Chapitre 10

Ecrit par Anaëlle97

MADED 10



*Machou *


Issouf a pu insiter sa mère et sa femme à quitter devant chez moi. Elles avaient l'air vraiment dépitées . La partie qui m'a fait rire c'est quand Fadima à voulu rentrer dans la voiture de Issouf et qu'il a démarré en la couvrant de poussière. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire aux éclats. Roooooorrhh les gens aiment trop la comédie. Mais je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression que Fadima est contente malgré tout. Le comportement de Issouf m'intrigue, il est très contradictoire.  Le Issouf que je connais bien que fâché il n'aurait pas laissé sa femme.  Pourquoi je pense à tout ça ?  Je vais rentrer dans ma maison oh. 


J'ai trouvé mes filles très concentrées à écouter derrière le portail. Les petites curieuses ! 


Elles affichent un air désolé mais je sais qu'il n'en est rien, elles jubilent plutôt. Les yeux de Abla brillent de malice. Elles sont incapables de camoufler ça. 


-Ça écoute aux portes maintenant ? (fis je en refermant derrière moi) 

-Euh non on voulait juste savoir si on allait être jetées dehors (dit Zarha) 

-C'était Papa ? (m'interroge Nabi) 

-Oui c'était Papa (lui répondis je) 

-Pourquoi tu ne l'as pas laissé entré ? (m'interroge t'elle le regard accusateur) 

Je me suis baissée pour être à son niveau et j'ai pris ses mains dans les miennes. 

-Écoute Nabi il a sûrement oublié parce qu'il était en colère contre mémé. Si il revient je te laisserai le voir OK ma puce ? 

Les larmes pointaient ,je me sens vraiment mal dans ma peau. J'ai horreur de voir mes filles malheureuses. Je ne veux pas qu'elles pensent que leur père ne pense pas à elles. Je ne veux pas qu'elle se sentent délaissées. Mais je ne peux pas obliger Issouf à voir ses filles si il ne veux pas. 

Je n'ai jamais pensé à ce que je ferai si il demandais à voir ses enfants. Biensûr que je le laisserai les voir mais le fait que je serai amenée à le côtoyer fait se serrer mon cœur dans ma poitrine. 

-Écoute Nabi la prochaine fois promis tu pourra voir Papa 

-Promis ? (fit elle d'une petite voix) 

-C'est promis. (Levant les yeux vers les plus grandes) Vous voulez aussi le voir ? 

-Non ça ira pour moi(dit immédiatement Ablatou) 


Ça m'a fait mal. Il n'y avait aucune hésitation dans sa voix. 

-Ça ira pour moi aussi (fit Zarha) 

-Ok et si on allait se faire quelque chose à ma'ger et après on va parler de tout ce qui s'est passé ce matin




[••••]




*Kader*


La discussion que j'ai eu avec Précieux à la pause m'a beaucoup fait réfléchir. Cette situation ne peut plus continuer trop c'est trop. 

Je suis supposé aller payer le loyer aujourd'hui, je vais demander à l'huissier de bien vouloir m'arranger une rencontre avec le propriétaire. 


J'ai finit le plus tôt tout le boulot de la journée et je suis partit pour le bureau de l'huissier qui se situe juste après la gare de Tasha Agadez (gare de Agadez tous les mini bus et les gros porteurs venant de Agadez font un arrêt ou stationnent là.) 

Comme on est Samedi la circulation est plus fluide sinon c'est la galère totale à une heure pareille . On est Samedi ? Comment j'ai pu foncer ici sans m'être assuré qu'on était un jour ouvrable. Ça montre à quel point ce problème est une épine qu'il faut enlever au plus vite de mon pied.  Le cabinet de l'huissier est fermé comme je devais m'y attendre. 

Je vais quand même essayer de l'appeler pour voir si une rencontre est possible. 


-Allo ! Bonjour Monsieur l'huissier c'est Monsieur Kader 

-Oui Bonjour Monsieur Kader 

-Excusez moi de vous déranger un jour de week-end mais j'aimerais qu'on se rencontre pour discuter. 

-Je crains que celà ne soit pas possible, de quoi voulez vous qu'on discute ? 

-Je préfère qu'on en discute face à face 

-Je ne pense pas que vous ayez le choix Monsieur Kader actuellement je suis à Niamey pour au moins deux semaines, c'est donc à ma secrétaire que vous verserez le loyer. 

