Chapitre 10 : Commissaire Divisionnaire Yvette Adole
Ecrit par Moktar91
PS : Joignez-vous à moi pour souhaiter un bon anniversaire à l'une des nôtres. Cella. Avec un léger retard, je viens me rattraper. Tout le meilleur du monde et paix du Seigneur.
Chapitre 10 : Commissaire divisionnaire Yvette Adole
Ouidah, 41,5 km de Cotonou
Ville culturelle du Bénin
Quartier Adjido
Hadja Mariama défilait devant elle les bandes passantes. Elle tremblait de tout son être quand elle pu voir El hadj Yassine Amir sortir discrètement de la chambre de sa fille Kaossarath. C'était une dizaine de jours d'enregistrements. Des heures d'enregistrements qu'elle tenaient en main. Elle referma son portatif un moment mais ne put s'empêcher de l'ouvrir à nouveau. Elle visionna une fois encore les vidéos. L'homme, ce El hadj Yassine Amir se reluquait délicatement sa fille. Il lui arrivait même sur certains enregistrements de se masturber en espionnant sa fille.
Hadja Mariama ne savait que faire de ces vidéos. À cet instant précis, elle prit peur. Un doute profond substiait en elle. Était-elle prête à envoyer l'associé de son mari derrière les barreaux ? Serait-elle prête à laisser son unique enfant se faire violer sous ses yeux ? Son cœur de femme était partagée entre la loyauté qu'elle devait à son mari et la protection qu'elle devait à sa fille. Elle se prit la tête entre ses mains avant de se lever du lit. Elle alla à la cuisine se chercher un verre de lait. Sûrement que la nuit lui portera conseil. Même si tout semble croire en elle qu'elle préférait en parler avec son mari et faire partir délicatement El hadj Yassine Amir de la maison. Elle sauvegardait ainsi les affaires de son homme et protégeait par la même occasion sa fille. Cette idée lui plut et elle retourna dans sa chambre. Elle allait détruire ces bandes au retour de son mari et ne plus en parler...
La forte pluie de cette nuit faisait valser les rideaux au gré du vent et du Tonnerre qui scandait dans le ciel désert d'étoiles.
Hadja Mariama se leva et quitta sa chambre. Moussa, son mari était en voyage d'affaires. Elle alla voir Kaossarath. La jeune fille dormait à point fermé. Sa mère l'observa un moment avant de refermer délicatement la porte pour ne pas la réveiller. Depuis la tempête se faisait plus intense.
Elle fit le tour du salon avant de revenir vers sa chambre. Quand elle se coucha dans son lit, elle sentit une forte présence. Elle actionna l'interrupteur pour découvrir devant elle, en tenue d'Adam, Trokpo Agossou alias El hadj Yassine Amir. Il souriait de toutes ses dents. Avant que Hadja Mariama ne put se rendre à l'évidence, l'homme la retenait déjà de tout son poids. Il se coucha sur elle et étouffa d'une main ses cris. Elle portait une robette de nuit de couleur bleue ciel transparente.
D'un geste brusque, il l'arracha avant de se fondre en elle d'un coup sec. Ses vas-et-vients à répétition faisaient pleurer Hadja Mariama qui essaye tant bien que mal de maintenir ses jambes fermées. À chaque fois qu'elle essayait de résister, une puissante gifle venait s'abattre sur sa joue.
Quand il se fut libéré en elle, il se leva et décida à partir. En voulant franchir la porte de la chambre, il se retourna vers elle et lui dit : <<Un mot à qui que ce soit et tu es une femme morte. Maintenant c'est au tour de ta fille de m'aider à reconquérir mon pouvoir d'antan.>>
Il claqua la porte sans plus rien attendre.
Hadja Mariama se recroquevilla sur son lit conjugal. Pour la première fois en plus de vingt ans de mariage, elle venait de tromper son mari. C'était homme fidèle et bon qui était resté patient et aimant malgré l'âge et le temps. L'horreur de la situation se dessina à ses yeux. Elle comprit à cet instant précis que son foyer était souillée et qu'il lui fallait à tout prix trouver une solution.
En se glissant sous la douche en ces instants, sa décision était prise : elle allait se venger de ce El hadj et le détruire. ..
Dehors, le Tonnerre venait de gronder à nouveau .
Commissariat Central de Police républicaine de Ouidah
Quartier Gbènan
Centre ville de Ouidah, ville culturelle du Bénin
Au lendemain de ce viol subi, alors qu'il était six heures du matin, Hadja Mariama avait déjà quitté la maison. Elle portait sur elle toutes les preuves accumulées au fils des jours mais aussi et surtout la cassette de ce viol qu'elle venait de subir. Quelques heures plutôt, comme par instinct, elle avait fait installer des caméras dans sa chambre conjugal. Aujourd'hui, malgré la douleur, elle ne pouvait qu'en être fier. Son homme était aimant et il allait la comprendre. Elle en était sûre.
Quand elle franchit les pas du commissariat, il sonnait à peine 7h12. Au beau milieu de la cour, une jeune dame. La trentaine à peine, elle avait le regard dur avec son apparence svelte. Elle fit un large sourire à Mariama quand elle l'aperçu et la tira vers son bureau.
C'est une fois à l'intérieur que Mariame put lire qu'il s'agissait de la commissaire divisionnaire Yevette Adole.
Quand sa plainte fit enregistrée avec les pièces à conviction, la commissaire raccompagna Hadja Mariama.
En revenant à son bureau, elle se dit qu'il était temps de faire bouger un peu la ville...