Chapitre 10
Ecrit par sokil
Je
n’ai pas arrêté de crier et de me tordre dans tous les sens ; j’ai
comme l’impression de ne pas me faire entendre, j’ai même l’impression
de suffoquer au point d’étouffer … Tout est allé très vite et mon cœur
n’a cessé de tambouriner dans ma poitrine… Elle git là à même le sol, à
demi consciente ! Je lui ai malgré tout tendu la main et elle m’a regardé,
la mine triste et les yeux embués de larmes, signe qu’elle est entrain
de souffrir le martyre. Une douleur lancinante me transperce les
boyaux et de terribles pensées me ravagent l’esprit ! Cette question
résonne sans cesse comme un écho dans ma tête : Pourquoi ? Et comment
est – ce arrivé ? Affolée, je me rapproche d’elle toute vacillante,
elle est à l’agonie.
- Maman ? Que se passe-t-il ? Maman lèves toi je t’en prie ! Mamaaaaaaan mon Dieu !
Assaillie par le chagrin, la panique et la peur, l’hystérie finit par
me gagner ; elle baigne dans une mare de sang ! Je tarde à réaliser
qu’elle n’est pas seule ! C’est lui l’auteur de ce crime ! Il est là
debout et nous regarde ; son allure imposante et ses yeux étincelants
reflètent une sorte de colère ; il tient un couteau à la main ; je me
rends compte que c’est lui, il l’a fait ! Ils en sont finalement
arrivés à ce stade…
- Que fais-tu ? Va-t’en ! Me
dit-il, va-t’en ! Tu n’as rien à faire ici ! Tout ça c’est entre ta
mère et moi compris ?
- Mais je ne peux pas laisser
maman ici dans cet état ! Tu … Tu n’es qu’un assassin !!! Tu … tu
viens de…. Tuer maman !!! Tu l’as tuée !!! Tu as tué ma mère ! Assassin
! J’ai du mal à le croire…
- C’est trop tard ! Ahahahahahh ! Ahahahahah !
Il est pris d’un fou rire saccadé. Ce rire bruyant et strident résonne
dans ma tête tel un violon lors d’un concerto et dont le bruit me
martèle le cerveau. Je me tiens la tête, car je crois que je suis
entrain de devenir folle ; je ne comprends plus rien, tout tourne dans
tous les sens et devant ce spectacle affreux, je m’agite, mes cris et
mes pleurs ne cessent pas.
- J’ai mal, ça tourne, ça
tourne ! Non c’est pas possible ! Seigneur ce n’est pas possible !!!
Maman ! Noooon ! Tu l’as-tuée !!! Mamaaaaaannnnn……………..
Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
- Klariza ? Klariza ? Chuuuuttt !!! Calmes toi ! Je suis là!
Réveilles toi ! Qu’est ce qui ne va pas ? Ne pleure plus, ma chérie je
suis là !
Je me débats et m’agite dans mon sommeil, j’ai du
mal à ouvrir les yeux, elle me secoue de toutes ses forces et fini par
me donner une bonne petite gifle pour me sortir de mon profond sommeil
cauchemardesque.
- C’est impossible ! Dis-je entre deux sanglots, les yeux fermés.
- Oh ! Tu as du faire un cauchemar ! Tu criais si fort !
- Ma… maman ? C’est… c’est toi ? Est-ce bien toi ?
- Mais oui c’est moi ! Aller, calme toi !
- J’ai fait un très mauvais rêve ! J’ai rêvé que papa…
- Ça va, ce n’est rien laisse, ne m’en dit pas plus, ce n’est rien !
- D’accord !
Encore secouée, je noue mes bras autour de son cou tout en la
maintenant fermement. Je la touche, je tâte chaque parcelle de son corps
pour me convaincre qu’il ne s’agissait que d’un rêve, puis je craque à
nouveau. Tout est encore mélangé dans mon esprit, je me laisse encore
bercer dans ses bras malgré cette détresse, cette mélancolie et cette
peur, je me sens si rassurée qu’elle soit bien là si près de moi. Elle
me serre et resserre encore son étreinte ; on peut tout à fait ressentir
cette alchimie entre nous, pas besoin de mots pour exprimer ce que nous
ressentons, on se comprend même à demi-mots… Ce n’était qu’un cauchemar
en fait ! Ma mère est bel et bien vivante.
- Je suis là ! Ne t’inquiète pas !
D’une manière rassurante, elle a déposé un baiser sur mon front et
j’ai pu me rendormir, le cœur, l’esprit et l’âme bien apaisés, même si
tous ces derniers temps je suis en proie avec moi-même, en proie avec
mes sentiments ; peut-être est-ce à cause de ma récente dispute avec
Steve et le fait que je ne lui ai pas parlé depuis ce fameux incident à
la fête de son ami Fabrice, me rend malade au point de tout remettre en
cause et surtout au point de faire des cauchemars bidons dans la nuit.
