Chapitre 10

Ecrit par Auby88

Nadia P. AKLE


- Bonjour monsieur, réponds-je à l'homme devant moi. Vous désirez faire un transfert ou un retrait d'argent ?

- Un transfert d'argent.

- Ok. Asseyez-vous !

Je lui indique la chaise en face de moi.

- Veuillez me donner le numéro du destinataire…


Voilà ce que je mène comme activité, depuis un certain temps. J'ai loué une baraque dans laquelle j'effectue des opérations de "mobile money", un service mobile de transfert d'argent et de paiement. En plus de cela, je vends du crédit de communication et j'expose quelques habits achetés chez Chidi.

Pour pouvoir m'investir dans tout ça, j'ai liquidé ma moto. Elle me causait plus de peine que de bien, celle-là. A cause de ses nombreuses pannes à répétition, je me suis beaucoup faite grugée voire arnaquée par les mécaniciens.


J'avais débuté mon affaire dans une petite boutique que j'avais louée près de mon studio à Bidossèssi. Malheureusement, j'ai très vite été victime de stigmatisation, venant surtout de femmes comme moi.


Je croyais que dans mon nouveau quartier, chacun s'occupait de ses oignons. Mais je me suis trompée. En réalité derrière les portes fermées, il y avait des harpies attitrées, des espionnes de la trempe d'Ethan Hunt, des agentes d'Interpol déguisées en simples femmes au foyer. Leurs yeux, à la manière de radars, suivaient mes moindres faits et gestes, me voyaient sortir les nuits, me voyaient traîner avec Carine…


Ces vipères sont des femmes ! Des femmes comme moi hein ! Des femmes qui ont des filles ! Des femmes qui ont des soeurs ! Des femmes qui savent combien c'est dur de s'en sortir dans ce monde trop macho ! Des femmes qui sont chaque jour, les genoux à terre, aux premières loges des Eglises implorant Dieu pour qu'il leur accorde le bonheur, pour qu'il leur pardonne leurs péchés, pour qu'il soit toujours tolérant et clément envers elles !

Et pourtant, elles ne sont pas indulgentes envers leur sœur ou leur fille que voici qui s'est libérée du joug de la prostitution, qui tente de reprendre une vie sociale normale et qui exerce cette activité-ci pour ne pas mourir de faim ainsi que pour pouvoir régler ses impayés.

Triste, amer constat ! N'est-ce pas ? Si nous ne nous entraidons pas entre femmes, qui le fera pour nous ?


Bref, c'est ainsi que j'ai atterri ici à Godomey, pas loin de l'Echangeur. Malheureusement, la concurrence y est rude. Mes marges bénéficiaires sont donc maigres. Je dirais même chétives comparées à quand je travaillais la nuit. Mais je n'abandonne pas. Je garde espoir que demain sera meilleur.


Le client vient de s'en aller. En attendant qu'un autre daigne bien approcher, je promène mes doigts sur l'écran tactile de mon téléphone. J'ai récemment intégré un groupe WhatsApp où l'on publie des opportunités d'emploi. Rien qu'à voir le nombre important et croissant d'abonnés, on comprend que la problématique de l'emploi est cruciale. Sur le groupe, je suis déjà tombée sur des offres d'emploi en rapport avec mon niveau d'études. J'y ai postulé mais sans suite.


Un autre client vient d'arriver. Je délaisse le téléphone pour m'occuper de lui...


Il vient de s'en aller. Plutôt que de reprendre mon mobile, je décide de parcourir le journal que j'ai acheté ce matin. Peut-être que j'y trouverai une offre très intéressante. Tandis que mon doigt tourne les pages du journal, l'une après l'autre, mes yeux suivent le mouvement avant de s'immobiliser sur cette annonce-ci :


"Particulier recherche nounou à domicile, Quartier Jak à Akpakpa ..."


