Chapitre 1 – Une nouvelle Maman (partie 1)

Ecrit par Jordan

Ce soir-là, maman et moi étions allé voir un match de ProB qui est une division de la LNB (Ligue National de Basket). Le match opposait l’équipe de Lille à celle de Rouen. Papa jouais pour l’équipe de Lille. Pour moi c’était le meilleur sur tous les points et je rêvais de devenir un grand joueur comme lui. Ce soir-là, papa était dans une forme olympique. Lille remporta le match et papa avait réussi un triple double. Sous le regard bienveillant de maman, je sautais sur mon siège en criant à tout rompre pour exprimer ma joie toute enfantine.

Maman et moi comme à notre habitude sommes restés dans le hall d’entrée pour attendre papa. Après chaque match nous allions au restaurant fêter la victoire de l’équipe.

-        Papa ! Dis-je en me précipitant dans les bras de mon héros.

-        Champion ! Alors, tu as aimé le match ?

-        Oui il était magnifique et ta passe à la fin du 2ème quart temps était waouh ils n’ont rien vu venir. Quand je serais grand je ferai des passes comme toi.

-        Haha merci fiston. Tu ne connais pas encore la meilleure. L’un des recruteurs des Antibes Sharks est venue me voir dans les vestiaires il voudrait que je passe leurs tests de sélection pour la saison prochaine.

-        Youpi, Youpi ! Papa va jouer chez les Sharks ! répétais-je comme une litanie en tournant autour de mon père comme des amérindiens dansant autour d’un totem.

-        Félicitation, chéri. Dit maman qui était restée silencieuse jusqu’à présent. Elle affichait ce sourire las que je confondis avec un de ses sourires bienveillants dont seules les mamans ont le secret.

-        Dit papa on va au Buffalo grill pour fêter ça ? Je veux un gros steak cowboy.

-        Petit filou la dernière fois tu n’as pas réussi à finir un steak normal et tu en voudrais un de cowboy ! Répliqua mon père en m’attrapant pour me faire des gilis.

-        Non pas les gilis ! je me débattais en riant.

 

Cette image de moi pourchassé par papa qui voulait me faire des gilis et de maman qui nous observait avec le sourire est l’une des images les plus joyeuses de mon enfance, mais aussi une des plus douloureuses quand j’y repense.

Nous quittâmes le Gymnase pour le Buffalo grill. Durant le trajet maman ne parla pas beaucoup, rien d’anormal elle ne s’y connaissait pas très bien en matière de basket donc elle se contentait d’être spectatrice de la conversation entre mon père et moi quand nous commentions les derniers matchs de la NBA.

Une fois installés à notre table la serveuse pris nos commandes et nous servis une petite entrée faite de salade accompagnée de morceaux de pain. Maman m’intima l’ordre d’aller me laver les mains avant de manger ce que je fis. Ce fut au tour de maman de se rendre aux toilettes afin de se laver les mains. Papa fit une plaisanterie à laquelle elle répondit avec un léger sourire.

Ce fut la dernière fois que je la vis sourire.

Elle n’avait pas fait trois pas en direction des toilettes qu’elle trébucha, papa la rattrapa. Elle prétexta un vertige soudain, mais papa l’avait à peine lâchée qu’elle s’effondra pour ne plus jamais se relever. Sur le choc j’étais resté figé dans mon siège ; seule la voix de mon père, criant d’appeler une ambulance me parvint.

 

*******

 

-        Dit papa, maman dort parce qu’elle est fatiguée n’est-ce pas ?  Elle va bientôt se réveiller et on pourra rentrer à la maison ; Hein papa ? Demandais-je en tirant sur le pantalon de papa.

-        Oui Dyne maman dort ! Mais elle ne se réveillera plus jamais, parce que maman est morte. En prononçant ces mots sa voix se brisa. Ne pleure pas fiston ce n’est pas grave quand quelqu’un meurt ça veut dire qu’on ne la reverra pas pendant un moment. Et si on vit notre vie à fond elle sera heureuse, depuis le paradis en nous regardant. Va serrer la main de maman pour lui dire adieu. En disant cela, il avait légèrement soulevé le drap qui recouvrait le corps inerte de maman, juste assez pour dégager sa main.

-        Adieu Maman, fis-je en serrant la main de maman pour la dernière fois.

