Chapitre 1 : Pas encore.

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 1 : Pas encore.





** Cécile **





Chidi : Eeh , chérie ?


Moi : Hummm.


Chidi  Il faut que tu te lève maintenant, tu compte dormir jusqu'à quelle heure ?


Moi : …


Chidi : Cécé ?


Moi : Oui.


Chidi: J'y vais là.


Moi ( le regardant ) : Si tôt ?


Chidi ( me présentant sa montre ) : Tôt ? Il est 10h déjà, il faut  que j'aille travailler.


Moi : 10 h  ? J'ai trop dormi… 


Je me redresse et tente de descende pour aller qui faire son petit déjeuner mais il m'en empêche.



Chidi : Où vas-tu avec précipitation ?


Moi : Te faire ton petit déjeuner.


Chid : Mais non , j'ai déjà pris ne t'inquiète pas.


Moi : Ah bon ?


Chidi : Je ne voulais pas te réveiller , je me suis débrouillé comme un grand. Par contre, j'ai fait un peu de désordre à la cuisine.


Moi : Je vais ranger… Désolée de m'être  lever tard.


Chidi : Mais non, ne t'inquiète pas. Bon, je vais y aller. As-tu besoin de quelque chose ?


Moi : Non, ça va.


Chidi : D'accord bon… ( embrassant mon ventre ) … Tu m'appelle si besoin, d'accord ?


Moi : Bien sûr !!


Chidi ( se levant ) : OK.


Moi : Eeh !!


Chidi : Quoi donc ?


Moi  : Seul ton fils a droit à un baiser ?


Chidi : Oh mais sa mère aussi, tu penses que je serai parti sans t'en donner ?


Moi : On ne sait jamais.


Chidi : Mais non.


Il m'embrasse , j'arrange sa veste puis il s'en va.


Je me remets dans le lit correctement, je suis fatiguée. Je dors très peu et avec les douleurs , je n'en plus. 


J'ai dû arrêter de travailler sous ordre du médecin parce que la pression du travail n'allait pas du tout avec mon état de grossesse donc depuis je suis à la maison. 


Je ne fais rien d'autre que m'occuper de la maison, de prendre du repos et surtout de m'occuper de mon mari. Encore que là, c'est lui en réalité qui s'occupe de moi que le contraire.

Avec ce qu'on a déjà vécu, il prend vraiment soin de moi et la pression de sa mère ne vient pas du tout l'aider.


Chidi et moi sommes mariés depuis quatre ans pour neuf ans de relation.  Ça n'a pas été de tout repos parce que sa mère n'a pas toujours été d'accord pour cette relation, ça n'a pas non plus changé jusqu'ici, disons qu'elle est juste un peu conciliante parce que je suis la femme de son fils.


Chidi n'est pas du tout Gabonais, c'est un nigérian.

On s'est connu dans une menuiserie, mon frère m'y avait envoyé pour une de ses commandes et il travaillait là-bas. A la longue, je discutais avec lui vu que mon frère était en déplacement et il avait fini par me dore que je lui plaisais et qu'il voulait qu'on soit ensemble. En bonne gabonaise je l'ai repoussé parce que c'est un menuisier et en plus de cela c'est un nigérian. 


C'est comme ça qu'on rate souvent le bonheur.

Il avait insisté jusqu'à ce que je cède et que je me retrouve amoureuse de lui. Malgré les critiques de mes amies et mes patents je me suis lancée et à l'heure d'aujourd'hui je suis mariée à un homme qui a réussi dans sa vie et qui excelle dans le domaine de l'immobilier grâce à sa persévérance. 


Toutes ces personnes là qui critiquaient mon couple sont celles là aujourd'hui qui me demandent des services parce que je suis financièrement stable et qui disent envier mon couple comme quoi ils veulent aussi vivre notre bonheur. 


Oui, je suis très heureuse d'être mariée à l'homme que j'aime et qui m'aime mais il nous manque quelque chose dans notre foyer… les pleurs d'un bébé.  C'est actuellement notre plus grand souhait, surtout le mien j'ai envie de dire. 


J'en ai marre de voir les autres avec des enfants et moi non. Quand je vois un bébé j'ai mal parce que j'ai aussi envie de connaitre ce plaisir d'être maman. J'ai 29 ans, Chidi en a 32 et depuis toujours rien.

