Chapitre 1 : Mon quotidien

Ecrit par Dele

Ma famille, ma perte.

Chapitre 1 : Mon quotidien

Mémé : Mira
Moi : Oui mémé.
Mémé : Viens ici. Qui a touché à ma sauce ?
Moi : Je ne sais pas. Depuis que je suis rentré de l’école je n'ai pas mis pieds dans la cuisine.
Mémé : nous sommes au nombre de combien dans cette chambre ?
Moi : nous deux
Mémé : si ce n’est pas toi alors c’est qui ? Ou bien  c'est mon père qui à quitté l’au-delà pour venir prendre ma sauce ? Hum ?

Paf paf, elle vient de me donner deux bonnes gifles bien appliquées. C'est comme ça tous les jours. Ces bastonnades sont devenues mon quotidien. Dieu même sait que je n'ai pas touché à sa sauce. Elle, c’est ma grand-mère paternelle. Je suis venu vivre chez elle après la mort de mon père il y a 4 ans de cela.

Mémé : dégage de ma vue et va m'écraser du piment et les épices qui sont posés sur l’étagère là-bas.
Je m’exécute vite fait pour ne plus prendre une autre raclé.

Maman Bella : toi la bâtarde tu veux que je vienne te rappeler qu'il est l'heure d'aller mettre au propre là où je vais vendre ou bien ? A moins que tu veuille  que  j'appelle ta folle de mère pour venir le faire à ta place.
Moi : Ma mère n'est pas une folle.
Isabella : C'est à ma mère que tu t’adresses comme ça ? Paf paf
Moi : Frappez-moi autant que vous voulez, insultez-moi comme ça vous chante mais, ne mêlez pas ma mère à ça, je ne le permettrai pas.

le coup de point que mon demi frère Carlos m'a donné dans les côtes m'a fait atterrie au sol.

Carlos : ose répondre à ma mère ou à mes sœurs comme ça encore une fois et je te renvoi de la maison rejoindre ta mère dans la rue après t’avoir copieusement battu.

Je vous présente ma belle mère, maman Isabella, sa fille Isabella et son fils Carlos. On est tous dans la maison familiale de notre père.
Je me relève en pleure pour aller écraser les condiments de ma grand-mère avant d'aller balayer où ma belle mère vend tous les soirs.
Entre les gifles et les injures j’ai oublié de me présenter. Je répond au nom de Miracle Ayodélé BOLADJI, je suis en classe de 3 ème et je vis dans la maison familiale de mon père avec ma grand-mère et les deux épouses de mon défunt père. Je vie un véritable enfer dans cette maison depuis le jour que j'y ai mis pied. Il n'y a pas ce jour là où je ne suis pas battu. Les injures, ça tombe toutes les secondes. Vous vous demandez sûrement pourquoi ils traitent ma mère de folle ? Eh bien sachez que ma mère n’est pas folle. Elle avait été gravement malade avant la mort de mon père mais aujourd'hui elle est bien portante et vit dans une autre ville avec ma sœur et mon frère.

Maman Bella : tu ne vois pas les plats salles qui sont dans l'eau ou bien ? Attend je vais  venir te les montrés.
Je me lève et va laver les plats comme je le fais tous les soirs du Lundi au Samedi. Je viens vendre avec ma belle-mère au bord de la voie tous les soirs. Pendant que ses enfants dorment ou apprennent leurs leçons moi je suis au dehors dans la fraîcheur pour vendre avec elle. Je suis leur domestique à eux tous dans la maison familiale. Je me réveille tous les matins à 5h pour faire les tâches ménagère chez ma grand-mère avant d'aller aider ma deuxième belle mère à porter ses glacières à l’école où elle vend du riz tous les matins. À midi c'est moi qui doit arranger là où elle a vendu le matin et ramener tout à la maison et le soir c’est le tour de maman Isabella jusqu’à x heure. Je me réveille tous les matins à 5h et vais au lit entre 1h ou 2h du matin.

Je dors dans le magasin de ma grand-mère sur une natte. Le magasin est devenu ma chambre depuis trois ans, la seule fois que je me suis réveiller à 5h 30min. Ma grand-mère a dit que c’est parce que je suis trop confortable dans le salon que je ne me réveille pas vite. Voilà comment je me suis retrouvée dans le magasin. Dieu merci elle y a mis une ampoule qui m'aide à réviser la nuit quand tout le monde dort.

C'est les yeux baignés de larmes que je vais me coucher tous les soirs. Par moment je me demande ce que je leur ai fait pour qu’ils me détestent autant et pourtant je fais tout ce qu'ils désirent sans bronché. C'est le comportement de ma grand-mère qui me choque le plus. Mes belles-mères et leurs enfants peuvent être entrain de me battre n’importe comment elle ne réagit jamais. Jamais elle n'a pris ma défense, jamais elle n'a été gentille envers moi, tous ses actes envers moi montrent clairement quelle me déteste.

