Chapitre 1: La routine du dimanche

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 1: La routine du dimanche.


C'était devenu comme un devoir: de se présenter en public main dans la main,  rentrer ensemble dans l'église main dans la main,  s'habiller en harmonisant nos accessoires,  mes chaussures et mon sac à main avec sa cravate et sa broche, ou parfois la couleur de mon pagne avec sa cravate. Partager sur ma page Facebook, sur Twitter, sur Instagram sa prédication du jour, aimer les commentaires de ceux qui commentaient les photos de nous qu'il partageait, prendre une photo pour publier sur les réseaux sociaux, faire une publication sur le comportement d'une bonne épouse, faire des vidéos live pour enseigner les jeunes femmes dans le choix de leur conjoint et aussi enseigner les jeunes mariées dans la manière de demeurer une bonne épouse. En bref, il ne fallait surtout pas que notre couple semble ne pas exister, il fallait qu'on s'affiche à tout prix. Toutes ces choses étaient devenues comme faisant partie de ma vie. Mais celle que je détestais le plus faire c'était quand il m'appelait sur la chaire pour faire la prière de clôture,  pour moi cette exercice ressemblait à de la torture. S'il fallait montrer à tout prix notre bonheur aux yeux des gens et faite miroiter notre couple pour toujours paraître heureux j'étais d'accord. De toutes les façons j'avais déjà opté pour cette vie, je ne pouvais plus reculer. Mais je ne cessais de me dire que je n'étais pas obligée de subir ce calvaire, monter sur la chaire comme si de rien était, je percevais cela comme étant la partie la plus dure de cette mascarade. Heureusement que ce n'était pas tous les dimanches qu'il me demandait de faire la prière de clôture. Mais, ce dimanche là il l'avait fait:


- Nous sommes arrivés à la fin de notre culte, je vais appeler ma très chère épouse pour faire la prière de clôture.


- Pia Pia Pia Pia ( l'assemblée se mit à acclamer et à pousser des cris)


Mon coeur se serrait encore.  Avant de venir au culte, à la maison j'avais prié , j'avais demandé à Dieu de faire à ce que Yves ne m'appelle pas pour la prière de clôture ce dimanche. Je pouvais faire semblant de bien de chose mais je détestais l'idée de faire semblant là sur cette chaire. 


Étant la fille d'un pasteur d'abord avant d'être l'épouse d'un pasteur, je savais combien chère était la chaire. Je n'aimais pas l'idée de faire semblant du haut de la chaire. J'etaus consciente des choses qui se passaient dans notre maison, je ne me voyais alors pas comme digne de me lever devant le peuple de Dieu mais j'étais désormais clouée à terminer ce que j'avais commencé. 


Après que mon mari m'est appelé, je montai sur cette chaire avec un coeur serré j'étais désormais habituée à retenir mes larmes, je retenais encore mes larmes et je faisais cette prière avec ma voix. La voix de celle qui est heureuse plus que tout, la voix de mummy Valérie le modèle de toutes les jeunes soeurs de l'église. Mais en fait cette voix qui manifestait le bonheur aux yeux de tous manifestait en fait la force de suporter tous les jours ce qui se passaient derrière les murs de notre maison.  


Je le savais et je me demandais si lui aussi il le savait mais comme les autres fois je pris le micro, après m'avoir tendu le micro, mon mari me tenait par la main, nous étions le couple le plus amoureux de l'histoire de tous les mariages. Je fis la dite prière de clôture :


- Éternel Dieu notre père nous avons été privilégiés de passer des moments glorieux dans ta présence, nous t'avons rendu un culte agréable nous le croyons. Nous croyons aussi que ce que tu nous a dis aujourd'hui à travers ton serviteur deviendra pour nous  une vie car le Saint Esprit Nous aidera à le pratiquer. Nous croyons que les prières que nous avons fait monter vers toi trouveront leur exaucements car le psalmiste pouvait dire  Ô toi qui écoute les prières tous les peuples viendront à toi. Maintenant père nous allons rejoindre chacun notre demeure, nous prions que toi le Dieu qui bénit notre arrivée et notre départ tu nous conduise en toute sécurité dans nos demeures et que sur notre chemin tu anéantisses toutes oeuvres du diable. Fais nous la grâce de porter en nous la parole que tu as mis dans nos coeur aujourd'hui  tout le long de cette semaine qui commence jusqu'à ce que nous nous réunissons encore en ce lieu pour te célébrer que la gloire te reviennent au nom de notre seigneur et sauveur Jésus christ qui règne au siècles des siècles amen ! 


- amen ( s'ecrierent tout le monde dans l'assemblée).


Après le culte il y avait cette coutume de saluer tout le monde prendre des nouvelles de la semaine qui venait de s'écrouler. C'était l'un des moments que j'aimais beaucoup, ça je le faisais sans aucune hypocrisie, sans forcer. C'était d'ailleurs pour ce genre de moments que je tenais encore debout. Qui sait si cet amour qu'ils me montraient tous n'avait jamais existé, peut être que j'aurais craqué depuis. Mon amour pour les fidèles de cette église était réel et je sentais aussi leur amour vrai. Ce temps que nous passions après les cultes à papoter dégageait des sentiments réciproques. Parfois je préférais Ce temps aux prédications de Yves.  Rester là assise et écouter Yves prêcher était une autre punition que je m'infligeais. Même quand ce n'était pas lui le prédicateur, rien que le fait de  devoir m'asseoir devant et lui a côté me donnait parfois une forte envie de faire couler des larmes. 