Ce n'est pas que je ne tombe pas enceinte, la preuve je le suis, le problème c'est que soit je navigue entre fausse couche et mort né..  C'est ça ma triste vie.

Du coup, je suis apeurée parce que je ne sais pas comment ça va se passer. Je ne cesse de prier, de demander à DIEU de me laisser cet enfant. Juste un enfant, j'en serai heureuse et j'espère qu'il m'entende.


J'ai des douleurs qui vont et viennent, des fausses alertes comme dit ma sage femme. Tout va bien selon elle et il me reste à peine deux mois pour être maman. Plus que trois mois pour tenir mon enfant et le couvrir d'amour… Oui, c'est garçon.

Je suis très enthousiaste à tel point que ça me fait peur, peur d'avoir une mauvaise surprise et de devoir revivre la même chose qu'il y'a un an.


Chidi a demandé à ce que je prenne une fille à la maison pour m'aider donc je dois me lever et m'apprêter pour recevoir celles qui viendront.

J'ai fait mon lit, j'ai pris ma douche et je suis allé me placer devant la télévision avec mon plateau plein de petites gourmandises.


[ Sonnerie de téléphone ] 


Moi ( sourire aux lèvres ) : Oui monsieur.




** Chidi **



Moi ( regardant maman ) : Rebonjour madame.


Cécile : Rebonjour papa.


Moi ( souriant ) : Ça va ?


Cécile : Oui, impeccable.


Moi : Tu as déjeuné ?


Cécile : En plein de dedans.


Moi : Les filles sont arrivées ?


Cécile : Non, pas encore. Je les attends.


Moi : Devine la surprise que j'ai en face de moi.


Cécile : Quoi donc ?


Moi : Maman. Elle a dit qu'elle est venu pour vivre la naissance de son petit fils et pour t'aider, elle dit même que l'on n'aura pas besoin de nounou parce qu'elle se chargera de le garder.


Cécile ( rigolant ) : Si je savais qu'elle venait je devais lui faire un bon plat.


Moi : Non, ne te dérange pas pour ça. Je vais écourter ma journée de travail. Je finis rapidement quelque chose et on rentre.


Cécile : Je ne bouge pas.


Moi : D'accord.


Cécile : Tu as appelé maman ? 


Moi : Zut !! Tu me rappelle, je vais le faire.


Cécile : Elle va se fâcher contre toi si tu ne le fais pas.


Moi : Oui , je le fais de suite.


Cécile : À tout l'heure.


Moi :  Bisou, je vous aime.


Cécile : On t'aime aussi.


Je raccroche avec ce sourire qui ne me lâche pas.


Maman : C'est ce gros sourire ?


Moi : Le sourire du bonheur.


Comment ne pas être heureux ?

Ma très belle épouse me fera le bonheur d'être papa après ce qu'on a vécu, je ne peux qu'être heureux et impatient bien sûr. Bien que sa grossesse soit pleine de fausses alertes, je reste convaincu que cette fois-ci on aura le bonheur d'être parents. J'avoue que je stresse  mais elle stresse plus que moi donc j'évite de faire ressortir mon stress.

Elle est inquiète et je le suis aussi mais je préfère ne pas lui montrer encore qu'on ne fait pas exprès d'être inquiets. On a déjà vécu une grossesse entière qui s'est soldé en tristesse donc c'est vraiment involontaire, c'est une psychose j'ai envie de dire.


Maman : Je ne suis pas obligée de t'attendre.


Moi : Si, je ne veux pas que tu te perde.


Maman : Que Cécile vienne me chercher alors.


Moi : Maman tu sais bien  que je refuse qu'elle fasse trop d'efforts.


Maman : La grossesse ce n'est pas une maladie, il faut arrêter de l'habituer de cette façon.


Maman n'aime pas trop Cécile parce qu'elle est pas de notre nationalité et surtout parce que j'ai décidé de vivre au Gabon donc c'est normal que parfois elle sorte des réflexions un peu dérangeante. Elle était vraiment désagréable avec elle mais j'ai dû m'imposer pour qu'elle comprenne que c'est la femme avec qui j'ai décide de finir ma vie. Depuis, il n'y a plus de tension et Cécile sait vraiment passer outre les provocations de maman. 

