chapitre 10

Ecrit par Djamila Diallo

Bonne lecture à vous 

"chez Ismaël "

Le lendemain matin

Vers 3 heures du matin j'étais déjà éveillée. Chaque mot de Fatima la nuit dernière m'est venu à l'esprit et la douleur causée par les paroles de mon mari m'a fait perdre encore mon équilibre moral, j'ai essayé de me rendormir, mais je n'y arrivais pas.

Je me suis levée et j'ai commencé à aller et venir dans la pièce, et je me posais sans cesse des questions, je me demandais pourquoi Fatima m'avait fait une chose pareille, mais surtout comment elle a su que j'étais enceinte.

Je n'arrivais plus à me rendormir avec toutes ces questions qui ne cessent de me revenir, je me suis donc allongée là jusqu'à 8 heures du matin, puis je suis allée me doucher.

Sous la douche, j'ai encore pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai essayé d'être forte, mais j'étais totalement meurtrie à l'intérieur.

En dépit de mes efforts, le visage énervé de mon mari ne m'a pas quitté, ses derniers mots me revenaient aussi.

Je suis sortie de la douche avec les yeux rouges, j'ai remarqué des mouvements dans le salon, j'ai compris qu'Ismaël était déjà réveillé, je me suis rhabillée ensuite je suis allée voir ce qu'il mijotait.

Je l'ai trouvé assis sur le canapé en train de m'attendre pour le petit déjeuner, car il avait déjà fini de cuisiner.

- Bonjour, dis-je calmement en marchant vers lui

Ismaël : Bonjour Yacine, tu as bien dormi ?

Moi : pour être honnête, je suis restée debout toute la soirée.

Ismaël : Je vois, viens t'asseoir, je t'attendais pour le petit déjeuner et discuter un peu pour te changer les idées si ça ne te dérange pas bien sûr.

Moi : Non, merci, mais je n'ai vraiment pas faim.

Ismaël : Yacine écoute, ce n'est pas parce que tu traverses une période difficile que tu vas te priver de nourriture, j'ai cuisiné pour toi alors j'insiste.

Moi : C'est d'accord je vais manger un peu.

Nous avons mangé en silence jusqu'à ce qu'on termine, personne n'a parlé à l'autre, il a brisé le silence en parlant de ma situation.

- Je comprends ce que tu traverses actuellement, car je l'ai vécu moi aussi. Commence-t-il

Moi : tu n'as aucune idée de ce que je traverse en ce moment.

Ismaël : Je ne suis peut-être pas marié pour savoir ce que c'est que de perdre son épouse, mais je sais ce que ça fait d'être accusée à tort parce que je suis passé par là.

Moi : qu'est-ce qui te fait croire que j'ai été accusé à tort alors que tu ne me connais pas bien ?

Ismaël : toi non, mais Ahmed oui, je le connais parfaitement bien et je sais qu'il ne ferait jamais une telle chose à un ami... s'il n'a pas dit quelque chose à propos de votre relation avant, c'est parce que ce n'était pas à lui de le dire.

Moi : visiblement tu savais tout.

Ismaël : je l'ai découvert hier quand je suis allé voir Ahmed chez lui, il était très inquiet pour toi d'ailleurs.

Moi : comment va-t-il ?

Ismaël : il tient le coup, il se faisait du souci pour toi à propos de ton mariage

Moi : tout ceci est ma faute, je n'aurais pas dû cacher la vérité à mon mari, Ahmed ne méritait vraiment pas cette humiliation.

Ismaël : je peux te poser une question, si je peux me permettre bien sûr

Moi : oui, vas-y

Ismaël : tu es vraiment enceinte ?

Moi : oui, mais je t'assure que je n'ai jamais trompé ton frère.

Ismaël : je te crois, mais je ne comprends pas pourquoi tu n'en as jamais parlé à ton mari ?

Moi : je voulais attendre après le mariage de Fatima pour le lui dire

Ismaël : mais si tu n'étais pas prête à en parler à ton mari, pourquoi l'as-tu dit à Fatima ?

Moi : je ne sais pas comment Fatima a obtenue toutes ces informations à mon sujet car je ne lui ai jamais parlé de ma relation avec Ahmed. Et pour ce qui est de ma grossesse, seules mes amies étaient au courant.

Ismaël : c'est étrange, Ahmed m'a raconté exactement la même chose, alors comment Fatima a-t-elle eu toutes ces informations ?

Moi : je me pose la même question

Ismaël : j'ai l'impression que quelqu'un essaie de te faire du mal en utilisant Fatima.

Moi : pourquoi penses-tu que c'est à moi qu'on cherche à faire du mal ?

Ismaël : parce que tu viens de me dire qu'il n'y a que tes amies qui savaient que tu es enceinte et Fatima n'est pas seulement au courant de ton passé avec Ahmed, elle est aussi au courant de ta grossesse réfléchie un peu

Moi : un instant, qu'est-ce que tu insinues ?

Ismaël : Yacine, croit le ou non Fatima est une victime de plus dans cette histoire

Moi : tu vas me dire que mes copines sont derrière tout ça ?

Ismaël l: je suis désolé de te dire cela, mais il n'est pas impossible qu'une de tes amies soit à l'origine de cette situation.

Moi : je n'ai que deux copines et seulement Nour connaît Tidiane et ta sœur et elle ne me ferait jamais ça. Quant à Kadija, elle n'a pas encore vu Tidiane, elle ne connaît pas Fatima non plus, donc c'est impossible que ce soit elle aussi.

Ismaël : Yacine, tu sais pour connaître une personne il faudrait connaître ses pensées, car ce sont nos pensées qui déterminent notre personnalité. Et puisque nous ne pouvons pas lire dans les pensées des gens nous ne pouvons pas savoir ce qui se passe dans leurs têtes.

Moi : tu as raison mais ça m'étonnerait que l'une de mes copines soit capable de me faire une chose pareille.

Ismael : d'accord, mais je te conseille de faire très attention, car une personne peut révéler brutalement, sa vraie nature après l'avoir cachée

Moi : t'as raison ????

Ismaël : bien !

Moi : je peux utiliser ton téléphone s'il te plaît pour appeler ?

Ismaël : oui, bien sûr !

- merci, dis-je en prenant le téléphone

les femmes ne peuvent rien garder pour elles-mêmes, elle a tellement confiance en ses amies qu'elle refuse de croire que l'une d'entre elles est la cause de sa situation la pauvre, se dit-il intérieurement pendant que je parle au téléphone.


Merci de m'avoir lu


Ma Copine Mon ennemi...