Le réveillon est passé si vite et j’ai décidé de passer beaucoup
plus de temps à la maison en compagnie de ma mère. Mais le doute et
l’appréhension me gagent à chaque fois, ce cauchemar, le même, il me
revient presque tout le temps ; elle n’a pas voulu en savoir plus à
chaque fois que je veux lui en faire part, pensant qu’il vaudrait mieux
que j’oublie tout simplement.
- Ton père…Il ne reviendra sûrement pas de sitôt, mais nous devons être préparées, toi également !
- C’est terrible ce qui arrive maman !
- Oui, les choses comme celles-ci arrivent souvent dans certaines familles, nous, nous en faisons partie !
Nous avons quand même entamé une nouvelle année avec plein de défis, de
challenges, et de nouvelles résolutions à prendre, mais surtout dans
l’espoir de garder la tête haute quoi qu’il arrive. Mon père n’a plus
donné signe de vie depuis lors, et nous nous sommes quand même bien
accommodées à la situation. Ma mère a eu le cran et l’audace, oui
j’appelle ça comme ça, elle a ravalé une bonne partie de son orgueil et
elle est allée prendre des nouvelles de mon père auprès de sa famille à
lui, du moins savoir si elle pouvait en tirer une information concernant
sa longue absence. Bien évidemment ça s’est soldé en queue de poisson ;
elle s’est fait copieusement insultées par les sœurs de ce dernier,
l’accusant d’être la responsable de l’abandon du foyer par son mari,
sans oublier tante Rachel dont la présence n’a fait que raviver les
crises et les dissensions entre ma mère et sa belle-famille. Elle a
parlé plus que tout le monde.
- C’est à toi que nous renvoyons plutôt la question Julie ? Qu’as-tu fais pour qu’il ne revienne plus ?
- Si c’est comme ça que vous me prenez en sandwich, je vous dirai que
j’ai fait mon devoir d’épouse… Et il ne l’a tout simplement pas supporté
!
Elle est rentrée ce soir avec les nerfs à vif, tout en
regrettant amèrement de s’être rabaissée autant. Qu’avait-elle espéré ?
De toutes les façons, elle n’aurait rien obtenu venant de leur part.
La seule et unique chose que nous cherchons juste à comprendre, ce sont
les intentions propres de mon père, ce qui lui passe par la tête et ce
qu’il a bien l’intention de faire. Carine Abessolo, rien qu’à entendre
ce nom, ma mère fronce le visage et tente par tous les moyens de se
rappeler où et comment ce nom lui semble si familier. Presque tous les
soirs, tante Claude vient nous tenir compagnie, et elles ne manquent pas
d’évoquer cette femme…
- J’ose croire que ce n’est pas ce à
quoi je pense… J’ose croire … Que ce n’est vraiment pas ce à quoi je
pense Claude ! Tu me vois jouer les femmes coriaces là, mais je t’avoue
que j’ai bien peur, je pressens des choses pas très nettes !
- C’est vrai ça craint ! Mais laisse-moi terminer mes recherches… J’en saurai davantage d’ici là !
Ma mère finit par ne plus l’évoquer, sinon très peu, préférant tirer
ça au clair avant de se prononcer. Tante Claude a promis de mener à
bien ses recherches avant d’affirmer ou d’infirmer quoi que ce soit. De
mon côté, j’essaie de me concentrer sur autre chose, mes études pour
être plus précise ; je n’ai pas voulu revoir Steve ; j’ai encore le
cœur gros, rien qu’à penser à cette accolade avec cette fille à la
fameuse soirée chez Fabrice. Ses multiples appels, j’ai préféré tout
simplement les ignorer jusqu’ici, et ça fait un mois que ça dure. C’est
à contrecœur que j’ai finalement accepté son invitation à passer chez
lui, quelques jours après, puisqu’il n’a pas arrêté de m’appeler tous
les jours, sans arrêt. J’ai fini par céder, parce qu’inconsciemment je
sais que je l’aime toujours.
- Tu me manques je te jure !
- Et toi tu me fais pitié Steve !
- Chou ? C’est de moi que tu parles comme ça ? Je suis misérable je
t’assure ! Mon âme sœur ! Est-ce qu’on peut se voir ? C’est
important, depuis tout petits, nous n’avons jamais été longtemps séparés
de cette façon, ça … ça me tue ! J’ai besoin de toi, je veux te voir !
