Chapitre 10

Ecrit par Lady_miinash21

Docteur Kadijah Hanne 


"Je me plais souvent à rire de ces personnes qui pensent ou clament à tort me connaître. Quand ils estiment me cerner, ils ne se rendent pas compte en réalité qu'ils ne sont que des pantins car je décide seule de ce qu'ils savent de moi."


Cet extrait me décrit parfaitement car oui, les gens ne me connaissent pas. Je laisse transparaître une identité qui ne m'est pas propre afin de montrer aux gens le visage que je veux qu'ils voient mais ce visage reflète tout autre chose. 


J'ai une histoire, j'ai vécu des choses et surmonté des épreuves comme tout descendant de Allah. Mangui sant yallah parce que loumou metti metti (je rends grâce à Dieu parce que malgré tout les difficultés) j'ai quand même vécu des jours heureux. 


Je suis fille unique, enfin je crois et je vivais avec ma mère qui est décédée lors de mes 10 ans d'un cancer du sein qu'elle ne pouvait pas soigner faute de moyens. J'étais encore petite mais lorsque je l'ai trouvé sur le lit, les yeux fermés, le corps froid ne respirant plus, j'ai compris qu'elle était partie. Je l'ai regardé une dernière fois avant de me lever doucement pour aller toquer chez le voisin d'en face. J'étais désormais seule face au monde. Un père? Je n'en ai jamais eu, je ne l'ai jamais connu, ni vu et ma mère ne m'a jamais parlé de lui, elle m'a juste dit qu'il était mort rien de plus. Des proches aussi, aucuns. Seule ma grand-mère maternelle venait nous voir souvent et aidé ma mère à combler certaines dépenses, mais elle est morte deux ans avant ma mère, et cette dernière malgré sa maladie continuait à chercher du travail un peu partout pour que l'on puisse au moins assurer 2 repas par jour ainsi que ma scolarité et le loyer.  Elle souffrait et essayait de me le cacher le plus possible mais je voyais tout, ça me faisait mal mais je n'y pouvait rien. Ce n'est que trois an après sa mort que je l'ai pleuré, lorsque j'ai passé mon Cfee, j'aurais tellement aimé qu'elle me voit réussir. 


Après la mort de ma mère, je suis partie dans un orphelinat leur expliquant ma situation et ils m'ont recueilli et aidé à continuer mes études. Après ma première année au collège, Mame Aby m'a...en quelque sorte adopté parce qu'il n'y a pas fallu de procédure ni de documents, connaissant la responsable du centre, celle-ci m'a confié à elle me disant qu'elle avait confiance et moi aussi au fil du temps. Mame Aby a été comme une deuxième mère pour moi bien qu'elle avait à peu près l'âge de ma grand-mère. Elle vivais avec sa bonne et avait un fils qui se trouvait à l'étranger avec son père puisqu'elle était divorcée. Elle était douce et tellement gentille qu'elle était devenue ma confidente. J'ai vécu chez elle jusqu'à mes 23 ans et elle est décédée un an plutard. Je venais d'entamer ma quatrième année de formation en médecine domaine neurologie. J'étais bouleversée et triste comme quand ma mère est morte. Le deuxième jour du deuil, deux voitures se sont garées devant la maison, son ex mari et son fils venaient d'arriver. C'est la bonne qui les avait prévenu ayant duré dans la maison et les connaissant tous, moi je n'avais jamais eu l'occasion de leur parler. Mais lorsque cette homme est sorti du véhicule et m'a fixé avec son regard perçant, j'ai senti qu'il allait changer ma vie.


C'était le fils de Mame Aby, il s'appellait Abass et était beau comme un dieu, mais  l'apparence est souvent trompeuse. Bien que souffrant de la douleur d'avoir perdu sa mère, il me réconfortait et m'aidait à surmonter la perte de cette bonne dame qui m'a ouvert les portes de sa maison sans arrière pensée ni rien attendre en retour. Abass était présent, doux et très protecteur envers moi. Je l'aimait plus que de raison et il me montrait toujours qu'il m'aimait plus, enfin il jouait le jeu. Il comblait le vide qu'avait laissé ma mère et Mame Aby dans mon coeur et il le faisait bien. Je n'avais d'yeux que pour lui et était prête à tout par amour pour lui. Et c'est pour cela que j'ai commis l'irréparable avec lui. Je m'étais donnée à lui. 