-Non, non il faut vraiment que je vous parle 

-Ça a l'air urgent, je vous écoute alors 

Je ne pensais pas parler de tout ça au téléphone mais ai-je vraiment le choix ? 

-Monsieur ,vous êtes un homme comme moi, et chaque mois vous venez m'humilier devant ma femme, mes enfants et parfois même devant tout le quartier 

-Je vous avoue que je n'y suis pour rien c'est le propriétaire qui me met la pression pour que je lui récupère son loyer, sinon je ne me suis jamais conduit comme ça 


Ça réponse me perturbe énormément, pourquoi mon propriétaire pousserait l'huissier à faire ça. 

-J'avoue que votre reponse me surprend, j'aimerais savoir si je peux rencontrer le propriétaire 

Il y a un silence gêné à l'autre bout du fil. 

-Monsieur Kader je crains que celà ne soit pas possible 


J'ai soupiré déçu. 

-Bon Monsieur Kader je dois vous laisser 

-Ok Merci Monsieur. 


Je raccroche avec un sentiment de déception au ventre. Mais je retiens que mon proprio veut maintenir son anonymat. Pourquoi ferait il une chose pareille si il n'a rien à cacher .Et si c'est un malfrat ? Milles pensées sordides me passe par la tête parce que je ne comprends pas son raisonnement. 

Je rentre à la maison où l'ambiance est plus que tendue entre Bibata et moi. Mais j'ai encore plus envie de découvrir qui est mon proprio. 









*Essénam PARAIZO*


Enfin je descend de ce foutu bus ! Je n'avais pas le mal de l'air c'est sûr que jamais je ne prendrais le bus pour venir à Zinder. J'ai déjà dû encaissé le vol Lomé-Niamey je n'aurai pas supporter le vol Niamey-Zinder. Ces chauffeurs de bus conduisent comme s'ils voulaient entrer dans leur tombe Ah ! Moi je ne suis pas prête pour ça en tout cas ,mes enfants ont trop besoin de moi . 

Je soupire intérieurement en regardant mes pieds tous bouffis ,je ne peux que remercier le Seigneur pour m'avoir aidé à surmonter tout ce qui m'est tombé dessus dernièrement. 

Je vais vous raconter mon histoire mais laisser moi descendre de ce bus pour aller serrer mes enfants dans mes bras. 

Je rassemble mes bagages à mains et je suis la file qui s'est formée pour descendre. 

Je descend enfin et je cherche ma valise que je trouve très vite.


-MAMAN MAMAN


Mon cœur s'est gonflé dans ma poitrine, c'est la voix de Marianne ma benjamine. J'ai vu mon bébé courir se jeter dans mes bras. Je me suis accroupie pour l'accueillir. J'ai respiré son odeur pour me rassurer qu'elle était vraiment là. Mes deux aînés do't venus se joindre à nous pour un câlin de groupe. Je laisse les larmes couler sur mes joues, mais pour une fois depuis longtemps ce sont des larmes de joie. Je suis enfin avec mes bébés .


-Enfin tu es de rerour

C'est ma sœur Olivia. Oh mon Dieu ils m'ont tellement manqué ! 

-Oh Essé tu as mauvaise mine j'aurai dû t'y accompagner, qu'est ce qu'ils t'ont fait subir ? 

C'est Hubert le mari de ma sœur. 

Je ne sais pas ce que j'aurai fait si ils n'avaient pas été là pour me soutenir après la mort de Edgard mon mari. 

[••••]


Je n'arrive pas à dormir les événements de ces derniers jours défilent devant mes yeux et je me surprend à espérer que ce soit un cauchemar et que je vais me réveiller. Mon mari est décédé il y a quatre mois après qu'il soit allé à Agadez pour conclure une affaire avec un riche commerçant. Edgard allait à Dubaï acheté de l'électroménager qu'il revenait revendre au Niger. Il était très bon dans ce qu'il faisait. Je ne sais pas ce qui s'est passé là bas mais mon mari a été retrouvé mort dans sa voiture abandonné au bord de la route. C'est la pire image qu'il m'ait été donné de voir de ma vie entière. Il avait du sang partout ça se voyait qu'il avait été maltraité. Ce que les policiers m'ont dit après m'a glacé le sang. Mon mari a été violé post mortem ,il a la gorge tranché d'un côté à un autre. Ils m'ont dit qu'au regard de tout ça, ils pensent qu'il a été victime de crime rituel. 