Je préférais de loin ce moment où les jeunes me serraient dans leur bras, une maman de l'église me faisait rire, un frère venait vers moi pour me faire part de quelque chose, je chérissais énormément ce moment.


Je m'étais retrouvée dans un groupe de jeunes qui préparaient un événement, je m'étais approché d'eux pour les saluer comme de coutume à la fin des cultes, mais ils m'avaient retenus au milieu d'eux:


- Mummy que penses tu de l'idée de faire un pagne commun, pour tous les jeunes à l'occasion du séminaire "aux pieds du père "? 


Fit l'un d'eux à mon égard, 


- Ce serait une très bonne idée, surtout que vous avez encore assez de temps pour vous préparer  (je lui répondis avec un sourire) 


Puis une fille dans le groupe rajouta 


- Mummy Valérie,  c'est une bonne idée c'est vrai, mais je pense qu'on devrait juste pas le faire car connaissant la jeunesse de cette église, près de la moitié n'achètera pas son pagne et on se retrouvera avec un groupe qui aura le pagne et un autre sans pagne 


- Kiékiékiékié ( je me mis à rire )


Puis celui qui avait donné l'idée du pagne repris la parole:


- Tout le monde n'est pas obligé de prendre le pagne, si un groupe ne veut pas s'aligner avec l'idée du pagne, bah tant pis ceux qui veulent auront leur pagne hein. 


Je répondis cette fois ci en me tournant vers eux tous:


- Vous savez ce qui doit faire votre force ?  C'est l'amour, et dans l'amour il y a l'unité. Faites tout d'un commun accord. Si vous optez pour le pagne ça doit être toute la jeunesse de l'église qui le fait et sinon dans le cas contraire ne prenez pas de pagne et habillez vous librement chacun selon sa tenue mais décemment. Mais si vous voulez mon avis, je dirais que le pagne serait une très bonne idée, ça va créer une différence entre vous et vos invités. Il y aura aussi les églises soeurs non ? 


- Oui mum (répondirent t-ils) 


- J'aime bien l'idée du pagne, surtout faites moi savoir si vous optez pour le pagne, je vais aussi prendre pour moi, comme ça nous serons tous en harmonie 


Pendant que je parlais aux jeunes,  je senti une main qui se posa sur mon épaule, puis m'attira vers lui en faisant passer sa main cette fois ci autour de ma taille, comme d'habitude il avait ce sourire qu'il savait me donner en public seulement, ce sourire qui montrait un homme très amoureux, très attentionné 


- Écoutez bien ce que maman vous dit, elle n'a jamais tort, elle sait ce qu'elle dit, c'est même l'une des raisons qui me rendent encore plus amoureux d'elle ( Yves parlait en s'adressant aux jeunes)


- Toujours daddy, (répondirent ensemble quelques uns parmi eux) 


Cette fois ci s'adressant à moi:


- Bébé je pense qu'on doit rentrer je suis très fatigué et j'ai surtout très faim. 


Je lui rendi un sourire comme pour dire ok c'est comme tu veux !  Je n'aimais pas ce moment où il fallait qu'on se retrouve seuls dans la voiture pour rentrer, je n'aimais pas ce moment où il fallait que je retourne dans cette maison remplie de secret. Je n'aimais pas faire face à la réalité. Heureusement pour moi, l'un de nos fils de l'église s'approcha de nous pendant qu'on quittait l'église:


- Maman, je viens manger hein ! 


Je savais qu'il le disait pour blaguer mais moi je ne pouvais pas rater une occasion pareille, l'occasion d'avoir quelqu'un avec qui parler tout l'après midi et surtout il faut noter que recevoir des gens chez nous, m'aidait beaucoup à tenir le coup. Du coup je me précipitai sur l'occasion de rentrer à la maison avec Ben:


- Pas de problème mon fils, on peut partir il y a du saka saka à la maison je vais juste rapidement mettre le poisson au four 


Un autre se joignit à la conversation:


- Hum mummy Valérie, il ne faut pas choisir les enfants hein, moi aussi je veux manger le saka saka de maman ça fait un moment que je n'en ai pas mangé.


Cette fois ci c'est Yves qui répondit  en lui tendant les clés de la voiture:


- Ça tombe bien, Patrick, tu vas prendre le volant parce que je suis fatigué là ! 


Au bout d'un moment, on prit congé de tout le monde à l'église et nous étions installés dans la voiture à 4, Ben, Patrick ,mon mari et moi.  Yves et moi étions au siège arrière tandis que Patrick était au volant et Ben devant au siège passager.  Tout le long du chemin la conversation portait sur la prédication du jour, les programmes de l'église et quelques histoires drôles que Ben qui était très comique nous racontait.


j'aimais ces moments que je passais en compagnie des fils et des filles que Dieu m'avait donné. C'était depuis un an la seule bonne chose que j'avais hérité de mon mariage, des fils et des filles spirituelles qui me montraient tellement d'amour. Ainsi que des maman et des papa dans l'église qui quoi que plus âgés que moi savaient me montrer tellement d'amour et de respect. 


Seulement,  il y a une question que je me posais tout le temps est ce que cela suffira pour me garder encore longtemps dans cette maison ?

Derrière les murs: l...