse. Ma mère était si radieuse ce jour-là et ne cessait
de m’encourager pour que je me concentre sur mes examens. Papa m’avait
d’abord caché son accident durant trois jours pour ne pas me perturber
d’après lui jusqu’à ce que je tombe sur une des conversations. J’ai
tellement pleuré ma mère jusqu’aujourd’hui. J’ai traversé certaines
épreuves dans ma vie et j’aurai tellement aimé qu’elle soit là rien que
pour me prendre dans ses bras ou me réconforter pour que je me sente
mieux. Ma mère me manque chaque seconde qui passe.
Terrence est
entré dans ma vie à une période noire. Mon père n’arrivait plus à me
gérer et m’a envoyé chez ma tante à Nancy pour passer du temps avec mon
cousin. Ma tante est la cadette de ma mère et la voir me rappelait ma
mère car elles se ressemblent énormément. Mes vacances se sont
prolongées au point que je m’inscrive à l’université de Nancy. J’avais
besoin de faire le vide et de m’éloigner. Je ne voulais pas retourner
chez moi et surtout dans cette maison. Je n’avais pas encore fait le
deuil de la perte de maman. J’ai rencontré Terrence à la faculté de
Nancy justement mais d’une façon peu particulière. Je me suis disputée
avec une fille de l’amphi à propos d’un exercice lorsqu’elle a sorti «
elle est certainement bête comme sa mère ». C’était la première fois que
je repensais à elle et je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête
mais je me suis vue monter sur cette fille et lui mettre des coups plus
violents les uns des autres. J’ai été convoquée auprès de la Direction
et on m’a renvoyée pour 3 semaines. Les partiels approchaient et je ne
pouvais pas assister aux cours. Une copine de classe m’a recommandée
chez son frère qui était en 3ème année pour qu’il m’aide dans les
révisions. Seulement, à la dernière minute, il a obtenu une bourse pour
Londres et ne pouvait plus s’occuper de moi. Il a demandé à un de ses
amis étudiants de me suivre et il s’agissait de Terrence.
Au
début, tout allait bien entre nous. Nous avions une relation purement
professionnelle. Il m’expliquait les cours et moi je suivais tout
simplement. J’ai réussi brillamment mes partiels. Je me suis rendue à
Malabo pour passer les fêtes avec mon père car il me manquait. Un an
plus tard, on s’est embrassé pour la première fois à cause d’une cuite
sévère mais on a pris goût au jeu et j’ai fait face pour la première
fois aux sentiments que je pouvais ressentais à son égard. Nous nous
sommes mis en couple 3 mois plus tard. Tout se passait bien jusqu’à ce
qu’il obtienne son master et décide de rentre définitivement dans son
pays. Cela a été douloureux mais ce fut la meilleure chose à faire à
cette époque. J’avais rompu tout contact avec lui pour mieux l’oublier
et assez rapidement.
J’ai appris par l’intermédiaire d’amis en
commun qu’il était à nouveau en couple quelques mois à peine après
notre rupture. Il en avait le droit mais je ne pensais pas qu’il le
ferait aussi vite tout simplement. J’ai continué mes études avant
d’aller retrouver mon père au Maroc. Je n’avais personne dans ma vie et
j’aimais toujours Terrence. Deux ans plus tard, nous nous sommes revus à
un séminaire à Abidjan et la flamme que je pensais éteinte s’est
ravivée dès que j’ai posé mes yeux sur lui. Je me suis battue tellement
fort pour taire ses sentiments mais c’était tellement difficile. Un
soir, alors que je venais de rentrer après être sortie dîner avec une
amie de longue date, je l’ai trouvé devant la porte de ma chambre
d’hôtel. Il m’a suppliée de le reprendre mais j’ai dû réfléchir durant
deux longs mois malgré que j’avais cédé à ses caresses cette nuit-là.
J’ignorais que Terrence était toujours avec cette femme et qu’elle
était la digne belle »fille aux yeux de ma belle-mère. On a officialisé
notre relation auprès de nos familles mais les deux grandes sœurs de
Terrence et sa mère m’ont montré clairement qu’elles ne m’aimaient pas.
Je m’en foutais car c’est Terrence que je volais et non elle. Terrence a
décrit sa mère comme une femme douce mais en fait elle est un cauchemar
ambulant. Malgré notre mariage qu’elle a voulu saboter pour x ou y
raison, elle n’a pas changé à mon grand dam. Elles se permettaient de
venir chez moi et me dire que j’ai volé la place d’ Eunice et qu’elle
fait mieux les choses que moi. Elle fait tellement bien les choses que
Terrence n’a pas voulu d’elle lol. Elle avait arrangé une union entre
Terrence et Eunice mais son plan a échoué et elle s'en prend à moi.
N'importe quoi!
J’étais heureuse. J’avais épousé Terrence,
l’homme que j’aimais et on avait la bénédiction de nos deux pères.
C’était suffisant pour moi. Mes malheurs ont commencé lorsque j’ai fait
trois fausses couches en l’espace d’une année et demie. Je ne comprenais
pas ce qui m’arrivait et le gynécologue n’arrêtait pas de me dire que
ce sont des choses qui arrivent. Une fois je veux bien mais trois fois
c’est est de trop. J’ai découvert ma quatrième grossesse lors d’un
voyage à Nancy et je l’ai gardé pour moi durant deux mois avant de
l’annoncer à Terrence. Il voulait courir annoncer la bonne nouvelle à
ses parents mais je l’ai retenu cette fois-ci et supplié d’attendre que
le bébé naisse pour l’annoncer. Il ne comprenait pas ma démarche mais
j’ai su le convaincre. J’ai vécu ma grossesse entourée de ma tante,
cousin et amis. Terrence venait me voir à chaque fois qu’il le pouvait.
Seule une personne de sa famille était dans la confidence : sa sœur Anta
avec qui je m’entends très bien. Par elle, j‘ai même su que sa mère et
ses autres filles me traitaient de ventre vide partout et voulait même
trouver « une autre femme » à Terrence. Je ne sais vraiment pas ce que
je leur ai fait pour qu’elles se décident à me pourrir ainsi la vie.
Terrence était là pour la naissance des jumeaux et ça m’a réconfortée. A
mon retour sur Libreville avec mes enfants et mon mari, il fallait voir
les mêmes qui me trainaient le nom dans la boue partout venir allonger
leurs yeux sur mes enfants. Comme il est écrit dans Psaume 37 :5 : «
Recommande ton sort à l’Eternel, mets en lui ta confiance et il agira ».
Dieu a agi dans ma vie. J’ai eu mes trésors, mes enfants.
Seuls mes enfants et mon mari m’importent aujourd’hui. Le reste je ne
lui accorde aucune valeur. L’engouement qu’elle utilise pour détruire
mon mariage, qu’elle l’utilise pour sceller le pantalon de son mari qui
est un vrai coureur de jupons à 60 ans. 18 ans de combat avec ces
femmes. Jamais elles ne se fatiguent en plus. Tout ça parce qu’il m’a
choisie. On ne se bat pas avec l’amour pardon. Chacun porte sa croix.
Mais plus jamais je ne laisserai l’occasion à qui que ce soit de faire
du tort à mes enfants. En parlant de ceux-là, je vais les récupérer
avant qu’ils ne me fassent une crise avec leurs longues bouches là.