C'est lorsque je lui ai annoncé la nouvelle de ma grossesse qu'il m'a montré son vrai visage. Son masque avait tombé et il était totalement différent de l'homme dont j'étais tombée amoureuse. j'étais à 3 mois lorsque j'ai découvert que j'étais enceinte, heureuse et paniquée à la fois, je lui annoncé la nouvelle mais tel ne fut ma surprise lorsqu'il nia la paternité de l'enfant avant de me traiter de tous les noms. Il disait que je n'étais qu'une traînée et qu'il n'avait que faire de moi, voulant juste profiter de mon jolie corps. Je tombais de haut, incapable de réfléchir, il m'a bercé d'illusions alors que son seul et unique but était de satisfaire ses besoins. Il m'a mené en bateau et naïve que je suis, je n'ai rien vu venir. J'ai été aveuglée par l'amour que je lui portait et les conséquences en était que désastreuses. Lorsque j'ai voulu me rebeller, je l'ai menacé de tout raconté à son père et s'il le faut le dénoncer à la police qu'il m'a violé. Mais pour réponse, il m'a battue à sang avant de me jeter hors de la maison en pleine nuit. J'avais mal et dépourvu de force mais j'en eu assez pour marcher vers la route et me laisser tomber, sans me soucier que l'on puisse m'aggresser. De toute façon, je ne voyais que la mort à cette instant là. 


Je m'étais réveillée à l'hôpital le lendemain déçu d'avoir échappé à la mort. Et encore plus lorsque le docteur m'apprena que j'avais perdu le bébé. Je m'étais un temps soit peu attaché à ce petit être qui vivait en moi. Pourquoi il a fallu que je tombe sur Abass, il etait si différent de sa mère, le Ying et le Yang. Mon monde s'effondrait et je ne voyais plus pour quelle raison je devrais y rester. Sauf que je ne prévoyais pas que mon sauveur deviendrais mon mari quelque temps après. Mohamed m'avait sauvé la vie et essayait par tous les moyens de m'aider puisque je commençait à sombrer. Il était prévenant et attentif. Plutard il m'avait fait part de ces sentiments mais je lui ai fait comprendre que je n'avais pas l'intention de retomber dans les bras d'un homme qui que ça puisse être. Il m'avait compris et était très patient avec moi. J'avais décidé de tirer un trait sur les hommes mais le destin en a décidé autrement. Un an après, j'avais appris à l'aimer et je voyais dans ses yeux qu'il ne faisait pas semblant de me le rendre, on s'est donc marié et je ne l'ai pas regretter. Je vivais un amour sain et sincère avec lui, je connaissais enfin le bonheur mais il fut de courte durée. Il est décédé après deux ans de mariage dans un accident de voiture alors qu'il revenait d'un voyage dans la sous région. Je ne comprennais plus la vie et pourquoi elle s'acharnait tellement à me privait du bonheur et de l'amour des gens. D'abord ma mère, ensuite Mame Aby, mon enfant qui est mort sans que je ne puisse le voir et maintenant lui, Mohamed, cette homme qui a su me redonner goût à la vie, qui a su me redonner le sourire. Je suis maudite ! Voilà ce que je me disais sans cesse, ou alors je porte la poisse, je crois que c'est ça.  

Je n'avais plus rien à quoi m'accrocher, j'aurais voulu avoir des minis nous mais la nature avait fait que mon mari était incapable de concevoir. La vie est cruelle, je perdais pied n'ayant plus d'équilibre. La seule chose qui me restait de mon mari c'était sa clinique. J'avais commencé à travailler avec lui dans mon domaine c'est à dire la neurologie, et je m'y sentais bien, alors j'ai décidé de prendre soin de ce précieux bien qu'avait laissé mon tendre mari afin qu'il soit fier de moi de là où il est. 


La clinique avait été construit par mon mari et son meilleur ami qui après la mort de Mohamed a décidé de céder sa place à son fils, Kalidou. Un jeune homme de 20 ans très débrouillard et respectueux. Travailler avec lui était un réel plaisir et je l'admirait de par son jeune âge et sa bravoure. Il montrait aux gens que l'on pouvait être jeune et très entreprenant. On a tissé des liens fort et je le voyais comme un fils. 


