Chapitre 2: Ma part

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 2: Ma part.


- Kiékiékiékié ah Ben toi vraiment ! 


- Sérieux mum, même moi ça me dépasse 


- Kiékiékiékié 


j'étais vraiment effondrée de rire. Ben était un garçon très comique. Il me tenait compagnie pendant que je mettais le poisson au four, réchauffais le saka saka et faisais le riz.  De l'autre côté dans le salon, Yves et Patrick suivait une émission à la télévision. Une heure plus tard, j'avais dressé la table et invité tout le monde à s'installer.


Yves prononça la prière:


- Père Éternel tu declares dans ta parole qu'il est doux et agréable pour des frères de se réunir ensemble, nous bénissons ton nom pour cette communion fraternelle. Nous te prions de bénir ce repas que tu nous donne de partager ensemble. Souviens toi de Valérie qui a pris son temps pour cuisiner ce repas et donne nous de le prendre avec action de grâce et que ce repas renforce encore nos liens. Que la gloire te revienne au nom de jésus Christ amen. 


- Amen... 


Des rires et de la bienveillance étaient présents à cette table. Yves était tout naturellement bienveillant avec moi:


- Bébé ton poisson est très bien assaisonné, trés bon saka saka comme j'aime.


Je fis un sourire avant de dire:

- Merciiiiii


- Bon ! papa tu as déjà tout dit nous autres là nous ne savons plus quoi dire à mummy (ajouta Ben d'un air amusé comme toujours) 


- Kiékiékiékié, franchement Ben là tu ressemble aux enfants de l'école du dimanche qui ne sachant pas comment répondre lancent souvent, ce que j'allais dire c'est ce que l'autre a dit ( rajouta Patrick) 


- Kiékiékiékié on se mit tous à rire 


Patrick et moi étions moniteur à l'école de dimanche. Puis Yves rajouta 


- Non sérieux ma femme cuisine trop bien,  j'espère que vos épouses aussi auront toutes les qualités de la mienne hein. En tout cas je vous ai montré l'exemple à suivre, la balle est dans votre camp 


Parmi les choses qui me dépassaient il y avait le fait que Yves pouvait soutenir mon regard lorsqu'il jouait à ce jeu. Je ne cessais de me poser la question de savoir comment était t-il capable d'autant de cruauté. Il savait que je savais la réalité de notre couple mais malgres ça il ne se gênait pas.  Je sais que j'étais autant dans la mascarade que lui. Mais moi au moins je ne jouais pas à cette mascarade en soutenant son regard, son regard était le seul regard que je ne voulais pas croiser lorsqu'il fallait jouer à ce jeu. 


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Après avoir mangé, rit, cosé,... Le moment était venu pour nos deux fils spirituels de nous laisser. 


- Mum et dad je pense que nous allons prendre congé de vous.  Merci beaucoup maman Valérie, on a passé un excellent moment !  ( fit Patrick) 


- Toi tu parles à ma place maintenant peut être que je vais encore rester ( fit Ben le plus comique des deux)


- Est ce que tu as même l'argent du taxi toi ! 


- Kiékiékiékié on se mit à rire tous. 


Au moment où nous nous étions tous levé, Yves prit son téléphone prêt à faire un selfies, se tournant vers nous tous:


- Photo de famille avant de nous séparer 


Ont fit tous un sourire et il prit un selfie de nous quatre.


Mon sourire était sincère, j'avais aimé passer ce moment avec mes deux fils. C'était pour ce genre de moment que je tenais encore le coup. Mais rien qu'en pensant que certainement ce soir Yves allait  publier cette photo sur sa page Facebook, je perdais déjà le goût de ma joie.  Je n'aimais pas lire les commentaires des gens chaque fois que Mr publiait une photo de nous. Je n'aimais pas le fait qu'il m'identifie sur une photo de nous. Vivre la douleur d'un couple qui s'éteignait était déjà dure mais devoir faire semblant tout le temps rendait encore la tâche plus difficile.


Yves me tenait par la main, pendant que nous étions debout devant la porte de notre maison souriant pour dire aurevoir à nos deux fils.


Après leur départ, je me plongeai dans la vaisselle, comme dimanche était le jour de repos de la ménagère. Pendant  que je faisais la vaisselle, Yves entra dans la cuisine, se dirigea vers le réfrigérateur pour prendre une bouteille d'eau sans même poser son regard sur moi. Puis il retourna dans le salon. Je fis ma vaisselle puis je le rejoignis au salon. 