J’ai le double des clés de son studio, donc pas besoin de prévenir,
en me rendant chez lui à l’improviste. J’en ai profité pour faire du
rangement et j'ai fait une petite cuisine. A la fin, j’ai mis un peu de
musique pour me détendre. Une heure plus tard il est là, présent, et
curieusement je le trouve si beau, je flanche sans lui montrer la
moindre parcelle de mes émotions. Il me sourit timidement. Vêtu d’un
pantalon jean et une chemise blanche je dois avouer que le voir ainsi
m’a fait chavirer, une fois de plus. Il a fini par faire fondre mon
cœur avec son sourire enjôleur ! Comment pourrai- je lui résister aussi
longtemps, cette virilité sans pareille et manifeste ! Je craque et je
lui rends le même sourire, ce qui l’encourage à s’approcher de moi et de
m’enlacer.
- Tu… tu vas bien ? Mon âme sœur !!!
- Ça pourrait aller !
- Tu n’as pas de raison de bouder ainsi ! Depuis ce fameux soir tu…
- Tu veux jouer à ce jeu-là ?
- Non ! Non, du tout ! Bébé, cette fille n’en vaut pas la peine
je t’assure, elle fait tout son charme pour me séduire mais ça ne
marche pas attend ! Est-ce de ma faute si elle ressent quelque chose
pour moi ? Ca ne veut pas dire que je suis complaisant! Noooon!!!
- Laisse-moi expliquer la situation aux chrolichous stp ! Voila ce qui s’est passé :
Xxxxxxxxxxxxxxxxxx le soir de la fête chez Fabrice xxxxxxxxx
*Moi*
- Bonsoir m’amour ! Mouaaaack !
Et Steve répond, d’une manière gênante, et pas du tout surpris hein !
Quel toupet ! J’en déduis qu’il l’a connait très bien, puisqu’il a
prononcé son prénom.
- Euh ! Bonsoir Vanessa!
La chienne prend alors des airs de matrone et se permet de lui faire une scène.
- Oui, ça va ! Mais pourquoi tu ne m’as plus appelée ? Je t’ai attendu en vain !
Tout en parlant, je vois la go se lover contre Steve qui peine à la
repousser sous les yeux embarrassés de Fabrice et de mon regard surpris,
je suis complètement abasourdie. Elle lui chuchote je ne sais trop quoi
aux creux de son oreille, et là je sors de mes gongs ; ce n’est que
lorsque la gonzesse a voulu lui effleurer la bouche de ses lèvres
qu'alors là, le boulon a sauté de ma cervelle. Je ne pouvais pas rester
plantée là à ne rien dire quand même... J’ai réagis.
- Les tourtereaux on vous gêne peut être ? Leur demandai-je d’un ton autoritaire.
- Non, non chou tu ne …Ne te…
- Oui, je pense que tu gênes mademoiselle ! Tu ne vois pas que
nous essayons d’avoir une conversation d’adultes et entre adultes ?
Répondit cette dernière avec une arrogance qui a décuplé ma poussée d’adrénaline, elle l’a même multipliée par huit.
- Ah !oui ?
J’ai bondi sur elle comme un puma sur sa proie...
xxxxxxxxxxxxxxxxxx
*Steve*
- Comme un puma sur sa proie ! Je dirai plutôt comme une tigresse
affamée sur sa proie ! Mais bon…C’est à ce moment-là que tout a basculé,
comme on dit souvent dans les films, "mauvaise réponse ", Klariza lui a
administré une gifle magistrale dont le bruit a retenti et s’est fait
entendre dans toute l’assemblée. Dès cet instant tout s’est arrêté, y
compris la musique ! Même le DJ endiablé dans son mixage des songs a
sursauté sur place, et a coupé brusquement le son. Vanessa n’a pas
voulu entendre ça de cette oreille et avant même qu’on ait pu réagir, la
bagarre a déclenché ; Vanessa a reçu la fessée du siècle. Ses faux
longs cheveux que vous les filles aimez mettre là vous appelez ça
brésilienne n’est-ce pas ? Klariza les a arrachés d’un coup ! Je ne
pouvais pas imaginer que c'était une perruque et que cette fille avait
le crâne presque tondu ! J’ai eu des frissons ! Grrrr ! Bref, les
autres copains et moi avons voulu les séparer, mais rien n’y fit. Je ne
sais pas d’où venait la force de ma chérie ce soir-là, elle voulait en
finir une fois pour toute avec cette dernière. On a pu les séparer tant
bien que mal; pendant que Fabrice et moi essayions de vous extirpez des
griffes l'une de l'autre, dans la mêlée et sûrement dans une colère
noire, je ne me suis pas vite rendu compte que tu m’as plaqué là et tu
es partie… sans me laisser le temps de m’expliquer jusqu’à maintenant.
J’ai eu bien peur, car tu as pris le risque de t'en aller comme ça dans
la nuit. Voilà, les chrolichous...
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
- Cette fille est une garce tout simplement! Qui me cherche me
trouve et je te promets que tu n’as encore rien vu monsieur le Brad Pitt
des filles !