Durant l'année dernière, je me suis donné à fond et j'ai eu à beaucoup voyagé à cause de ma formation et résultat, je suis passé au concours d'agrégation en médecine et j'ai eu mon diplôme de professeur agrégé. J'étais hyper contente et fière de moi de ce que j'ai pu accomplir mais en même temps j'aurais aimé que les gens que j'aime soit témoin de toutes mes réussites, hélas !


Quelques temps après ma promotion, je commençais à ressentir des douleurs atroces au niveau de ma poitrine surtout du côté droit. Ne pouvant plus tenir, un jour je me suis effondrée à la sortie de mon bureau. C'est Kalidou qui m'avait pris en charge et ce qu'il a découvert m'avais laissé sans voix. Une ultime épreuve de la vie venait de s'abbatre sur moi, un cancer du sein, phase terminale. Une belle façon de finir ma vie en beauté, n'est ce pas? 


Décidément mon lot de bonheur avait été de courte durée, il ne me reste plus qu'un an et demi à peu près pour dire au revoir à cette triste vie et l'histoire de Kayni est en quelque sorte un dernier service que je dois rendre à l'humanité. 


Après avoir découvert cette peine de mort qu'est le cancer, j'ai décidé de quitter la clinique de feu mon mari pour m'installer à l'hôpital Fann. L'air de la clinique me rappelait beaucoup trop Mohamed. Au début c'est ce que je voulais, me sentir près de lui et de ce qu'il aimait mais maintenant cela m'étouffe, je n'en pouvais plus, les souvenirs me hante, son bureau, ses photos, son parfum, ses affaires que je n'ai pas voulu déplacer, me font repenser à tout ce qu'on a vécu et mon coeur se serre, c'est trop pour moi. 


Au moins à l'hôpital j'ai la possibilité de dispenser des cours de neurologie à des étudiants et plusieurs fois j'y ai évoqué le cas de Kayni qui est très spécial.














Aïcha Gueye (mère de Kayni) 


Cet après midi alors que je  dormais, allongée sur le canapé près de mon mari, j'ai fait un rêve assez angoissant. 


Ma fille était enfermée dans une cage remplie de serpent venimeux. Les clés étaient sous mes pieds et elle me suppliait de lui ouvrir mais je lui tournais le dos. À un moment je me suis retournée pour la regarder mais au même moment, un géant boa l'a englouti. 








-Soubouh An Allah, dis-je en me levant en sursaut. 


- Lou xew Aïcha, mba diam (qu'est ce qui se passe Aïcha?) dis Abdel qui était assis près de moi 


Oh mon Dieu, c'était un rêve, un rêve cauchemardesque, un rêve en plein milieu de journée. Je sens que quelque chose est arrivé à ma fille. 


-C'était un rêve Abdel, un rêve qui n'augure rien de bon. J'ai un mauvais pressentiment. 


-Qu'est-ce que c'était ton rêve? 


-J'ai rêvé de Kay et...


C'est le téléphone de mon mari qui m'interrompt dans ma phrase. On se regarde avec Abdel et mon coeur commence à battre fort. C'est pas normal tout ça, j'ai peur qu'il soit arrivé malheur à ma fille, mon dieu protège ma fille !


Abdel prend le téléphone et décroche. 


-As Salamou Aleïkoum

-...

-Oui docteur, c'est bien moi


Docteur ? Oh mon dieu, pas ça 


-Pardon? 

-...

-C'est arrivé quand ? 

-...

-Non, pas du tout 

-...

-Nous arrivons tout de suite 

-...

-Merci


Il raccroche et je le regarde l'air apeuré et inquiète. 


-Abdel gawé ma, lou dal sama dom dja (Abdel dis-moi qu'est-ce qui arrive à mon enfant ?) 


-Elle est à l'hôpital, on en saura plus arrivé là-bas, vient vite on y va, dit-il en se se levant 


-Mais dis-moi qu'est-ce qu'elle a s'il te plaît, qu'est-ce qui se passe ? 


-Le docteur nous le dira, dépêche toi vient 


Je ne me fait pas prier et le suit en emportant mon foulard. 


Ma petite fille chérie, j'espère qu'il ne lui rien arrivé de grave. 







Coucou. J'avais un peu de temps libre du coup voilà un nouveau chapitre. Bisous 































Chamboulé