Plus de 45 minutes passèrent sans  qu'il ne quitta son téléphone des yeux. C'était à ça que ressemblait nos journées à deux. Lui toujours concentré à faire des messages avec son téléphone et moi là assise espérant qu'il daigne se gêner mais toujours en vain. La sonnerie de mon réveil, me rappela à l'ordre, j'avais une séance de prière personnelle que je faisais et je devais méditer à 17h pour prier à 18h. J'étais au 3 e jour de ma séance qui devait durer 7 jours. Je me levai pour me retirer dans l'une des chambres vides de la maison. Notre maison était une très grande maison luxueuse avec 4 chambres non habitées. Il arrivait cependant qu'on reçoive du monde par moment. Parfois des pasteurs en séjour, parfois une future mariée en séjour de quelques jours avant son mariage, parfois, parfois,...  Il était presque impossible de passer plus d'un mois sans avoir quelqu'un en séjour chez nous. Je ne me plaignais pas de tous ces invités, bien au contraire j'aimais avoir des gens à la maison. En me levant je m'adressai à Yves qui lui me répondit sans même quitter son téléphone des yeux:


- Yves, je vais me retirer pour prier 


- OK 


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J'avais ouvert ma bible. Pour ce 3e jour de ma séance, ma méditation se trouvait dans le livre des Ephésiens, je faisais une lecture silencieuse:


Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église,

Éphésiens 5:25-29 LSG


Je me mis à rédiger dans mon carnet de méditation, il était vrai que je priais pour que ma relation avec Yves s'améliore disons qu'elle change et qu'elle redevienne ce qu'elle avait été pendant nos fiançailles ou encore dans les premiers jours de notre mariage. Donc depuis le premier jour je priais pour que Yves change car à mes yeux c'était le seul noeud de notre mariage: l'attitude de mon mari. Mais le Saint Esprit me soufflait cette partie dans la portion dès écritures que je venais de lire: "afin de faire paraître devant lui, cette église sans tache ni ride,... Mais Sainte et irrépréhensible". Voilà ce que devait être ma part dans ce combat qui était de changer ma vie de couple. Il fallait que moi de mon côté je sois sans tache, ni ride, il fallait que je sois irrépréhensible. Alors que le 2 e jour donc hier j'avais beaucoup prié pour mon mari, aujourd'hui le 3e jour je me mis à prier pour moi même:


- Père Éternel je te demande pardon d'avoir failli dans mon devoir d'être irrépréhensible, je te demande pardon parce que quand je lis ce passage je me rends compte que tu n'as pas posé de condition à cela. Tu declares dans cette parole que Christ a sanctifié l'Eglise qu'elle aimait afin que cette église soit irreprehensible. Yves aussi en m'epousant aux yeux de tout le monde a fait un pas de sacrifice. Il a lui aussi payé le prix. Malgres tous ces manquements, Père je prie afin que tu me donnes la force d'être irrépréhensible. Donne moi la force de ne pas me justifier à cause de son comportement distant, violent, indifférent et tout ce qui se passe dans cette maison. Mais que je fasse ma part non pas seulement en public mais aussi dans le secret de notre maison. 


Je continuais à prier, je demandais au Saint Esprit de me donner la force d'arriver à faire ma part. Car ce n'était pas facile. Cela faisait déjà 3 mois que j'avais fini par quitter la chambre conjugale. Le fait de faire chambre à part me donnait la paix. Car en partageant la même chambre j'en avais marre de devoir supporter les appels tard dans la nuit que Yves recevait de la part de ses multiples concubines. 


Je sais que ça ne devait pas être facile de devoir retourner dans la chambre conjugale mais j'allais le faire dès cette nuit. Je refusais d'ignorer l'instruction de Dieu. Apres cette prière je passai un bon moment dans l'adoration et la louange. Je sentais la paix dans mon coeur grace à ces moments de prières.


Lorsqu'on voit une situation qui perdure, même après avoir reçu une instruction claire de la part du Seigneur il y a toujours cette peur, cette petite voix qui nous souffle " qu'est ce qui te fait dire que ça changera quelque chose ? " et cette voix était là présente. Elle ne cessait de me dire mais tu étais déjà dans cette chambre pendant beaucoup de temps et ça n'a jamais rien changé. Bien au contraire ça ne faisait que te faire mal de devoir supporter de voir ton mari concentré à faire des textos allongé dans votre lit jusqu'à très tard dans la nuit. Et pire encore recevoir des appels tard dans la nuit. 


Je me levai comme si quelqu'un me voyait et me mis à parler avec autorité :


- Je retournerais dans cette chambre, car c'est la que se trouve ma place en tant qu'épouse, je refuse de rester là où Dieu ne m'avait pas laissé. Puis que je suis une épouse ma place se trouve à côté de mon mari, combien même il n'est pas ce mari exemplaire que j'aurais voulu avoir je vais faire ma part et repartir dans ma chambre. C'est ma chambre, je ne suis pas visiteur dans ma propre maison pour rester dans la chambre d'amis

Derrière les murs: l...