Dès que j'ai appelé la famille de Edgard pour leur annoncer la nouvelle, ils m'ont accusé de la mort de leur fils. Ils sont venus à l'enterrement en tentant de s'approprier tout les biens de mon mari,ce que je n'ai pas laissé faire quite à me mettre toute la belle famille à dos. Si ils partent avec tout qui je verrai qua'd j'aurai besoin de quelque chose pour mes enfants ? Ça m'a valut la haine de ma belle-mère et elle a exigé que j'aille faire mes trois mois de veuvage au Togo dans leur village. Rien que de penser à tout ce que j'ai vécu là bas je me remet à pleurer en silence. 


Leur village s'appelle Zévilatidji, il se trouve au beau milieu d'une forêt de cocotiers et est traversé par une rivière. Dés que je suis arrivé là bas, cet endroit m'a donné la chair de poule avec tout les fétiches qui s'y trouve. Ma belle-mère et mes belles soeurs ont coupé le crucifix qui était à mon cou. Tout mes vêtements m'ont été pris et elle m'ont rendu deux pagnes en popeline noir. Un sœur à ma belle-mère m'a rasé la tête. On m'a installé dans une case où pour seul mobilier il y avait une natte. Je n'avais pas le droit de sortir de toute la journée, je devais pleurer toute la journée sinon je me faisais battre. Il y a eu un rituel selon lequel ils disent appelé l'âme du défunt. Selon eux si je me suis mal comportée avec mon mari ou si c'est moi qui l'ai tué j'aurai chaud. Mais ils ont eu tout le contraire. Ils ont dit que je devais doter leur fils en retour. J'ai tout acheté et de nuit avec une vieille du village qu'ils appellent Tassigan (grande Tante) on a marché près de deux heures. J'avais la bassine contenant ce que j'ai acheté et les pieds nus, les épines m'écorchaient. C'est ainsi qu'on a avancé dans la nuit noire. À un moment j'ai eu la peur de ma vie parce que grâce au peu de lumière que diffusait la lune j'ai vu qu'on a traversé un cimetière et un village qui avaient l'air abandonné ,je ne peux pas vous décrire le frisson glacial qui m'a parcouru de la tête au pied, j'aurai dit que mes poils étaient comme des milliers de pique dents . Durant chaque seconde du trajet je priais dans mon cœur. 

La dot passée, j'ai été enfermée pendant trop jours sans nourriture, ni eau, sans pouvoir me doucher.  Au terme désarrois jours à minuit elles sont venues me chercher et m'ont conduite à la rivière où il a fallut que je me lave da's l'eau glaciale et boueuse pour selon eux me purifier. Je n'arrêtais pas de prier , après le "bain" elles m'ont flagellé avec des feuilles de palmier. Avec le froid la douleur me transperçait de partout et il ne fallait pas que je pleure. Avec la fatigue, Le stress, la faim j'ai perdu connaissance .


Pendant que je vous racontait mon périple le soleil pointe son nez et la fatigue commence par avoir raison de moi. Bref je suis contente que tout ça soit derrière moi, maintenant je veux que justice soit faite pour mon mari. La seule raison qui m'a fait tenir pendant ces trois mois ce sont mes enfants.  Je vous raconterai les deux autres mois plus tard. 



*Fadima *


Issouf me fait la tête mais vrai vrai je m'en fous. Je sais où sont les filles de Machou. 

[sonnerie de téléphone ]


Quand je vois le nom affiché sur l'écran, mon cœur cogne dans ma poitrine. 

-Allo


-Fa on est à la clinique Afin Hadiza est malade et elle te réclame 

-Quoi ? dis je paniquée 

-Les médecins disent qu'elle fait une crise de paludisme 

-Cest pas vrai

J'ai du mal à respirer 

-Fa tu as intérêt à venir je m'en fous de ta mission, il s'agit qu'en même de ta fille. Click


Il a raccroché, comment je vais faire ? Issouf va bientôt rentré, je ne peux pas bouger. Je se's la moutarde me monter au nez, mon bébé est malade. 


Les bises

MON ANGE DÉGUISÉ EN...