"Nounou", murmuré-je. Il y est mentionné l'adresse de la maison et un numéro de téléphone. Je n'ai aucune expérience en la matière, mais ce ne doit pas être trop dur de surveiller un enfant. Et puis, je suis chaque fois en admiration devant une maman et son enfant.

Peut-être que si j'avais pris un chemin différent, je serais aujourd'hui maman.


Je le confesse : par deux fois, je suis tombée enceinte en me prostituant. Et j'ai, pour la première comme pour la deuxième grossesse, préféré avorter. Je sais que c'est criminel, que c'est contraire à la morale. Mais comment aurais-je pu donner la vie à des enfants dont je ne connais même pas les géniteurs ? Que leur aurais-je dit quand plus tard, ils auraient voulu connaître leurs pères ? Aurais-je eu le courage de dire à ces enfants qu'ils sont des bâtards, des "sans pères", des enfants non désirés, des "accidents de parcours" que leur mère a eus en vendant son corps à des inconnus ! Je crois bien que leur dire cela aurait porté un grand coup à leur estime propre ou pire fait d'eux des délinquants, des monstres, des divorcés sociaux, des êtres asociaux...


Je quitte mes réflexions pour relire l'annonce. Il n'y a pas de date limite, je peux donc postuler. Mais j'hésite beaucoup, même si je suis bien intéressée. Longuement, je soupire.


Intérieurement, j'entends cette voix qui me dit : "Nadia, ma chérie, il vaut mieux que tu te concentres sur ton activité actuelle et sur comment augmenter tes bénéfices, plutôt que de perdre du temps sur des offres d'emploi qui n'aboutissent jamais pour toi. Et ce sera encore pareil pour cet emploi de nounou !"


Oui, ce n'est définitivement pas pour moi ! Oui, pas pour moi ! murmuré-je en jettant le journal dans un coin de la baraque.



Je suis encore là, soucieuse, quand j'entends une voix de femme, à la fois douce et mature.


- Bonjour, ma fille !

- Bonjour maman !

De ma chaise, je me lève aussitôt. Par respect pour la dame d'âge mûr qui vient de s'arrêter devant moi. Elle porte une robe marinière en pagne (du genre "kaba" au Cameroun) et a des cheveux grisonnants par endroits. Je reste admirative devant elle. D'ailleurs, je suis ainsi devant toutes les femmes qui sont de la même époque que ma mère, cette femme que je n'ai jamais connue.

- Que désirez-vous, maman ?

En parlant, j'affiche mon plus beau sourire.

- Eh bien, je voudrais acheter des habits. J'espère que tu n'es pas chère !

- Oh non, maman, mes prix sont très abordables. Et je vous ferai une réduction, comme c'est la première fois.


Je la vois me sourire. Et mon âme, tout à l'heure pensive, s'illumine.


- Asseyez-vous, maman ! C'est pour vous ?

- Non, c'est pour ma fille. Elle a la même corpulence que toi.


Au fond de moi, je me dis : "Quelle chance, elle a sa fille ! "


Si je le pouvais, je donnerais tout pour voir ma mère, voir ce à quoi elle ressemble, ne serait-ce que pour une seconde ! Je ne cesse de me dire qu'avec ma mère à mes côtés, ma vie aurait été différente !



***********



Maëlly FREITAS


Telle une gazelle dans la savane africaine, j'avance vers le devant de la salle déjà bondée de monde.

Aujourd'hui, j'ai opté pour un look péplum : un top à basque sur une jupe crayon noire.

Aux pieds, je porte des escarpins et sur la tête, une capeline noire.

Anodin, Du déjà-vu, dirait-on !

Erreur ! Maëlly se démarque toujours. La preuve : mon top à basque est fait en pagne tissé, kanvô comme on l'appelle ici. Et mes escarpins sont jaunes, une couleur qui semble contraster avec le reste mais c'est bien là tout le charme de mon look, c'est bien là ma différence. D'ailleurs selon moi, trop d'assortiment tue la mode et fait trop cliché.