Avoir une femme comme Cécile c'est le pied, je n'aurais pas rêvé mieux. Si je n'avais pas insisté je ne vivrais pas ça à l'heure d'aujourd'hui. 

Mon foyer n'a aucun feu, c'est le parfait bonheur et je ne veux rien d'autre. 

Aucune infidélité, rien !! Je n'ai jamais ressenti ce besoin d'aller voir ailleurs alors qu'avant j'étais de ceux qui disent qu'un homme ça trompe toujours… faux !!  Ayez la femme qu'il vous faut réellement & non celle qui Vous plait seulement, aimez la réellement et le résultat ne sera que parfait.

Je ne dis pas qu'on n'a jamais eu de problèmes, il y'a toujours des imperfections dans un couple mais pour le notre ces imperfections sont parfaites.


Moi ( composant le numéro de ma belle-mère ) : Je ne te réponds pas.



Maman : Parce que tu sais que c'est vrai.


Moi ( portant le téléphone à l'oreille ) : Humm.


Maman : Tu appelles encore qui ?


Moi : Ma belle-mère.


Maman : Pourquoi ?


Moi : Maman ne commen… Allô !?




** Cécile **




Des deux filles qui devaient arriver juste une a fait le déplacement donc c'est avec elle que je discute depuis quelques minutes et rien ne me déplaît donc je la prendrai peut-être.


Moi : Sûre que tu pourras concilier ton rôle de maman et ton travail ?


Amandine : Certes je suis maman mais je saurai faire la part des choses. J'ai vraiment besoin de travailler donc ça ne m'empêchera pas de faire correctement mon travail.


Moi : Ma belle-mère est un peu particulière, beaucoup même est-ce que tu peux gérer des personne atypiques.


Amandine :  Je suis polie et comme j'ai dit, je saurai faire la part des choses donc sur le moment je saurai forcément quoi faire.


Moi : Tu m'as l'air d'être prête pour tout.


Amandine : Je le suis.


Moi : Tu es aussi prête à commencer aujourd'hui ? 


Amandine : Maintenant ?


Moi : Oui.


Amandine : Bien sûr.


Moi : Tu rencontreras mon mari dans peu et ma belle-mère aussi vu qu'elle vient d'arriver.


Amandine : D'accord madame.


Moi : Bon pour l'instant ce que tu dois faire c'est juste t'occuper de la maison parce que cuisiner je le ferai moi-même. Quand mon fils naîtra par contre je pense que tes taches vont augmenter et ton salaire aussi. Tu n'as presque rien à faire pour l'instant mais tu discuteras aussi avec mon mari et je suppose qu'il te donnera comme tache principale de m'assister en tout et pour tout. Il est un peu stressant parfois.


Amandine : C'est votre premier ?


Moi : Pardon ?


Amandine : C'est votre premier enfant ?


Moi : Euh oui.


Amandine : C'est normal alors ( souriant ).


Moi ( répondant à son sourire ) : Certainement. Tu te lève s'il te plaît ? Que je te fasse  visiter la maison.


Amandine : D'accord.


On se lève toutes les deux & on commence par la cuisine. 

En longeant le couloir j'ai commencé à ressentir ces mêmes douleurs.


Amandine : Vous allez bien ?


Moi : Oui oui. Donc là tu as la chambre de bébé et…


Amandine ( venant vers moi ) : Madame ? Vous êtes sûre que ça va ? 


Moi ( supportant la douleur ) : …


Amandine : Je vais vous emmener à l'hôpital.


Moi : Il faut appeler mon mari.


Amandine : Bien sûr mais en route je vous prie. 


Elle m'a aidé du mieux que possible à sortir de la maison. J'ai un chauffeur parce que Chidi ne veut absolument pas que je fasse trip d'efforts donc c'est lui qui a pris le relai.

Dans la voiture il a pris son téléphone pour appeler Chidi.




** Chidi **



Moi ( mettant le contact ) : C'est bon j'espère,  on rentre maintenant ?


Maman : Oui, c'est bon.