- Promis, plus jamais je ne laisserai une
fille te manquer de respect, j’étais sur le point de la rabrouer, quand
vous m’avez interrompu par votre bagarre ! Quand tu me plantes là après
votre bagarre, je cours à ta recherche, je te vois héler rapidement un
taxi et t’y engouffrer. Je m’en suis voulu à mort ! On verra par les
commentaires de tes fans si tu avais raison ou pas de te comporter
ainsi, mais crois moi, j’étais surpris, je ne te connaissais pas ce côté
agressif !
- Quand on est la fille de monsieur
Tsoungui on devient forcément agressif, sans le vouloir.Moi non plus je
ne savais pas que je pouvais réagir ainsi à un moment pareil !
- Viens là, je peux te rassurer que Vanessa a eu son compte
juste après ! Embrasse-moi alors! Je ne t’ai pas souhaité une bonne
année comme ça se doit, ce n’est pas normal, ça n’est jamais arrivé !
Klariza, je t’aime… Je t’aime …
- Je ne veux pas souffrir ! Lui dis-je dans un souffle.
- Non, jamais je ne le permettrais ! Jamais je ne te ferai souffrir, jamais je ne te manquerai de respect !
- Tu as intérêt !
- Un mois sans te voir… J’ai cru perdre la tête… Laisse-moi t’amener au paradis…
Docile, je me laisse faire, je laisse ses mains parcourir tout mon
corps. Il me parait si fort et si puissant ! Je meurs d’envie de me
laisser prendre. J'unis ma bouche à la sienne. Le corps de Steve semble
être en harmonie totale avec le mien, réagissant au moindre de ses
attouchements. C’est la première fois qu’il me laisse prendre les
commandes.
- Je suis à toi !!! Murmura-t-il.
J’ai alors dégrafé mon soutien gorge sous ma robe, je ne le quitte
pas des yeux ; ensuite, j'ai laissé ma robe me glisser le long de mon
corps et tomber par terre avec lenteur, comme si je libérais aussi par
ce geste mon esprit des pensées qui me tracassent depuis un certain
temps ; je me suis ensuite attaqué à Steve qui me caresse à son tour et
embrasse avec amour chaque parcelle de mon corps, mes tétons si tendus
appelant au plaisir de la chair; très excitée, je sens sa chaleur, son
souffle m’effleurer le cou, on s’embrasse au son de la musique, on se
tord au rythme sensuel du zouk, je le pousse sur le lit et je m’allonge
tout le long de cette anatomie si parfaite et musclée. On se regarde,
souriants, confiants, l’amour plane dans l’air. Oui! Je l’aime sans
réserve, c’est plus fort que moi. C’est avec sérénité, langueur, que
notre étreinte devient fiévreuse. Steve répond à chacune de mes
attentes, nous alternons entre enlacements tendres et ardents. Je le
chevauche ainsi, puis lui allant et venant en moi, l’orgasme me saisit
avec brutalité, je gémis encore et encore …
- Oooooh ! Ouiiiiiii !!!
- Tu aimes ?
- Ouiiiiii, va-y plus vite, je vais jouir !
- On va le faire ensemble…
Une volupté puissante m’a soulevée. J’ai hurlé son prénom, et quelques
secondes plus tard il me rejoint sur les cimes du plaisir. Deux heures
plus tard, repus, et reposés il apporte un plateau rempli de bouffe ;
on n’a pas fait semblant, l’amour, ça donne faim. Nous avons mangé et
refait l’amour avant de prendre une bonne douche.
-
Chou, je dois avouer que la sensation de faire l’amour sans préservatif
depuis qu’on n’a fait nos tests c’est la première fois, et j’ai
a-d-o-r-é !!! T’es un vrai mâle !
- Moi aussi!
Seulement faut être prudent la prochaine fois c’est un risque énorme que
nous avons pris sans protection, mais tu m’as fait tout oublier dès que
je t’ai touchée.
- Ça va tout est au contrôle y’a pas
de risques. Je ne vais pas mettre trop long, je ne veux pas que ma mère
s’inquiète. Je ne veux pas la laisser seule trop longtemps… J’ai fait
un cauchemar dernièrement, ça fait au moins la troisième fois que je
fais le même rêve! J’ai rêvé qu’elle est morte !
- Ah bon ???
- Je te dis! Et tu ne vas jamais imaginer qui j’ai vu dans …
Mon téléphone sonne. C’est ma tante Claude.
- Attend je décroche, c’est ma tante !
- Oui? Allô tatie ?!!!
- Tu es où ? Viens tout de suite !!!
- C’est… Que se passe-t-il ?
- Viens vite ! C’est … c’est ton père !
Elle a raccroché sur le champs.