Je vais m'installer à la table qui m'est réservée. Parmi les invités, je remarque des représentants d'entreprises concurrentes. Si je suis ici au Majestic de Cadjèhoun, c'est pour assister au lancement de la marque "Adi Koto", le savon noir traditionnel béninois, revisité pour être commercialisé ici et au-delà de nos frontières nationales.


Si je suis intéressée par l'initiative, c'est parce que je compte désormais utiliser ce savon local en plus du savon noir marocain que nous utilisons d'habitude dans les hammams de mon Spa. J'ai récemment reçu des échantillons gratuits du "Adi Koto" et je dois reconnaître qu'autant mes clientes que moi en sommes satisfaites.



Avec attention, j'écoute la promotrice :


"(…) Le savon noir béninois, communément appelé koto, est fabriqué avec des débris de régime de palme, de l'huile rouge (…)

Il peut s'utiliser autant pour le bain que pour la lessive ou la vaisselle.

Il possède des vertus exceptionnelles : il purifie la peau, lui donne souplesse et éclat ; il donne vitalité et brillance aux cheveux cassants et ternes ; il est riche en vitamine E et a ainsi des propriétés anti-rides ; il est efficace contre les courbatures et la fatigue (…). Nous vous offrons toute une gamme de savon Koto : le Koto simple, le Koto au citron, le Koto au miel, le koto au curcuma (…). Adoptez "Adi Koto" pour vos usages quotidiens et vous ne serez pas déçus ! Je vous remercie. "


Je suis plus qu'é-mer-veillée par cette jeune femme qui s'exprime avec éloquence et une gestuelle bien appropriée. J'admets aussi que je ressens de la jalousie envers elle car elle a l'attention de tous les médias actuellement. Et les regards des spectateurs, sur elle, sont braqués en cet instant…



* *

 *


La cérémonie vient de s'achever. Avant de m'en aller, je compte féliciter la promotrice. Il y a plein de gens autour d'elle, alors je patiente bien calée dans ma chaise. En attendant, je consulte ma boîte de réception...


Des bruits de talons viennent dans ma direction. Je lève les yeux et la vois venir vers moi dans son magnifique boubou cousu dans de la dentelle suisse (communément appelée "lessi") et richement orné. Il lui sied si bien ! Chapeau au styliste !



 - Madame Maëlly, merci d'être venue !


Flattée, je suis. Je me lève pour lui répondre.

- Je me dois d'encourager de si belles initiatives venant de jeunes comme moi ! Sans nullement vous mentir, vous êtes vous aussi une fierté pour notre pays !

Je la vois me sourire.

- Venant d'une femme aussi célèbre que vous, votre compliment me va droit au cœur. Et puis, c'est en partie grâce à vous que je brille aujourd'hui !

- A moi ! demandé-je intriguée. Vous faites sans doute allusion à mes entretiens télévisés lors desquels je prodigue de précieux conseils à la jeunesse !

- Non !

Je la vois secouer fermement la tête. Là, je distingue une large scarification raciale sur l'une de ses joues. J'écarquille les yeux pour mieux la scruter. Ce n'est pas possible ! Ma surprise en ce moment est bien grande.


- Toi ! m'exclamé-je.

- Oui, moi, miss Maëlly FREITAS !



********

Flashback

Trois ans plus tôt


Maëlly FREITAS


Une suite sonore de "Bonjour miss Maëlly" me parvient aux oreilles. Je hoche juste la tête en direction des uns et des autres qui me saluent. Le planton, derrière moi, garde mon sac à main. Il donne ensuite le relai à ma secrétaire qui me devance à pas pressés pour m'ouvrir la porte du bureau.

- Les agents d'entretien sont déjà passés ?

- Oui, miss Maëlly.

Je prends mon sac des mains de l'assistante, l'ouvre et en sors un mouchoir. Je le fais passer sur le dossier de mon fauteuil et sur les bords de la table. Pas de trace de poussière. Bien. J'adore que tout soit nickel autour de moi.