 

Le regard embué de larmes je me retournais face à mon père pour lui dire :

« Papa la main de maman est froide. »

 

*******

 

Deux ans plus tard…

          J’avais 5ans et j’étais en grande section. Papa faisait tout ce qu’il pouvait pour que je ne ressente pas l’absence de maman, mais ce n’était pas facile pour lui non plus. L’année de la mort de maman il avait intégré l’équipe des Antibes, mais comme si le sort s’acharnait contre lui il ne pu jouer qu’un match cette saison à cause d’une rupture des ligaments. Pendant sa rééducation il m’avait entrainé aux bases. J’aimais ses moments passés avec lui.

          En raison de sa longue absence des terrains ses résultats en débuts de saison ne lui ont pas permis de rester titulaire. Pourtant il n’a pas abandonné il a continué de s’entrainer durement pour retrouver son niveau de jeu. Il lui arrivait de s’entrainer très tard donc j’ai dû apprendre très tôt à me débrouiller tout seul. Quelques fois si elle le pouvait ma maitresse me ramenait à la maison et restait avec moi jusqu’au retour de papa.

          Un soir après que nous ayons dîner, elle dû partir rejoindre sa meilleure amie qui avait des ennuis.

-        Dyne j’y vais ! N’oublie pas de prendre ta douche de te brosser les dents...

-        Et surtout ferme bien les portes à clé. Ne vous inquiétez pas maitresse Flora j’ai l’habitude de rester seul.

-        Petit malin, bon fait attention à toi et à demain. Dit-elle en m’ébouriffant les cheveux

-        Oui m’dame. Répondis-je en mimant un salut militaire maladroit.

Une fois qu’elle fut partie je m’employais à verrouiller les portes et fenêtres de l’appartement, me fit couler un bain avant de m’y plonger. Une fois mon bain pris et mes dents brossées j’avais regardé quelques épisodes de mon mangas préféré code geass, mais même ça n’a pas réussi à me faire oublier ma solitude. J’étais seul dans ce grand appartement sans personne.

Une heure plus tard quand j’éteignais les lampes pour aller au lit la porte d’entrée s’ouvrit. Papa était rentré, il puait l’alcool. Cela ne lui ressemblait pas je ne l’avais jamais vu ivre.

-        Que se passe-t-il papa ? Ton match ne s’est pas bien passé ?

-        Ne me parle plus de basket j’arrête ça fait le 6ème match d’affilé que je reste sur le banc de touche. J’en ai marre j’ai beau m’entraîner ils ne me font plus confiance.

-        Non tu ne peux pas abandonner tu m’avais promis que tu reviendrais sur le devant de la scène. Tu dis toujours qu’il ne faut jamais abandonner ses rêves.

-        Et bien j’ai menti ! Il avait crié ses derniers mots et sans demander mon reste j’étais retourné dans ma chambre où j’ai pleuré toute la nuit à l’idée que je ne reverrai plus jamais mon père joué.

Le lendemain nous avions petit déjeuner dans un silence religieux je n’avais pas l’appétit aussi je suis parti plus tôt pour l’école. Durant toute la journée mon humeur était amère. Elle ne s’arrangea pas quand papa était rentré une fois de plus ivre ratant notre soirée NBA, quand je le lui avais rappelé il m’avait rabroué. Maitresse Flora remarqua mon état et voulu me consoler.

-        Qu’est ce qui ne va pas Dyne ?

-        Papa n’aime plus le basket et comme j’aime encore le basket il ne m’aime plus. Moi je voulais devenir un pro comme papa. Je voulais jouer dans la même équipe que lui et qu’il soit fier de moi.

Ne sachant que répondre pour me consoler elle s’était contentée de me prendre dans ses bras et sa chaleur me rappela celle des câlins de maman. Je me suis endormi dans ses bras après avoir longtemps pleuré.

-        Allô ! Flora à l’appareil.

-        Oui bonsoir c’est Mr. GREDIN.

-        Bonsoir Mr GREDIN comment allez-vous ? Il y a un problème ?

-        Oui Dyne n’est pas rentré ce soir je l’ai cherché partout j’ai appelé chez ses copains, j’ai été au square où je l’entraîne au basket, mais il reste introuvable.


A suivre …



Seul