chapitre 1 : la réflexion

Ecrit par Quedas

Saison 1 : LA REPRISE


Chapitre 1 : la réflexion 


Affia avait tout pris dans ma vie. En âme et conscience je n’avais plus de repère. Un amour de jeunesse auquel je m’identifiais n’existait plus. Tout avait changé, même à présent  j’ignore encore les raisons de cet abandon après ces 5 années passées dans un gouffre ou je ne faisais que des cauchemars. Je me demandais parfois ce que j’avais bien pu faire aux dieux de l’amour, à cupidon, à la terre entière et tout ce qui la compose pour mériter un sort pareil. J’avais tout donné dans cette relation mon cœur, mon âme, ma vie, tout sans exception même si à cet âge on n’a qu’une envie : collectionner les conquêtes ;  ce n’était pas mon cas. J’ai eu très tôt envie de me poser. J’ai sûrement du regarder trop de film. En fait  Je ne jurais que par elle, je buvais ses mots, j accomplissais ses moindres désirs … oui elle était mon ensemble de définition mathématiquement parlant. Mais j’ai  bien compris trop tard que j’étais l’un des dindons de la farce. Elle se servait de moi et de bien d’autres crédules  pour  à son tour assouvir les désirs d’un homme qui ne la voyait même pas ; un don Juan du 21eme siècle qui ne comptait que sur sa beauté et amasser assez d’argent auprès de ses conquêtes pour frimer. Elle m’avait comparé à lui et moi j’ai échoué lamentablement sans même avoir dépassé la première étape vu qu’elle portait déjà l’enfant de celui-ci pourtant  elle me promettait qu’elle n’appartenait qu’a moi et rien qu’à moi  et pour cela je la couvrais de cadeaux avec l’argent que je recevais des parents. L’ironie est que malgré tout je n’avais jamais osé la toucher ce n’est pas l’envie qui manquait mais j’avais peur de lui faire mal. Je préférais plus que tout le sourire qui sublimait son visage. J’avais d’autres visées avec elle, faire d’elle la reine de mon monde mon épouse même si cela aurait pris du temps. Mais hélas les forces du destin ont été plus téméraires que moi. Je me suis pris une grosse vague en pleine face.

  À vrai dire quand on prend du recul vis-à-vis de tout ça et qu’on analyse de façon objective les faits,   la situation était plus drôle que je ne la ressentais  à ce moment-là. Mais tout ça relevait de mon passé, un passé auquel je ne voulais plus faire référence. Je n’avais plus les yeux pour regarder une femme comme je la voyais elle, dans ma tête dans mon cœur aucune femme ne pouvait l’égaler. Je la voyais comme une perfection féminine et malgré tout et même si elle voulait ni me voir ni me parler ni être dans le même endroit que moi, je continuais de la voir ainsi. Est-ce de la folie ? J’ignorais la réponse parce que comment un homme aurait réussi à supporter de tels évènements et continuer de voir celle qui en est la base comme une déesse à laquelle nulle ne pouvait s’identifier. HAMIR  me l’avait dit, je perdais la tête et le pire je n’arrivais à faire une croix sur elle et l’oublier déjà que je n’en voyais pas l’utilité. J’étais en contradiction permanente avec moi-même, d’une part effacer de ma mémoire le passé et d’autre part rester lier a elle-même si ce n’est que par les souvenirs.

Je passais mes journées à me demander qu’est ce qui clochait chez moi, je n’avais certes pas le visage d’un top modèle mais j’avais tout de même mon charme et beaucoup de filles le remarquaient. Pour mon caractère je ne suis absolument pas compliqué, je prends ce qu’on me donne. C’est peut être ça mon problème ; le fait de ne pas connaitre ma valeur en tant qu’homme de faire avec les miettes que je reçois. Un véritable déclic dans ma tête cette dernière petite pensée .Cette relation dans mon adolescence a changé ma manière de voir les relations amoureuses. J’ai compris qu’être un don juan pouvais ouvrir beaucoup de portes et pas les moindres car je peux dire que j’ai vécu, j’ai vécu tout ce qui était plaisant pour un homme : voyage, palace, montres parfums  bijoux de luxe etc... Mais ce qui était plus plaisant bien évidemment c’est le sexe. Oui j’ai eu des aventures très enrichissantes si je peux le dire. J’ai même fait plusieurs tours dans le lit conjugal de plusieurs femmes. Le début était plutôt drôle mais là  je ne trouve plus cela amusant car à bientôt 28ans je ne peux m’identifier a aucune relation durable sincère posée qui peut conduire au mariage. J’ai plusieurs casseroles dans lesquelles je cuisine sans pour autant trouver le goût recherché. Je passe de jeunes filles de 18ans aux femmes de 50ans encore pimpantes, de celles les plus nanties de ce pays aux pauvres femmes, de femmes mariées a celles qui ne le sont pas sans me soucier de ce qui pourrait arriver. Pour moi satisfaire ma libido était bien plus important que de m’attacher à une <<sangsue>>comme j’aimais bien les appeler. Ça c’est ce que je fais paraitre ; juste une façade pour garder la tête haute mais dans la réalité je me sens mal, je ne suis pas fier de moi encore moins de ce que je fais a toutes ces femmes qui se retrouvent avec le cœur brisé, qui ont perdu leur dignité, leur virginité, gâché leur mariage ou même leur vie de couple. Cela est encore plus dure lorsque je suis le best man a un mariage ou lorsque je suis à une sortie de couples amis avec une nouvelle conquête qui ignore tout de moi ou même quand je suis seul. Le superficiel a pris le dessus sur moi. Mes parents, des personnes encrées dans la religion musulmane n’étaient pas du tout fier de moi. On leur jetait a la figure chaque jour que DIEU fait, mes nouvelles escapades, on les critiquait sur la mauvaise éducation qu’ils avaient donné au dernier de leur 3 enfants. Certes ils n’en parlaient pas mais je pouvais lire la peine sur leur visage ; et le pire ce sont eux qui continuaient à alimenter mon compte bancaire dont je dilapidais les moindres ressources. Papa avait peur que son seul fils se détourne de lui s il ne le faisait pas et maman essayait tant bien que mal de le convaincre que je reviendrai à de meilleurs sentiments et assurerait sa relève. J’ai une boule dans la gorge à chaque fois que j’y pense .tout leur retombe dessus pourtant ils n’ont rien à avoir avec tout ce qui m’anime.

 Je suis lourd, je peine à me lever de ce lit. Toutes ces histoires me rendent malade. Tout a commencé avec Affia mais je ne sais même pas si elle m’a comme le moteur de sa vie au même niveau qu’elle a impacté la mienne en me poussant à détruire celle des autres .il faudrait que ça change,  mais comment ? Il faudrait que j’évolue, que j’arrive à me faire pardonner mes erreurs, que je puisse trouver une raison positive d’abandonner cette vie me dis-je. J’ai la solution : celle de me repentir. Malgré que c’est un repentir tardif vaut mieux tard que jamais. Écris par JOCELINE MOYA tous droits réservés .

IL EUT FALLU