- Les investisseurs de Dubaï sont déjà là ?

- Oui, miss Maëlly. Je les ai installés dans la salle d'attente VIP.

- Bien. J'espère que vous les avez traités comme l'exige leur rang !

- Oui, miss Maëlly.

- A part eux, ai-je d'autres rendez-vous aujourd'hui ?

- Oui, mais un peu plus tard dans la journée. Au fait, il y a là dans le hall une jeune femme qui souhaiterait vous parler de son projet...

- Ici, ce n'est pas une oeuvre de charité ! tonné-je. Dites-le lui et assurez-vous qu'elle ne remette plus jamais les pieds ici. C'est bien compris ?

- Oui, miss Maëlly.

Elle est sur le point de s'en aller. Je la rappelle. Mon image compte énormément pour moi. Je ne peux me permettre de fermer les portes de mon entreprise à des jeunes alors que, devant les écrans, je les incite à entreprendre. Et puis, peut-être que son projet m'intéressera !

- Je viens de changer d'avis. Faites-la entrer !

- Bien, miss Maëlly.


En attendant que l'inconnue s'amène, je consulte mes mails professionnels...


- Bonjour madame.

Je lève les yeux vers le Trucmuche devant moi et la fixe longuement. Elle porte une banale robe froncée à la taille, cousue dans un pagne bon marché. La robe est tellement mal confectionnée que sur son corps, cela ressemble plus à un boubou. Sa tignasse, quant à elle, me répugne. Pourquoi diable ai-je accepté perdre mon temps avec une mocheté pareille ?

- Que me veux-tu, jeune fille ? m'enquiers-je en replongeant mes yeux dans mon téléphone, sans même lui demander de s'asseoir.

- Je voudrais vous parler de mon projet et savoir si pouvez m'aider financièrement.

- Parle ! dis-je en levant à nouveau les yeux vers elle.

Son visage est radieux. Enthousiaste, elle semble. Pauvre ingénue !

- Mon projet concerne la revalorisation du savon koto, notre savon noir traditionnel qui tend à disparaître de nos ménages au profit de …

Elle continue de parler. A un moment donné, je l'arrête.

- En concret, ça donne quoi ? demandé-je en me redressant dans mon fauteuil.

Je la vois sortir de son sac à main une boîte en plastique contenant des boules du savon, et la déposer devant moi.

- Madame, voici des échantillons du savon.

- C'est tout ?

- Oui, madame ! réplique-t-elle en hochant de la tête, découvrant une large cicatrice, certainement ethnique, sur l'une de ses joues.


Celle-là est définitivement folle !

Encore debout devant moi, je la reluque ouvertement avant de poursuivre.

- Tu as quel niveau d'études ?

- J'ai une licence en philosophie.


Je souris, même si j'ai plutôt envie de rire.

- Je vois. Et tu ne sais pas que pour obtenir un financement, il faut d'abord bien élaborer son projet et rédiger un dossier de financement en bonne et due forme ? Comment veux-tu que des gens investissent leur argent dans du vide ?

- Eh … bien, je …

Sa phrase, elle ne la termine même pas.

- Tu bégaies maintenant ?

- Je …

- Tu n'as aucun sérieux, aucune vision, jeune fille ! Tu m'as assez fait perdre mon temps. J'ai des clients très importants qui m'attendent dehors !


Elle est là, devant moi, la tête baissée. Ses mains sont appuyées contre ma table. Elle pleure ! Quelle mauviette celle-là ! Je n'ai même pas été assez dure avec elle que déjà elle pleure.

Avec ça, elle veut un financement pour un projet fictif. Elle peut bien courir ! A cette allure, elle est juste bonne pour vendre son fichu savon au coin de rue !