Moi : Les femmes, toujours à… 


Mon téléphone s'est mis à sonner , je m'excuse auprès de maman et réponds après avoir démarrer.


Moi : Oui Vincent.


Vincent : Bonjour monsieur.


Moi : Oui.


Vincent : Désolé de vous déranger mais c'est madame.


Moi ( freinant ) : Madame ? Qu'est-ce qu'elle a ? 


Vincent : Nous sommes en route pour okala, la clinique. Elle ne se sent pas bien et c'est la jeune femme qui était avec elle qui me l'a fait constaté.


Moi : Passe moi ma femme.


Cécile ( petite voix ) : Allô ?


Moi : Mon amour qu'est-ce qu'il y'a ? 


Cécile : J'ai encore mal, c'est insupportable. Viens me retrouver s'il te plaît.


Moi : Tout de suite ( démarrant ), j'arrive tout de suite  chéri. .


Cécile : J'ai peur ( la voix tremblante ).


Moi : Non, surtout pas. Tout va bien se passer d'accord ?


Cécile : D'accord.


Je raccroche et accélère.


Maman : Tu veux me tuer ?


Je ne réponds même pas, j'ai la tête ailleurs.

Si je pouvais me téléporter… On reste à Angondjé, c'est normal qu'il l'emmène à Okala mais moi je travaille en ville carrément. Là, je ressens colère , stress et impatience. Je veux être à côté de ma femme là… J'avoue que j'ai peur moi aussi.


Du mieux que j'ai pu, je suis arrivé et j'ai rappelé Vincent. Il est venu me chercher et m'a présenté celle qui était avec Cécile.


Moi : Où est-elle ?.


Amandine : Ils l'ont emmené depuis et ne veulent rien nous dire disant que nous ne sommes pas de ma famille.


Moi : Quoi !? Vous savez qui l'a emmené ?


… : S'il vous plaît ?


Je me retourne et mon regard tombe sur une dame en blouse... Sa sage femme.


Elle : Monsieur Chidi.


Moi : Elle est où Cécile ? Il faut que je la vois… Elle va bien ?


Elle : Il faut que je vous parle avant.


Mon cœur s'est arrêté un instant et dans ma tête le '' pas encore '' a retenti violemment.


Moi : C'est quoi le problème ? 


Elle : Rien de grave, venez avec moi je vous prie.


Je la suis et elle m'annonce que Cécile va accoucher prématurément.


Moi : Ce n'est pas possible, elle n'a que six mois.


Elle : C'est bien pour cela qu'on dit d'eux qu'ils sont prématurés. Les prématurés normalement c'est sept mois mais là, il sera juste un grand prématuré… Ceux sont des cas qui arrivent.


Moi : Dites moi juste que tout va bien se passer.


Elle : Ne vous inquiétez pas. Allez prendre ses affaires et revenez.


Au lieu d'aller moi-même j'ai renvoyé Vincent et Amandine à la maison en indiquant où se trouve les deux sacs qui ont toujours été prêts puis je suis allé retrouver ma femme.


Cécile : Chéri je ne veux pas rester ici.


Moi ( regardant la sage femme ) : Vous voyez bien qu'elle a mal, il n'y a pas un calmant ?


Elle : On va passer en salle tout de suite.


Cécile : En salle ? Pourquoi ? Chidi ?


Moi : Déjà tu vas essayer de te calmer.


Cécile : Pourquoi je vais aller dans une salle Chidi ( s'énervant ) ? 


Moi : C'est notre fils qui est pressé de venir.


Cécile : Non… non !! Ramène moi à la maison tout de suite ( essayant de se lever ). 


Moi : Cécile attends…


Cécile : Six mois, je n'ai que six mois, je ne peux pas accoucher maintenant … 


Moi : Eeeh, regarde moi. Il est pressé de nous rencontrer donc on va l'aider parce que nous aussi on a hâte, n'est-ce pas ?


Cécile : Non. 


Moi : Il faut que tu me fasses confiance chérie.


Cécile ( pleurant ) : J'ai peur.


Moi ( me raclant la gorge ) : Je ne vais pas te lâcher, je suis là.


Cécile ( s'agrippant à moi ) : DIEU aussi est là n'est-ce pas ? 


Moi : Bien sûr chérie.


Un goût amer