Chapitre 11 : Troubles
Ecrit par Moktar91
Chapitre 11 : Troubles
Godomey-Togoudo
Clinique Biosso
Le médecin venait de finir son contrôle journalier, au moment où Naimath rouvrit enfin les yeux. Son regard était absent et terne. Elle scruta l'horizon à n'en point finir. Le médecin l'ausculta avant de lui poser quelques questions de routines. Bien que sonnée, Naimath n'hésita pas à y répondre sans la moindre faute. L'homme en blouse fini par la laisser et permettre à la famille de rentrer. Les yeux posés sur son mari, Naimath se mit à le regarder étrangement.
L'homme essaya de l'approcher. Elle se laissa faire un moment avant de le rejeter. Surpris, Jaël ne comprenait rien au comportement de sa femme. Il essaya de la comprendre, de se demander ce qui n'allait pas. Le silence de Naimath devenait glacial. Alors que Haraël et les autres enfants étaient au pied de son lit, elle discutait joyeusement avec eux. Son sourire devint plus grand, lorsque la porte céda quelques minutes après pour laisser passer Cella et Imela. La petite va de devint de plus en plus joyeuse.
Jaël, observa la scène de liesse où il se voyait exclu, après avoir été l'un des principaux acteurs ne comprenait rien. Son sourire s'évada quand il vit le regard froid et glacial que posa sur lui a nouveau sa femme.
Il détourna le regard devant tant d'indifférence avant de sortir.
Derrière la porte, l'homme laissa couler d'énormes larmes.
-<<Seigneur, pourvu que cela ne soit pas ce que j'imagine.>>
Il essuya ses larmes et se dirigea vers le bureau de son compère.
Après l'avoir religieusement écouté, le médecin décida de faire passer des tonnes d'examens à Naimath avant de la libérer.
Lorsque les résultats furent donnés quelques heures après, il a été révélé que Naimath souffrait d'une amnésie partielle temporaire à tendance définitive. En gros, elle pouvait se rappeler de certaines informations comme ne pas se les rappeler du tout.
Et il a fallu que ce soit en ce moment précis, les informations liés à sa vie avec son homme qui disparaissent. Jaël se rendit compte de la situation. Il soupira profondément avant de se taire.
-<<Laissons le temps agir.>>, Se dit-il dans son cœur, qui se serrait.
La voiture s'arrêta devant la maison. Naimath descendit de la voiture. Elle se dirigea vers le portail et salua Adamou, le gardien qui le lui rendit. Elle semblait se rappeler de tout son personnel de maison sans le moindre doute.
Jaël traîna les calques derrière lui. Quand il s'installa dans le salon, Naimath se retourna vivement vers lui.
-<<Mais Docteur, je crois vous avoir rejeté ce matin à l'hôpital quand vous esssayiez de me tripoter et là, vous prenez vos aises dans mon salon ?>>
Sa voix etait siflette et fluette. Elle mit ses mains à sa hanche, attendit la réaction du Docteur. C'est finalement Haraël qui finira par intervenir alors que Cella la faisait asseoir pour la rassurer.
-<<Mais Maman, c'est ton mari, celui avec qui tu es depuis plus de dix sept ans.>>
Elle regarda de but en blanc son fils comme s'il lui parlait un language inconnu.
C'est le moment que choisit Jaël pour revenir avec leurs photos de mariage. Il prit place à ses côtés. Elle se laissa difficilement faire mais sous le regard insistant de Cella, elle baissa ses gardes.
Il lui prit doucement la main. Elle frissonna le temps d'une seconde. Il lui ouvrit l'album photo et lui montra les vues de leurs mariages.
Naimath se vit plus jeune avec son fils, Jaël à ses côtés et quelques fois cet homme. Elle se vit dans sa robe de mariée, ce médecin en face d'elle. Il était si beau. Elle lui jeta un regard à la volée avant de se reconcentrer sur la photo, elle pu remarquer qu'il avait gardé ses traits fins et sa beauté d'antan. Elle vit des photos où il l'embrassait. Sur d'autres, il lui tenait la main avec Jaël dans ses bras. Elle se rendit de son erreur, de l'importance et de la pertinence que pouvait avoir cet homme dans sa vie. Elle comprit qu'il ne lui voulait aucun mal,ais vraiment elle ne se souvenait pas de lui. Malgré ses efforts, sa volonté manifeste après avoir vu les photos, ses souvenirs restèrent absents, comme par magie.
Elle le prit dans ses bras en se disant que ce serait peut-être le premier pas vers un avenir meilleur...
Ce matin, alors que la femme de ménage s'évertuait à ramener un peu d'ordres dans la maison, la sonnerie se fit entendre. Cella était au jardin. Elle se prélassait de ce soleil ambiant qui luisait lentement dans le ciel.
Quand elle ouvrit les yeux, Imela se tenait devant elle. À ses côtés, un homme, la quarantaine à peine, il portait un sac sur lui et de vieux vêtements. Elle reconnu aussitôt le clerc de leur notaire. Une fois les civilités terminées, l'homme lui adressa une requête. C'était une convocation à la lecture du testament pour le samedi suivant. Dans exactement trois jours. L'homme n'attendit plus longtemps avant de partir. Cella reçut le choc en elle. C'est dans ces moments que son veuvage lui rappelait toute la misère qu'elle pouvait porter sur ses épaules malgré le poids de sa beauté. Tout lui rappelait la petite veuve qu'elle était devenu et le parfum ambiant de son homme avait progressivement disparu. Par moment, il lui semblait inhaler une couche superficielle de parfum qui déambulait dans la chambre conjugal, comme ci Amos choisissait ces instants pour lui dire qu'il était toujours là, quelques part pour elle et les enfants. Elle essayait alors dans ces situations de garder le moral haut mais quand elle se souvint de ces enfants et de cette femme, alors elle le maudissait du fond de sa tombe.
Le trouble naquit en elle en ces instants. C'était si difficile surtout de voir ses enfants, et de devoir leur dire un jour que leur papa avait d'autres enfants et qu'il les aimaient tous... Ça sonnait bizarre pour elle. Quelques part en elle, elle se refusait de croire en cette vérité qui s'affichait de plus en plus, surtout que cette dame n'a jusque là pas réfuter ses allégations. Elle était bien consciente qu'elle allait demander un test d'ADN mais seulement après la lecture du moment...
En se levant de sa chaise transac, Cella savait exactement quoi faire pour protéger ses enfants du besoin.
Pour l'instant, elle avait des affaires en attente à régler...
Désormais, elle gérait deux entreprises, son cabinet d'avocats et l'entreprise de son mari...