- Ecoute, va pleurer ailleurs. Ici, c'est une entreprise sérieuse. Crois-tu que je serai aujourd'hui fameuse si j'étais restée là comme toi à pleurnicher et m'apitoyer sur mon sort ? Oh NON !  Fais-toi coacher en développement personnel, suis une formation en entreprenariat, formule ton projet, fais un bon dossier de financement, gagne plus d'estime en toi... Et peut-être qu'un jour, même si je doute que ce jour arrive, tu trouveras quelqu'un qui aura envie de t'écouter. J'en ai fini avec toi !


Elle est encore là, prostrée devant moi à pleurer comme une madeleine.

Bon sang ! C'est quoi ça ?

De mon fauteuil, je me lève alors et vais ouvrir la porte.

- J'ai assez supporté tes gamineries. A présent, déguerpis de mon bureau. Ici on travaille durement !


Tel un sac de riz, elle avance péniblement vers l'entrée.

- Eh, va enlever ton machin-là de ma table ! crié-je en montrant sa boîte en plastique.

Elle repart en arrière et s'exécute pour ensuite disparaître de mon bureau. Bon débarras !

J'attends quelques secondes avant de sortir dans le hall. Je ne la vois plus dans les parages.



- Veille à ne plus jamais faire rentrer  dans mon entreprise cette fille et tous les autres misérables paresseux de son espèce ! Autrement, tu te retrouveras sans emploi ! C'est bien compris ?

- Oui, miss Maëlly ! répond ma secrétaire en fuyant mon regard.

- Et vous autres, vous n'avez rien d'autre à faire ? Je ne vous paie pas pour être désoeuvrés dans mon entreprise ! Bande d'incapables ! conclus-je en me dirigeant vers la salle d'attente VIP.



*********

Aujourd'hui


- Vous vous êtes enfin souvenue de moi, miss Maëlly ! Bravo ! fait-elle en joignant ses mains et en me narguant avec son sourire plein d'ironie.

J'affiche le même sourire en sa direction.

- Voyez, miss Maëlly, combien le monde est petit !

- En effet ! Je suis heureuse de savoir que mes précieux conseils de ce jour-là vous ont beaucoup aidée.

- Bien sûr que oui ! Vous m'avez fait sentir si inutile ce jour-là que je me suis promise que l'on ne me traitera plus jamais ainsi !

- Reconnaissez quand même qu'à l'époque, vous étiez plutôt une belle idiote ! répliqué-je le sourire aux lèvres.

- Oui effectivement ! J'avais le bon produit, mais je ne savais pas comment m'y prendre ! Il me fallait juste un guide et j'ai à tort cru que la brillante miss Maëlly serait la personne idéale pour m'aider ; elle qui encourage si tant la jeunesse !

- Je n'encourage que ce qui est bon, voire excellent. Pas la médiocrité. Et vous étiez médiocre, je vous le rappelle !

- Oui, J'ÉTAIS ! Merci pour la précision, très chère ! me dit-elle en me souriant largement.

- Vous ne …

Le reste de ma phrase se noie dans ma gorge. Je manque de tomber sur le sol. Je viens d'être bousculée par un groupe de journalistes. Ils viennent de s'agglutiner autour de la promotrice pour lui poser des questions.


Personne ne s'intéresse à moi. Aujourd'hui, je suis une personne quelconque et cela me contrarie énormément. Parce que je déteste être ainsi rabaissée, reléguée au second plan. De surcroît, j'ai mal parce que la sotte d'autrefois a eu le dernier mot. Elle s'est bien moquée de moi.


J'ai envie de crier ma haine à ce foutu monde qui continue de l'aduler, elle "la pouilleuse", mais je me ravise.


Il me faut garder mon calme. Je respire  à fond et compte 1,2,3,4,5. Puis je quitte les lieux en gardant la tête haute. Car en dépit de tout, je reste la célèbre, l'authentique, l'unique, la sublime... Maëlly FREITAS ! Oui, on peut m'imiter, mais jamais on ne m'égalera ! Point barre !















ÂMES SOLITAIRES