Je mange une fois par jour, les soirs. En journée je mange tout ce que je trouve et ce, grâce à une amie. Cette fille là je lui dois beaucoup et je lui serai reconnaissante toute ma vie. Elle s’appelle Ivana SAKO, sa maison est à 3min de marche de la mienne. Tiens, là voilà qui vient vers moi
Ivana : Bonjour beauté, est-ce que (elle ne fini pas sa phrase et commence par me dévisager) Mira (diminutif de mon prénom Miracle) ne me dit pas qu'ils t'ont encore battu !
Moi : Laisse tomber ma chérie, rentrons en classe le professeur ne va plus tarder.
Ivana : Laisser tomber tu dis ? Est-ce que tu t'es mirée aujourd’hui ? Tu es tout amochée là, regarde (elle sort un miroir de son sac et le positionne devant mon visage de sorte que je me mire) tu as la lèvre inférieure fendue, un œil au beurre noir et tout le visage enflé. Jusqu’à quand vas-tu te laisser te maltraité ainsi. Tu es devenu leurs ballons de ping pong. C’est quelle vie ça?
Moi : Que veux-tu que je fasse ? Tu as vue leur nombre ? Comment veux-tu que je me défende ?
Ivana : Dis la vérité à ta mère et va la rejoindre. Je peux t'aider avec le transport et tout, tu peux compter sur moi.

-Les fausses jumelles entrez en classe, le prof vient. Dit notre responsable de classe en nous interrompant.

À la pose à 10h comme tous les jours Ivana vient déposer un emporté devant moi, elle déballe le tien et commence par manger
Moi : Comment pourrais-je te remercier pour tout ce que tu fais pour moi ?
Ivana : Arrête-moi ça, ton disque là est rayé. Tu es une fille bien, et je t’aime beaucoup, je le fais volontiers. Allez mange maintenant, tu sais que Monsieur Grognon est toujours à l’heure.
C'est notre professeur d'SVT qu'on a surnommé ainsi. Le Monsieur là n’est jamais d’humeur, il est toujours en mine et ne sourit jamais.

Depuis deux ans que j’ai sympathisé avec Ivana, tous les jours à 10h elle m’achète à manger. À midi elle m'aide à ramassé les effets de ma deuxième maman et partage toujours son déjeuner avec moi. Sa maman aussi m'aime beaucoup, elle me conseille toujours comme sa propre fille. Ivana vient d'une famille bien aisée comme ma famille paternelle, son père est architecte et sa mère est pharmacienne et commerçante. Elle a des boutiques et des pharmacies un peu partout dans les villes de notre pays le Bénin.

Ivana : Eh ! Ici la terre, tu pensais à quoi ? je te parles depuis un moment déjà.
Moi : Ivana tu ne peux pas parler doucement ? Tu as crié au point de me faire sursauté. Tu veux me fait faire une crise cardiaque ou quoi ?
Ivana : Moi te donner crise cardiaque ? Je laisse ce privilège aux vampires qui sont chez toi. Quand je me rappelle de tout ce qu'ils te font je les détestes encore plus. Tiens (pointant du doigt ma demi sœur) regarde Isabella. Est-ce que la fille là n’a pas honte de se pavaner comme ça dans la cour de l’école avec sa tenue aussi courte ? Elle ne fait que faire des tours depuis plus de 10min
Claurinda : est-ce que celle là connait ce qu'on appelle la honte ?
Prestige : Comment celle qui couche avec deux frères en même temps aura honte ?
Carine : Il reste elle va coucher avec le père et on saura qu'elle a fini avec la famille.
Ivana : (s’adressant à nos trois camarades qui viennent de parler) qui vous à sonner ?
Elles : la vielle laisse affaire là.
Ivana : C'est moi vous traitez de vieille ?
Prestige : pourquoi tu te fâches pour un rien ce  beau matin ?
Ivana : C’est cette mauvaise manière que vous avez de mettre votre bouche dans les  discussions qui ne vous regarde pas que je n'aime pas chez vous trois.
Prestige : donc tu vas me dire que tu ne veux pas écouter le scoop du mois ? La diva Isabella qui couche avec deux frères depuis trois mois ?
Ivana : non garde ça pour toi.
Prestige : (faussement déçu)  la fille s'y a le dont de me démotiver en plein affairage.
Claurinda : donne les détails maman. Elle  sort avec quels frères ?
Carine : la go calm down, après les cours.
Ivana : anglais même est rentré dans affairage là hein, vous êtes terrible les filles.
Elles : (riant) krkrkrkr on va faire comment ?

Les bavardages ont continué jusqu’à l’arrivée du professeur. J'entend beaucoup de choses sur ma sœur aînée Isabella mais je m'en moque totalement. C’est ça vie. Qu’elle en face ce qu’elle veut.
Ce qui me donne la force de continuer à vivre parmi eux c’est l’espoir d'avoir mes diplômes et de sortir ma maman de cette pauvreté. Ce n'est pas l'envi de quitter l'enfer dans lequel je vis qui me manque c'est plutôt la situation actuelle de ma mère. Après la mort de mon père, elle a tout perdu, c'est à peine si elle arrive à joindre les deux bouts avec mes frères. Donc je préfère souffrir ici afin de lui donner moins de souci et de travailler dure pour lui venir en aide à la fin de mes études. Mais il y a des jours où j’ai vraiment envi de tout abandonné et de fuir, fuir loin de toute cette méchanceté humaine que je  subis chaque jour que Dieu fait.

Pourquoi me déteste-t-elle autant ? Je viens de me poser la seule question qui me taraude l’esprit depuis quatre ans sans réponse. Mieux je dors pour ne pas finir dans un asile de fou. Demain est un nouveau jour.

#Nikê #chro

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